296
pages
Français
Ebooks
2023
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Publié par
Date de parution
04 juillet 2023
Nombre de lectures
0
EAN13
9781783108848
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
3 Mo
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04 juillet 2023
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EAN13
9781783108848
Langue
Français
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3 Mo
Auteur :
Albert Jacquemart
Mise en page :
Baseline Co. Ltd
61A-63A Vo Van Tan Street
4 e étage
District 3, Hô-Chi-Minh-Ville
Vietnam
© Confidential Concepts, worldwide, USA
© Parkstone Press International, New York, USA
Image-Bar www.image-bar.com
Tous droits d’adaptation et de reproduction, réservés pour tous pays.
Sauf mentions contraires, le copyright des œuvres reproduites appartient aux photographes, aux artistes qui en sont les auteurs ou à leurs ayants droit. En dépit de nos recherches, il nous a été impossible d’établir les droits d’auteur dans certains cas. En cas de réclamation, nous vous prions de bien vouloir vous adresser à la maison d’édition.
ISBN : 978-1-78310-884-8
Albert Jacquemart
Les Arts décoratifs
Sommaire
Introduction
Le Mobilier
Meubles en bois sculpté
Meubles incrustés en piqué
Meubles d’ébène incrustés d’ivoire ou sculptés
Meubles incrustés de pierre
Meubles ornés de cuivres ciselés
Meubles plaqués d’écaille et de métal
Meubles en marqueterie de bois divers
Meubles plaqués avec appliques de porcelaine
Meubles en laque ou en vernis
Meubles en bois doré ou peint
Les Objets d’art ornementaux
Les Bronzes ornementaux
Horloges et pendules
Fer forgé, armes européennes, cuivres repoussés, métaux damasquinés
Armes
Cuivres repoussés
Métaux damasquinés
L’Orfèvrerie de décoration
L’Orfèvrerie de parure
L’Écaille piquée et posée d’or
Les Boîtes et tabatières
Les Émaux
Les Émaux cloisonnés et champlevés
Les Émaux peints
Les Émaux vénitiens
La Verrerie
Les Objets d’art dérivés de la statuaire
Marbre-pierre-albâtre
Les Bronzes
Plaquettes-médaillons
Les Ivoires
Le Bois
Les Tentures et étoffes
Les Tapisseries
Arras
Lille
Bruxelles
Les Gobelins
Beauvais
Les Broderies et dentelles
Les Tissus et étoffes
Les Cuirs et papiers de tentures
Liste des illustrations
Notes
Diptyque, VIII e siècle.
Ivoire d’éléphant, 34,3 x 10,7 cm.
Provient du trésor de la cathédrale
de Beauvais. Musée de Cluny, Paris.
Introduction
Pour parler du mobilier, il faut commencer par définir la valeur du mot selon les diverses époques auxquelles il s’applique. Dans son sens propre et général, mobilier veut dire tout ce qui est mobile, transportable, facile à mettre à l’abri.
En effet, dans les premiers temps de notre histoire l’homme était en quelque sorte nomade. Si les besoins mêmes de la défense faisaient ériger des châteaux, forteresses propres à arrêter une incursion ennemie, à protéger les modestes habitations qui venaient se grouper autour, seigneurs et vassaux, riches et pauvres, prévoyant l’invasion victorieuse ou la nécessité d’aller combattre au loin pour la cause du pays, se tenaient prêts à renfermer dans des coffres réunis d’avance les objets composant leur avoir : ces coffres sont donc le premier, le plus ancien mobilier.
À mesure que la sécurité s’accrut, que les sociétés plus condensées trouvèrent un appui dans leur organisation légale, le bien-être se développa et avec lui le luxe, ce besoin inné des races intelligentes, dont les yeux veulent être satisfaits en proportion des lumières de l’esprit. Ce n’est donc à proprement parler qu’après les luttes du Moyen Âge qu’il a pu exister un mobilier tel que nous l’entendons aujourd’hui, c’est-à-dire un ensemble d’objets placés dans les divisions principales de l’habitation pour satisfaire à des besoins différents et s’offrir sous un aspect agréable, élégant, grandiose même.
Il est donc bien difficile de composer un mobilier vraiment historique, même en cherchant ses éléments dans les époques proches de nous. Les mœurs et les besoins ont changé ; les pièces anciennes ont été détruites en grand nombre et lorsqu’on les trouve, elles n’offrent qu’une appropriation incomplète au confortable, invention moderne, mais qui s’impose absolument dans toute habitation luxueuse.
Quelques personnes ont songé, il est vrai, à transformer les meubles anciens pour les adapter aux exigences modernes. C’est là une barbarie contre laquelle protesteront tous les hommes de sens. Respectons les épaves des temps passés et gardons-nous d’y porter une main sacrilège. C’est à ce prix que des reliques précieuses peuvent conserver leur prestige et rehausser les galeries des heureux qui les possèdent.
Nous n’admettons pas non plus le compromis adopté par quelques-uns qui consiste à compléter, par des imitations modernes, un ensemble caractérisant une époque. Peu de personnes s’y laisseraient tromper, et une pièce fausse glissée dans une collection quelconque jette le trouble dans l’esprit du visiteur et le fait douter de l’authenticité de tout le reste.
Jetons maintenant un rapide coup d’œil sur les époques auxquelles le curieux peut demander avec chance de succès les parties diverses d’un mobilier de choix.
