Wariwulf - Les Hyrcanoï , livre ebook

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Après un long périple, le Râjâ est enfin de retour au sanctuaire du lac, mais rien ne va plus dans son royaume. Ses armées sont moribondes, sa mère, Électra, est morte, et son peuple est apeuré et perdu. Sénosiris, son seul ami, le quitte pour se lancer à la poursuite de son fils unique.
Pendant ce temps, dans la jungle du pays de D’mt, les trois enfants qu’a mis au monde Sumuhu’alay décident de retrouver W’rn, leur père. Épiées par l’ordre du Bouc, dont les guerriers souhaitent venger le massacre des enfants du Goshen perpétré par la puce d’Osiris, ces étranges créatures parcourent sans relâche de vastes contrées à la recherche de celui qu’ils considèrent comme le chef légitime de leur village. De ces trois destinées uniques naîtra enfin, au terme de leur quête, la race tant attendue des hyrcanoï, ces êtres fantastiques qui, bientôt, deviendront les maîtres du monde.
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Publié par

Date de parution

07 octobre 2022

Nombre de lectures

3

EAN13

9782897656140

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

1 Mo

Wariwulf
Wariwulf
Les hyrcanoï
Tome 3
Bryan Perro
Copyright © 2008 Bryan Perro
Copyright © 2008 Les Éditions Les Intouchables
Copyright © 2009 Mango Jeunesse
Copyright © 2022 Éditions Scarab Inc.
Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit
sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire.
Éditeur : L.P. Sicard
Conception et illustrations de la couverture : Mathieu C. Dandurand
Mise en pages : Catherine Bélisle
ISBN papier : 978-2-89765-612-6
ISBN PDF numérique : 978-2-89765-613-3
ISBN ePub : 978-2-89765-614-0
Première impression : 2022
Dépôt légal : 2022
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives Canada

Éditions Scarab Inc.
1471, boul. Lionel-Boulet, suite 29
Varennes (Québec) J3X 1P7, Canada
www.ada-inc.com
info@ada-inc.com


Participation de la SODEC.
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour nos activités d’édition.
Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC.

