Un petit château si tranquille , livre ebook

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1920. Marie quitte la misérable ferme où elle a grandi pour entrer au service de Lady Wickam, veuve anglaise d’un petit industriel de la Haute-Loire. Le château de Versignac est modeste et la vie qu’elle y mène lui semble bien terne, jusqu’au jour où un invité s’y fait assassiner. Le coupable semble tout désigné, mais Marie a des doutes, d’autant qu’un séjour à Paris va lui permettre d’en apprendre davantage sur la victime...et de revoir le charmant Monsieur Georges, fils cadet de sa maîtresse, prêt à jouer les détectives avec elle. Crime passionnel ou sombre histoire politique ? L’affaire est moins simple et plus dangereuse qu’il n’y paraît pour les deux jeunes gens : ne devront-ils pas en effet affronter à la fois le véritable assassin et la formidable Lady Wickam ?


Pascale Maret est l'autrice d'une vingtaine de romans publiés chez différents éditeurs notamment Thierry Magnier, Milan et Nathan. Ses livres ont reçu de nombreux prix (Prix des Incorruptibles, Prix de la NRP, Prix Jacaranda, Prix Aficion’Ados...), et ont été régulièrement traduits en allemand, espagnol, catalan, néerlandais et birman. Son recueil de nouvelles de littérature générale Aventures en Birmanie, publié aux éditions Kaïlash, lui a valu d'être lauréate de la Bourse Cino del Duca.

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Date de parution

21 octobre 2022

Nombre de lectures

0

EAN13

9782384390595

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

2 Mo

COSY MYSTERY
Éditeur : Loreleï
Une marque des éditions d’Avallon
 
Distribution papier & numérique : Immatériel
 
Composition : Valentine Flork/Les éditions d’Avallon
Photo de la couverture : Dreamstime
 
ISBN papier : 9782384390601
ISBN numérique : 9782384390595
 
Dépôt légal : septembre 2022
 
© 2022 Les éditions Loreleï / Les éditions d’Avallon
Un petit château si tranquille
Pascale Maret
Un petit château si
tranquille
r o m a n
 
 
 
De la même autrice
 
 
 
Nouvelles
 
Aventures en Birmanie , Kaïlash éditions, 1998


 
 
 
Romans Ados
 
Sur l’Orénoque , éditions Thierry Magnier, 2005
Une année douce-amère , éditions Thierry Magnier, 2006
À vos risques et périls , éditions Thierry Magnier, 2007
Le monde attend derrière la porte , éditions Thierry Magnier, 2009
Zone tribale , éditions Thierry Magnier, 2010
Vert jade, rouge sang , éditions Thierry Magnier, 2011
La véritable histoire d’Harrison Travis, hors-la-loi, racontée par lui-même, éditions Thierry Magnier, 2012
Les ailes de la sylphide , éditions Thierry Magnier, 2013
N’y pense plus, tout est bien , éditions Thierry Magnier, 2016
 
Série « Danser jusqu’aux étoiles » 
(en partenariat avec l’Opéra de Paris)
 
Tome 1, Entrée des artistes , Nathan, 2021
Tome 2, Tous en scène, Nathan, 2021
Tome 3, Corps de ballet , Nathan, 2022


 
 
 
Romans et albums jeunesse
 
Clones en stock , éditions Milan, 2001
Esclave ! éditions Milan, 2003
L’encrier maudit , éditions Oskar, 2011
L’oiseau arlequin , éditions Thierry Magnier, 2011. Illustrations de Delphine Jacquot
Bon Zigue et Clotaire , éditions Thierry Magnier, 2014
 
Collection « Les romans du ballet » 
(en partenariat avec l’Opéra de Paris) :
 
La Sylphide, Nathan, 2017
Le Lac des cygnes, Nathan, 2017
Giselle, Nathan, 2018 ,
Casse-Noisette, Nathan, 2018 ,
Don Quichotte, Nathan, 2019
 
Collection « Les grands albums du ballet » 
(en partenariat avec l’Opéra de Paris) :
 
Le lac des cygnes , Nathan, 2019. Illustrations d’Alexandra Huard
Casse-Noisette , Nathan 2021. Illustrations d’Alexandra Huard


 
 
 
Roman
 
Une brusque envie de soleil , éditions d’Avallon, 2022


 
 
 
 
 
« En souvenir de Marie et Jules, mes grands-parents, dont les souvenirs de jeunesse ont largement inspiré cette histoire ».
 
