161
pages
Français
Ebooks
2022
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Publié par
Date de parution
13 juin 2022
Nombre de lectures
19
EAN13
9782901170082
Langue
Français
L'amour n'a pas de loi...
J'ai été l'instrument de mon père toute ma vie.
Aujourd'hui il est mort. Pourtant, il a laissé dans son sillage une arme de destruction massive : moi.
Quand Livie et Ethan ont une foi en moi sans limite, je me retrouve face à d'autres personnes qui s'attendent à me voir exploser à chaque instant.
Et ils ont raison.
Je suis une grenade qui attend son heure.
Alors quand je la revoie, je sais déjà qu'elle est celle qui risque de tout faire basculer.
Elle déclenche trop de colère en moi.
Je dois m'en éloigner à tout prix, avant qu'il ne soit trop tard.
Publié par
Date de parution
13 juin 2022
Nombre de lectures
19
EAN13
9782901170082
Langue
Français
Nelly Weaver
Greg
Toi. Moi.
Et les étoiles
tome 8
©Nelly Weaver, 2022. Tous droits réservés.
L’œuvre présente sur le fichier que vous venez d’acquérir est protégée par le droit d’auteur. Toute copie ou utilisation autre que personnelle constituera une contrefaçon et sera susceptible d’entraîner des poursuites civiles et pénales.
Ce livre est une fiction. Toute référence à des événements historiques, des personnages ou des lieux réels serait utilisée de façon fictive. Les autres noms, personnages, lieux et événements sont issus de l’imagination de l’auteur, et toute ressemblance avec des personnages vivants ou ayant existé serait totalement fortuite.
Site de l’auteur : www.nellyweaver.fr
contact@nellyweaver.fr
ISBN : 9782901170082
La chose la plus apaisante en ce monde, c’est quand quelqu’un embrasse vos blessures en ne les voyant pas comme des catastrophes dans votre âme maissimplement comme des fissures dans lesquelles mettre son amour.
Emery Allen
Prologue
Greg
La pile de vêtements est pliée méticuleusement. Pas un pli ne dépasse, comme si j’avais fait ça toute ma vie. Si maman voyait ça, elle en ferait une crise cardiaque. Je n’ai jamais été souillon, mais l’ordre ce n’était pas forcément mon truc. Jusqu’à ce qu’il y a trois ans, je me retrouve enfermé ici. J’ai dû m’adapter aux règles des lieux et elles n’ont pas été tous les jours faciles.
Je remonte la glissière de mon sac. Je trouve ce moment solennel, pourtant, je me surprends à ne pas être si pressé de quitter cet endroit. Après y avoir passé autant de temps, il fait figure d’un cocon si familier, que ça en est devenu rassurant. Au moment où je pose le sac sur mon épaule, mon regard se perd tout autour de moi. Malgré ce sentiment étrange, cette chambre est toujours restée impersonnelle. Rien pour égayer ce lieu sordide. Je n’y tenais pas. J’avais besoin de payer ma dette à ma façon.
— On dirait presque que tu n’as pas envie de partir, susurre Freud d’un air amusé.
Je lâche un rire avant de poser mon regard sur l’homme posté devant la porte. Comme à son habitude, il se tient droit dans ses chaussures, habillé d’un costume parfaitement ajusté.
— Est-ce que ça irait au-delà de vos règles imposées, si je vous proposais de vous payer un verre un de ces quatre ?
Il ne semble pas si surpris et s’avance dans la pièce en enfonçant la main dans une de ses poches.
— Pourquoi pas ? Je serais ravi de voir ce que tu deviens au-delà de ces murs, Greg.
Je ricane.
— Oubliez le boulot cinq minutes, Harris et autorisez-vous une pause de temps en temps.
Il ne prend pas la peine de répondre. Non. Il est bien trop occupé à observer ma réaction. Lorsqu’il sort de sa poche un petit objet qu’il me tend, j’arrête de respirer pendant trois secondes et demie.