Au XIV e siècle, Charles V et Jeanne de Bourbon avaient réuni au Louvre et dans leurs châteaux des merveilles sans nombre dont un inventaire détaillé nous a conservé la description. Il fallait nécessairement que les appartements destinés à contenir ces trésors leur offrent un cadre convenable et en effet, tous les écrits contemporains constatent l’admiration qui saisissait les visiteurs et que partagèrent l’empereur Charles IV et son fils Wenceslas, roi des Romains, lorsqu’ils vinrent à Paris en 1378. Ces princes eurent même un grand plaisir, disent les écrivains, à recevoir de la part du roi de magnifiques joyaux tels qu’on les savait faire à Paris.
Le XV e siècle n’aurait certes rien à ajouter à ce luxe. Tout au plus pourrait-on lui demander des objets de nature à meubler un oratoire ou un cabinet de travail, c’est-à-dire des chaires, des bancs, des pupitres et prie-dieux, des armoires pouvant contenir des livres, etc.
Au XVI e siècle, les meubles applicables à nos usages sont déjà plus nombreux. Les nécessités du transport subsistent encore et tout doit pouvoir se démonter : les lits ont leurs colonnes et autres parties articulées, les tables sont à tréteaux ou brisées pour se rabattre sur leur axe, les cabinets sont nombreux et variés de matières et de dimensions de telle sorte que, remplis d’objets précieux, ils puissent trouver place dans les coffres ou bahuts, les chaises à tenailles ou brisées, en un mot le mobilier de camp est prêt à être emballé avec les coussins de garnitures, les tapis et tentures mobiles qu’on accrochait là où se trouvait la résidence du moment.
Vue aérienne du château d’Écouen.
Salle des sculptures de Notre Dame de Paris.
Musée de Cluny, Paris.
À la fin du siècle, les meubles se multiplient encore et déjà les plus encombrants cessent de voyager. Au moment où l’on quitte le château qui les renferme, on les relègue dans le galetas ou garde-meuble où ils resteront jusqu’au retour. À ce moment le goût des curiosités se répand. Les navigations lointaines procurent les meubles d’ Yndie , les coffrets peints à la façon de Turquie, les tapis orientaux et ces porcelaines de Chine qu’on se procurait si facilement au Caire. Il est facile, au reste, de se rendre compte aujourd’hui des richesses que pouvait renfermer un palais en 1589 ; l’ Inventaire des meubles de Catherine de Médicis , publié par M. Edmond Bonnaffé, est à cet égard très instructif.
Pour revenir à des choses moins exceptionnelles, renvoyons au musée national du Moyen Âge de Cluny où la garniture provenant du château de Villepreux et ayant appartenu à Pierre de Gondy, évêque de Paris, montre le luxe du XVI e siècle sous un aspect plus modeste et permet de composer un lit mieux approprié aux besoins contemporains. Nous ferons ressortir encore cette particularité importante : que l’inventaire de Catherine de Médicis montre réunis en grand nombre les cabinets en ébène marqueté d’ivoire et ceux façon d’Allemagne, c’est-à-dire marquetés de bois divers mais qu’il passe sous silence les meubles sculptés, qui devaient être encore en usage comme le pourraient prouver ceux aux chiffres d’Henri II et au double croissant qu’on rencontre dans les musées et chez les curieux. On est encore dans le XVI e siècle pur tant que n’apparaissent pas les pièces un peu alourdies de l’époque d’Henri IV qui mènent directement au style Louis XIII. Le mobilier de cette époque de transition, triste parfois à cause de l’abus du bois d’ébène, a déjà certaine pompe annonçant le siècle de Louis XIV. Et quand nous parlons de mobilier, nous n’entendons pas sortir des pièces d’apparat plutôt luxueuses qu’utiles. C’est encore là le caractère de l’époque du grand roi. On ne saurait chercher un tableau plus complet et prouvant mieux l’absence du mobilier d’usage. Pour trouver celui-ci intime et coquet il nous faut arriver au règne de Louis XV, ce roi qui désertait les grands appartements pour se réfugier dans les réduits à portes dérobées et à escaliers secrets. Mais alors, si l’emphase a disparu le caprice exagéré prend sa place, tout se contourne. Le tarabiscoté, le chantourné, les chicorées exubérantes, apparaissent dans toutes choses ; le simple est inconnu. C’est l’époque difficile entre toutes pour l’homme de goût, car le laid y côtoie ce qui n’est que fantaisie ou élégance outrées et, par un choix judicieux, on peut en écartant les exagérations, œuvre évidente des artistes de peu de valeur qui ne saisissent les idées que par leur côté excessif, trouver les éléments d’un mobilier charmant de chambre à coucher ou de boudoir. Là commence l’ère remarquable des ciseleurs et les bronzes appliqués sur l’ébénisterie, comme ceux des flambeaux, des girandoles et des lustres, sont souvent d’un admirable travail et d’une conception pleine d’esprit.
De l’époque Louis XVI nous dirons peu de chose. Le goût y porte tout le monde et elle est mieux connue. Son caractère de simplicité coquette est une spirituelle protestation contre les rocailles et le dévergondage des meubles précédents. La rareté, le haut prix, la crainte des contrefaçons, voilà les seuls écueils que puisse rencontrer le curieux.
On voit par c