 
Chapitre 1
Le château de Versignac était planté à flanc de coteau, juste au-dessus de la Loire, à cinq kilomètres de la ville du Puy-en-Velay. Mais n’allez pas vous imaginer un de ces édifices Renaissance somptueux disséminés par François 1er dans la vallée du grand fleuve. La Loire, à Versignac, n’est encore qu’une grosse rivière au courant capricieux. Quant au château lui-même, il n’avait rien de royal et aurait pu se contenter de l’appellation de « manoir », plus conforme à sa modeste splendeur. C’était une grosse bâtisse carrée du XVIIème siècle, que Monsieur de Pourcy avait achetée en 1890 et agrémentée de deux tourelles rondes hérissées de toits d’ardoise pointus, afin de mieux asseoir son statut de châtelain.
Dans le même esprit, et avec la même absence de bon goût, il avait également flanqué son nom d’une particule dénichée on ne sait où (car il faut bien dire la triste vérité, Gaston de Pourcy s’était appelé tout bonnement Gaston Pourcy jusqu’à son trente et unième anniversaire). Mais pas plus la particule que les tourelles n’avaient réussi à conférer au petit homme rougeaud la moindre élégance aristocratique. L’élégance aristocratique, cela relevait des attributs de Lady Wickam, son épouse.
C’était une authentique lady anglaise, fille d’un lord désargenté, unie en premières noces à un baronet du Sussex qu’elle avait épousé essentiellement pour continuer à s’entendre appeler « Milady », car il n’était ni séduisant, ni intelligent, ni même riche. Mais il avait de belles manières et, en gentleman bien élevé soucieux de ne pas imposer sa présence de façon importune, il avait eu la délicatesse de disparaître quelques années seulement après le mariage, la laissant sans enfants et sans fortune, mais pourvue d’un bon prétexte pour aller chercher un peu de consolation sur le continent. La jeune veuve était donc partie promener sa noble personne en France, dans la station thermale de Vichy, connue pour ses eaux bienfaisantes et ses hôtels bon marché. Elle y avait rencontré Gaston de Pourcy, qui était en train de bâtir une petite fortune grâce à la dentelle. Il venait de la ville du Puy-en-Velay, dont la dentelle était depuis des siècles une spécialité. Sa mère, devenue veuve très jeune, s’était lancée avec un remarquable esprit d’entreprise dans le commerce de cette production locale. Exploitant sans le moindre état d’âme les dentellières qui s’usaient les doigts sur leurs fuseaux un peu partout dans la campagne environnante, elle avait créé sa propre entreprise, « Veuve Pourcy », devenue « Veuve Pourcy et fils » à la majorité de Gaston. Celui-ci, en digne fils de sa mère, était rapidement devenu un entrepreneur et un homme d’affaires avisé, faisant de la fabrique de dentelles Pourcy la plus florissante de la ville.
Mais sa réussite financière ne s’accompagnait ni d’une très bonne santé, ni d’une vie de famille épanouie. Le voyant en passe de devenir vieux garçon et dyspeptique, madame Pourcy mère l’envoya en cure à Vichy, dans l’espoir qu’il y trouverait remède à ces deux maux. Si les eaux thermales n’améliorèrent que modérément ses problèmes digestifs, un des nombreux concerts de la ville lui donna l’occasion de rencontrer Lady Wickam. Il fut subjugué par sa pâleur, sa bouche fine, son long nez et ses manières dédaigneuses, signes indiscutables qu’il avait affaire à une réelle aristocrate. Quant à la jeune veuve, avec une hauteur de vue remarquable et un pragmatisme tout britannique, elle ne s’arrêta pas aux détails sans importance qu’étaient la quarantaine approchante, le teint rougeaud, la silhouette enrobée et la moustache ridicule du petit industriel provincial, et se résolut à jouir, sinon des délices de l’amour, du moins de la vie confortable qu’il pouvait lui offrir.
Ce louable mépris du sex appeal et des billevesées sentimentales fut justement récompensé, et Lady Wickam n’avait eu qu’à se féliciter de son choix, car Gaston ne se reposa pas sur ses lauriers et son modeste tas d’or. En véritable visionnaire du fuseau, il avait compris qu’à une époque aussi moderne que le tournant du XXème siècle, le travail pouvait avantageusement être confié à des machines. En 1903, il n’hésita pas à voyager jusqu’en Allemagne pour en ramener des métiers à dentelle mécaniques, plongeant dans la détresse les dentellières à la main qui dépendaient de lui et se révélèrent trop obtuses pour apprécier les bienfaits du Progrès. Alors qu’il fallait à une dentellière expérimentée des semaines de travail pour produire quelques mètres de dentelle, chaque machine de la nouvelle fabrique à présent dénommée « G. de Pourcy », installée rue des Capucins, en crachait de un à dix mètres par heure selon les modèles, remplissant du même coup les poches de Monsieur de Pourcy.
À la naissance de leur premier enfant, une fille nommée Victoria, il avait donc acheté le domaine de Versignac, assurant ainsi à son épouse le standing qu’elle méritait. En échange elle lui avait donné encore deux fils, Henry et Georges. Mais elle ne s’était jamais résignée à s’entendre appeler « Madame de Pourcy » et s’était accrochée avec obstination à son titre, son five o’clock et ses manières.
 
