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pages
Français
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2024
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Ebook
2024
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Publié par
Date de parution
13 septembre 2024
Nombre de lectures
2
EAN13
9782491996086
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
2 Mo
Camille Trencavel est journaliste. Elle est envoyée par sa rédaction à Lille pour couvrir une affaire sordide : l'assassinat d'Élisa, abattue d'une balle dans la nuque dans le parc du lycée Kernanec de Marcq-en-Baroeul. Ce fait divers s'inscrit dans une actualité chargée. Des meurtres déciment les plus hauts dignitaires de l'État et des attentats provoquent une violente compétition entre des candidats à la future élection présidentielle. Au fil des témoignages des proches d'Élisa, Camille découvre que la jeune fille avait subi des violences enfant, de la part d'un homme qui, à l'époque instituteur, côtoie désormais les plus hautes sphères de l'État.
"Dans son grand labyrinthe d'images vous allez être ballotté, écartelé, compressé. Et vous n'en sortirez pas indemne. Le point final vous trouvera ému, en colère, étourdi, cabossé." écrit dans la préface du livre, Nicolas Marié, comédien et César 2021 (meilleur acteur dans un second rôle pour Adieu les cons d'Albert Dupontel).
"Une fluidité, une précision, des phrases courtes et un rythme soutenu qui devraient plaire à pas mal de lecteurs." Daniel Guichard, la Voix du Nord
"Je n’aimais pas les romans mêlant enquête et politique, mais ça c’était avant de découvrir Une vieille affaire de Nicolas-Raphaël Fouque. [...] Il faut lire ce roman pour le découvrir et je vous invite à le faire, tant l’auteur nous offre une oeuvre complète, intéressante et haletante. C’est un véritable long-métrage qui s’offre à nous avec des chapitres courts, parfaitement dosés en terme de rebondissements. Une vieille affaire est le genre de roman que l’on ne quitte pas et qui ne nous quitte pas. On prend part à l’enquête de cette journaliste pour que la vérité sorte enfin et on suit les différentes stratégies politiques vouées à prendre toujours plus de pouvoir. Nicolas-Raphaël Fouque offre clairement un sans-faute en seulement deux cents pages." Tomabooks, chroniqueur littéraire.
Publié par
Date de parution
13 septembre 2024
Nombre de lectures
2
EAN13
9782491996086
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
2 Mo
Nicolas-Raphaël Fouque
Une vieille affaire
Du même auteur
Le crâne de Malpasset, éditions d’Avallon, 2020
Ce livre a été publié en 1 ère édition en mai 2014 par les éditions Ravet-Anceau.
Titre original : Les trois lueurs du Nord
Préface
Les Italiens disent d’une préface qu’elle est « la salsa del libro » et Marville, homme d’image talentueux, le photographe officiel de Paris sous Napoléon III, qui a commencé sa carrière comme peintre-graveur, précise que si elle est bien assaisonnée, elle sert à donner de l’appétit et qu’elle dispose à dévorer l’ouvrage…
Je ne suis pas sûr que le roman policier de Nicolas-Raphaël Fouque nécessite un assaisonnement particulier. Et comme tous les produits de qualité, une dégustation nature, sans artifice, suffira à n’en pas douter pour en percevoir toute la diversité des saveurs.
Aussi permettez-moi très simplement, à travers cette préface, d’en souligner la saveur principale. À savoir le style cinématographique de l’écriture de son auteur.
Dans mon métier d’acteur je suis amené à lire beaucoup de pièces de théâtre, de scénarios de films et de téléfilms. Le langage commun, le code d’expression de ces supports artistiques, ce sont les dialogues. C’est entre les lignes de ces dialogues et le cheminement des actions que les acteurs construisent leur personnage. Dans ce type de support les explications des auteurs sont rares. C’est uniquement par l’expression et la qualité de la parole que sont véhiculées l’histoire, la psychologie des protagonistes.
