Dreamcity - 2 - Souviens-toi qui est le monstre , livre ebook

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2022

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Bit-lit - Young Adult - 520 pages


Anéanti, et pourtant animé par une haine féroce, Eliott traque sans relâche la personne qui a détruit sa vie. Il n’a plus qu’une chose en tête : la tuer.


Mais il n’a aucune idée de ce qu’il va affronter. Son monde s’effondre quand il apprend la vérité. En compagnie de ses fidèles acolytes, il va devoir remettre en question toutes ses croyances et tourner le dos à ses valeurs pour vaincre ses ennemis.


Entre colère, désespoir, sentiments contradictoires et désir de vengeance, sa croisade l’emmènera aux portes d’un univers qu’il ne soupçonnait pas.



Le monstre n’est pas toujours celui que l’on croit... Il est parfois bien pire !

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Publié par

Date de parution

02 septembre 2022

Nombre de lectures

4

EAN13

9782379614378

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

6 Mo

Dreamcity – 2 – Souviens-toi qui est le monstre


VIOLETTE SUBROS
VIOLETTE SUBROS



Mentions légales
Éditions Élixyria
http://www.editionselixyria.com
https://www.facebook.com/Editions.Elixyria/
ISBN : 978-2-37961-437-8
Concept de couverture : Didier de Vaujany
Le pardon est la plus belle des vengeances.
(Jean Stobée)


Si la vengeance devient ta seule raison d’exister, remercie celui qui en est la cause, c’est lui qui te maintient en vie.
(Anonyme)

