63
pages
Français
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2020
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Publié par
Date de parution
17 avril 2020
Nombre de lectures
7
EAN13
9791070031261
Langue
Français
Je suis un assassin ! J’ai tué un homme ! Nul n’en a jamais rien su ! Personne ne le saura jamais ! Il y a bien longtemps de cela...
Je n’ai aucun remords de mon crime ! Seulement une sorte d’angoisse quand je pense à toutes les émotions par lesquelles j’ai passé !...
Et c’est pour cela que je veux écrire cette effroyable histoire afin de m’en décharger sur le papier. Il me semble que lorsque je l’aurai ainsi contée, mon esprit en sera débarrassé et que je n’y penserai plus !...
Car c’est comme une hantise qui trop souvent m’accable...
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Date de parution
17 avril 2020
Nombre de lectures
7
EAN13
9791070031261
Langue
Français
AVANT-PROPOS
Rodolphe BRINGER !
Il y a cent ans, ce nom suffisait à enflammer le cœur et l'imaginaire des lecteurs tant la réputation de l'auteur était immense.
Désormais, seule une poignée d'irréductibles amateurs de littérature populaire du XX e siècle connaissent encore l'homme et son œuvre…
Une portion de son œuvre, devrais-je dire puisque la production de Rodolphe BRINGER est tellement importante qu'il est presque impossible d'établir une liste exhaustive de sa prose et de sa poésie.
Car Rodolphe BRINGER, né en 1869 (certaines sources citent 1871 comme date de naissance) a très tôt été attiré par l'écriture, ce qui le décida sûrement à se diriger vers le journalisme.
Son goût pour la fantaisie le guide plus particulièrement vers la presse humoristique et satirique (mais pas que) qu'il abreuve de ses nombreux contes et nouvelles.
« La Gaudriole », « Jean qui rit », « Ceux qui font rire », « Le canard enchaîné » (dès ses tout débuts), mais également des journaux tels « Le grand écho du Nord », « Le Petit Marseillais », « Le Nouvelliste » de Lyon, « Le Matin », « Gil Blas », « L'Humanité »… dans lesquels il collaborera avec, entre autres, Tristan Bernard, Marcel Achard, Mallarmé, Verlaine…
En parallèle, il écrit des romans dès 1894, alternant les récits d'amour, d'aventures, de cape et d'épée, historiques, patriotiques… et, enfin, policier – OXYMORON Éditions, s'est déjà penché sur cette facette de Rodolphe BRINGER, notamment à travers les rééditions des enquêtes de son personnage récurrent, le « Commissaire Rosic » .
Mais Rodolphe BRINGER, l'homme comme l'artiste, ne pourrait être réduit qu'à sa seule littérature.
Rodolphe BRINGER était un auteur, un écrivain, un conteur, certes, mais il était avant tout un fantaisiste spirituel, un amuseur extravagant doublé d'un passionné.
Très attaché à ses racines, à sa Région, dans laquelle il a vécu la majeure partie de sa vie (naissance à Mondragon, enfance à Pierrelatte – où il reviendra dès 1904 après son expérience parisienne avant d'en repartir et de s'y établir définitivement en 1925 – décès à Pierrelatte où il sera enterré) Rodolphe BRINGER fut le père fondateur du Tricastin – une Région aujourd'hui tristement connue pour sa centrale nucléaire – qui s'étend autour des villes de Pierrelatte, Montélimar, Saint-Paul-Trois-Châteaux – dont elle tire son patronyme.
Car, à son retour définitif dans sa ville de Pierrelatte en 1925 et jusqu'à sa mort, Rodolphe BRINGER n'aura de cesse, avec quelques camarades, de faire reconnaître la contrée si chère à son cœur.
Il fondera l' Association des Amis du Tricastin et recueillera des documents multiples afin de déterminer l'espace géographique, l'histoire et la culture de sa Région.
Au sein de ce collectif, il créera la revue « Le Tricastin » qui publiera pendant plus d'une douzaine d'années des témoignages, des études, des contes, des nouvelles concernant le « pays » ; il fera éditer « Les bons vieux plats du Tricastin » ; fera l'éloge des monuments, des lieux à visiter, des personnalités, des artistes, de l'histoire, des légendes, de la gastronomie, des talents, de l'agriculture, de l'industrie, à travers des débats, des réunions, des expositions…
Des actes et des démarches qui aboutiront par la reconnaissance du Tricastin par Albert Lebrun, Président de la République, en avril 1939 lors de l'inauguration, à Montélimar, du monument à la mémoire d'Émile Loubet.
Dans un souffle autant de satisfaction que de fierté, Rodolphe BRINGER écrira alors la chronique suivante :
ENFIN !...
C'est au mois de juin 1926 que je lançai le premier appel en faveur du Tricastin, que quelques rares personnes connaissaient !...
