Les Anges vieillissent aussi , livre ebook

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En ce matin de printemps sans fleurs, Lewness s’apprête à quitter une Algérie aux valeurs piétinées. La violence est désormais assumée et érigée comme seule loi dominante. L’occasion d’un retour sur le passé, sur toutes ses années qui ont fait de Lewness un homme… Et de l’Algérie un pays dévasté. De l’Indépendance à la guerre civile, l’histoire de Lewness est un formidable témoignage sur l’Algérie contemporaine. Coincés entre les groupes fascisants et les extrémistes islamistes, les petites gens, impuissants et révoltés, tentent de sauver ce qui peut l’être, l’amour de leur famille et l’espoir d’un avenir meilleur, pour rendre à l’Algérie sa joie de vivre et son insouciance. Car l’histoire de Lewness est aussi le récit attachant de la vie d’un jeune homme ordinaire et de sa famille aimante et drôle.
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Nombre de lectures

6

EAN13

9782748367638

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

1 Mo

Les Anges vieillissent aussi
Omar Tarab Les Anges vieillissent aussi
Publibook
Retrouvez notre catalogue sur le site des Éditions Publibook : http://www.publibook.com Ce texte publié par les Éditions Publibook est protégé par les lois et traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son impression sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment le Code français de la propriété intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits d’auteur. Éditions Publibook 14, rue des Volontaires 75015 PARIS – France Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55 IDDN.FR.010.0116196.000.R.P.2011.030.31500 Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2011
Après tant de sollicitations durant la soirée, Lewness éprouvait des difficultés à rencontrer le sommeil. Il ne pensait pas susciter un tel bien-être auprès des siens, même s’il s’y attendait un peu. Sa mère fut la plus enthousiaste de tous et elle ne le quitta pas des yeux de toute la soirée, portant un regard chargé d’affection et de fierté sur son fils préféré. Il allait être employé dans une entreprise française, spécialisée en assurance, comme agent de bureau. Dans l’obscurité, il revoyait les visages des siens illu-minés de joie quand il leur annonça la nouvelle. Cet instant de bonheur partagé renforçait sa conviction : avoir opté pour un travail au lieu de continuer ses études était une bonne chose. Deux années auparavant, il n’aurait jamais pensé être confronté à un tel dilemme. L’indépendance de l’Algérie, suivie du retrait de l’ancien occupant, avait précipité la famille Akili, parents de Lewness, comme beaucoup d’autres, dans une misère sociale inattendue, conséquence de la fermeture des nombreuses entreprises du pays. Cherchant désespérément le sommeil, Lewness ne ces-sait de se retourner sur son lit, en vain, excité qu’il était à l’idée d’aller demain prendre ses nouvelles fonctions. Résigné, il ouvrit les yeux, contemplant le plafond. Il revoyait la tête qu’avait faite Maurice, son ami d’enfance et camarade de classe, quand, pensant l’épater, il lui avait annoncé qu’il arrêtait l’école pour aller travailler. À sa grande surprise, celui-ci était rentré dans une colère qu’il ne lui avait jamais connue auparavant. Il était furieux, lui répétant qu’il faisait un mauvais choix, « et tu finiras par
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le regretter », lui avait-il lancé, avant de se séparer de lui. Le chant du coq, provenant de la basse-cour des voisins, le fit sursauter, au moment même où il commençait à s’assoupir. Il alluma vite sa lampe de chevet pour voir l’heure, il n’était que 4 heures et les premières lueurs de l’aube, en cette fin de printemps de l’année 1964, com-mençaient à s’infiltrer à travers les persiennes de sa fenêtre. Il ne s’efforça plus de se rendormir, il resta étendu sur son lit, fixant le mur qui lui faisait face et où était accroché un cadre portant la photo de l’équipe de foot scolaire, championne d’Alger des moins de quinze ans pour l’année 1960-1961. Son équipe de foot, avec laquelle ils avaient été consacrés champions lui et ses amis. Ils étaient une bande de copains qui habitaient tous le même quartier et avaient fréquenté le même lycée après l’école primaire communale. Ils avaient grandi à l’abri des haines et des séparations ethniques. Leur langage était issu du mélange des races habitant en harmonie cette région composée de Berbères, de Français et d’Espagnols. Aujourd’hui, dans le quartier, des Algériens dits « Eu-ropéens », il ne restait que Maurice et Pierre dit « le Gaucher », surnom donné pour son magnifique et terrible tir du pied gauche qui avait hanté les nuits de beaucoup de gardiens de but des lycées d’Alger. Felipo, Jean, Michel, Lucas, Pedro avaient été les pre-miers à quitter le pays en mai 1962, suivis ensuite d’Alain, Bernard, André, partis dans le grand rush de juillet 1962. Les adultes pleuraient, mais eux, les enfants, ne com-prenaient pas ce départ précipité, ils étaient habitués à voir leurs amis partir pendant les grandes vacances, « là-bas en France », voir les grands-parents. Mais cela se faisait dans la joie, pas comme cette fois-ci. Lewness, Jamel et Rezki n’expliquaient pas ces pro-fonds bouleversements qui allaient les marquer pour le restant de leurs jours.
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