Prologue
ANAËLLE



Un boulevard plein à craquer. Des gratte-ciels qui font de l’ombre à la lune. Des enseignes lumineuses à perte de vue. Un panneau d’entrée de ville…
Bingo ! Je sais déjà où me diriger. Maintenant, reste à trouver la demoiselle. Je me concentre autant que je peux, toutes mes pensées tournées vers celle que je recherche. Je dois me dépêcher, mon temps est compté.
Les ruelles adjacentes défilent devant mes yeux clos. Les voitures sont nombreuses sur le boulevard, mais pas assez pour ralentir leur vitesse. Les phares m’éblouissent. Le brouhaha ambiant m’assourdit, klaxons, sirènes de police et de pompiers, rame de métro, travaux publics. Je dois faire abstraction de tout ça si je veux mettre la main sur ma cible.
Des groupes de jeunes gens arpentent les trottoirs dans leurs plus beaux habits. C’est vendredi soir et ils sont bien décidés à jouir pleinement des heures que leur accorde la société pour décompresser. Deux jours, c’est tout ce qu’ils auront pour apprécier leur existence, profiter de leurs proches, remplir leurs esprits de rires, de joie et d’amour. Pour vivre tout simplement. Passé ce délai, ils devront se fondre à nouveau dans le moule, rejoindre leur purgatoire hebdomadaire et obéir aux ordres d’un patron parfois teigneux et trop autoritaire, voire tyrannique. Ce qui les fera tenir, c’est l’espoir d’arriver à la fin de la semaine et de retrouver cet état d’euphorie qui les enveloppe à cet instant, cette lumière au bout du tunnel.
À travers la marée humaine, j’aperçois brièvement des mèches de cheveux rouges. C’est elle ! Elle est là. Je m’accroche à ce détail de toutes mes forces. Je dois la suivre, la trouver, tout de suite ! Je remonte la file de badauds qui ont envahi cette artère bouillonnante de vie. Les bars sont bondés. Les gens parlent, rient, crient, chantent, se disputent et se réconcilient. Je les ignore et continue ma route. Elle est tout près, je la sens.
Un klaxon plus grave que les autres retentit. Je tourne la tête et aperçois deux énormes roues en train de glisser sur la chaussée gelée. L’arrière du camion chasse, le véhicule devient incontrôlable. Sur son flanc, je distingue le logo d’une grande marque de bière, avant d’entrevoir à sa droite un long manteau noir surmonté d’une crinière rouge capricieuse. Je l’ai !
Le panneau au-dessus de la pharmacie qui fait l’angle m’indique l’heure. 21h17. Je serre les dents. Je vais manquer de temps.
Le bruit de l’impact me ramène à la jeune femme qui titubait quelques secondes plus tôt au bord du trottoir. Elle est désormais étendue sur l’asphalte, les membres contorsionnés, le visage ensanglanté. Elle respire péniblement et je perçois son cœur qui s’affaiblit. J’en ai assez vu !
Le corps brûlant, je m’extirpe de ma transe avec difficulté. Des vertiges m’assaillent, accompagnés de nausées. J’inspire profondément pour recouvrer mes esprits et pose une main sur mon front. Mes yeux tombent alors sur l’horloge murale qui semble se moquer de moi. 9h05 . Avec le décalage horaire, il est vingt-et-une heures treize là-bas. Si je ne pars pas immédiatement, je ne serai pas en mesure d’empêcher cet accident.
Fais chier !
Je me lève d’un bond, ferme les paupières et me focalise sur ma destination. La seconde suivante, mon regard balaie le boulevard depuis la ruelle sombre où je viens d’apparaître. Je ne pouvais pas me matérialiser au beau milieu de la foule. Je prends peut-être des risques, de très gros risques, mais je ne suis pas complètement stupide.
Au loin, je repère les néons verts de la pharmacie. Elle se trouve à environ sept cents mètres de ma position. Je ne sais pas si je vais y arriver. Je m’élance sur le trottoir à vive allure, bouscule les gens, me fais insulter, mais ça m’est égal. Je dois réussir. Je n’ai pas le choix.
Mes pieds dérapent à plusieurs reprises sur le goudron recouvert d’une fine pellicule de givre. Un grand type baraqué me retient de justesse avant que mon visage ne rencontre le coin d’un banc. Je ne prends pas le temps de le remercier et poursuis ma route sans me retourner. Lorsque j’arrive à la hauteur de la pharmacie, je suis essoufflée comme jamais.
21h16.
Je regarde partout autour de moi, mais ne vois aucune chevelure rouge.
Mais bon sang, où es-tu ?
Je cherche le camion des yeux sans plus de succès. En tournant la tête, je l’aperçois finalement dans l’autre sens.
Quelle abrutie ! Érine ne fait pas partie de mes cibles officielles. J’ai dû forcer cette vision, donc elle est inversée. J’aurais dû m’en rappeler.
Je me hisse sur la pointe des pieds pour observer le trottoir d’en face. La miss aux cheveux carmin est bien là. Le regard perdu, elle tangue plus fort qu’un chalutier en pleine tempête. Nouveau coup d’œil à l’horloge. 21h17 .
C’est le moment.
Le klaxon résonne par-dessus les autres bruits de la ville. Le camion dérape. La demoiselle a entamé des pas hésitants vers le milieu de la chaussée sans se soucier de ce qui se passait autour d’elle. Je vois le visage du chauffeur se décomposer quand il comprend qu’il va la percuter. De mon côté, un flot de voitures m’empêche d’avancer. Le feu est vert pour eux, rouge pour moi. Je pourrais changer ça et les forcer à s’arrêter, mais ce serait trop tard pour l’ivrogne qui est à deux doigts de se faire renverser !
Merde, merde, merde !
La fille se fige face aux phares du géant métallique qui fonce sur elle, telle une biche déboussolée. Je respire, ferme les yeux et visualise le terre-plein central séparant les deux sens de circulation. Tant pis pour le tour de passe-passe sous les yeux des mortels. Avec un peu de chance, ils seront trop absorbés par l’accident qui va suivre pour s’occuper de moi.
Je disparais et réapparais presque instantanément à l’endroit que je voulais. Je suis devenue très douée à ce jeu-là au fil des décennies ! Je ne perds pas une seconde et me jette sur Érine alors que l’avant du camion n’est plus qu’à cinquante centimètres d’elle. Nous nous écroulons toutes les deux sur le bord de la route avec violence. Mes nerfs crient de douleur, les siens nettement moins vu qu’ils sont engourdis par l’alcool.
Le poids lourd poursuit son chemin avant d’emboutir deux voitures garées sur le côté. De la taule froissée, c’est tout ce que les témoins retiendront de ce début de soirée.
— Ça va ? demandé-je à la petite tête écarlate qui me dévisage comme si j’étais un ange descendu du ciel.
— Oui, souffle-t-elle d’une voix tremblante. Vous… vous venez de me sauver la vie !
— Oh, ma belle, si tu savais. J’ai sauvé beaucoup plus que ta vie.
Ton âme, pour commencer. Celles de ceux que tu aurais détruits. Et toutes celles qui auraient été confiées à ton cercle. En quelques secondes, j’ai épargné des milliers de personnes. Mais j’ai aussi mis ma tête à prix !
Je me redresse et lui tends la main pour l’aider à se relever. Une fois sur nos pieds, je la tire vers la ruelle la plus proche. On ne doit pas traîner dans le coin. Avant de m’engouffrer dans la pénombre, je jette des regards anxieux autour de moi. Je n’aurais pas dû…
À une cinquantaine de mètres sur notre gauche, Elle est là. Entourée par les vapeurs qui s’échappent d’une bouche d’aération, je ne peux pas voir le néant qui lui sert de visage. Cela dit, ses yeux me suffisent à comprendre son état d’esprit. Deux billes cramoisies me fixent et scintillent malgré l’obscurité, repoussant les ténèbres pour révéler sa fureur.
Oh punaise, j’suis mal !
J’agrippe mon pendentif et pivote la petite pierre bleutée en son centre. Trois tours, pas un de plus. L’intensité de son regard augmente. Mon souffle se bloque. La gemme de mon collier se fissure. Je sais que mon sort a fonctionné, mais je ne suis pas rassurée pour autant. Sans plus attendre, je rejoins Érine dans la ruelle. Le cœur battant à tout rompre, je saisis à nouveau sa main pour nous éloigner au plus vite de mon pire cauchemar.



