Chants de femmes au Mali , livre ebook

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Date de parution

01 janvier 2010

Nombre de lectures

0

EAN13

9782811103682

Langue

Français

René Luneau
Chants de femmes au Mali
KARTHALA
CHANTS DE FEMMES AU MALI
Ce volume reprend le texte publié sous le même titre en 1981 par les Éditions Luneau-Ascot. Nous remercions vivement M. Luneau de nous avoir autorisés à le reproduire.
KARTHALAsur Internet : http://www.karthala.com Paiement sécurisé
Couverture : Photo Alain Amet. Musée de Bretagne.
Éditions KARTHALA, 2010 ISBN : 978-2-8111-0368-2
René Luneau
Chants de femmes au Mali
Éditions KARTHALA 22-24, bd Arago 75013 Paris
Du même auteur
Les religions d’Afrique noire. Textes et traditions sacrés(1969), Stock, e 3 édit., 1995 (en collab. avec L.-V. Thomas). Les chemins de la noce. La femme et le mariage dans la société rurale au Mali, Thèse d’État, Paris, 1974, Éditions Université de Lille III. e La terre africaine et ses religionsédit., 1995(1975), L’Harmattan, 5 (en collab. avec L.-V. Thomas). Prix Louis Marin (Académie des Sciences d’Outre-Mer). Les sages dépossédés, Laffont, 1977 (en collab. avec L.-V. Thomas). Chants de femmes au Mali, Éditions Luneau - Ascot, 1981. Voici le temps des héritiers, Églises d’Afrique et voies nouvelles, Kar-thala,1981 (en collab. Avec J.-M. Éla). Traduit en italien. Enraciner l’Évangile. Initiations africaines et pédagogie de la foi, Cerf, 1982 (en collab. avec A. T. Sanon). Traduit en allemand. e Chemins de la christologie africaine(1986), Desclée, 2 édit., 2001(en collab. avec J. Doré, F. Kabasele Lumbalaet al.). Traduit en italien et en anglais. Laisse aller mon peuple ! Églises africaines au-delà des modèles, Kar-thala, 1987. (Traduit en italien). Le retour des certitudes. Événements et orthodoxie depuis Vatican II, Centurion (en collab. Avec P. Ladrièreet al.). Pâques africaines d’aujourd’hui, Desclée, 1989 (en collab. avec J. Do-ré, F.Kabasele Lumbalaet al.). Le Rêve de Compostelle. Vers la restauration d’une Europe chrétienne, Centurion, 1989 (en collab. avec P. Ladrièreet al.). Traduit en ita-lien et en espagnol. Les rendez-vous de Saint-Domingue. Les enjeux d’un anniversaire 1492-1992, Centurion, 1991 (en collab. avec I. Bertenet al.). Les Évêques d’Afrique parlent. 1969-1992.Documents pour le Synode africain, Centurion, 1992 (en collab. avec M. Cheza et H. Derroitte). Tous les chemins ne mènent plus à Rome. Les mutations actuelles du catholicisme, Albin Michel, 1995 (en collab. avec P. Michelet al.). (Traduit en brésilien). Paroles et silences du Synode africain (1989-1995), Karthala, 1997. (Coll. Questions disputées). Jésus, l’homme qui évangélisa Dieu, Seuil, 1999. (Traduit en espagnol). Comprendre l’Afrique. Évangélisation, modernité, mangeurs d’âme e (2002), Karthala, 2 édit., 2004. Prix Louis Marin (Académie des Sciences d’Outre-Mer). L’enfant prodigue, Bayard, 2005, (coll. Évangile, traduit en italien).
À la très douce mémoire de ma mère qui, si sou-vent, chantait !
Et à celle de mes amis et informateurs Charles et Marcel Koulibali, Jean-Marie Traoré,
sans qui ce livre n’aurait jamais vu le jour.
Avertissement
Il y a plus de quarante ans de cela – au cours des années soixante –, l’ethnologue en herbe que j’étais séjourna à quatre ou cinq reprises dans le village malien de Beleko, un gros bourg, riche de sept quartiers, situé à une centaine kilomètres au sud-ouest de Ségou, sur la rive droite du Bani, un des af-fluents les plus importants du fleuve Niger. Je me proposais à cette époque d’enquêter sur le mariage coutumier et la condi-tion féminine dans ce coin de terre de tradition bambara.
Quelques années plus tard, le fruit de ma recherche prit corps dans un mémoire présenté à l’École Pratique des Hautes ème Études (5 section), qui me valut « les compliments les plus vifs » du Professeur Claude Lévi-Strauss lui-même qui, à mon 1 grand étonnement, fut l’un de mes rapporteurs .
