186
pages
Français
Ebooks
2007
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Ebook
2007
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Publié par
Date de parution
29 juin 2007
Nombre de lectures
2
EAN13
9782304053609
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
Publié par
Date de parution
29 juin 2007
Nombre de lectures
2
EAN13
9782304053609
Langue
Français
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1 Mo
Sous la direction de Vincent Marie et Nicole Lucas
L’Afrique enseignée Territoire(s), identité(s), culture(s)
Actes des séminaires de l’IUFM de Bretagne et de l’université de Buéa au Cameroun 2005-2006
« Enseigner autrement »
Éditions Le Manuscrit Paris
EAN 9782304053609
© Éditions Le Manuscrit, 2007
En couverture : afric@lement , Dodji Efoui © Vincent Marie
Cet ouvrage a été publié avec le soutien :
– de l’Institut Universitaire de Formation des Maîtres de Bretagne ;
– du groupe de recherche LACUSO (Langue, Culture et Société) de l’université de Buéa au Cameroun ;
– de l’alliance franco-camerounaise de Buéa au Cameroun .
Les textes publiés sont sous l’unique responsabilité de leurs auteurs.
La mise au point définitive a nécessité quelques réajustements. Nous espérons que les auteurs veuillent bien nous pardonner ces modifications de forme qui n’enlèvent en rien à la qualité de leurs articles.
Remerciements à Yann Lucas pour son aimable relecture et ses suggestions pertinentes.
Collection Enseigner autrement Éditorial
Enseigner autrement est un projet de collection qui présente en collaboration avec des centres de formation (IUFM de Bretagne, centre européen de Veliko Tarnovo), des équipes de recherche et d’enseignement (universités de Montpellier et de Rennes 2), des professeurs et un éditeur (Éditions Le Manuscrit – www.manuscrit.com –) une façon inédite et innovante d’appréhender l’enseignement de l’histoire et de la géographie de l’élémentaire au lycée.
En effet, à partir d’une lecture ouverte des programmes d’éducation de l’école élémentaire au lycée, la collection Enseigner autrement propose une mise en perspective combinée à des pistes de travail originales, mises en œuvre et analysées par des formateurs, des praticiens et des conseillers pédagogiques, destinées à faire avancer de multiples modes de pensée dans les classes d’histoire et de géographie.
En s’appuyant sur les programmes officiels, sur les nombreux outils proposés aux professeurs et aux élèves, et toujours dans une perspective pluridisciplinaire, il s’agit d’offrir aux enseignants et futurs enseignants une réflexion renouvelée sur nos pratiques pédagogiques, de fournir des supports diversifiés et adaptés à la variété des publics scolaires (bibliographie, webmagazine, filmographie…).
Cette collection vise aussi à réduire la distance qui peut exister entre la recherche universitaire et la recomposition didactique liée à ses nouvelles avancées, avec, toujours en arrière-plan, une exigence citoyenne forte, faite de pluralité et d’ouverture et bâtie sur les valeurs fondamentales.
Vincent Marie
Nicole Lucas
Déjà paru :
L’Europe enseignée : patrimoines, identités, citoyennetés
Vincent Marie , Nicole Lucas (dir.), 2005.
Préface
Le groupe de recherche Langue Culture et Société (LACUSO) de l’université de Buéa au Cameroun consacre un axe de ses recherches à la représentation et à la didactique des disciplines. Ses chercheurs qui ont des préoccupations variées au sein de la Faculté des Arts et de l’École Supérieure de Traduction y trouvent un lieu d’expression et d’échange stimulants et fructueux. La vocation de LACUSO est de fédérer des personnes et des compétences : encourager leurs rencontres scientifiques, développer l’esprit critique et la confrontation des points de vue.
Dans cet état d’esprit, une relation de réflexion et d’expériences partagées s’est établie avec les enseignants du Lycée Dominique Savio de Douala. Plusieurs collègues ont présenté des communications et ont suscité des débats productifs en particulier en histoire sur la transition du xvi e au xvii e siècles, les rapports entre art et littérature, le changement des mentalités de la superstition à la pensée rationnelle, comment corriger une copie…
Le projet de Vincent Marie : « Enseigner l’Afrique autrement » relayé en France par Nicole Lucas, formatrice à l’IUFM de Bretagne, site de Rennes, s’inscrivait tout à fait dans les orientations de LACUSO. Outre l’appel à communication, nous avons pris des contacts avec des chercheurs à travers tout le Cameroun. La proposition d’une journée scientifique a reçu un grand succès. Les premiers à la soutenir étaient Monsieur P. Mbangwana, Professeur de Littérature comparée, doyen de la Faculté des Arts, et Monsieur C. Lambi, Professeur de Géographie, président de l’université de Buéa. Le Professeur Lambi venait de rentrer des États-Unis avec un livre de civilisation sur l’Afrique qui contient une seule photographie pour illustrer l’habitation des Africains : une hutte délabrée qui rappelle la Tour de Pise mais avec une connotation plutôt misérabiliste et arriérée qu’originalité architecturale. Cet exemple était au cœur du projet sur la représentation de l’image de l’Afrique. Là où le non conformisme à la norme bénéficie d’une représentation valorisante, la photographie accentue la vision pitoyable du continent africain.