Quelques-uns haussèrent les épaules :
— Le Tricastin ?... Qu'est-ce que cela ?...
D'autres se moquèrent :
— Le Tricastin ?... Capitale Bringer !...
Peu importe !... Les « Amis du Tricastin » s'unirent ; cette petite Revue naquit qui n'a pas cessé de paraître ; on se mit au travail, et sérieusement...
Et, le 3 avril 1939, M. Albert Lebrun, Président de la République, étant venu à Montélimar pour inaugurer le monument de M. Émile Loubet, à l'heure des toasts, au Banquet, prononça ces paroles :
Montélimar, noble cité qui profile le diadème vénérable de ses bastions et de l'antique donjon de Narbonne sur la grande voie de Lyon à Marseille. Montélimar, ville accueillante, avec ses quais ombragés, ses ramières, son Champ-de-Mars, ses jardins toujours pleins d'une joyeuse animation ; Montélimar, enfin, capitale de ce Tricastin qui, de la Drôme à l'Eygues et du Rhône aux derniers contreforts alpins, étale l'abondance de ses cultures.
Et voilà !...
« Amis du Tricastin », vous tous qui avez collaboré à la renaissance de notre petite Patrie, pensez-vous que n'avez pas droit, à cette heure, d'être fiers de votre œuvre ?...
Rodolphe BRINGER.
Le romancier, écrivain, nouvelliste, conteur, poète, humoriste, journaliste, père du Tricastin, mourra quelques années plus tard, probablement avec le sentiment du devoir accompli, celui d'avoir passionné les lecteurs pendant cinquante ans, mais également d'être parvenu à faire vivre sa Région.
L'auteur laisse derrière lui un nombre impressionnant de textes en tous genres dans lesquels il n'hésitait jamais à se servir des villes et villages – tant réels que fictifs – de son terroir comme scène de jeu.
Et pourtant, à part quelques amateurs du Tricastin ou de la littérature populaire de la première moitié du XX e siècle, qui se souvient encore de Rodolphe BRINGER ?
N'est-il pas malheureux que ce nom, autrefois illustre, ne soit désormais plus prononcé que par les personnes ayant affaire au Centre des Finances Publiques de Montélimar ? – sis rue Rodolphe BRINGER.
Il était temps de faire revivre l'artiste à travers ses textes.
C'est ce que vous propose OXYMORON Éditions en dédiant une collection à Rodolphe BRINGER pour y regrouper divers de ses récits naviguant dans les différents genres qu'il a pu aborder durant sa carrière.
Pour que la plume de Rodolphe BRINGER ravisse à nouveau les lecteurs !
Enfin !...
K.
MON CRIME
Récit policier
par
Rodolphe BRINGER
PROLOGUE
Je suis un assassin ! J'ai tué un homme ! Nul n'en a jamais rien su ! Personne ne le saura jamais ! Il y a bien longtemps de cela...
Je n'ai aucun remords de mon crime ! Seulement une sorte d'angoisse quand je pense à toutes les émotions par lesquelles j'ai passé !...
Et c'est pour cela que je veux écrire cette effroyable histoire afin de m'en décharger sur le papier. Il me semble que lorsque je l'aurai ainsi contée, mon esprit en sera débarrassé et que je n'y penserai plus !...
Car c'est comme une hantise qui trop souvent m'accable...
Dans la bourgade où je me suis retiré après une longue vie de travail et d'honneur, riche de quelques rentes qui me permettent de faire figure, la boutonnière fleurie du petit bout de ruban rouge qui me fait respecter de mes concitoyens, jouissant de la considération de tous, malgré tout, je ne puis m‘empêcher de songer que j'ai tué un homme, que je suis un assassin !...
Mon crime, je ne puis le confier à personne, alors je vais en écrire les péripéties. Et après, je brûlerai ce manuscrit, et, sans nul doute, j'aurai définitivement arraché de mon esprit ces souvenirs qui me harcellent et empoisonnent la paix de mes vieux jours...
CHAPITRE PREMIER
À cette époque, c'était avant la guerre, j'étais attaché à l' Aube , qui était un grand journal de ces temps lointains. Je débutais dans la carrière et évidemment je ne jouissais pas de la situation que j'ai occupée par la suite. J'étais tout jeune ; j'avais vingt-six ans. Je n'étais donc qu'un tout petit reporter, du service des informations, que l'on employait à toutes les besognes. Si j'ai bonne mémoire, je gagnais, comme fixe deux cents francs par mois ce qui, à cette époque, n'était pas mal du tout. Mais cela ne m'empêchait pas de chercher à accroître mes appointements en écrivant de ces articles, dont la mode commençait alors, et que l'on appelle des Enquêtes ! Lorsque j'avais trouvé un bon sujet, le