Mythes et Sociétés des Amériques , livre ebook

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Le mythe est un type singulier de représentations collectives qui se prête aux définitions les plus diverses et les plus contradictoires, aussi bien dans la littérature scientifique que dans la langue courante. Son impressionnante capacité de renouvellement en fait un sujet d'étude fascinant, que chacun des auteurs de ce collectif explore à sa façon, en mettant l'accent sur l'adaptation américaine de ce concept ainsi que sur les fonctions qu'il a remplies dans des conjonctures très diverses.
Une analyse riche et foisonnante qui donne à voir quelques-uns des multiples visages que peut emprunter le mythe.
Le mythe revêt de nombreuses figures : chimère inoffensive, héros tragique ou comique, vedettariat de type hollywoodien, illusion méthodiquement entretenue sur soi-même ou sur les autres, falsification pernicieuse pouvant à la limite conduire à des délires et des atrocités collectives, utopie, phobie, croyance religieuse ou autre, idéal très noble pour lequel on va jusqu'à risquer ou sacrifier sa vie, configuration symbolique indispensable, au cœur de toutes les cultures. Parmi toutes ces acceptions, celles qui assimilent le mythe à une affabulation, à un mensonge ou à une pensée fausse dominent, et de loin, les imaginaires contemporains. En dépit de cette tendance - ou à cause d'elle? - les auteurs de ce collectif ont pris le parti de revoir le concept sous l'angle américain en montrant comment, dans divers contextes d'hier et d'aujourd'hui, le mythe pénètre et soutient la vie collective, souvent à l'insu sinon à l'encontre des acteurs eux-mêmes. La polyvalence et la flexibilité du mythe n'auront jamais été plus manifestes.
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Publié par

Date de parution

21 février 2013

Nombre de lectures

5

EAN13

9782764417546

Langue

Français

M YTHES ET S OCIÉTÉS
DES A MÉRIQUES
sous la direction de
GÉRARD BOUCHARD ET BERNARD ANDRÈS
M YTHES ET S OCIÉTÉS
DES A MÉRIQUES
Crédits
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Mythes et sociétés des Amériques

(Essais et documents)

ISBN 978-2-7644-0582-6 (imprimé)
ISBN 978-2-7644-1401-9 (PDF)
ISBN 978-2-7644-1754-6 (EPUB)
1. Amérique - Civilisation. 2. Mythologie américaine. 3. Mythe. 4. Mythe dans la littérature. I. Andrès, Bernard. II. Bouchard, Gérard. III. Collection : Essais et documents (Montréal, Québec).

E20.M97 2007 970 C2007-941310-2



Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Programme d’aide au développement de l’industrie de l’édition (PADIÉ) pour nos activités d’édition.
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Les Éditions Québec Amérique bénéficient du programme de subvention globale du Conseil des Arts du Canada. Elles tiennent également à remercier la SODEC pour son appui financier.

Québec Amérique
329, rue de la Commune Ouest, 3 e étage
Montréal (Québec) H2Y 2E1
Tél. : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010

Dépôt légal : 4e trimestre 2007
Bibliothèque nationale du Québec
Bibliothèque nationale du Canada

Mise en pages : André Vallée — Atelier typo Jane
Révision linguistique : Diane Martin et Danièle Marcoux
Conception de la grille graphique : Isabelle Lépine
Conception et illustration de la couverture : Louis Beaudoin
Conversion au format ePub: Studio C1C4

