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Français
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2023
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Publié par
Date de parution
04 juillet 2023
Nombre de lectures
2
EAN13
9781781607152
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
Publié par
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04 juillet 2023
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2
EAN13
9781781607152
Langue
Français
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Auteurs : Klaus Carl
Article de Charles Bernard (tous droits réservés)
Mise en page :
Baseline Co. Ltd
61A-63A Vo Van Tan Street
4 ème étage
District 3, Hô Chi Minh-Ville
Vietnam
© Parkstone Press International, New York, USA
© Confidential Concepts, worldwide, USA
ISBN : 978-1-78160-715-2
Tous droits d’adaptation et de reproduction réservés pour tous pays. Sauf mention contraire, le copyright des œuvres reproduites se trouve chez les photographes qui en sont les auteurs. En dépit de nos recherches, il nous a été impossible d’établir les droits d’auteur dans certains cas. En cas de réclamation, nous vous prions de bien vouloir vous adresser à la maison d’édition.
Klaus Carl
Pieter Bruegel
SOMMAIRE
Ses D é buts
Les Œuvres de la maturité
La Peinture de mœurs
Arbre généalogique de la famille Bruegel
LISTE DES ILLUSTRATIONS
1. Douze Proverbes flamands , 1558.
Détrempe sur chêne, 74,5 x 98,4 cm.
Museum Mayer van den Bergh, Anvers.
Ses D é buts
Rien n ’ est moins certain que la date de la naissance de Bruegel. On se perd é galement en conjectures sur le lieu o ù il est n é . Comme il est inscrit sur les « liggeren » de la guilde de Saint-Luc, à Anvers, sous le nom de « Peeter Brueghels » , on en a conclu qu ’ il é tait originaire du village de Bruegel. Quoiqu ’ il en soit, un fait nous para î t certain, c ’ est que Bruegel é tait bien un fils de paysan. Quant à l ’ orthographe du nom que beaucoup é crivent Breugel, « eu » au lieu de « ue » , ou encore Brueghel en y intercalant un h, il nous para î t logique de nous en tenir à la version Bruegel. Comme l ’ a tr è s bien fait observer Ren é van Bastelaer, le fondateur de la dynastie a toujours sign é en pla ç ant l ’ e apr è s le u . On rencontre, il est vrai, la signature Brueghel pendant les huit premi è res ann é es de sa ma î trise. Mais à partir de 1559, dans toutes les peintures dat é es du ma î tre, on trouve d ’ une fa ç on constante l ’ orthographe Bruegel, à laquelle il para î t bon de se tenir d é sormais. Cependant, ses deux fils, Pieter II et Jan, ayant presque invariablement sign é Brueghel, il nous a paru qu ’ il y avait lieu de conserver, en ce qui les concerne, cette d é signation ainsi fix é e par eux.
Trois dates seulement nous sont connues dans la vie de Bruegel : celle de sa ma î trise, celle de son mariage et celle de sa mort. Nous en sommes r é duits aux hypoth è ses quant à la date de sa naissance. D ’ aucuns font na î tre Bruegel en 1510, Hymans et Van den Branden en 1525, Ren é van Bastelaer estime qu ’ il faut placer cette date entre 1528 et 1530.
C ’ est en 1551 que Bruegel est inscrit sur les liggeren de la guilde de Saint-Luc à Anvers. Or, la dur é e moyenne de l ’ apprentissage des peintres, d ’ apr è s ces m ê mes documents, é tait de six ann é es. C ’ est donc en 1545 que Bruegel serait entr é comme apprenti chez Pieter Coecke qui fut son premier ma î tre. Quel â ge pouvait-il avoir à cette é poque ? Probablement entre quinze et vingt ans. Il est certain que sa vocation artistique fut r é v é l é e imp é rieusement avant ce terme extr ê me. D ’ autre part, nous ne pouvons pas admettre qu ’ il ait commenc é à suivre plus t ô t les le ç ons de son ma î tre, é tant donn é la date de sa mort : 1569. Son Œ uvre est trop importante pour rendre vraisemblable une mort aussi pr é matur é e. N ’ oublions pas, non plus, qu ’ il fut é galement surnomm é le Vieux. Mais cet adjectif nous para î t une traduction incorrecte du flamand de Oude , qu ’ il convient de traduire plut ô t par l ’ Ancien, qui sied bien au chef de la dynastie des Brueghel.
