111
pages
Français
Ebooks
2018
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Publié par
Date de parution
17 octobre 2018
Nombre de lectures
5
EAN13
9782764436684
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
Publié par
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17 octobre 2018
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EAN13
9782764436684
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De la même auteure chez Québec Amérique
Jeunesse
Une vraie fille , coll. Titan, 2016.
Ensemble, Partie 2 , coll. Titan +, 2014.
Ensemble, Partie 1 , coll. Titan +, 2014.
Des milliers d’étincelles , coll. Titan, 2011.
• Palmarès Communication-Jeunesse 2012-2013
• Liste préliminaire du Prix Jeunesse des libraires 2012
Les Naufrages d’Isabelle , coll. Titan, 2002 ; nouvelle édition, 2013.
• Palmarès Communication-Jeunesse 2002-2003
SÉRIE MAXINE
Les Fausses Notes , coll. Titan +, 1999.
Chanson pour Frédéric , coll. Titan, 1996 ; nouvelle édition, 2011.
• Prix Livromanie de Communication-Jeunesse 1997-1998
SÉRIE CLARA ET JULIE
Danser dans la poussière , coll. Tous Continents, 2009.
Sur la pointe des pieds , coll. Titan, 2007.
Sur les pas de Julie , coll. Titan, 2006.
• Palmarès Communication-Jeunesse 2006-2007
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• Palmarès Communication-Jeunesse 2006-2007
Envers et contre tous , coll. Titan, 2004.
• Palmarès Communication-Jeunesse 2005-2006
Projet dirigé par Stéphanie Durand, éditrice
Conception graphique : Claudia Mc Arthur
Mise en pages : Marquis Interscript
Révision linguistique : Flore Boucher et Eve Patenaude
En couverture : 5 second Studio / shutterstock.com
et Typhoon Type – Suthi Srisopha / dafont.com
Conversion en ePub : Nicolas Ménard
Québec Amérique 7240, rue Saint-Hubert
Montréal (Québec) H2R 2N1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010
Nous reconnaissons l'aide financière du gouvernement du Canada par l'entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités d'édition.
Nous remercions le Conseil des arts du Canada de son soutien. L'an dernier, le Conseil a investi 157 millions de dollars pour mettre de l'art dans la vie des Canadiennes et des Canadiens de tout le pays.
Nous tenons également à remercier la SODEC pour son appui financier. Gouvernement du Québec – Programme de crédit d'impôt pour l'édition de livres – Gestion SODEC.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Boulet, Tania, auteur Cléo / Tania Boulet. (Titan) Public cible : Pour les jeunes.
ISBN 978-2-7644-3666-0 (Version imprimée)
ISBN 978-2-7644-3667-7 (PDF)
ISBN 978-2-7644-3668-4 (ePub)
I. Titre. II. Collection : Titan jeunesse.
PS8553.O844C56 2018 jC843’.54 C2018-941364-6 PS9553.O844C56 2018
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2018
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives du Canada, 2018
Tous droits de traduction, de reproduction et d'adaptation réservés
© Éditions Québec Amérique inc., 2018.
quebec-amerique.com
à Maurane, qui a appris à lire presque toute seule à quatre ans… en regardant des recettes de gâteaux.
Chapitre 1
— Tu vas vraiment passer le reste de l’après-midi enfermée dans ta cuisine ? Avec un pareil soleil dehors ?
— La fête de ma mère est aujourd’hui, Raf. Pas demain ou la semaine prochaine. On s’en fout, du beau temps, il faut que son gâteau soit prêt pour souper.
Rafaëlle soupire. Et quand Rafaëlle soupire, on dirait qu’elle voudrait que le monde entier l’entende. Ma meilleure amie et la subtilité, ça fait deux. Avec ses longs cheveux bouclés, ses yeux verts et son énergie débordante, elle est l’image même de ce qu’on nomme dans les livres une rousse flamboyante. Je la trouve magnifique. Malgré tout, elle me dit au moins une fois par semaine qu’elle donnerait cher pour pouvoir échanger ses yeux contre les miens. Elle trouve qu’ils ont une couleur unique. Moi, j’appelle ça bizarre, pas unique. Certains jours plutôt bleus, d’autres tirant plus sur le gris, on dirait qu’ils ont du mal à se brancher. Qu’ils laissent la vie décider pour eux. C’est vrai que je suis comme ça, moi aussi : j’ai tendance à me laisser porter par les événements, à ne pas trop m’en faire… Sauf quand il s’agit de cuisiner.
— Tu aurais dû le faire hier, ton gâteau…
— Rafaëlle, je t’ai déjà dit que je ne pouvais pas le faire hier ! Maman a passé la soirée à la maison ! Je suis même très chanceuse qu’elle ne soit pas là aujourd’hui !
— Tu appelles ça de la chance, toi ? On a une journée d’été en plein mois de septembre et tu n’en profiteras même pas !
— Profites-en à ma place, OK ? Tu me raconteras ça demain.
Je tourne sur ma rue en pensant quitter mon amie, mais elle m’emboîte le pas sans même ralentir une milliseconde.
— Qu’est-ce que tu fais ?
— Qu’est-ce que tu penses que je fais ? À quoi ça sert d’avoir une meilleure amie si elle ne peut pas t’apporter de soutien moral ?
Depuis quand est-ce que j’ai besoin de soutien moral pour décorer un gâteau ? Il n’y a rien qui me rend plus heureuse au monde ! Elle le sait très bien, en plus ! Je soupire à mon tour.
