55
pages
Français
Ebooks
2013
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Publié par
Date de parution
05 février 2013
Nombre de lectures
3
EAN13
9782764417720
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
Publié par
Date de parution
05 février 2013
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3
EAN13
9782764417720
Langue
Français
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1 Mo
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Champagne, Louise
C’est ça, la vie?
(Gulliver jeunesse: 119)
9782764417720
I. Titre. II. Collection.
PS8555.H364C47 2003 jC843’.54 C2003-940269-X
PS9555.H364C47 2003
PZ23.C52Ce 2003
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Programme d’aide au développement de l’industrie de l’édition (PADIÉ) pour nos activités d’édition.
Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.
Les Éditions Québec Amérique bénéficient du programme de subvention globale du Conseil des Arts du Canada. Elles tiennent également à remercier la SODEC pour son appui financier.
Québec Amérique
329, rue de la Commune Ouest, 3 e étage
Montréal (Québec) H2Y 2E1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010
Dépôt légal: 1 er trimestre 2003
Bibliothèque nationale du Québec
Bibliothèque nationale du Canada
Révision linguistique: Andrée Laprise
Mise en pages: Andréa Joseph [PAGEXPRESS]
Conception graphique : Karine Raymond
Réimpression : août 2007
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés
© 2003 Éditions Québec Amérique inc.
www.quebec-amerique.com
Imprimé au canada
Sommaire
Page de Copyright Du même auteur chez Québec Amérique Page de titre Dedicace Chapitre 1 - Quelle famille ! Chapitre 2 - Ma cabane Chapitre 3 - Seule, la nuit Chapitre 4 - Chez moi !!!??? Chapitre 5 - Rêve et réalité Chapitre 6 - Plus ça change, plus c’est pareil ! Chapitre 7 - Grandir Chapitre 8 - Un mercredi en ville Chapitre 9 - Un jeudi pas comme les autres Chapitre 10 - Dans les coulisses Chapitre 11 - Y a-t-il plusieurs vies dans la vie ? Chapitre 12 - La vie, c’est ça ! Remerciements Ces ça, la vie ?
Du même auteur chez Québec Amérique
Appelle-moi Zaza! , coll. Gulliver, 2001.
L’Effet Zaza! , coll. Gulliver, 2003.
La toile de Zaza , coll. Gulliver, 2005.
Hé Butterfly, petite fille N’entends-tu pas l’écho de ton cœur Dis qui t’as montré à ce point À t’oublier... Petite sœur Impossible d’aimer lorsqu’on est en exil De sa propre vie
[Véronique Bleau \ Marie-Claire Séguin]
À une famille si curieusement recomposée, mais si sympathiquement éclatée.
Je vous aime.
Chapitre 1
Quelle famille !
Aujourd’hui, en ce premier lundi de mes vacances, j’ai décidé de mettre en pratique les conseils de ma mère. J’ai offert à Janie de lui préparer son dîner. Elle n’arrêtait pas de se plaindre qu’elle avait faim. Je lui ai donc fait mijoter des gnocchis dans une bonne sauce tomate. Prudente, je lui ai demandé auparavant si ce genre de repas lui plairait. Elle a acquiescé en hochant frénétiquement la tête.
Je dépose donc les pâtes devant elle. Janie se penche au-dessus du plat. Elle hume la bonne odeur, relève la tête, plisse joliment le nez. Et... lance un tonitruant :
— C’est dégueu !
J’en suis si estomaquée que la mâchoire me tombe sur les genoux.
— Janie ! intervient ma mère, ta sœur a eu la gentillesse de te préparer un bon repas et c’est comme ça que tu la remercies. Tu n’es qu’une ingrate !
— C’est vrai que c’est dégueu ! rechigne la petite peste.
— Claudie t’a demandé si tu voulais des pâtes et tu as dit oui. Maintenant, tu vas me faire le plaisir de les manger, rétorque ma mère.
— J’en veux pas. Elle les a fait cuire dans la sauce. Elles sont toutes molles et collantes. J’aime pas ça. J’en mangerai pas, bon. On dirait du vomi.
Avant que ma mère ouvre de nouveau la bouche, Julien s’approche de Janie et lui caresse les cheveux.
— T’as raison, ma poulette, c’est dégoûtant. Qu’est-ce que tu veux que ton beau Julien te prépare ? On va donner cette pitance aux chiens en espérant qu’ils ne tombent pas malades.
C’est trop ! Mes yeux piquent. Je suis tellement fâchée que j’ai envie de griffer quelqu’un. J’hésite entre ma sœur et Julien. Je regarde ma mère. Je la supplie silencieusement de dire ou de faire quelque chose. Elle me jette un tout petit regard oblique, tourne la tête vers les deux débiles, me regarde à nouveau. Avec un triste sourire, elle hausse les épaules. Elle non plus ne semble pas savoir comment réagir.
Plutôt mourir qu’éclater en sanglots devant eux. Je décide de m’enfuir dehors. Derrière la porte moustiquaire qui se referme en claquant, j’entends ma mère crier :
— Claudie, reviens ! C’est pas grave.
Et l’affreux Julien de lui répondre :
— Laisse-la faire. Elle a un sale caractère, celle-là !
Et dire que les vacances d’été commencent tout juste !
Est-ce que je vais gaspiller tout ce soleil à me faire suer au fond du Rang 4 ? C’est pas possible ! Des vacances, c’est fait pour relaxer, pas pour se taper une dépression !
Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter une telle famille ? On dirait que je ne viens pas de la même planète qu’eux. J’apprendrais que je suis adoptée que je n’en serais pas plus surprise. Même que, dans un sens, ça me rassurerait, tiens !
