153
pages
Français
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2023
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Publié par
Date de parution
04 juillet 2023
Nombre de lectures
1
EAN13
9781783108190
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
Publié par
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04 juillet 2023
Nombre de lectures
1
EAN13
9781783108190
Langue
Français
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1 Mo
Auteur : Barry Venning
Traduction : Karin Py
Mise en page :
Baseline Co Ltd,
61A – 63A Vo Van Tan Street .
4 e étage
District 3, Hô Chi Minh-Ville
Vietnam
ISBN: 978-1-78310-819-0
© Confidential Concepts, worldwide, USA
© Parkstone Press Ltd, New York, USA
Tous droits d ’ adaptation et de reproduction réservés pour tous pays.
Sauf mention contraire, le copyright des œuvres reproduites se trouve chez les photographes qui en sont les auteurs. En dépit de nos recherches, il nous a été impossible d ’ établir les droits d ’ auteur dans certains cas. En cas de réclamation, nous vous prions de bien vouloir vous adresser à la maison d ’ édition.
CONSTABLE
Sa vie et ses chefs-d ’ œuvre
Barry Venning
Sommaire
INTRODUCTION
LES DÉBUTS
AMIS ET MENTORS
LA ROYAL ACADEMY
UNE PEINTURE NATURELLE
VOYAGES ET EXCURSIONS
PORTRAITS
LE PAYSAGE CHAMPÊTRE
LES ÉVÉNEMENTS DE LA VIE
LES PEINTURES DE LA STOUR
FIN DE CARRIÈRE
LES CHEFS-D ’ ŒUVRES
CHRONOLOGIE
BIBLIOGRAPHIE
LISTE DES IL L USTRATIONS
Ann et Mary Constable , vers 1810-1814, Huile sur toile, 90 x 69,5 cm, Trustees of the Portsmouth Estates
INTRODUCTION
John Constable est certainement l’artiste préféré des Britanniques. Sa réputation et sa popularité n’ont pour rivales que celles de son grand contemporain J. M. W. Turner. Mais comme Turner, sa célébrité repose sur une poignée de peintures très renommées, le plus souvent des scènes inspirées du Suffolk comme Le Moulin de Flatford ou la Charrette de foin. Ce dernier en particulier est tellement connu qu’il éclipse parfois le reste de son œuvre, alors que nous savons par les écrits de Constable qu’il faisait plus cas de son Moulin de Stratford , et déclara un jour que c’était La Cathédrale de Salisbury vue des champs plutôt que la Charrette de foin qui communiquait le mieux « l’étendue de son art ». Car malgré sa réputation, même la Charrette de foin reste incomprise. Elle nous est tellement familière qu’il est difficile pour un spectateur moderne de saisir l’énorme impact qu’elle exerça sur les plus grands peintres français de l’époque. Afin de pouvoir apprécier complètement le mérite de Constable, il faut d’abord essayer d’écarter quelques-uns des malentendus qui entourent son œuvre.
Il était, par exemple, un artiste beaucoup plus souple d’esprit que ses admirateurs modernes ne le pensent. Il est vrai qu’il était profondément et sentimentalement attaché au paysage du Suffolk et, à la différence de beaucoup de ses collègues, il ne partait généralement pas en quête de matériau nouveau. Mais ses amitiés et sa vie de famille le forçaient à voyager et créaient ainsi une diversité dans ses sujets, embrassant la contrée des lacs, Hampstead, le Kent, le Dorset, le Sussex et Salisbury. Plusieurs productions magistrales de ses dernières années, comme Le Château de Hadleigh ou La Brèche du pont de Waterloo , sont bien éloignées de ses scènes du Suffolk, tandis que ses marines, genre exigeant et dominé par l’esprit de compétition s’il en est, ont été ouvertement dépréciées.
L’une des erreurs tenaces entourant son œuvre voulait que Constable soit quelque peu « candide » et dépourvu d’approche théorique, peignant simplement « ce qu’il voyait » en réaction à la beauté de la campagne anglaise. Bien au contraire, il était un artiste sophistiqué et réfléchi dont le naturalisme était le fruit d’un dur labeur, basé sur une étude incessante de la nature, des Maîtres anciens et de nombreuses lectures. Loin de dédaigner la théorie, la bibliothèque de Constable contenait des textes érudits allant des écrits classiques de Cennino Cennini, Léonard de Vinci, Roger de Piles et Gérard de Lairesse, aux traités les plus récents de Sir Joshua Reynolds et d’Henry Fuseli. En matière de paysage, peu de livres importants échappaient à son attention et il possédait une solide connaissance des débats esthétiques qui préoccupaient ses contemporains. A la fin de sa vie, il donna lui-même des conférences sur le sujet. Il était également très versé en science, poésie, histoire et théologie, et comme Turner, il mit cette somme de connaissances acquises par lui-même en application dans ses peintures. En résumé, l’étendue de son intelligence et la clarté de ses idées sont en sérieux désaccord avec la vision de réaliste naïf que l’on avait de Constable.