— Bon, viens si tu veux, mais il faut que tu me promettes de ne pas te plaindre. Je ne veux plus entendre un mot sur le soleil ou le beau temps.
Silence.
— J’attends, Raf…
— OK, OK, promis, je vais être la bonne humeur incarnée. Tu n’auras jamais vu une fille plus positive que moi.
Elle me fait un grand sourire forcé et j’éclate de rire. Subtile Rafaëlle…
Mon amie soupire encore, mais elle n’a plus sa mine déprimée de tout à l’heure. Non, elle a plutôt un air rêveur, et je sais exactement ce qu’elle va me sortir dans quatre, trois, deux, un…
— J’aimerais tellement avoir ton talent, Cléo.
Sans lever les yeux de mon gâteau (j’en suis à une étape particulièrement délicate de la finition), je réplique :
— Je sais, ça fait au moins trois cents fois que tu me le dis.
— Peut-être. Et pour la trois centième fois, j’imagine que tu vas me répondre que c’est facile d’être bon quand on aime ce qu’on fait ?
— Ça se pourrait, oui.
— Ça n’a pas de sens, Cléo. J’adore les gâteaux, et la seule fois que tu as essayé de me montrer à en décorer un, il avait l’air de… de…
— Il avait l’air de rien, je sais. J’étais là, tu te rappelles ? Le problème, c’est que toi, tu aimes les manger, les gâteaux, pas les décorer.
Je me redresse, plutôt satisfaite, et jette un coup d’œil à mon amie. Elle grimace.
— Arrête, Raf. Tu as d’autres talents, c’est tout. Je ne serai jamais à moitié aussi bonne que toi au basket.
— Tu n’as jamais vraiment essayé…
— Parce que je n’aime pas ça, le sport ! C’est exactement ce que je disais : tu aimes le basket, tu es bonne au basket. J’aime décorer des gâteaux, je suis bonne pour décorer des gâteaux. Chacun ses goûts, chacun ses forces.
— Cléo la philosophe… Bon, si tu as fini, on pourrait peut-être profiter des dernières minutes de soleil ?
Je regarde mon gâteau sans répondre. Il est beau avec son fondant mauve et blanc et toutes les petites roses que j’ai alignées autour. Ma mère va l’aimer, c’est sûr. Mais il me semble qu’il manque quelque chose…
— Cléo ? Youhou, tu m’entends ?
— Oui, attends un peu…
— Oh, arrête, il est parfait, ton gâteau !
— Non, il n’est pas parfait, justement.
Je me précipite dans le bureau où j’entrepose mon « équipement », comme dit Rafaëlle. Ma mère m’a laissé cette pièce minuscule, qui d’ailleurs ne servait à rien tant elle est petite, pour ranger mes bocaux de fondant, mes ustensiles, mes moules et tout le reste. Trente secondes plus tard, je suis de retour devant le comptoir de la cuisine.
— Tu ne vas quand même pas fabriquer des feuilles ?
Mon amie commence à me connaître. Et à connaître mes techniques. Tellement qu’elle enchaîne sans attendre ma réponse :
— Ça prend une éternité, fabriquer des feuilles !
— Tu m’avais promis que tu ne te plaindrais pas.
— Je ne me plains pas, j’énonce un fait, c’est tout !
« J’énonce un fait ! » Elle a de ces expressions, des fois…
— Juste deux ou trois, ça ne sera pas long. On ira dehors après.
Elle se calme un peu et je finis mon travail en silence. Cette fois, mon gâteau est vraiment parfait. Rafaëlle me le confirme d’un air rêveur avec son traditionnel « C’est presque dommage de le manger », une autre phrase qu’elle m’a répétée au moins trois cents fois depuis que j’ai commencé à décorer des gâteaux, il y a quatre ans.
J’enlève mon tablier.
— Viens, Raf, on sort.
L’air frais m’a fait du bien. L’odeur sucrée du fondant me donne toujours un peu mal à la tête. Maintenant, je suis prête à attaquer la pizza au poulet barbecue que mon père a cuisinée pour la fête de ma mère. La pizza de mon père, c’est le summum de l’expérience culinaire. Je pourrais me taper un marathon pour en avoir une pointe, moi qui jure que je vais mourir quand je cours dix mètres. Mon père s’est fait toute une réputation de cuisinier avec sa fameuse pizza, ce qui est vraiment drôle, parce qu’en réalité, c’est le seul repas qu’il est capable de préparer. Ça et le spaghetti… quand il utilise de la sauce en pot.
Rafaëlle, qui a réussi à se faire inviter à souper, mange lentement, les yeux à demi fermés. Elle savoure. Ma meilleure amie adore manger. Ceux qui ne la connaissent pas bien sont toujours étonnés de voir la quantité de nourriture qu’elle peut avaler, avec sa taille de mannequin. Le basket doit y être pour quelque chose… le basket, et un métabolisme à tout casser, sûrement.
Personne ne parle pendant le souper. La pizza de mon père, c’est sacré. On ne veut pas gâcher ce moment de pur bonheur avec de simples mots… Quand enfin ma mère dépose sa fourchette avec un petit soupir de contentement, je me lève et reviens bientôt avec le gâteau que j’avais caché dans ma chambre.
— Bonne fête maman, bonne fête maman, bonne fêêête, bonne fêêête…
Je suis encore plus pourrie pour chanter que pour le sport, mais ma mère n’en fait pas de cas. Elle commence par sourire, puis ouvre la bouche d’un air ébahi.
— Oh, Cléo, il est magnifiq