Prescription et conseil en aromathérapie , livre ebook

Chez le même éditeur
Prescription et conseil en phytothérapie
J. Raynaud, 2005
Plantes toxiques – Végétaux dangereux pour l’homme et les animaux
J. Bruneton, 3 e édition, 2005
Plantes aromatiques – Épices, aromates, condiments et huiles essentielles
E.Teuscher, R.Anton, A. Lobstein, 2005
Toxicologie
A.Viala, A. Botta, coord., 2005
Plantes thérapeutiques – Tradition, pratique officinale, science et thérapeutique
M.Wichtl, E.Anton, 2 e édition, 2003
La flore du pharmacien
J. Reynaud, 2002
Phytothérapie – Les données de l’évaluation
J. Bruneton, 2002
Botanique : traité fondamental
U. Lüttge, M. Kluge, G. Bauer, 3 e édition, 2002
Le préparateur en pharmacie : guide théorique et pratique
J.-M. Gazengel, A.-M. Orecchioni, coord., 1999
Pharmacognosie, phytochimie, plantes médicinales
J. Bruneton, 3 e édition, 1999
© LAVOISIER , 2006
EAN : 978-2-7430-1355-4
Sommaire
Introduction
1. FORMES D’ADMINISTRATION UTILISÉES EN AROMATHÉRAPIE
Les huiles essentielles : définition, obtention, contrôle, labels
Définition
Matériel végétal
Obtention des huiles essentielles
Normes des huiles essentielles : les labels
Contrôles à effectuer sur une huile essentielle
Durée de conservation
Activités et toxicité des huiles essentielles
Activités anti-infectieuses des huiles essentielles
Relations structures-activités
Pharmacocinétique
Toxicité des huiles essentielles
Formes d’administration des huiles essentielles
Voie orale
Voie rectale
Voie vaginale
Voie cutanée
Voie pulmonaire
2. PRINCIPALES PATHOLOGIES TRAITÉES EN AROMATHÉRAPIE ET PHYTOTHÉRAPIE
Activités antibactériennes
Activités antifongiques
Activités antiprotozoaires
Activités antivirales
Antiagrégant plaquettaire
Douleurs articulaires – Rhumatismes – Tendinites
Excès de poids – Obésité
Hypertrophie prostatique bénigne stades I et II
Pathologies de la bouche et de la gorge
Pathologies dermatologiques
Pathologies métaboliques
Pathologie ORL et bronchiques
Problèmes féminins
Stress oxydant – Vieillissement cellulaire – Antiradicaux libres
Traumatismes – Contusions Hématomes
Troubles de la circulation sanguine
Troubles digestifs
Troubles du sommeil – Nervosité et stress – Dépression
3. MONOGRAPHIES DES PLANTES, DROGUES ET HUILES ESSENTIELLES
Ail
Aneth
Angélique
Angélique de Chine
Arbre à thé
Arnica
Bambou
Basilic
Café vert
Camomille romaine
Cannelier de Ceylan
Cimicifuga
Ciste labdanifère
Citronnier
Citronnelle de Ceylan
Courge
Curcuma
Cyprès de Provence
Épilobe en épi
Eucalyptus officinal
Fenouil
Figuier de Barbarie
Garcinia
Gaulthérie
Genévrier commun
Giroflier
Griffonia
Guimauve
Houblon
Hydrocotyle
Immortelle à feuilles étroites
Laurier noble
Lavande officinale
Lavande stechas
Lemon grass
Lierre
Marjolaine
Matricaire
Mélèze
Mélilot
Mélisse
Menthe poivrée
Millefeuille
Myrte
Niaouli
Oranger amer ou bigaradier
Ortie dioïque
Pervenche officinale (petite pervenche)
Pin sylvestre
Quinquina rouge
Radis noir
Ravensare
Romarin
Sarriette des montagnes
Sauge
Sauge sclarée
Souci
Thé vert
Thym
Ylang-ylang
Introduction
Cet ouvrage fait suite à Prescription et conseil en phytothérapie . Conçu sur un principe analogue, il le complète en proposant une soixantaine de monographies : une trentaine consacrée à des huiles essentielles parmi les plus prescrites en aromathérapie, les autres concernant des plantes utilisées en phytothérapie moderne.
Dans la première partie de cet ouvrage, nous envisagerons des notions générales permettant de mieux connaître les huiles essentielles et l’aromathérapie. C’est ainsi que sont traités : les modes de préparation, les chimiotypes, les labels pour les huiles essentielles, l’aromatogramme. Les relations structure-activité ainsi que la pharmacocinétique sont également abordées. Enfin, les différentes voies d’administration et les principales formes galéniques utilisées en aromathérapie sont indiquées.
Dans la seconde partie, sont regroupées les principales pathologies susceptibles d’être traitées par l’aromathérapie ou la phytothérapie. C’est le cas pour les activités antibactériennes, antifongiques, antivirales, antiradicalaires ou les troubles digestifs, du sommeil, etc. Le lecteur est ainsi orienté vers certaines huiles essentielles ou drogues. Il précisera son choix en se reportant à la troisième partie où figurent les monographies. Chaque monographie comporte la botanique, la chimie de l’huile essentielle (en distinguant éventuellement les différents chimiotypes) ou de la drogue, la pharmacologie, la clinique et les principales indications retenues, les formes et voies d’utilisation, leurs posologies, les effets secondaires, les contre-indications, les interactions médicamenteuses, les associations avec d’autres huiles essentielles ou drogues. Une courte bibliographie est jointe, qui porte surtout sur la pharmacologie et la clinique.