Le parquet grince sous nos pieds alors que nous réapparaissons au centre du salon. La pièce est plongée dans l’obscurité, mais les rayons du soleil percent légèrement les épais rideaux qui recouvrent les fenêtres, assez pour me permettre d’éviter les meubles. Je rejoins l’interrupteur le plus proche et l’enclenche. Mon invitée n’a toujours pas bougé. La bouche en cul-de-poule, elle regarde ce qui l’entoure comme si ce banal appartement prenait pour elle des airs de forêt enchantée.
— Waouh ! souffle-t-elle avant d’avaler bruyamment sa salive. Comment on est arrivées ici ? Et com…
Elle n’a pas le temps de terminer sa phrase. Un haut-le-cœur la secoue, effet indésirable du voyage à longue distance que je lui ai imposé. Dans son état d’ébriété avancé, il n’en faut pas plus pour qu’elle dégobille ses tripes sur mon parquet. Gênée, elle s’essuie la bouche d’un revers de manche avant de se maintenir à la table derrière elle pour ne pas vaciller.
— Désolée, fait-elle en me lançant un regard embarrassé.
— Pas grave. Laisse tomber.
— Tu peux me dire qui tu es ? Et où on est ?
— Je suis la femme qui t’a évité de mourir sous les roues d’un camion. Et on est chez moi, enfin, ce qui s’en rapproche. Pour le reste, on en débattra demain quand tu seras sobre. Suis-moi.
Trop vaseuse pour mener un combat inutile, elle obéit sans discuter et m’emboîte le pas jusqu’à sa chambre. Vu ses mouvements de bascule irréguliers, à l’instar d’une pendule mal réglée, je sais déjà qu’elle va finir tout habillée au-dessus des draps. Pas la peine de lui chercher des fringues ou des serviettes de bain. Néanmoins, je n’oublie pas

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