— Tu me l’avais confié, me rappelle-t-il comme si j’étais capable de l’oublier.
— Je sais, lui réponds-je au moment où j’attrape le pendentif entre mes doigts.
Ce contact réveille quelque chose en moi. Mon cœur se met à battre plus fort alors que je réalise que je vais enfin pouvoir serrer ma sœur dans mes bras. Pourtant, le Dr Harris me sort immédiatement de mes pensées avec un rappel à l’ordre dont il a le secret.
— Donne-toi un peu de temps avant de la rejoindre. Je n’ai prévenu personne. Ni elle, ni Ethan. Je t’encourage donc vivement à prendre du recul. Tu as passé quasiment trois ans sans la voir et tu as pu te rendre compte à quel point tu étais capable de vivre sans elle et de mettre votre dépendance de côté. Ne repars pas aussi vite dans tes anciens travers.
Je range le collier sans prendre la peine de lui répondre. Qu’il ait tort ou raison n’a plus aucune importance désormais. Il n’est pas offusqué de mon silence. Après tant de temps à me suivre, il a fini par me connaître pratiquement par cœur et à anticiper chacune de mes réactions. Tout comme celle qui me guide chez ma sœur, à peine sorti du bâtiment. Le taxi remonte les rues une à une. À plusieurs reprises, je me mets à douter. Freud a sûrement raison, courir directement là-bas est forcément une erreur, mais ça fait trois ans, bordel ! Trois ans que je ne l’ai pas vue. Tout en caressant du bout de mon pouce le médaillon d’or coincé dans ma poche, mon regard se perd dans le paysage. Au moment où le taxi s’arrête, je comprends que nous sommes arrivés. Je tends quelques billets au chauffeur avant de sortir du véhicule. Un coup de vent fait frémir ma peau, j’ai pourtant l’impression que le froid n’en est pas la cause. J’ai soudain la sensation de ne pas être à ma place. Ai-je réellement le droit d’être ici ? Et malgré ça, malgré la tension qui émane de moi, je prends le chemin pour rejoindre la porte d’entrée.
Je n’ai jamais pénétré dans cette maison. Ethan et Livie avaient encore leur appartement quand on m’a arrêté. Tout ce que je connais aujourd’hui provient de ce que le Dr Harris a bien voulu me révéler. Autant dire que mis à part cette adresse, je n’ai pas obtenu grand-chose. Au moment où je m'apprête à frapper à la porte, j’hésite de nouveau. Bordel, qu’est-ce que je fous ? Est-ce que ces trois années m’ont changé au point de douter de chacune de mes décisions ? Je me mets à réfléchir à la façon dont aurait réagi l’ancien moi. Le Greg, sûr de lui et qui ne se posait pas de questions. Celui qui savait encore vivre en société. Et la réponse me percute. Combien de fois Ethan m’a-t-il engueulé parce que je rentrais chez eux sans frapper ? Cette idée me fait rire et une envie irrésistible de franchir le seuil façon Greg s’impose. Je ferme la porte de ma raison et décide de redevenir cette vieille et authentique version de moi provisoirement. Alors quand je fais un pas à l’intérieur et respire cette douce odeur de cannelle, j’en reste sous le choc. J’ai presque l’impression que je vais voir ma mère apparaître pour me serrer dans ses bras. Ce parfum me fait toujours penser à elle. Malheureusement, elle n’est pas là. Je reprends mes esprits et referme la porte. À première vue, il n’y a personne. Pourtant, j’entends du bruit qui provient certainement de la cuisine. Soudain, sortie de nulle part, une silhouette fait son apparition. Mes yeux s’écarquillent. Je m’étais préparé à toutes sortes de rencontres, mais j’avais omis la plus importante de toutes. C’est comme si l’idée même de revoir Livie m’avait fait occulter tout le reste. Alors quand ses deux iris noisette se posent sur moi, je me sens fébrile.