Je vis dans cette famille recomposée, et même très largement recomposée, depuis deux ans. Il y a ma mère, bien sûr, et ma petite sœur Janie, qui a dix ans. Une vraie peste, celle-là ! Une très jolie peste en plus. Une véritable bombe sur deux pattes, quoi !
Mon gros chat Frixou, lui, est noir et blanc. Son amoureuse, Samantha, a un œil vert et l’autre bleu. On dirait qu’elle louche d’amour quand ses six petits tètent son lait. Il y a aussi trois chiens, Cannelle, Piou-Piou et Paprika, sans oublier les cinq dindes qui n’ont pas de nom, la chèvre Adrénaline, six canards, deux oies, sept poules pondeuses et vingt-cinq autres poules qui passent leur journée à picorer. Je ne sais pas pourquoi on les garde, mais puisqu’elles font partie de la famille, je ne vais pas me montrer trop pointilleuse sur le sujet. La famille, c’est la famille ! On doit s’accepter les uns les autres, sans faire trop de chichis. Tout le monde te le dira. C’est ça, la vie !
Ah ! j’oubliais. Il y a aussi mon « beau-père ». Tu as remarqué : j’ai mis le mot entre guillemets. D’abord, on ne peut pas dire qu’il est beau, ce bonhomme. Ma mère m’a avoué qu’elle l’avait choisi. Humph ! Si c’est vrai, alors là, elle a vraiment des goûts bizarres. En tout cas, moi, j’aurais passé mon chemin sans lui jeter un regard comme s’il n’avait pas existé ! Enfin !
Il ne peut pas non plus être mon père, puisque j’en ai déjà un. Depuis douze ans. Peut-être que, bébé, j’ignorais que Jean-Claude était mon paternel, mais, crois-moi, ça ne m’a pas pris bien longtemps pour le savoir.
Voilà ma question : pourquoi et comment le chum de ma mère est-il devenu mon « beau-père » ? Ça me turlupine pas pour rire. C’est même mon principal problème depuis que j’habite sa maison.
Mon « beau-père » s’appelle Julien. Ma mère le surnomme « mon p’tit pit ». Tu parles ! Un nom de serin pour un gros et grand bonhomme ! Imagine le « p’tit pit » avec une grosse moustache poivre et sel qui trempe dans un verre ou une tasse quand son propriétaire boit, ou encore qui gratte comme du barbelé quand ce même propriétaire insiste pour te plaquer un baiser mouillé sur la joue. Ouach ! En plus, il est frisé comme un mouton trois couleurs, noir-blanc-gris, il promène sa bedaine comme un coq arrogant le ferait dans sa basse-cour et il ronfle comme une locomotive lancée à fond de train. Je pense que ma mère devait avoir laissé sa cervelle à la maison le jour où elle est tombée amoureuse de Julien. L’amour est aveugle ! Et pas à peu près!
Tu te dis peut-être que les amours de ma mère, prénommée Jeanne, ne sont pas mes oignons. On voit bien que tu ne vis pas quotidiennement avec l’objet de ses amours. S’il se contentait d’être le chum de Jeanne, ce ne serait pas si mal. Mais non! il faut qu’il s’impose. Il croit qu’il a le droit, même l’obligation, de participer à notre éducation. Tu veux un exemple ?
Parce que Julien est animateur à la radio, il se fait un Devoir, avec un D majuscule, de me reprendre chaque fois que je prononce incorrectement un mot ou que je formule mal une phrase. Julien corrige avec plaisir mon langage, surtout en présence de mes amis. Je haïs ça à mort ! Et encore, tu ne l’as pas vu pérorer devant un public principalement composé de ses amis et collègues de travail. J’y pense, il me semble que Julien n’est pas aussi rapide sur la détente du vocabulaire quand on est entre nous, sans témoin. Hum, hum... Il faudra que je lui mette ça sur le nez à la première occasion... Il va être drôlement embarrassé.
Julien a une autre vilaine habitude. Si Jeanne me prend dans ses bras et me fait des câlins, il est soudain pris d’une folle envie d’affection et de baisers. Sans honte aucune, il m’enlève brusquement ma mère et l’étouffe en plaquant sa grosse moustache sur sa bouche. C’est dégoûtant ! Ma mère, pas plus fine, joue à faire semblant de le repousser et rit comme une folle parce qu’il la chatouille dans le cou avec ses gros poils raides. Elle ne se rend pas compte qu’il fait ça juste pour m’embêter. Il est sûrement jaloux. Enfin! Dans ce temps-là, j’aime mieux m’enfermer dans ma chambre, plutôt que d’assister à une si triste scène. Là, au moins, je peux admirer les photos des gars de Yelo Molo, de Kevin Parent et de Daniel Boucher qui tapissent les murs. C’est rassurant de voir qu’il existe de vrais beaux gars qui ne ressemblent pas à des chenilles à poil.
Le pire de tout c’est que, après être tombé en amour avec ma mère, Julien est devenu accro de ma sœur, la petite peste. C’est bien simple, il en bave. Quand il la regarde, il dégouline comme un baba au rhum. Janie est parfaite. Tout ce qu’elle fait est drôle et charmant. Il passe son temps à lui dire combien elle est belle, que c’est une vraie princesse. Quand on se dispute, ma sœur et moi, Julien prend toujours son parti, même quand j’ai raison. C’est chiant au cube ! Tu peux être sûr que la petite peste en profite un max.
Quand j’en parle à ma mère, elle me dit que j’exagère, que Janie n’est pas si pire. Elle m’a suggéré d’essa