52
pages
Français
Ebooks
2016
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Publié par
Date de parution
27 mai 2016
Nombre de lectures
3
EAN13
9782924309735
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
3 Mo
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27 mai 2016
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3
EAN13
9782924309735
Langue
Français
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3 Mo
P IERRE-ESPRIT RADISSON
L ’aventurier aux cent visages
P IERRE-ESPRIT RADISSON
L ’aventurier aux cent visages
Direction éditoriale : Angèle Delaunois
Édition électronique : Hélène Meunier
Révision : Aline Noguès
Illustration de la couverture : Sybiline
Illustrations intérieures : Adeline Lamarre
Conversion au format ePub : Studio C1C4
© 2016 : Manon Plouffe et les Éditions de l’Isatis
Collection Bonjour l’histoire n o 19 Dépôt légal : 2 e trimestre 2016 Bibliothèque et Archives nationales du Québec Bibliothèque et Archives Canada C atalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada
Plouffe, Manon, 1954-
Pierre-Esprit Radisson, l’aventurier aux cent visages
(Bonjour l’histoire ; 19) Comprend des références bibliographiques et un index. Pour les jeunes de 10 à 12 ans.
ISBN 978-2-924309-72-8 (imprimée)
ISBN 978-2-924309-73-5 (EPUB)
1. Radisson, Pierre Esprit, environ 1640-1710 - Ouvrages pour la jeunesse. 2. Coureurs de bois - Nord-Ouest canadien - Biographies - Ouvrages pour la jeunesse. 3. Explorateurs - Nord-Ouest canadien - Biographies - Ouvrages pour la jeunesse. I. Titre. II. Collection : Bonjour l’histoire ; 19.
FC3211.1.R33P56 2016 j971.01’6092 C2016-940063-8
Aucune édition, impression, adaptation ou reproduction de ce livre par quelque procédé que ce soit, ne peut être faite sans l’autorisation écrite des Éditions de l’Isatis inc.
Nous remercions le Conseil des arts du Canada de l’aide accordée à notre programme de publication et la SODEC pour son appui financier en vertu du Programme d’aide aux entreprises du livre et de l’édition spécialisée et du programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres.
Manon Plouffe
P IERRE-ESPRIT RADISSON
L ’aventurier aux cent visages
4829, avenue Victoria Montréal (Québec) H3W 2M9 www.editionsdelisatis.com
*
L es mots d’époque suivis d’un astérisque sont expliqués dans le glossaire du dossier Pierre-Esprit Radisson.
F iche d’activités pédagogiques téléchargeable gratuitement depuis le site www.editionsdelisatis.com
À Michel-M. P. « À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. » Corneille, Le Cid , 1637
Chapitre 1
AU PAYS DES IROQUOIS
E n cette année 1651, un bateau parti deux mois plus tôt de La Rochelle, en France, amène avec lui des colons qui ont signé un contrat de travail en Nouvelle-France*. À son bord, un garçon de onze ans vient rejoindre la seule famille qui lui reste. Il s’appelle Pierre-Esprit Radisson. Ses demi-sœurs Françoise et Marguerite Hayet, ainsi que Jean Véron, le mari de Marguerite, l’attendent aux Trois-Rivières. Tout émerveille le voyageur.
— Quelles belles forêts ! Et que de cours d’eau dans ce Nouveau Monde ! Je suis prêt à y commencer une nouvelle vie pleine d’aventures !
Dans la petite colonie de trois cents âmes, Radisson fait vite son chemin. Débrouillard, il découvre l’art de la pêche et de la chasse. Il s’initie au tir au fusil, chose interdite en France, sauf pour les soldats et les nobles. Il échange des phrases dans la langue des Algonquins, qui vivent tout près. Mais une menace plane sur la communauté : les Iroquois font une guerre sans merci aux Français, alliés des Algonquins.
Radisson écoute sans se lasser son beau-frère Véron narrer ses voyages de chasse et ses retours avec des canots remplis de fourrures*. Il se voit déjà riche et heureux dans ce nouveau pays, qu’il aime de plus en plus.
Le premier hiver froid et long, bien différent de ceux vécus en France, l’étonne. Mais le printemps qui suit le charme et lui donne envie de faire de nouvelles découvertes.
— Je n’en peux plus de rester enfermé ! J’ai l’impression d’être une bête en cage !
— Calme-toi, Pierre-Esprit, réplique son ami François. Tu sais bien que nous devons rester de ce côté-ci de la palissade*. Les Iroquois peuvent être aux aguets.
— Les Iroquois ? Bah ! Je ne les crains pas.
— C’est parce que tu n’en as jamais vu ! ajoute son ami Mathurin.