Malheureusement, en 1915, deux ans après sa vieille mère, le valeureux entrepreneur tomba héroïquement, non au champ d’honneur, mais sous l’effet d’une crise d’apoplexie foudroyante. Lady Wickam enterra ce deuxième mari avec le même détachement stoïque que le premier et elle vivait depuis en veuve heureuse, sinon joyeuse. Henry, l’aîné des fils, qui depuis quelques années déjà secondait son père, avait repris la direction de la fabrique et continuait à assurer la prospérité de la famille. Bien qu’il fût en âge d’être appelé au front, il avait échappé à la conscription grâce à un médecin qui s’était montré sensible à la détresse d’une mère et davantage encore à la générosité d’un père. Ainsi placé à la tête de l’entreprise familiale, à l’abri des obus et du besoin, Henry s’était rapidement pourvu d’une épouse pour parachever sa réussite sociale et avait quitté Versignac pour s’installer en ville : c’était beaucoup plus pratique pour diriger la quarantaine d’employés de la fabrique, et la villa bâtie dans le style Art Nouveau était beaucoup plus plaisante et confortable que le vieux château. Cela évitait aussi à Henry d’être pris, comme entre marteau et enclume, dans le conflit sourd et incessant qui opposait sa femme et sa mère.
 
Lady Wickam, il faut le reconnaître, n’était pas d’un caractère facile. Elle avait, dans le village et les hameaux environnants, la réputation d’être une femme dure et d’une pingrerie sans égale. On disait qu’elle préférait voir les pommes pourrir dans sa cave plutôt que de laisser un garnement en croquer une seule dans ses vergers. On disait qu’elle réutilisait sans les faire laver les draps de ses invités d’une visite à l’autre, de peur que de fréquentes lessives ne les usent. On disait que le Père Liche, pourtant habitué à des repas frugaux en sa qualité de curé, se plaignait de l’indigence de sa table. On disait bien des choses encore, et toutes ces rumeurs n’étaient guère encourageantes pour qui s’apprêtait à devenir la femme de chambre d’une telle maîtresse.
Chapitre 2
— Ah, comme j’en veux à Mary, geignit Lady Wickam. Comment a-t-elle eu le cœur de partir après vingt-deux ans à mon service ? Il ne sert à rien de bien traiter sa femme de chambre, ces gens-là n’ont pas la moindre reconnaissance !
— Mère, pourquoi ne prendriez-vous pas Rose ? Je vous assure qu’il m’est indifférent de

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