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Titre : Wariwulf / Bryan Perro.
Noms : Perro, Bryan, auteur. | Perro, Bryan. Hyrcanoï.
Description : Sommaire incomplet : t. 3. Les Hyrcanoï.
Identifiants : Canadiana (livre imprimé) 20220018219 | Canadiana (livre numérique) 20220018227 | 9782897656126 (vol. 3) | ISBN 9782897656133 (PDF : vol. 3) | ISBN 9782897656140 (EPUB : vol. 3)
Classification : LCC PS8581.E745 W37 2022 | CDD jC843/.54—dc23
Première partie
Le lac
1
Il était de retour…
D e nombreuses années s’étaient écoulées depuis son départ pour l’Égypte. Aujourd’hui, il rentrait à la maison. Il retrouverait bientôt ses endroits préférés pour la chasse au lapin. Tout en s’enivrant de l’odeur des conifères et des doux parfums émanant des mousses humides de son pays, le Râjâ reprendrait contact avec sa terre.
Bien des choses avaient changé depuis son départ. Le royaume fleurissant qu’il avait laissé derrière lui n’existait plus. Sa capitale, Veliko Tarnovo, avait été reprise par les Thraces, et il ne restait rien des anciens territoires, à l’exception du sanctuaire de la montagne, au centre duquel le lac de Börte Tchinö trônait toujours. C’est dans ce dernier refuge, tandis que le Râjâ regardait l’eau frissonner sous le vent, qu’un serviteur venait de se présenter pour l’informer de la mort de sa mère, la reine Électra. La femme était décédée de nombreuses années avant son retour, en accouchant de son demi-frère.
Dans cet immense royaume où il avait grandi, des centaines d’hommes qui composaient ses armées, il ne restait plus qu’une poignée de fidèles. Tous rassemblés près du lac sacré pour saluer le retour de leur souverain, ces hommes et ces femmes n’avaient plus l’allure des guerriers d’autrefois. Amaigris, leurs visages étaient marqués par la peur. L’angoisse de se voir découverts par les ennemis thraces, ceux-là mêmes qui les avaient chassés de leur ancienne capitale, transpirait dans la nervosité de leurs mouvements. Le Râjâ avait quitté un peuple de loups et revenait aujourd’hui prendre les rênes d’une nation d’écureuils.
— Bienvenue, maître…, fit l’une des femmes, qui se trouvait près de lui. Nous vous attendions depuis longtemps. Votre retour est une bénédiction… Avec vous, l’espoir renaît.
— En effet, fit un autre habitant du sanctuaire. Depuis des années, nous survivons ici. Les patrouilles thraces sont partout et la chasse est devenue difficile. C’est à peine si nous arrivons à nous mettre quelque chose sous la dent.
— Nous sommes restés fidèles à votre mère, Électra, et vénérons le lac ! lança un homme plus loin. Nous l’avons protégé pour vous… pour que la prophétie se réalise. Je sais que le choc de votre retour est violent et que vous pensiez sans doute retrouver votre royaume intact, mais je vous en prie… ne nous abandonnez pas ! Nous avons besoin de vous, maître, nous avons besoin d’un nouveau roi.
Le Râjâ hocha la tête et sourit aux derniers représentants de son peuple pour les rassurer.
— Laissons-le, il doit se reposer ! fit une vieille femme plus perspicace que les autres. Notre Râjâ a fait un long voyage. Préparez l’ancienne chambre de sa mère et apportez-lui à boire et à manger. Accueillons-le tout d’abord comme roi ! Nous l’entretiendrons de nos problèmes plus tard !
Reconnaissant, le Râjâ salua la femme.
Tous les habitants du sanctuaire s’activèrent, abandonnant leur souverain à ses pensées.
Fatigué par la route, mais surtout bien découragé par la situation, le Râjâ marcha en silence sur le trottoir de marbre qui encerclait le petit lac sacré. Y avait-il seulement un avenir pour lui entre ces murs ? Et qu’allait-il faire de cette population moribonde d’anciens fidèles ? Pendant des années, le Râjâ avait été l’une des fiertés de l’Égypte. À son passage, les badauds se prosternaient devant lui. Certains lui offraient des fleurs, des fruits et même des jeunes filles. Les meilleurs guerriers des rives du Nil tremblaient à la seule évocation de son nom. Le peuple entier connaissait et chérissait le grandissime Osiris-Path, la puce d’Osiris, tombé des cheveux de la plus grande des divinités égyptiennes. Et que restait-il de lui maintenant ? Plus rien.
De l’art de manger dignement à table aux moindres secrets de la fabrication d’armes plus performantes, les Égyptiens lui avaient tout appris. On lui avait transmis les secrets de la momification, de l’écriture et de la torture. Grâce à leurs enseignements, il avait pu parfaire ses connaissances en métallurgie et il pouvait, depuis son passage aux forges pharaoniques, fondre d’excellents alliages de métaux. Les sciences importantes, comme l’astronomie et les mathématiques, l’architecture ainsi que l’herboristerie, ne lui étaient plus étrangères. Des maîtres d’armes lui avaient appris le maniement adéquat des épées, des lances et des projectiles, et le combat corps à corps. Pendant toutes ses années d’exil, le Râjâ était devenu un véritable guerrier, un guerrier mythologique, et il avait tout fait pour préserver cette image de lui-même. Après le massacre d’enfants qu’il avait perpétré dans le Goshen, il était tombé en disgrâce et s’était vu exilé. Néanmoins, sa légende demeurait bien vivante. Il était et serait toujours la puce d’Osiris !
Si Osiris-Path avait encore sa place dans l’imaginaire des Égyptiens, le Râjâ, lui, n’était rien sur les terres des Thraces. Valait-il mieux être le premier valet du pharaon, le plus puissant roi de la terre, ou l’unique souverain d’un territoire sans aucun avenir ? La question méritait réflexion.
Pendant quelques secondes, le Râjâ pensa tout abandonner et quitter le sanctuaire pour de bon. Peut-être pourrait-il retourner en Égypte et demander pardon au pharaon ? Après tout, Mérenptah avait besoin de bons guerriers pour protéger ses frontières contre les attaques ennemies ! Puis, le Râjâ se ravisa. Les chances de se voir accorder l’absolution étaient bien minces, sinon inexistantes. Ce qu’il avait fait était impardonnable…
Pendant de longues minutes, il soupira de désespoir. Le poids de la tâche qu’il avait à accomplir pour assurer le bien-être de ses gens, doublé du lourd sentiment de solitude qu’engendrait la perte de sa mère, faillit bien le convaincre de baisser les bras.
— Pas si mal, le nouveau roi ! fit alors une voix féminine derrière lui.
En se retournant pour savoir qui le complimentait, les yeux du Râjâ tombèrent sur une jolie femme brune aux cheveux tressés. Elle était belle comme un matin de brume dans une forêt profonde. Son sourire chassa instantanément toutes les idées noires du Râjâ. À ce moment, il comprit que tout, de son ancienne vie, n’avait pas disparu. De toute évidence, il ne quitterait plus jamais ce sanctuaire, car il avait maintenant une raison de s’y établir. Cet argument au rictus malicieux était devant lui, aussi splendide que jadis.
Misis, la fillette avec laquelle il s’était si souvent amusé, était devenue une adulte resplendissante. Quoiqu’un peu maigre, elle avait les mêmes petites fossettes lorsqu’elle souriait. La lumière de ses yeux, toujours aussi espiègles, révélait un esprit vif et alerte.
— Tu sais encore jouer de la flûte, Pan ? lança-t-elle, accompagnant sa question d’un clin d’œil charmeur. Avec ces gros doigts, ce ne doit plus être très facile. Jadis, tu n’étais pas un virtuose, alors tes mélodies n’ont pas dû s’améliorer beaucoup !
Ravi, le Râjâ esquissa un sourire. Il ne rêvait pas ! C’était bien elle, toujours aussi vivante et taquine.
Quand son ami étira les commissures de ses lèvres, Misis découvrit que les canines de son ancien compagnon de jeu avaient l’allure de véritables crocs de loup. Elle remarqua aussi son corps, plus musclé et longiligne, ressemblant davantage à celui d’un animal qu’à celui d’un humain. La cage thoracique du Râjâ avait doublé de volume, tandis que ses longs doigts montraient maintenant de très longues griffes. Ce n’était plus le jeune garçon sympathique et ébouriffé d’autrefois.
— Tu n’es pas venu à notre dernier rendez-vous ! regimba Misis sur un ton faussement offensé. Je t’ai attendu ce soir-là, tu sais ? Et tous les soirs suivants ! J’attendais que tu viennes me faire tes excuses…
Le Râjâ lui tendit la main.
— J’aurais dû t’oublier pour ça ! continua-t-elle. Mais te voyant tout à l’heure, je me suis dit que tu méritais peut-être une seconde chance !
Misis posa sa paume sur celle de son ami.
Le Râjâ ressentit la même passion qui l’avait habité autrefois lorsqu’il était tombé amoureux d’elle. Ce n’était plus la même Misis, mais pourtant, il reconnaissait en elle la petite fille potelée qu’il avait jadis sauvée des loups, près d’Odessos. Mais elle avait aujourd’hui plus d’assurance dans le regard, plus de solidité dans son âme. Et puis, quelques petites rides étaient apparues autour de ses yeux

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