Il est aussi tentant d’oublier que Constable était un peintre professionnel et que le genre de succès et de notoriété qu’il désirait ne pouvait être atteint qu’à Londres, dans l’orbite de la Royal Academy. Il aurait pu gagner sa vie dans le Suffolk, tout comme son contemporain, John Crome, en était capable à Norwich. Mais Crome pouvait compter sur un revenu stable de professeur de dessin, tandis que Constable recherchait un statut professionnel correspondant à la position sociale de sa famille. Crome, après tout, était le fils d’un compagnon tisserand qui possédait un cabaret et il avait fait son apprentissage auprès d’un peintre d’enseignes.
Constable avait une conception très noble du paysage et était résolu à poursuivre sa propre voie, mais il avait un très fort besoin de reconnaissance et usa de plusieurs stratégies pour y parvenir : il augmentait la taille de ses toiles, changeait occasionnellement de thèmes et taillait parfois ses peintures sur mesure pour répondre aux attentes de la Royal Academy. Il jouissait d’un revenu indépendant, mais insuffisant, pour entretenir sa famille et il était donc parfois contraint de vendre des copies de ses tableaux les plus connus et d’accepter des commandes rébarbatives. Ces conflits entre ses intentions déclarées, ses ambitions professionnelles et ses responsabilités familiales sont fondamentaux pour la compréhension de la carrière de Constable.
Plan de la frontière entre Essex et Suffolk mentionnant Dedham, Flatford et Bergholt Est, 1805
LES DÉBUTS
John Constable est né à East Bergholt dans le Suffolk, le 11 juin 1776 ; il était le quatrième enfant et le second fils de Ann et Golding Constable. Son père était un marchand de grain local prospère qui avait hérité son affaire d’un oncle en 1764, comprenant la location du moulin de Flatford, deux barges, un appontement à Mistley pour le grain, un dépôt de charbon à Brantham et de bonnes terres arables. Le grain moulu au moulin était transporté sur la rivière Stour dans des barges vers l’estuaire, et de là emporté à Londres ; lors du voyage de retour, ils importaient du charbon et d’autres produits pour améliorer le revenu de Golding. Ces faits prosaïques sont importants, car les intérêts commerciaux de sa famille fournissaient à Constable des subsides qui complétaient ses maigres moyens de peintre ainsi que son répertoire de sujets familiaux.
« Le pays de Constable », tel qu’on le connaît aujourd’hui, ne couvre qu’une vingtaine de kilomètres carrés de la vallée de la Stour, à la frontière entre le Suffolk et l’Essex. Vers 1833, dans un texte accompagnant une gravure de la maison dans laquelle il était né, il décrivit East Bergholt comme « agréablement situé dans la partie la plus cultivée du Suffolk, sur un versant qui domine la fertile vallée de la Stour. La beauté du paysage environnant, les charmants coteaux, les prairies luxuriantes parsemées de troupeaux et de terres bien cultivées, les bois et les rivières, les nombreuses églises et villages avec leurs fermes et leurs cottages pittoresques ; tout cela confère à ce lieu particulier une aménité et une élégance que n’on ne trouve nulle part ailleurs ». Mais ainsi qu’il le confessait également, le paysage évoquait pour lui des souvenirs que son public ne pouvait partager : il avait été témoin « des années heureuses du matin de sa vie » et, plus tard, lorsqu’il s’acheminait vers la maturité, il devint l’endroit où « il rencontra bientôt ceux qui, par leur amitié précieuse et leurs encouragements, l’invitèrent à poursuivre son premier désir de jeunesse », celui de devenir peintre. Il pensait que le paysage, sa beauté et son « enfance insouciante » avaient fait de lui un peintre. Comme pour souligner ce point, Constable introduisit dans la gravure de la maison de ses parents un artiste plongé dans des esquisses en plein air.
Plus ses angoisses et ses responsabilités s’accroissaient, et plus Constable devenait nostalgique de cette « enfance insouciante », mais apparemment ses premières années semblent en effet avoir été presque idylliques, mis à part un épisode bref et désagréable à l’école de Lavenham. Il reçut la majeure partie de son éducation à la Grammar School de Dedham où, selon son biographe C. R. Leslie, il se distingua plus par son talent de dessinateur que par ses résultats scolaires. Son père espérait vraisemblablement qu’il deviendrait prêtre, une profession respectable et lucrative, mais le peu d’engagement de John à l’égard des études le fit réfléchir.
L ’ Ecluse et le moulin de Dedham, vers 1820 , Huile sur toile, 70 x 90,5 cm , Collection David Thomson
En 1793, il décida de le former au métier de meunier, mais à cette époque, Constable avait développé une passion ardente pour la peinture. Déjà, il avait utilisé son canif pour graver une ébauche du moulin d’East Bergholt sur une poutre ; plus tard, le même moulin apparaîtrait à l’horizon du Potager de Golding Constable , mais pendant un an celui-ci lui servit de lieu de travail. La plupart de ses admirateurs s’accordèrent à dire que le temps passé au moulin fut bien employé, car il gardait toujours un œil attentif sur le temps, se préparant ainsi pour ses futures campagnes d’étude des nuages et du ciel.
Son plus proche ami de l’époque était John Dunthorne, le plombier et vitrier local, et gendarme du village, au sujet duquel C. R. Leslie écrivit avec condescendance, qu’il « possédait plus d’intelligence que la plupart des personnes de la classe à laquelle il appartenait ». L’enthousiasme de Dunthorne pour la peinture de paysages était à l’unisson de celle de Constable et il instilla certainement chez le jeune hom