187
pages
Français
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2020
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Publié par
Date de parution
20 mai 2020
Nombre de lectures
2
EAN13
9782819104179
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
3 Mo
Tandis qu’Amy tente au maximum d’éviter tout contact avec les marginaux qui squattent le vieux phare abandonné de Whitefall, elle ne peut résister à l’appel du Chef de Clan lorsque celui-ci la convoque soudain.
Il a quelque chose à lui demander, mais, cette fois, sa requête n’a rien d’habituel. Il ne s’agit plus de lui rendre de menus services. Très vite, elle se retrouve, malgré elle, entraînée aux confins du monde vampirique.
Elle découvre alors que, derrière ce semblant de chaos qui règne au sein du clan, se cache une organisation complexe avec une véritable hiérarchie au sein de laquelle elle a un rôle important à jouer.
Amy n’aurait jamais dû accepter d’aider Devon, et pourtant...
Publié par
Date de parution
20 mai 2020
Nombre de lectures
2
EAN13
9782819104179
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
3 Mo
Laurence VERMALEN
1 - Le Rituel
LES INDOCILES
« Le Code de la propriété intellectuelle et artistique n’autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite » (alinéa 1er de l’article L. 122-4). « Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal. »
© 2019 Les Editions Sharon Kena
www.skeditions.fr
À Lucas, mon fils, et Patrice, mon époux,
pour leurs encouragements et pour avoir cru en moi.
À mes parents,
merci d’être toujours là pour moi.
À Elora Martin,
pour son aide, ses conseils et ses remarques judicieuses.
À tous ceux que j’ai omis de citer
et qui m’ont, à leur manière, aidée dans cette aventure.
Table des matières
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 1
Dès que j’eus franchi la grille qui fermait le site du vieux phare abandonné de Whitefall, le côté sinistre du lieu me sauta à la figure. Ce n’était pourtant pas la première fois que j’y mettais les pieds. À croire que cette machine complexe et extraordinaire qu’est le cerveau occulte systématiquement les sensations désagréables une fois que l’on n’y est plus confronté.
L’endroit était situé en bord de mer, ce qui aurait dû lui conférer un cachet bien plus attrayant que ce qu’il dégageait actuellement. Autrefois, le phare en activité était entretenu par ses occupants. Cependant, depuis la construction du port de Chestfield, les navires marchands s’étaient peu à peu détournés de Whitefall, entraînant ainsi le déclin du commerce maritime dans la région. À la mort du dernier gardien, le bâtiment avait été laissé à l’abandon, sans propriétaire. La Ville et le Gouvernement se renvoyaient continuellement les responsabilités en matière de gestion et de maintenance, tandis que le temps faisait son œuvre, inévitablement.
Aujourd’hui, le phare n’était plus que l’ombre de lui-même. Une silhouette décharnée, dressée contre la fureur des éléments. Loin était l’époque où il ornait fièrement les côtes anglaises. Malgré la douceur du climat, il se trouvait toujours enveloppé d’une brume légère qui lui donnait cet aspect fantomatique que la lueur de la lune renforçait. Seul le chant des vagues s’écrasant sur les rochers en contrebas de la falaise apportait un peu de vie en cette terre de désolation. C’était triste à mourir et cela convenait si bien aux nouveaux occupants des lieux.
Prise d’un soudain frisson, je resserrai ma veste d’été sur ma poitrine pour me protéger du froid en cette fin de saison pourtant agréable. Ce geste anodin n’avait certainement pas échappé au vampire qui devait à présent afficher ce sourire narquois qui le caractérisait si bien. Je l’imaginais déjà se réjouir de l’effet que ce lieu avait sur moi.
La maison attenante au phare était aussi ancienne que délabrée. La peinture, écaillée par endroits, mettait à nu ses planches de bois rongées par le souffle marin. Ses fenêtres, dont les volets avaient été cloués en position fermée, n’avaient plus joui de la lumière du jour depuis des lustres. Seule une petite lucarne de toiture battait l’air au gré du vent. Ses claquements sinistres complétaient parfaitement le tableau.
La rumeur qui courait à propos de ce coin voulait faire croire que l’endroit était squatté par des drogués et qu’il valait mieux ne pas s’en approcher. Ce n’était pas si loin de la réalité, à un détail près : personne, hormis les quelques privilégiés dont je faisais partie, ne quittait ce territoire isolé en vie.
Je connaissais la vérité à propos du Phare de Whitefall : ceux qui occupaient les lieux n’avaient rien à voir avec quelques marginaux en quête d’une bonne défonce. C’était le repaire des Indociles !
J’avais choisi le terme « Indociles » pour qualifier les habitants quelque peu particuliers du phare afin d’occulter ce qu’ils étaient vraiment. Cela m’aidait à ne pas y penser. Malgré leur nature d’immortels, « Indociles » était ce qui leur convenait le mieux. Une immortalité qui, après toutes ces années, ne leur avait pas apporté la sagesse. Bien au contraire.
J’ignorais comment ces vampires avaient atterri à Whitefall, et je ne crois pas avoir jamais posé la question. Qu’importaient le lieu d’où ils venaient ou la façon dont ils avaient atteint nos côtes, ils étaient là, et je devais faire avec.
