Prise d'acte - Taking note and action , livre ebook

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Hedvig Brorsson-Jakobiak est chercheuse en Suède et en France. Au sein du projet abordé dans ce pamphlet, elle soulève la question de l'accès à l'éducation pour tous les élèves handicapés en France. Dans Prise d'Acte, Hedvig Brorsson-Jakobiak dénonce avec son témoignage comment l'intégration des élèves handicapés et leurs Auxiliaires de Vie Scolaire (AVS) dans les écoles « ordinaires » révèle la prolifération de la précarité dans le réseau de l'éducation, qu'ils doivent confronter et vivre. Elle partage non seulement son vécu avec les élèves handicapés qu'elle a accompagnés sur le terrain en tant qu'AVS, mais aussi sa découverte de l'ampleur de ce réseau, développé pour y organiser la mise en place des relations AVS – élèves handicapés.

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Date de parution

09 janvier 2019

Nombre de lectures

0

EAN13

9782342164886

Langue

Français

Prise d'acte
Hedvig Brorsson-Jakobiak
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Prise d'acte
 
Toutes les recherches ont été entreprises afin d’identifier les ayants droit. Les erreurs ou omissions éventuelles signalées à l’éditeur seront rectifiées lors des prochaines éditions.
Couverture : Hedvig Brorsson-Jakobiak et Heloïse Jakobiak (photographie d’art). Image mise en abyme dans la tablette : élève avec son Auxiliaire de vie scolaire, et en bas à gauche, buste d’Olympe de Gouges (1748-1793) à l’entrée de l’Assemblée nationale (Paris, France).
 
 
 
Retrouvez l’auteur sur son site Internet :
http://hedvig-brorsson-jakobiak.societedesecrivains.com
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Publié avec le soutien de l’Association l’Essentiel, France

www.associationessentiel.com
 
 
 
Avec les remerciements pour le soutien bien instruit de Julien Plaisant, Sud Education, Créteil et de Maître Damien Fillon, Paris ;
 
À Patrice.
 
À Gaël et Fanny.
 
À Lila.
 
À ma famille, au sens large
Hedvig Brorsson-Jakobiak est chercheuse en Suède et en France. Au sein du projet abordé dans ce pamphlet, elle soulève la question de l’accès à l’éducation pour tous les élèves handicapés en France.
 
La question va dans le sens du plan d’action de l’égalité des chances adopté parmi des chercheurs à Uppsala University. Les Centres de recherches interdisciplinaires, tels que le Centre de recherches sur le handicap CFF, y traitent des questions d’égalité et handicap.
 
Uppsala University est également doté d’un important Conseil consultatif pour à l’égalité des chances, Rådet för lika villkor , qui parmi beaucoup d’autres responsabilités, propose des lignes directrices afin de gérer des violations du principe de l’égalité des chances. Le Conseil contribue également à la diffusion des connaissances sur l’égalité des chances dans différents domaines.
 
Dans Prise d’Acte , Hedvig Brorsson-Jakobiak dénonce la façon dont se déroule l’intégration des élèves handicapés dans les écoles « ordinaires », et la précarité des AVS (Auxiliaire de vie scolaire) qui s’occupent de cet accueil et de cet accompagnement. En effet, ces AVS sont le plus souvent liées à l’État par des contrats aidés d’insertion, alors même qu’elles travaillent dans des écoles de l’Éducation nationale. Ce témoignage révèle comment ces contrats aidés d’insertion amènent à la prolifération de la précarité dans le réseau de l’éducation nationale, aussi bien pour les élèves handicapés que leurs accompagnateurs.
 
À travers ce témoignage, l’auteur partage non seulement son expérience d’AVS avec les élèves handicapés, mais aussi sa découverte de la faiblesse et de l’ampleur de ce réseau d’accompagnement, qu’il convient de consolider pour mieux organiser la relation AVS-élèves handicapés.

 
 
« Les femmes seront-elles toujours isolées les unes des autres et ne feront-elles jamais corps avec la société ? »
Olympe de Gouges (1748-1793)
 
 
 
Olympe de Gouges (1748-1793) était féministe, activiste, dramaturge et abolitionniste ; militante précurseur pour l’accès aux droits de l’homme pour tous et toutes. Elle menait surtout deux ardents combats : celui contre l’esclavage et celui pour les droits des femmes. Elle a publié le 5 septembre 1791 le pamphlet : «  Déclaration des droits de la femme » . Elle a dû confronter les normes et préjugés de son époque. Ainsi, sa pièce de théâtre Zamore et Mirza (1785) n’a pas été jouée plus de trois fois avant que sa fermeture ait été demandée, car dans son œuvre, les héros sont deux esclaves des colonies françaises et en plus elle y montre des blancs dotés du sens de la justice et de compassion, et qui ont dû faire face aux préjugés prévalents et l’oppression subie.
 
