10
pages
Français
Ebooks
2013
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Publié par
Date de parution
14 juin 2013
Nombre de lectures
336
EAN13
9782365900218
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
Publié par
Date de parution
14 juin 2013
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336
EAN13
9782365900218
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Français
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Notre maison
J E VOUS AI DIT , je crois, que dans le quartier il y a un terrain vague terrible, où on va jouer avec les copains. Dans le terrain vague, il y a des tas de choses : une vieille voiture sans roues, des boîtes vides, des pierres, des chats ; c’est formidable et on s’y amuse bien.
Là, on avait décidé, avec les copains, de construire une maison. Une maison rien que pour nous, où on ne laisserait entrer personne d’autre, où on y mangerait des choses qu’on ferait cuire nous-mêmes – ça, c’était une idée d’Alceste –, où on pourrait aller même quand il pleut ; ça serait drôlement chouette !
– Bon, avait dit Geoffroy, on se retrouve sur le terrain cet après-midi. Que chacun apporte de quoi construire la maison.
Quand je suis arrivé dans le terrain vague, presque tous les copains y étaient déjà. Moi, j’avais apporté ma pelle et mon seau que j’avais à la plage, en vacances ; Eudes avait apporté un marteau et Maixent avait un tas de clous dans sa poche. Les clous étaient un peu rouillés et tordus, mais Maixent nous a expliqué que les bons clous étaient plantés dans les murs chez lui, et qu’il ne pouvait tout de même pas les arracher pour construire une autre maison. Joachim n’avait rien apporté, Clotaire non plus ; Alceste était venu avec deux croissants, mais ce n’était pas pour la maison, c’était pour lui. Et puis, Rufus est arrivé très content.
– Regardez ce que j’apporte, il a dit, et il nous a montré un bouton de porte.
– Et qu’est-ce que tu veux qu’on fasse avec ça ? a demandé Eudes.
– Ben quoi, a dit Rufus, c’est pour la maison. T’as déjà vu une maison sans bouton de porte ?
Il avait raison, Rufus, et puis Geoffroy est arrivé avec une planche sous le bras.
– Papa n’a pas voulu que j’en prenne d’autres, a dit Geoffroy ; pourtant, il y en a plein derrière le garage. Mais, ça ne fait rien, elle est chouette, cette planche.
– Elle n’est pas bien grande, a dit Clotaire.
– Ah oui ? a dit Geoffroy, et toi, qu’est-ce que tu as apporté pour la construire, la maison ? Hein ?
– C’est vrai, ça, a dit Rufus ; nous, on amène des choses drôlement utiles, et vous qui n’avez rien, vous êtes là à rouspéter !
– Bon, j’ai dit, on ne va perdre du temps à discuter, il faut la faire, notre maison !
Et avec ma pelle, j’ai commencé à creuser par terre.
– Et pourquoi est-ce que tu fais un trou ? m’a demandé Joachim.
– T’as jamais vu que pour construire une maison, on commence par faire un trou ? j’ai répondu.
– Possible, a dit Maixent, mais pourquoi tu le fais là, le trou ? On n’a pas encore décidé où on va la faire, la maison !
– On va la faire ici, j’ai dit, et j’ai continué à creuser le trou, et c’était pas facile à cause des pierres.
– Tu peux le creuser là, ton trou, a dit Maixent. Nous, la maison, on va la faire ailleurs.
– Tu veux un coup de pelle ? j’ai demandé ; mais Joachim a dit que c’était idiot de commencer à se battre, et qu’elle ne sera jamais finie, la maison, si on ne s’y mettait pas !
– T’as raison, a dit Maixent, alors la maison, on va la faire là-bas.
– Fais la maison là-bas si tu veux, moi je fais ma maison ici, j’ai dit.
Et je me suis remis à creuser.
Maixent, ça ne lui a pas plu ce que j’avais dit. Alors, il est venu vers moi, et je lui ai crié :
– Sors de ma maison ! T’as qu’à aller dans la tienne !
– Ta maison, ta maison ! il a dit Maixent ; d’abord, c’est pas ta maison, c’est notre maison ; et puis j’y entrerai si je veux !
Alors il est entré et il m’a donné une gifle, et moi je lui ai donné un coup de pelle sur la tête.