— Je suis certain qu’on exagère leur cruauté.
Le 24 mai 1652, malgré l’interdiction, Radisson convainc ses amis de chasser en face du fort, et même de se hasarder plus loin. Les prises de gibier s’accumulent. Satisfaits, François et Mathurin retournent au fort.
— Bande de poltrons ! L’occasion est bien trop belle. Moi, je vais aller plus loin !
Le jeune aventurier est aux anges : les oies sont en abondance. Que de bons repas en perspective ! Cependant, le retour vers le fort est ardu. Le garçon dissimule certaines de ses captures, sa charge étant trop lourde pour une personne seule. Comme le fort lui semble loin tout à coup ! Radisson a l’impression qu’on espionne chacun de ses gestes.
Soudain, il aperçoit deux corps immobiles. Horreur ! Ce sont ses amis, morts, dénudés et scalpés*. Radisson vomit. Il regrette son audace. Une peur terrible s’empare de lui. Avant qu’il ait le temps de réagir, plusieurs Iroquois lui sautent dessus. Le garçon se débat comme un forcené. Sans succès.
Les Iroquois pagaient pendant quelques jours, en canot, avec leur prisonnier. Nu et ligoté, celui-ci endure sans se plaindre les nuages de moustiques qui le dévorent. Il évite de regarder les têtes de ses amis devenues les trophées de chasse des ravisseurs. Arrivés à leur campement, les Iroquois vêtent Radisson à l’iroquoise. Il pêche avec eux et attrape un énorme poisson. Un des Iroquois lui peint le visage en rouge, signe de vie sauve. Mais certains guerriers s’étonnent de voir ce captif trop bien traité. Il devrait être torturé. L’un d’eux lui donne une volée de coups de poing et lui lance un défi. Radisson puise dans son désir de vivre la force et l’adresse nécessaires pour remporter le combat.
— Je ne mourrai pas ici !
Sous les cris des Iroquois et le regard de fierté de son défenseur, Radisson terrasse son adversaire. Le voyage se poursuit et la petite bande arrive à destination, un peu au nord de la Nouvelle-Amsterdam*. Sortie de l’enceinte du village, la population accueille guerriers et prisonnier avec des cris de joie. Elle forme une haie d’honneur où chacun tient en main une arme – bâton, gourdin – destinée à souhaiter la bienvenue aux nouveaux venus…
Les Iroquois s’assoient en cercle, puis un homme brandit une hache et en menace Radisson. Une vieille femme, la mère de son protecteur, étend une couverture sur lui, comme pour le protéger, l’emmène dans sa cabane et lui donne à manger.
Pendant ce temps, on délibère. Après de longues palabres, le sort du garçon est fixé. Il est adopté par la famille de la vieille femme qui devient sa mère. Son mari devient son père, et leurs enfants, dont son protecteur, ses frères et sœurs. Radisson s’appelle maintenant Orinha et appartient au clan de l’Ours.
Il reçoit un fusil et des bracelets. On orne sa tête de plumes d’aigle. Son nouveau père est un chef respecté qui a tué plusieurs ennemis lors de ses expéditions. Sa femme est une Huronne qu’il a enlevée et épousée, et qui veut la paix entre les tribus.
Orinha sent que, pour rester en vie, il doit devenir un vrai Iroquois. Il perfectionne sa technique de chasse et d’orientation en forêt. Il apprend le langage de sa nouvelle famille, pagaie sans s’essouffler et chante comme ses frères. Son adaptation est telle qu’on lui confie un couteau. Comme tous les autres, il mange de la sagamité*.
— Je me sens tellement bien ici que j’ai l’impression d’avoir oublié mon passé…
Deux mois après son rapt, on laisse partir Orinha et trois jeunes Iroquois pour une courte expédition. Sur le chemin du retour, les garçons rencontrent un Algonquin qui chasse seul, prisonnier d’Iroquois depuis deux ans. Il se confie dans sa langue à Orinha.
— Aimes-tu les Français ?
— Je suis moi-même Français.
— Alors, sauvons-nous, tous les deux.
— Non. Mes compagnons de voyage ont promis à ma mère de me ramener.
— Je te crois. Mais que veux-tu ? Vivre ici, en esclave, ou être libre chez les Français ? Les Iroquois ne sont-ils pas les pires ennemis de ton peuple ?
Orinha réfléchit. Il imagine déjà la rencontre avec Marguerite, Françoise et son beau-frère. Il pourra de nouveau s’exprimer en français. Et manger autre chose que de la sagamité…
Le complot s’ourdit. Bien que leurs compagnons ne leur aient fait aucun mal, l’Algonquin et Orinha les tuent dans leur sommeil et