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés

©2007 Éditions Québec Amérique inc.
www.quebec-amerique.com
Introduction
INTRODUCTION
Le mythe : un parcours scientifique
Ce livre s’inscrit dans une veine de recherche encore jeune au Québec, dont le but est de situer la société québécoise (dans le cas présent : sa culture) dans son environnement continental ou hémisphérique — ou dans son « américanité » — sans pour autant négliger ses continuités et proximités européennes, en particulier françaises 1 . C’est là une réaction à une tradition intellectuelle qui a prévalu ici depuis la seconde moitié du XIX e jusqu’au milieu du XX e siècle et qui consistait à projeter sur les réalités canadiennes-françaises un regard nourri en très grande partie de références françaises (modèles, normes, codes, sensibilité). À la longue, et comme dans la plupart des collectivités neuves des Amériques, une dépendance s’est développée qui s’est trop souvent traduite par une simple imitation des modes outre-atlantiques et par un appauvrissement de la pensée et de la création. Il faut donc voir dans le courant de l’américanité, né avec la Révolution tranquille, non pas un renversement radical des perspectives, et encore moins un reniement, mais un souci de rééquilibrage. C’est cet éclairage qu’on retrouvera à l’arrière-plan des textes qui composent le présent ouvrage.
Pour ce qui est des analyses elles-mêmes, le recours à la comparaison s’imposait en tant que mécanisme de décentrement, de croisement des perspectives et d’objectivation. Pour le reste, l’angle choisi est celui du mythe, un type singulier de représentations collectives qui se prête aux définitions les plus diverses et les plus contradictoires, aussi bien dans la littérature scientifique que dans la langue courante. Comme chacun en a sans doute fait l’expérience, le mythe revêt de nombreuses figures : chimère inoffensive, héros tragique ou comique, vedettariat de type hollywoodien, illusion méthodiquement entretenue sur soi-même ou sur les autres, falsification pernicieuse pouvant à la limite conduire à des délires et à des atrocités collectives, utopie, phobie, croyance religieuse ou autre, idéal très noble pour lequel on va jusqu’à risquer ou sacrifier sa vie, configuration symbolique indispensable, au cœur de toutes les cultures. Parmi toutes ces acceptions, celles qui assimilent le mythe à une fabulation, à un mensonge ou à une pensée fausse dominent, et de loin, les imaginaires contemporains. En dépit de cette tendance — ou à cause d’elle ? — , nous avons pris le parti de revoir le concept en montrant comment, dans divers contextes d’hier et d’aujourd’hui, le mythe pénètre et soutient la vie collective, souvent à l’insu sinon à l’encontre des acteurs eux-mêmes. On peut voir là un souci de restauration.
Cela dit, les responsables de ce collectif n’ont pas voulu d’entrée de jeu imposer aux auteurs une définition contraignante, mais laisser à chacun la liberté d’explorer le concept à sa façon, notamment dans sa polysémie parfois déroutante et sa capacité de renouvellement ou de métamorphose. Jean Morency (chapitre XI ), par exemple, étudie un mythe (Évangéline) dont les racines plongent dans l’histoire et la culture populaires états-uniennes, qui se recycle ensuite dans la fiction littéraire (Longfellow) avant d’émigrer en Acadie où il prend en charge la mémoire d’une profonde blessure collective, pour finalement se déliter à partir des années 1960. Le caractère transnational de ce mythe s’avère tout aussi remarquable que sa propension à transiter de l’oralité à l’écrit et vice-versa. De son côté, Gérard Bouchard (chapitre X ) montre les finalités politiques à l’origine des stratégies de mémoire longue destinées à résoudre dans l’imaginaire des contradictions, des impasses qui se nouent dans le social. Dans ce cas, comme dans le baseball états-unien étudié par Michel Nareau (chapitre VI ), c’est d’abord le côté mensonger du mythe qui se donne à voir, mais tout autant sa faculté paradoxale de se réhabiliter lui-même dans la longue durée en assumant des rôles sociétaux fondamentaux.
Chez Maximilien Laroche (chapitre IV ), c’est le fondement archétypal du mythe qui est mis de l’avant à travers ses transferts, ses dérives, ses métamorphoses, à partir de formes bibliques (Adam) ou africaines (Zombi, Macandal). Histoire et géographie modulent et chahutent ces figures participant à la fois du réel et du merveilleux. Le mythe apparaît alors comme l’expression singulière de formes universelles en terre d’Amérique, comme un vecteur en perpétuelle migration, à l’exemple des déplacements incessants des collectivités et de l’errance systématique des personnages légendaires américains (explorateurs, coureurs des bois, prospecteurs, pionniers, guerriers ou fondateurs à la Bolivar ou à la D’Iberville). Ainsi, d’un chapitre à l’autre, le mythe affiche sa polyvalence, jusqu’au texte de Rémi Savard (chapitre XII ) qui, lui, le rejette carrément à cause des connotations colonialistes qu’il aurait héritées d’une tradition anthropologique eurocentriste. Enfin, on trouvera en conclusion une proposition de définition en bonne et due forme qui tente de montrer en quoi et pourquoi le mythe s’impose à l’analyse, aujourd’hui plus que jamais peut-être, justement parce qu’étant souvent disqualifié, il n’en continue pas moins d’agir puissamment dans et sur nos sociétés (Gérard Bouchard, « Le mythe : essai de définition »).
La plupart des analyses qui suivent ont été conduites selon une approche que nous qualifions de pragmatique. Elle se caractérise par un souci d’insérer les représentations mythiques dans l’environnement social où elles ont été produites et où, d’un bout à l’autre des Amériques, elles ont nécessairement assumé de nouvelles fonctions. Le lecteur est prié d’y voir non pas un déterminisme quelconque mais le simple souci de contextualiser l’acte de production du mythe comme stratégie discursive, d’aller en amont de l’énonciation pour montrer les acteurs, leurs motifs et les rapports sociaux dans lesquels ils s’inscrivent. Dans cet esprit général, l’analyse ne s’arrêtera donc pas à la seule genèse du mythe (par exemple, dans les cas où il a été importé d’Europe ou d’Afrique) ; elle voudra mettre l’accent sur son adaptation ou ses adaptations am&

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