Il me scrute avec une grande curiosité. Le petit être devant moi doit avoir trois ans d’après mes calculs et au moment où je me décide à lui faire un signe de main, il m’offre un sourire. Ça m’interpelle aussitôt. La dernière fois que je l’ai vu, Livie venait tout juste d’accoucher.
— Salut.
J’ignore complètement comment on est censé s’adresser à un mioche de cet âge, alors quand il s’approche de moi, je reste sur mes gardes.
— Tonton Greg ?
Ok, celle-là je ne m’y attendais pas. Après un moment d’hésitation, je finis par m’agenouiller devant lui pour me mettre à sa hauteur.
— Euh, je suppose, je n’en suis pas certain à 100 %. Ta maman s’appelle bien Livie ?
Qu’est-ce que je me sens con d’un seul coup ! Il n’a pas l’air troublé pour autant et acquiesce. Cette confirmation me souffle.
— Tu es Sam, je réalise alors.
Merde. Contempler de mes propres yeux les années qui viennent de s’écouler est un véritable choc.
— Et toi, tu es tonton Greg.
Je suis encore très étonné de le voir si sûr de lui.
— En effet, c’est bien moi.
Je lui tends la main, parce que honnêtement, je ne sais pas quelle autre réaction avoir. Il ne se débine pas et me la serre de ses doigts minuscules.
— Je t’ai reconnu. Maman m’a montré plein de photos de toi. En plus, elle a dit que je pourrais bientôt te voir.
D’un seul coup, ce petit bonhomme efface toute appréhension. Et puis, savoir qu’elle lui a parlé de moi, que ce mini Williams-Johns connaît mon existence rend les choses plus faciles à accepter. Ça a été long, mais finalement, cela ne restera qu’une parenthèse dans ma vie. Une parenthèse nécessaire.
— Si je lui ressemble alors, c’est sûrement moi.
Ce bout d’chou me scrute un peu plus attentivement en penchant la tête et ajoute :
— Tu es plus vieux que sur les photos.
Ça finit de m’achever et j’éclate de rire. Rien de mieux qu’un gosse pour vous remettre les pendules à l’heure. Pourtant, je n’ai pas le temps de lui répondre que je me fige en entendant un grand fracas. Sam sursaute et se retourne. Quand je lève le regard, je découvre Livie, blême, avec à ses pieds, ce qui devait être une pile d’assiettes. Les débris jonchent le sol, pourtant, elle semble incapable d’y prêter attention alors que ses yeux se sont plongés dans les miens. À cet instant précis, celui-là même qui nous reconnecte l’un à l’autre, c’est comme si je retrouvais une partie de moi. Je me surprends à rester aussi calme tout en prenant mon temps pour me relever. Une fois debout, j’observe ma sœur. Sa respiration saccadée trahit son émotion et elle recule d’un pas, la main posée sur sa bouche comme si elle refusait encore d’y croire. Je comprends que je suis celui qui va devoir prendre les devants. Quand je contourne Sam, je m’efforce de ne pas me précipiter. J’avance vers Livie à pas feutrés, afin de lui donner le temps d’intégrer l’information. Arrivé à ses côtés, j’évite les débris d’assiettes et je fais ce qui me paraît le plus naturel au monde. Je lui saisis la main avec tendresse et sors de ma poche son pendentif. À l’instant où elle me voit poser son précieux dans sa paume, ses larmes jaillissent et elle me saute dans les bras. Je pourrais essayer de lui dire de ne pas pleurer, que je suis là maintenant, mais je n’ai qu’une seule envie à cet instant, c’est de la serrer dans mes bras. Trois ans bordel, trois ans sans aucun contact. Et pourtant, dans un flash trop bref, j’arrive encore à entendre le Dr Harris me prévenir que je ne dois pas me laisser de nouveau dominer pa