J’avais, au cours de mon travail d’enquête, glané nombre de chansons évoquant la vie quotidienne des femmes. Certai-nes de ces chansons me furent chantées, le soir, au sortir de l’école, par des adolescentes évoquant ce moment important et difficile de leur existence qu’est l’initiation, avec la doulou-reuse excision qui l’accompagne. Elles ne se faisaient pas prier, trop heureuses de me voir accorder de l’importance à ce qu’elles me chantaient. Et, ainsi que je le notais dans l’intro-duction du petit livre que l’on réédite aujourd’hui : «Tout peut être chanté,et il est étonnant de voir combien les chansons restituent le visage de la vie : la peur des jeunes excisées et la gloutonnerie des vieilles femmes, la joie de celle qui enfante pour la première fois et la désolation de celle qui n’aura pas d’enfant, les larmes de l’orphelin et le bonheur d’avoir près de
1 On trouvera le texte de ce rapport à la fin de ce livre.
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Chants de femmes au Mali
soi un « autre soi-même »,Tout se chante. C’est la vie qui en-fante le chant, qui lui prête les mots de l’existence journaliè-re ». Toutefois, même si à cette époque, l’excision de la jeune initiée semblait aller de soi, – on ne touche pas à la tradition, un homme ne pouvant pas envisager d’épouser une femme qui ne soit pas excisée – se posaient déjà, pour nombre d’anthro-pologues, de psychologues, des questions essentielles sur la légitimité d’une mutilation qui blesse durablement la femme et attente à sa dignité.
Qu’en est-il un demi-siècle plus tard ? L’excision va-t-elle définitivement disparaître ? Est-ce possible dans le Mali d’au-jourd’hui ? On verra, dans la postface de ce livre, que la ques-tion est posée avec force par nombre de femmes maliennes. Reste à savoir quand elles seront entendues… Il faudra sans doute quelques décennies encore pour que la bataille soit défi-nitivement gagnée.
Avant-propos
Il y a tant d’études savantes qui dorment sur les rayons de nos bibliothèques nationales – et les deux ou trois kilos d’une thèse naguère soutenue en Sorbonne y figurent à leur place (Les Chemins de la Noce.La femme et le mariage dans la so-ciété rurale au Mali, Paris, 1974, Service de reproduction des thèses, Lille III, 1975) – qu’on est parfois tenté de se deman-der ce que peut bien signifier tant de travail et d’érudition, inaccessible au plus grand nombre. On pensera sans doute que le dommage n’est pas grand puisque les sociétés étudiées par les ethnologues ne forment pas l’horizon de notre vie quoti-dienne. Connaître la vie des paysans sénégalais ou maliens peut certes répondre à une louable curiosité, mais il est clair que nos vrais problèmes sont ailleurs. Et pourtant, ces paysans africains ne sont plus, pour nous, tout à fait des inconnus. Nous les rencontrons tous les jours. Ce sont eux qui balaient nos trottoirs, et ramassent nos poubelles. Ils sont nés aux bords du Sénégal et de la Casamance. On a consacré à leurs traditions des livres remarquables. Comment croire, hélas, que ces livres nous aident tant soit peu à connaître la condition de ces hommes et ce qui a fait leur vie, jusqu’au moment où ils ont dû se résigner à l’exil ? Ils sont nécessairement réservés aux initiés et comment en serait-il autrement ? On n’attaque pas d’ordinaire la lecture d’ouvrages, lourds parfois de plus d’un millier de pages, sans être sérieusement motivé ...
Est-ce à dire que rien n’existe d’accessible et qu’il n’y a pas d’information digne de ce nom ? Ce serait être trop sévère. Ainsi certains documents publiés par la télévision ne sont pas sans intérêt, encore que souvent la manière dont on aborde tel
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