Il m’avait clairement indiqué l’endroit où je le trouverais et il n’avait pas menti. Je reconnus immédiatement sa silhouette, à nulle autre pareille. Il avait toujours la même chevelure hérissée et portait son éternel perfecto de cuir noir. Un bref instant, je me demandai quel type de vêtements il avait bien pu apprécier avant l’avènement des années quatre-vingt. Cette pensée, tout à fait saugrenue, me fit sourire comme je me le représentais en hippie, tignasse longue, chemise à fleurs et pantalon à pattes d’éléphant.
Il était assis sur le muret de clôture qui encerclait la propriété de ses grosses pierres, à moitié suspendu dans le vide. Il balançait nonchalamment les jambes de l’autre côté, sans appui. Quelque trente mètres plus bas s’étendaient les rochers qui rejoignaient la plage de sable fin.
Seuls un insouciant ou un immortel auraient osé grimper à cet endroit sans craindre de tomber. Devon était les deux à la fois !
Il était près de minuit et j’étais en retard.
Je n’étais pas l’une des leurs. Nous n’avions jamais abordé ce sujet. C’était d’ailleurs mon statut de mortelle qui intéressait le vampire. Ou, plus précisément, cette faculté qu’il avait perdue avec son humanité et qui lui permettait de marcher de jour sous la lumière du soleil. Il m’utilisait au gré de ses besoins afin que je lui procure certains effets qu’il ne pouvait s’approprier de nuit. Ça ne me dérangeait pas, même si cela aurait peut-être dû m’incommoder. Cependant, j’aimais ce secret que je ne pouvais partager avec personne, l’idée d’avoir quelque chose de spécial que peu de gens avaient le droit de connaître. Et puis, peut-être qu’un jour, si moi aussi je venais à solliciter son aide…
Pourtant, j’étais là ce soir uniquement parce qu’il me l’avait demandé. Jamais je n’aurais osé me présenter de ma propre initiative sans avoir reçu, au préalable, son autorisation. Les réactions sauvages et imprévisibles de ces créatures de la nuit représentaient un danger auquel je ne souhaitais pas m’exposer plus que nécessaire.
Je revis, l’espace d’un instant, notre toute première rencontre. La terreur et l’appréhension que j’avais éprouvées après avoir découvert leur vraie nature s’étaient muées en quelque chose d’étrangement familier. « Familier » était en effet le terme qui convenait précisément, tandis que je ne pouvais définir de quoi il s’agissait exactement. C’était un mélange de sensations qui me mit mal à l’aise dès la première seconde, comme si je culpabilisais soudain de me sentir bien en leur présence. Ce n’était pas normal ! Quelqu’un de sensé n’aurait pas dû réagir de la sorte ! Quelqu’un de sensé se serait enfui !
Alors que je n’étais encore qu’à hauteur de la maison, Devon ramena d’un seul mouvement ses jambes par-dessus le muret et se tint debout devant moi avant que je ne puisse m’approcher davantage. Il avait couvert la distance qui nous séparait en moins d’une demi-seconde, usant de ses capacités surnaturelles pour me surprendre. Et il y parvint sans peine. Je me sentis soudainement si vulnérable. Avais-je eu tort de venir ?
D’un geste calculé, il rajusta son perfecto comme s’il s’agissait d’une veste de smoking. Un sourire, qui n’avait rien de moqueur, m’échappa. Son visage, aux formes allongées et au teint pâle, affichait presque en permanence une expression indéchiffrable qui ne collait pas avec l’aspect décontracté de sa tenue vestimentaire. J’adorais ses cheveux noirs, hérissés vers le ciel tels autant de cris de protestation. Devon était un rebelle, dans tous les sens du terme. Ce qui n’enlevait rien à son autorité de Chef de Clan. Son aisance, la fluidité de ses mouvements – typique des immortels –, son regard perçant et sa démarche assurée étaient autant d’éléments qui contribuaient à l’élever naturellement au rang de prédateur. Et c’est ce qu’il était : un prédateur.
— Où sont les autres ? lui demandai-je par acquis de conscience.
Je me méfiais d’eux comme de la peste. Ils pouvaient parfaitement se terrer dans l’ombre à me guetter tel leur prochain repas. Être sur le qui-vive en permanence n’était pas chose aisée, mais cela me sauverait la vie, un jour ou l’autre. J’en étais persuadée.
— Ils chassent, ne t’occupe pas d’eux, me rassura-t-il.
Cette idée me dégoûtait au plus haut point. Et il le savait. Déstabiliser d’emblée son interlocuteur était toujours sa première approche. Si ce dernier se montrait mal à l’aise, alors le vampire avait gagné. Sauf que, cette fois, je ne pouvais m’en prendre qu’à moi-même, j’avais demandé !
Je dus rassembler mes forces afin de continuer notre conversation comme si tout ceci était parfaitement normal. Je voulais ne rien laisser paraître, mais il n’était pas dupe. Mes paroles avaient beau sembler assurées, mon corps envoyait à Devon un tout autre message.
D’où nous étions, on pouvait entendre les multiples s