Les posologies et la durée du traitement ne sont données qu’à titre indicatif pour un adulte, elles devront être adaptées au patient et seront sous la responsabilité du prescripteur. Ce dernier devra être particulièrement vigilant pour les huiles essentielles en précisant bien la voie d’administration et en tenant compte de leur toxicité. Une bonne connaissance de ces huiles essentielles peut permettre dans le domaine anti-infectieux de proposer une solution de rechange à l’antibiothérapie, notamment en cas de résistance. Disposant de données scientifiques, pharmacologiques et cliniques récentes, les médecins, vétérinaires et pharmaciens trouveront ici toutes les indications nécessaires pour prescrire, ou conseiller efficacement et rapidement l’huile essentielle ou la drogue la mieux adaptée à leur patient. Ils appliqueront pour cela le raisonnement allopathique auquel ils sont habitués dans leur pratique quotidienne.
Partie 1
FORMES D’ADMINISTRATION UTILISÉES EN AROMATHÉRAPIE
Les huiles essentielles : définition, obtention, contrôle, labels
Définition
Nous reprendrons celle donnée par la Pharmacopée : « les huiles essentielles sont des produits de composition généralement assez complexe, renfermant les principes volatils contenus dans les végétaux et plus ou moins modifiés au cours de la préparation. Pour extraire ces principes volatils, il existe divers procédés. Deux seulement sont utilisables pour la préparation des huiles essentielles officinales : celui par distillation à la vapeur d’eau de plantes à huile essentielle ou de certains de leurs organes et celui par expression ».
Matériel végétal
La plante aromatique servant à extraire une huile essentielle devra être parfaitement définie avec :
– sa dénomination latine et française : par exemple, il ne faut pas confondre la cannelle de Ceylan, Cinnamomum verum J. S. Presl, et la cannelle de Chine, Cinnamomum cassia Blume qui sont deux espèces différentes;
– son chimiotype : pour certaines espèces de plantes aromatiques, il peut exister des chimiotypes ou chémotypes se différenciant par la composition chimique de leur huile essentielle. C’est le cas du Thym vulgaire qui possède différents chimiotypes. Parmi ceux-ci nous citerons :
•  le thym vulgaire à thymol : c’est le plus répandu en France;
•  le thym vulgaire à linalol : il est aussi répandu en France;
•  le thym vulgaire à géraniol;
•  le thym vulgaire à thuyanol-4;
•  le thym vulgaire à paracymère;
– son origine géographique : pour le romarin officinal, l’huile essentielle n’aura pas la même composition quantitative bien que l’on retrouve les mêmes constituants; c’est ainsi que :
•  celui de Corse sera riche en acétate de bornyle-verbenone;
•  celui de Provence contiendra du camphre;
•  celui du Maroc sera riche en 1,8-cinéole;
– la partie de plante utilisée : il convient de préciser s’il s’agit de la plante entière, des racines, des fleurs, des graines. Par exemple : pour la cannelle de Ceylan, préciser s’il s’agit d’« écorce de cannelle de Ceylan » (moins de 2 à 10 % d’eugénol et riche en aldéhydes aromatiques : 63-76 %) ou s’il s’agit des feuilles (plus de 70 % d’eugénol et pauvre en aldéhydes aromatiques : 3 % environ);
– la période de la récolte : à la floraison, avant la floraison… Pour les parties souterraines, ce sera en général en fin de saison.
Obtention des huiles essentielles
Nous distinguons :
– l’hydrodistillation simple : c’est le procédé le plus ancien. La plante aromatique (entière ou broyée) placée dans un alambic est immergée dans l’eau; il est préférable d’utiliser une eau sans chlore contenant peu ou pas de calcium (eau de source, eau distillée). Portée à ébullition, l’eau à l’état vapeur en passant à travers le matériel végétal entraîne l’huile essentielle; elle est refroidie et condensée dans un serpentin. L’huile essentielle est séparée de l’eau par différence de densité dans un vase florentin. L’eau obtenue est une eau florale ou hydrolat aromatique, elle renferme des molécules aromatiques (moins de 5 %), et est utilisée notamment chez les jeunes enfants et en cosmétologie;
– l’hydrodiffusion : la vapeur d’eau est pulsée du haut vers le bas à travers la plante aromatique. Dans les deux cas, pour une huile essentielle destinée à un usage médical, il convient :
•  d’opérer à basse pression, ce qui donne une huile essentielle de meilleure qualité;
•  de réaliser une distillation complète (donc plus longue) de façon à avoir tous les constituants aromatiques contenus dans l’huile essentielle;
– l’expression à froid : cette méthode n’est utilisée que pour les épicarpes des Citrus ( Citrus limonum , Citrus sinensis …). Après avoir dilacéré les zestes, l’essence libérée est récupérée;
– l’extraction par solvants : cette technique utilisera des solvants comme l’hexane, le toluène, les dérivés chlorés. Le solvant est ensuite éliminé par distillation. Elle ne doit pas être employée si l’on veut préparer une huile essentielle à usage thérapeutique car i