Dynastie est bien le mot. Pieter Bruegel l ’ Ancien eut deux fils et une fille, Marie, de son mariage avec Marie (Mayken) Coecke, la fille de son premier ma î tre. L ’ a î n é de ces fils, Pieter II, dit d ’ Enfer, fit de nombreuses copies des œ uvres de son p è re, ou bien il traita les m ê mes sujets avec quelques variantes ; il se fit surtout conna î tre par des diableries, d ’ o ù son surnom. On d é gage mal l ’ originalit é d ’ une Œ uvre o ù beaucoup de vulgarit é a remplac é le souci d ’ observation et le r é alisme puissant de Pieter I. Toutefois, Brueghel d ’ Enfer fut appr é ci é de ses contemporains : Van Dyck a peint son portrait, et l ’ excellent peintre animalier Frans Snyders fut parmi ses é l è ves.
Son fr è re Jan, surnomm é Brueghel de Velours, à cause de l ’ extr ê me moelleux et de la richesse de son coloris, lui est bien sup é rieur.
2. Les Jeux d’enfants , 1560.
Huile sur bois, 118 x 161 cm.
Kunsthistorisches Museum, Vienne.
3. Les Proverbes flamands ou Le Monde à l’envers (détail), 1559.
Huile sur bois, 117 x 163,5 cm.
Staatliche Museen, Gemäldegalerie, Berlin.
4. Les Proverbes flamands ou Le Monde à l’envers , 1559.
Huile sur bois, 117 x 163,5 cm.
Staatliche Museen, Gemäldegalerie, Berlin.
Son talent tr è s personnel est plein de s é duction. Il peignit plusieurs toiles en collaboration avec Rubens. Il excellait à reproduire les fleurs dont il savait rendre tout l ’é clat ainsi que cette grisante atmosph è re de parfums. Il y a de lui, à l ’ Ambrosienne de Milan, de petits paysages d é licieux. Fonds de sombre verdure, arbres et lianes qui s ’ enlacent et se ramifient, formant des grottes d ’ ombre et de myst è re o ù il semble qu ’ on respire l ’ acide odeur des feuilles.
Enfin, Brueghel d ’ Enfer et Jan Brueghel firent eux-m ê mes souche de peintres : Pieter III, fils du premier, et Jan II, fils du second. La s œ ur de ce dernier, Anne, é pousa David Teniers. Et voici assur é ment parmi les dynasties d ’ artistes si fr é quentes dans l ’ histoire des peintres des Pays-Bas, la plus nombreuse et la plus glorieuse aussi, la dynastie des Brueghel avec, à son sommet, le g é nial Pieter I.
