205
pages
Français
Ebooks
2023
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Publié par
Date de parution
08 mai 2023
Nombre de lectures
1
EAN13
9782494619364
Langue
Français
Quand Arzhéla entre à l'académie militaire d'Aros pour devenir médecin, elle ne se doute pas du chamboulement qu'elle va vivre.
Solitaire et distante pour se protéger, elle va apprendre que si l'amitié est une force, l'amour peut sauver des vies mais aussi que l'espèce humaine a gardé certains défauts.
Derrière les valeurs qu'elle a juré de servir, elle va découvrir la face cachée de la politique, avec ses méfaits inavouables au détriment des peuples.
Sous son apparente froideur, Arzhéla dissimule un grand sens de la justice et du sacrifice pour ceux qui lui sont chers.
Prête à tout pour faire éclater la vérité, elle n'hésite pas à se mettre toute la Coalition à dos, au risque de perdre certains amis et de devenir une fugitive.
Elle devra alors faire un choix : entre deux cœurs, deux mondes, deux camps...
Publié par
Date de parution
08 mai 2023
Nombre de lectures
1
EAN13
9782494619364
Langue
Français
Mélody Bluen
Arzhela Daviken
Vaisseau 1 : Nemesys
© 2023. © Mélody Bluen, Éditions Encre de Lune.
Tous droits réservés.
Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelques procédés que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit, est illicite et constitue une contrefaçon, aux termes de l’article L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Crédit photo : © adobestock
ISBN numérique: 9782494619364
Éditions Encre de Lune, 21, rue Gimbert, 35580 Guignen
Courriel : editionsencredelune@gmail.com
Site internet : Éditions encre de Lune (editions-encre-de-lune.fr)
Cet ouvrage est une fiction. Toute ressemblance avec des personnes ou des institutions existantes ou ayant existé serait totalement fortuite.
PROLOGUE
Janus, petite planète dans un vaste système multi-solaire se situant à la frontière du bras de Persée, dans la galaxie de la Voie Lactée. Là se trouve une petite colonie humaine qui vit comme beaucoup en autarcie, consommant et produisant l ’essentiel. Les maisons étaient rudimentaires, sans confort technologique, juste l’essentiel : quatre murs, un toit, parfois un étage. La plupart étaient en enduit, un mélange résistant de sable, de paille et de colle artisanale. Le bois était rare et servait principalement au chauffage des maisons et à la cuisson. C’était la fin de l’été, la nuit venait de tomber tout comme la température, chutant rapidement. Près d’un village établi au milieu d’une zone aride, non loin d’une oasis et d’une source d’eau profonde, un engin se posa silencieusement avant de repartir, vide.
Une jeune femme se dirigea vers la seule habitation encore éclairée, celle du forgeron du village.
La voyageuse découvrit un homme aux cheveux bouclés, d’un blond lumineux et aux yeux bleu gris assez clair. Son visage était hâlé, faisant ressortir ses traits allongés et lui donnant un air bienveillant naturel. Ses épaules plutôt larges marquaient l’entraînement physique due à son métier.
Le jeune forgeron, Owen, était en train de battre un morceau de fer rougeoyant quand il fut surpris de voir quelqu’un sur le pas de son atelier à cette heure-ci. Il reconnut l’uniforme gris puis remarqua les blessures de son invitée surprise.
— Excusez-moi… Je cherche juste un abri pour la nuit et je partirai demain à l’aube, expliqua-t-elle.
La jeune étrangère était plutôt grande, élancée, une allure sportive, presque féline. Elle avait des cheveux mi-longs attachés, d’un noir profond et des yeux en amande ressortaient de son visage aux traits fins.
Owen reposa son marteau, retira ses gants de protection et s’avança vers elle.
— Déjà, je vais vous soigner, ensuite on verra. D’où venez-vous comme ça au milieu de la nuit ? demanda-t-il en la faisant s’asseoir près du feu pour la réchauffer.
— Aucune importance… éluda la jeune inconnue.
Pendant qu’il récupéra le nécessaire pour panser ses plaies, Laylia retira son uniforme et le jeta dans le feu crépitant de la forge. Owen l’aperçut et s’empressa de la couvrir d’une grosse couverture. Il ne demanda pas la raison de son geste, s’occupant d’abord de traiter ses plaies. Son visage, ses mains et son torse étaien t un tableau historique des différentes batailles qu’avait dû livrer la jeune femme. Néanmoins, il resta captivé par son regard d’un vert étrange, sans dire un mot, il prit grand soin de sa voyageuse mystère.
Finalement, elle ne repartit pas le lendemain ni les jours d’après. Laylia avait trouvé son refuge pour commencer une nouvelle vie, loin des intrigues et des problèmes. Une vie simple, certes sans technologie, mais elle pouvait être qui elle voulait, sans pression, sans crainte. Ses anciennes formations étaient utiles au village. Elle s’intégra rapidement avec l’aide d’Owen et s’occupa de l’enseignement des sciences aux enfants. D’abord amis, Owen et elle se rapprochèrent avec le temps, comme une évidence. Elle resta très secrète sur son passé, en révélant le strict minimum à son compagnon. Pour les villageois, elle n’était même pas un soldat. Tous ignoraient son passé et ne s’en intéressaient guère.