Dès lors, on peut se poser, légitimement, la question d’une volonté de perpétuer cette représentation qui contribue à justifier l’intervention nisme et l’exploitation des richesses des sols africains. La pauvreté, les maladies, la corruption et les guerres, qui sont réelles, ne sont pas les seuls éléments qui font vivre l’Afrique. Les hauts responsables et les gouvernants de ce continent sont formés à l’occidental en Europe ou aux États-Unis.
« Enseigner l’Afrique autrement » peut participer à donner à voir une représentation différente d’un continent délaissé par un Occident vivant dans l’opulence qui voile toute vision de partenariat constructive. C’est l’occasion de sensibiliser les jeunes futurs citoyens à maîtriser la peur et à collaborer avec autrui pour un avenir meilleur de la planète.
Tous les participants ont salué l’initiative de V. Marie et ont exprimé la volonté de développer tous les moyens qui contribuent à améliorer la perception de l’Afrique et que leurs contributions, qui ne sont qu’une goutte dans l’océan, participent à cette valorisation.
J’émets le vœu que cette rencontre ne soit pas d’un type isolé mais fréquente et renouvelable.
Mongi Madini
Maître de conférences
A. T. université de Buéa au Cameroun
Démythifier l’Afrique dans les classes
Les élèves qui étudient à plusieurs reprises au collège et au lycée l’Afrique, en géographie et en histoire sont à l’heure actuelle trop souvent prisonniers d’une image misérabiliste et/ou exotique du continent africain. Des questions se posent alors au pédagogue : comment enseigner aujourd’hui l’Afrique, de manière efficiente, dans les classes ? Comment souligner clairement que ce continent n’est nullement uniforme et raviver cet « humanisme intégral » dont parlait L. Senghor que l’on ne peut tisser qu’avec une connaissance maîtrisée et réfléchie.
À cet effet, le projet : L’Afrique enseignée : territoire(s), identité(s), culture(s) tente de mettre en évidence en collaboration avec l’IUFM de Bretagne, l’université de Montpellier et l’université de Buéa au Cameroun des contributions originales pour une autre représentation novatrice de l’Afrique actuelle.
Ainsi, en présentant une lecture ouverte des programmes d’éducation de l’élémentaire au secondaire, les pistes de réflexion et les exemples abordés dans cet ouvrage visent à promouvoir l’enseignement d’une Afrique riche de sa diversité et de ses cultures. Il s’agit à la fois, alors, de démythifier un territoire souvent figé dans des clichés qui faussent les regards que les écoliers peuvent porter sur cet espace, mais il est aussi question dans ce volume de proposer des contributions didactiques qui bousculent les coutumes les plus répandues dans les classes. L’enjeu demeure très fort « eu égard à l’enracinement et à la force d’idées reçues et de stéréotypes latents et persistants. L’étude de l’histoire africaine recèle une vertu éducative et hygiénique certaine » comme l’écrit Henri Moniot en 1974. En effet, si la représentation de la situation africaine chez les élèves attribue encore trop systématiquement les maux du continent au poids de la nature (présentation souvent descriptive des tristes tropiques) et de l’histoire (legs coloniaux et balkanisation du continent), confirmant ainsi le paradigme dominant en Europe au début du xx e siècle, il est souhaitable de procurer d’autres démarches permettant de lutter contre ces images réductrices et déterministes et finalement d’élargir la panoplie méthodologique comme celle des savoirs à transmettre.
L’Afrique enseignée dans ce projet veut, sans occulter les problèmes inhérents à ces espaces, prendre en considération le fait qu’aujourd’hui elle apparaît comme un territoire en pleine mutation où de multiples recompositions s’élaborent malgré les difficultés, où optimisme et inquiétudes se mêlent et s’entrechoquent.
Étudier l’Afrique peut ainsi déboucher sur la prise de conscience qu’il existe des cultures différentes de la culture occidentale et donc atteindre une véritable dimension humaniste… Il faut d’abord poser ses lunettes d’Européen pour la comprendre et dépasser les représentations simplistes que l’on s’en fait souvent. Entre un afro-pessimisme facile véhiculé le plus souvent par les associations humanitaires et les médias et l’afro-optimisme des guides touristiques, les temps semblent enfin venus d’une approche afro-réaliste dans les classes, pour contribuer, dans un esprit civique, à lutter également contre de multiples racismes rampants.
Dans le cadre des programmes d’enseignement du primaire au lycée, les notions de Territoire(s), de Culture(s) et d’Identité(s) à la lumière de l’Histoire et de la Géographie sont donc privilégiées pour combattre les préjugés et les banalités qui alimentent l’image d’une Afrique en retard et permettent donc, d’en faire émerger de nouvelles, distanciées, multiples et critiques.