Nicolas-Raphaël Fouque a ce talent tout à fait étonnant de nous emporter dans son roman policier avec pour code d’expression majeur les dialogues. Des chapitres entiers sont illustrés simplement et quasi uniquement par les échanges verbaux. Quelle légèreté cela confère à son roman ! Quelle confiance il fait à l’intelligence de son lecteur ! Il ne reste plus alors qu’à se laisser entraîner par les images que chacun ne manque pas de se construire pour alimenter son imaginaire. C’est un peu comme si Nicolas-Raphaël Fouque commandait à chacun de ses lecteurs de se faire sa propre traduction de son roman en images. Il écrit un roman comme on écrit un scénario. Son lecteur est spectateur. Son lecteur est au cinéma… Et, comme dans un scénario de cinéma, les premières scènes se succèdent sans qu’elles semblent avoir un lien les unes avec les autres. On part dans une direction puis dans une autre. On utilise le flash-back sans retenue, sans pudeur… Vous n’aurez alors de cesse d’essayer de reconstituer ce grand puzzle cinématographique. Seulement l’auteur ne va pas vous faciliter la vie. Dans son grand labyrinthe d’images vous allez être balloté, écartelé, compressé. Et vous n’en sortirez pas indemne. Le point final vous trouvera ému, en colère, étourdi, cabossé. Surpris par la vraie simplicité du style de l’auteur. Un auteur en prise directe avec son siècle et le mouvement brutal de la vie moderne.
Nicolas-Raphaël Fouque ne le sait pas, cette préface va finalement me servir de boîte aux lettres pour lui transmettre un message… Ce roman policier, Une vieille affaire , exige une adaptation pour la télé ou le cinéma. Et cette adaptation je serais heureux de la faire avec lui. Elle sera facile à dresser, tout est en place : une intrigue policière servie par les sordides dérapages que le pouvoir, l’argent et le sexe ne manquent pas aujourd’hui d’alimenter, dans les mondes de la politique, du CAC 40, de la haute industrie, des médias.
En attendant, bonne lecture de ce roman à vous qui vous mettez en appétit à la lecture de cette modeste préface. Et qui sait, apprêtez-vous à en dévorer l’adaptation cinématographique !
Nicolas Marié
Nicolas Marié est un comédien français de théâtre, télévision et cinéma. Il a joué notamment dans Bernie , Le Vilain , Enfermés dehors et 9 mois ferme d’Albert Dupontel, dans Micmacs à tire-larigot de Jean-Pierre Jeunet ou dans 99 francs de Jan Kounen. Il tient par ailleurs l’un des rôles principaux aux côtés de Carole Bouquet dans Les Hommes de l’ombre , le feuilleton-événement de France 2.
Pour ma fille Anaïa et mon fils Aurèle, qui m’ont fait découvrir le plus beau des trésors de la vie : les petites étoiles roses du matin.
Votre papa qui vous aime.
Prologue
Mercredi 1 er décembre – 17 h 53 – Citadelle de Lille
Un éclair traversa le ciel. Pendant un instant, la cour fut illuminée comme en plein jour. Un groupe de soldats marchant au pas sur la place d’Armes, bravant le froid et la pluie, apparut dans la brume. Le claquement du tonnerre suivit aussitôt. La foudre n’était pas tombée loin.
Une deuxième zébrure dans le ciel lui succéda. Les vieux casernements de la citadelle se détachèrent de nouveau de l’obscurité. À proximité du bastion de Turenne, la chapelle projeta une ombre inquiétante.
Devant l’entrée de l’édifice, deux soldats immobiles se tenaient en faction en attendant la relève. Celle-ci se présenta sept minutes plus tard, alors que le clocher de la chapelle sonnait six coups. Les deux militaires regagnèrent le corps de garde. En poussant la porte, ils découvrirent quatre de leurs compagnons attablés, jouant aux cartes.
– Sale temps ! indiqua le premier soldat.
– Au moins, au Bergala quand il pleuvait, il faisait chaud, ajouta le second. La neige ne devrait pas tarder.
– Il y a du café, déclara un des joueurs, un journal coincé sous le coude.
Les deux hommes se servirent et s’attablèrent.
Un lieutenant entra, mince et de haute taille. Ses cheveux étaient coupés court et, malgré un éclairage électrique jetant une lueur un peu crue, on distinguait quelques reflets blonds. Il paraissait avoir 30 ans tout au plus. L’assemblée se leva.
– Repos, messieurs !
Il s’assit à son tour.
– Tout est en ordre ? demanda-t-il aux deux gardes.
– Oui, monsieur, répondit l’un d’entre eux.