On imaginerait volontiers l ’ enfance de Bruegel, en jeune rustre habitant quelque bourg perdu. Sans doute, comme c ’ est toujours le cas, sa vocation se manifesta d è s son jeune â ge, et d ’ une mani è re irr é sistible, pour qu ’ il se r é solve à quitter le village natal et à se rendre à Anvers, ville de peintres. Car aucun indice ne porte à croire que, pour une cause quelconque, ses parents eussent é migr é ou que d ’ autres circonstances eussent oblig é le jeune Pieter, sans doute fils de Pieter et qui n ’ avait m ê me pas de nom de famille, à venir se fixer dans cette ville. Chose bizarre à premi è re vue, il s ’ adressa à l ’ artiste Pieter Coecke pour faire son apprentissage. Pourtant, entre le temp é rament de ce peintre et celui de notre jeune campagnard, il devait exister un ab î me, l ’ ab î me qui s é para par la suite leurs Œ uvres respectives. Pieter Coecke avait une fille, Marie, qui allait devenir plus tard la femme de Pieter Bruegel, son é l è ve. É tant le peintre particulier de Charles V, Coecke é tait c é l è bre. Et voil à sans doute la seule raison pour laquelle Bruegel, arrivant de son village, alla frapper chez lui. Il devait ê tre bon professeur, dans le sens p é dagogique du mot. Ayant é tudi é les chefs-d ’œ uvre de l ’é cole italienne, il devait donner, au point de vue du dessin et des r è gles g é n é rales de la composition, d ’ excellents conseils. Tomb é s dans l ’ oreille d ’ un jeune homme dou é d ’ une personnalit é aussi puissante que Bruegel, ils ne pouvaient exercer qu ’ une influence bienfaisante. Coecke n ’ enseigna à son é l è ve que les principes de son m é tier. C ’ est en lui-m ê me que l ’ art de Bruegel s ’ est form é .
Le jeune homme passa ensuite dans l ’ atelier de Hieronymus Cock. Mais Cock é tait plut ô t un marchand de tableaux et d ’ estampes qu ’ un peintre pratiquant son art. Il acquit n é anmoins beaucoup de c é l é brit é comme graveur. Bruegel, au d é but de sa carri è re, composa surtout des d é cors de montagnes, compliqu é s, pittoresques, impressionnants. Il dut subir l ’ influence de ce nouveau milieu, acceptant avec docilit é des le ç ons qui le pr é paraient à savoir bien interpr é ter la nature, fournissant d ’ ores et d é j à à son ma î tre un travail dont ce dernier tirait profit. Quoiqu ’ il en soit, la boutique de Hieronymus Cock, « Aux Quatre Vents » , é tait certainement le rendez-vous de tous les artistes et de tous les amateurs d ’ art d ’ Anvers et m ê me de l ’é tranger. Interpr é t é s par la gravure, la majeure partie des chefs-d ’œ uvre existants passait sous les yeux de l ’ attentif Bruegel. Parmi ceux-ci, il devait se sentir tout naturellement attir é vers les sujets fantastiques de Bosch, les sc è nes humoristiques et populaires de Pieter Aertsen et de Corneille Metsys, d ’ o ù sans doute jaillit pour lui l ’é tincelle qui enflamma son g é nie.
5. Le Combat de Carnaval et de Carême , 1559.
Huile sur panneau de chêne, 118 x 164,5 cm.
Kunsthistorisches Museum, Vienne.
6. Dulle Griet ou Margot l’Enragée , 1561.
Huile sur bois, 117,4 x 162 cm.
Museum Mayer van den Bergh, Anvers.
7. Le Triomphe de la Mort , vers 1562.
Huile sur bois, 117 x 162 cm.
Musée du Prado, Madrid.
Bruegel souhaitait ardemment aller é tudier sur place les chefs-d ’œ uvre de l ’é cole italienne, d ’ autant que la mode, si nous osons ainsi parler, poussait nos artistes vers Rome. Des eaux-fortes, sign é es et dat é es de Rome, prouvent d ’ une mani è re irr é futable que Bruegel se trouvait à cette é poque dans la Ville é ternelle. Les biographes du peintre sont tr è s peu pr é cis et encore moins loquaces à ce sujet. Van Mander y fait à peine allusion quand il é crit : « Au cours de ses voyages, il fit un nombre consid é rable de vues d ’ apr è s nature, au point que l ’ on a pu dire de lui qu ’ en traversant les Alpes il avait aval é les monts et les rocs pour les vomir, à son retour, sur des toiles et des panneaux, tant il parvenait à rendre la nature avec fid é lit é . »
À premi è re vue, il semble é tonnant que Bruegel ait lui aussi sacrifi é à la coutume du temps et se soit rendu dans cette Italie o ù ne le poussaient ni ses go û ts ni ses aspirations. Chos