 
« Pourquoi donc une si grande différence […] ? » demande Mirza
 
 
« Cette différence est bien peu de chose  […] », répond Zamore
 
 
Extrait de Zamore et Mirza par Olympe de Gouges , 1785
 
La prise en charge des élèves handicapés en France dans les établissements scolaires « ordinaires » et leurs réseaux
La loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances comprend la participation et la citoyenneté des personnes handicapées et ce droit a permis le développement d’actions en faveur de la scolarisation des élèves en situation de handicap. Désormais, de plus en plus d’élèves en situation de handicap sont scolarisés en milieu scolaire ordinaire grâce à la loi d’orientation et de programmation pour la refondation de l’École de la République du 8 juillet 2013 où figure désormais, dès l’article premier du code de l’éducation, le principe de l’école inclusive pour tous les enfants, sans aucune distinction.
( http://www.education.gouv.fr/cid207/la-scolarisation-des-eleves-en-situation-de-handicap.html )
 
L’Education Nationale avait annoncé l’intégration des élèves handicapés dans les établissements scolaires « ordinaires ». Seulement les élèves avec des besoins exceptionnels – définis selon l’avis médical du médecin de l’Académie et les organismes faisant partie des MDPH, les Maisons Départementales des Personnes Handicapées – seraient intégrés dans des établissements avec un suivi plus spécialisé en ULIS ( Unité Localisée pour l’Inclusion Scolaire ) .
Les autres élèves, la majorité de ceux reconnus comme handicapés, doivent rester dans l’établissement scolaire ordinaire, en général de son secteur, pour être suivis par un accompagnement personnalisé, par un AVS (Auxiliaire de Vie Scolaire) ou AESH (Accompagnants des Elèves en Situation de Handicap ). Même si AESH est le terme plus employé dans les années à venir, j’utiliserai le terme AVS , qui m’avait été attribué.
 
Alors, plus concrètement, comment cet accompagnement des élèves handicapés au sein des établissements scolaires de l’Education Nationale en France est-il organisé ? Quelle est la prise en charge de ces élèves, souvent très fragiles, dans les milieux scolaires « ordinaires » ? Ce sont des questions que je me suis posées en me projetant dans un avenir proche, travaillant dans ce domaine, y compris pour développer un projet de recherches en sciences humaines et sociales. J’ai souhaité travailler sur le terrain afin d’y développer un projet sur ce sujet important et incontournable qu’est l’accès à l’éducation pour les élèves handicapés.
Je faisais partie du projet international Inter+, à travers lequel je me suis engagée à travailler pour l’Education Nationale pendant trois ans. Avec de l’expérience professionnelle dans l’accompagnement des élèves et étudiant-e-s handicapé-e-s à l’étranger, j’ai souhaité apprendre comment est organisée la prise en charge des élèves handicapés en France dans les établissements scolaires « ordinaires ».
Intégrer l’accompagnement des élèves handicapés – AVS sous CUI
J’avais fait des demandes et démarches de recherches auprès de l’Education Nationale, et découvert que le seul moyen pour moi d’intégrer une équipe d’encadrement et d’accompagnement des élèves handicapés, c’était à travers des Contrats Uniques d’Insertion (CUI), l’une des formes de contrats dits précaires, souvent également nommés Contrats aidés. Sur le site web de l’Académie la plus proche, des petites annonces s’affichaient : « Travaillez avec des élèves handicapés — cliquez et remplissez le formulaire préconçu ».
Sociologue organisationnelle, j’ai l’habitude d’intégrer des projets d’observation sur le terrain, avec des modalités très variées, et dans différents pays.
Ainsi, comme je devais apprendre le fonctionnement de l’organisation pour les élèves handicapés sur le terrain, je devais passer par l’emploi qui se présentait et que je pouvais intégrer. Donc, je me trouvais également en face de la possibilité d’apprendre ce que ce serait d’être titulaire d’un CUI, un contrat unique d’insertion français. Un contrat aidé. Un contrat précaire.
L’établissement scolaire
Peu de temps après que j’avais rempli le formulaire d’intérêt pour travailler comme Auxiliaire de Vie Scolaire, AVS , sous Contrat Unique d’Insertion, CUI , contrat aidé, j’étais contactée par un établissement scolaire, un collège de l’enseignement public du système scolaire français comprenant des classes allant de la sixième à la troisième, avec des élèves généralement entre 12 et 15 ans.
Je devais obtenir l’accord du pôle emploi, étant donné que les CUI, contrats aidés et précaires, devraient être alloués premièrement aux chômeurs de longue durée. Ainsi, ces conditions devraient être remplies pour obtenir un emploi en tant qu’AVS sous contrat aidé, CUI.
Ce n’était pas difficile d’obtenir leur accord.
 
De cette manière, je me trouvais employée comme AVS dans un établissement scolaire public, 2 d degré.
Inimaginable
Je suis arrivée dans l’établissement avec une grande volonté de travailler avec les élèves handicapés et d’améliorer leur accès à l‘éducation fournie par l’établissement scolaire. J’étais là pour contribuer avec mes connaissances au travail avec les élèves handicapés, pour acquérir des connaissances sur ce travail en France, et pour développer des démarches constructives pour la suite.
 
À aucun moment à ce stade de mon projet, ne pouvais-je m’imaginer que j’allais découvrir un réseau mis en place et développé par l’Administration , pour obtenir massivement des personnes sous contrats CUI précaires, pour travailler comme AVS aux élèves handicapés.
Pour simplifier la discussion, j’emploierai le terme «  l’Administr

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