– Hors de question qu’on ait un problème avec l’arrivée du président du Sénat dans nos murs !
La lumière s’éteignit brusquement. Les hommes s’exclamèrent.
– Ça doit être la foudre !
– Le groupe électrogène va se déclencher, précisa le lieutenant.
Quelques instants s’écoulèrent, la lumière revint faiblement. Le lieutenant se leva et alla à la fenêtre.
– Avec ce brouillard, on n’y voit pas à dix mètres. Je distingue à peine une lueur devant la chapelle.
Il alla se rasseoir. La lumière reprit son intensité habituelle.
– Pour une fois, ils ont fait vite, conclut un joueur en reprenant la partie.
Soudain la porte s’ouvrit, laissant pénétrer un vent glacial. Un soldat entra.
– On a un problème : l’aumônier !
Les militaires se précipitèrent dehors. Au pied des marches de la chapelle, l’ecclésiastique gisait inconscient.
– Son crâne ! désigna le lieutenant. Il saigne !
Il se pencha sur le corps, s’approcha des lèvres bleues de l’homme et ajouta :
– Il respire faiblement.
Il se tourna vers le premier soldat à sa droite.
– Vite, le médecin !
Il s’adressa ensuite à celui à sa gauche :
– Allez chercher de quoi le couvrir ! Je vais informer le commandement. Les autres, vous restez avec lui, vous ne le bougez sous aucun prétexte !
Le lieutenant fit demi-tour et se dirigea vers le mess des officiers. Il y pénétra et balaya rapidement les tables du regard. Il identifia le colonel, se présenta à lui et s’excusa de son irruption. L’officier l’écouta avec attention et conclut :
– Vous avez bien fait ! Je vais le voir tout de suite. Pourriez-vous appeler le diocèse ? Il nous faut un remplaçant dans moins de deux heures.
Le lieutenant salua et retourna vers le commandement. Il gravit les quelques marches qui le séparaient du perron et ouvrit la porte qui menait à un couloir sombre. La lumière blafarde des néons conférait à son visage et à ses mains une teinte blanchâtre.
Il ouvrit la porte d’un bureau et alluma la lumière. Une ombre s’avança et un homme apparut.
*
La voiture du président du Sénat s’engouffra sous la porte royale. La pluie battante cinglait le pare-brise. Au milieu du brouillard, dans la lueur des phares, le président Georges Deslignère distingua le cortège militaire et l’état-major qui l’attendaient devant la chapelle. Le véhicule stationna au pied du tapis rouge. La porte lui fut ouverte. Affrontant les intempéries, l’élu descendit sous les flashs des journalistes présents.
Deslignère était un septuagénaire de 1,60 m à l’embonpoint prononcé et la mine réjouie malgré le caractère solennel de l’événement. Il se déplaçait avec difficulté en raison de genoux affaiblis par une vie sédentaire. Quelques cheveux blanchis clairsemés étaient ramenés sur son front afin de dissimuler une calvitie avancée. Il était revêtu d’un long manteau de laine marron, d’une écharpe à carreaux verts et aux bordures rouges.
*
Malgré les dispositions prises pour réchauffer la chapelle, Deslignère frissonna et conserva son pardessus. Il fixa l’homme en soutane puis se pencha vers le colonel.
– Ce n’est pas votre aumônier habituel ?
– Il a été victime d’un accident tout à l’heure, sans doute à cause de la pluie et d’une panne de courant. Il a glissé en sortant de la chapelle et a été transporté à l’hôpital militaire. C’est sûrement un traumatisme crânien. Les hommes sont très affectés. Nous avons dû faire appel en catastrophe au diocèse pour lui trouver un remplaçant.
Le président du Sénat se tourna vers le curé. Quand la parole lui fut donnée, il monta en direction de l’autel :
– Monsieur le général-chef d’état-major, monsieur le colonel, messieurs, ce n’est pas aujourd’hui en qualité de président du Sénat que je m’adresse à vous à l’occasion de cette messe du souvenir. C’est en tant qu’ancien ministre de la Défense, lorsque j’étais parmi vous dans cette guerre quand nous avons mis à bas un sanctuaire terroriste dans la région des Grands Lacs, et ceci à la suite de la décision d’intervention du président de la République, Virgile Acarmone. Il y