Quand elle découvrit sa grossesse, Laylia était inquiète. Sans la médecine moderne, elle n’avait pas accès à l’imagerie pour savoir si tout allait bien. À la suite d’expériences médicales, elle ignorait l’impact sur son bébé. Owen la rassura, essaya d’être le plus prévenant possible avec elle. Malgré son état, elle resta assez active dans la communauté, l’exercice physique ne l’effrayait pas, ce qui rendait parfois Owen fou d’inquiétude. C’était son tempérament, une jeune femme entière, impliquée, n’ayant pas peur des mots ni de dire les choses même quand elles dérangeaient. Malgré sa forte personnalité, qui en agaçait certains, Owen savait qu’elle cachait une grande sensibilité, un cœur généreux ainsi que beaucoup de douceur et de bienveillance.
Laylia était blotti dans les bras d’Owen, elle jouait avec ses cheveux d’un blond lumineux tombant en boucles près de ses oreilles, l’écoutant lire une vieille fable terrienne. Un coup dans son ventre rebondi la fit grimacer et ses sourcils se froncèrent d’inquiétude.
— C’est un petit costaud, on dirait…
Owen posa sa main sur le ventre de sa compagne, la couvrant de tendresse du regard.
— Lui ou elle… Owen, si on me retrouve… commença Laylia, son inquiétude grandissant avec ses hormones.
— Même la Coalition a dû oublier qu’on existe, personne ne pourra te retrouver, et puis tout le monde ignore qui tu étais avant, pour tous tu viens d’une colonie voisine, ton vaisseau s’est abîmé sur notre planète, rassura le futur père, plus serein.
— Quoi qu’il en soit, promets-moi de ne jamais lui révéler mon histoire, pour sa sécurité.
— Et si on trouvait déjà un petit nom à ce bébé costaud ? détourna Owen avec un sourire bienveillant.
Ils étaient heureux tous les trois, Owen, Laylia et Arzhéla, une magnifique petite fille aux yeux émeraude comme sa mère. Leur vie s’écoulait paisiblement, la première année, avant que le sort n’en décide autrement.
I.
« born alone die alone » Madalen Duke
Tapie sous un fourré, silencieuse, ses petites mains d’enfant sur la bouche pour camoufler une respiration haletante, elle écoutait leurs pas résonner de plus en plus fort. Elle étouffa un cri, devant un pied là, juste devant elle. Immobile, terrifiée, comme une bête traquée, elle ne put réprimer des larmes qui coulaient sans bruit. Les pas s’éloignèrent enfin ; elle attendit ce qui lui sembla être une éternité et se hasarda hors du buisson qui la protégeait.
Un hurlement brisa le silence du lieu, le spectacle qui s’offrait à ses yeux lui coupa le souffle. En apnée, elle comprit qu’aucune pitié n’avait été accordée aux habitants de son village et qu’il n’y avait aucun survivant dans cette zone, à part elle. Elle se souvint d’avoir crié son nom à s’en briser la voix. Son père n’était déjà plus là, comme la plupart de ceux de son village. Un silence assourdissant régnait, quand soudain son appel lui revint en écho, le vertige qui l’envahissait lui murmurait qu’elle était seule à présent.
Toute seule.
Les questions se bousculaient à l’intérieur de sa tête dans un vacarme chaotique, mais celle qui revenait sans cesse agressait sans arrêt ses pensées.
Pourquoi un tel massacre ?
Elle se réveilla en sursaut, toujours le même cauchemar, sa ns jamais pouvoir le modifier. Arzhéla Daviken n’avait jamais connu sa mère, morte durant sa première année d’une mystérieuse maladie. Son père, Owen, simple artisan, était sa seule famille. Arzhéla avait les yeux de sa maman : vert émeraude un peu en amande ; tout le monde l’en complimentait. Elle, elle n’avait aucun souvenir d’elle et très peu de photos. Souvent, elle cachait son regard sous une longue mèche de cheveux ébène qui soulignait un visage fin au teint hâlé. Tous les jours après l’école, elle rejoignait son père à la forge. Elle aimait surtout le regarder travailler le métal si solide et résistant et pourtant si malléable, soumis aux mains de celui qu’elle admirait tant. Elle n’avait besoin de rien d’autre en ce temps-là. Owen était aussi un des conseillers respectés par la communauté. Ils vivaient dans un petit village d ’une des colonies humaines après la fuite de la Terre. C’était un endroit calme, à l’écart de la mégapole Ildryss.
Du moins, c’est ce qu’ils pensaient.
Quand les attaques arrivèrent, Owen fut parmi les premiers à partir au combat pour protéger le village , confiant Arzhéla à une proche voisine, Mané . Malheureusement, la petite fille devint bien trop tôt orpheline, grandissant avec l’envie furieuse de vengeance envers les responsables de la disparition de son père.
Un matin à la fin du printemps, Arzhéla sautait partout, une feuille à la main, surmontée d’un énorme tampon rouge qui représentait un faucon assis sur une planète, les ailes déployées. Elle venait de recevoir sa convocation pour entrer à l’académie de la Coalition. Une navette viendra la récupérer le lendemain à un point de ralliement. Arzhéla tenait sa vengeance entre ses mains.
La jeune femme, âgée d’une vingtaine d’années, n’était pas très grande pour une humaine, elle était dotée d’un physique plutôt mince, mais athlétique. Une chevelure noire attachée négligemment à l’arrière, laissait quelques mèches encadrer un visage plutôt enfantin et innocent, auquel il valait mieux ne pas apporter crédit, sous peine d’être désagréablement surpris. Elle déboula dans la hutte de la vieille dame, qu’elle serra fort contre elle, elle dépassait Mané d’une bonne tête désormais. Ce soir-là, elle n’a pu dormir. Gardant la précieuse missive contre elle. Elle l’avait tant imaginée par le passé qu’elle s’en retrouvait presque sans saveur à présent. Son chagrin était toujours bien prése