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Publié par
Nombre de lectures
31
EAN13
9782379611445
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
3 Mo
Nouvelles érotiques - 180 pages
Dans une relation amoureuse, il suffit parfois de peu de chose pour que tout dérape...
Une parole maladroite ou de trop, un non-dit, un incident dans le parcours qui devrait mener au septième ciel et les choses partent en vrille. La déception, la colère nous étreignent alors plus sûrement que le ou la partenaire qui aurait dû nous faire grimper aux rideaux. Un moment de pur mysticisme gâché, faisant lamentablement dérailler l’aller simple pour la félicité.
De navrantes anecdotes vécues sont rassemblées ici, sous les plumes inspirées de Clarissa et Julie-Anne, pour votre plus grand plaisir... et quelques éclats de rire.
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Nombre de lectures
31
EAN13
9782379611445
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
3 Mo
Coups tordus
Et autres affligeants récits
Clarissa Rivière
Julie-Anne de Sée
Coups tordus
Et autres affligeants récits
Clarissa Rivière
Julie-Anne de Sée
Mentions légales
Éditions Élixyria
http://www.editionselixyria.com
https://www.facebook.com/Editions.Elixyria/
ISBN : 978-2-37961-144-5
Photo de couverture : Erstudiostok
Préliminaires
Dans une relation amoureuse, il suffit parfois de peu de chose pour que tout dérape...
Une parole maladroite ou de trop, un non-dit, un incident dans le parcours qui devrait mener au septième ciel et les choses partent en vrille. La déception, la colère nous étreignent alors plus sûrement que celui – ou celle – qui aurait dû nous faire grimper aux rideaux. Il – elle – vient de gâcher un moment de pur mysticisme, ou attendu comme tel, faisant lamentablement dérailler l’aller simple pour la félicité.
Au palmarès des navrantes balourdises, nos amis les hommes occupent souvent le devant de la scène. Pour s’en convaincre, il suffit de rassembler quelques amies un soir de match de Ligue 1 et d’écouter les confidences échangées autour du spritz et autres mojitos...
Monsieur, ne vous précipitez pas pour vérifier si vous avez l’heur de figurer en bonne place dans ce recueil. Si certaines histoires sont authentiques sur le fond – ténu, au demeurant –, la vérité criante et embarrassante a été déguisée avec un malin plaisir.
D’ailleurs, force est de constater que les dames commettent aussi parfois certaines indélicatesses et non des moindres.
Quelques-unes de ces navrantes anecdotes vécues sont rassemblées ici. L’imagination de leurs deux autrices a fait le reste. Pour avoir un jour elles-mêmes ri jaune, elles souhaitent à présent simplement partager… leurs éclats de rire.
Les Aventures de Caroline
Clarissa Rivière
I - Fantasme à haut risque
À trente-sept ans, Caroline venait de divorcer et se réjouissait de retrouver sa liberté. Elle allait s’amuser et profiter de la vie ! Elle commença par s’inscrire sur un site de rencontres, et découvrit avec ravissement tout un monde de possibilités. Elle consacrait désormais toutes ses soirées à son ordinateur. Elle examinait les profils correspondant à ses critères, faisait son marché, avant d’envoyer des messages comme autant de bouteilles à la mer.
Caroline se sentait comme un poisson dans l’eau, elle chattait jusqu’à l’ivresse avec d’innombrables partenaires de jeux, les provoquait pour rire. Eux aussi semblaient prêts à toutes les folies. Tant d’occasions lui donnaient le vertige ! Elle se montrait bientôt capable de mener de front plusieurs conversations à la fois, grisée d’être courtisée, désirée. Elle n’osait pas aller plus loin pour l’instant, franchir le pas au point de les rencontrer dans la vie réelle. Elle restait prudemment derrière son écran, heureuse de ces relations virtuelles. Ses soupirants la priaient souvent de leur accorder un rendez-vous, sans parvenir à la convaincre. Elle préférait même interrompre les échanges s’ils devenaient trop pressants, et se tourner vers d’autres prétendants. Elle maudissait sa timidité, après tout, si elle s’était inscrite sur ce site, c’était pour se donner du bon temps, oublier les moments difficiles de sa rupture. Qui se permettrait de la juger ? Elle était libre, pourquoi hésiter...
L’un de ses contacts lui fit une proposition qui leva toutes ses résistances.
— Accepteriez-vous un rendez-vous dans le noir complet ? Nous ne nous verrions pas, nous ferions connaissance à tâtons...
Caroline sourit, comment n’y avait-elle songé plus tôt ? Ce fantasme devint le sien, elle s’imaginait déjà se glisser contre un corps inconnu, le découvrant de ses mains, de ses lèvres, ses sens exacerbés par la privation de la vue… Elle s’empressa d’accepter, de plus en plus excitée à la perspective de leur soirée. En plus, Philippe avait l’air drôlement mignon d’après sa photo de profil, un quadragénaire plein d’énergie.
Le cœur battant, Caroline poussa la porte d’entrée, entrebâillée comme prévu. Elle s’avança sur la pointe des pieds dans l’appartement silencieux, se remémorant les instructions de Philippe. Tourner à gauche dans le couloir, pousser ensuite la première porte à droite, celle de la chambre, compter alors trois pas pour trouver son lit... Tout se déroulait comme dans son rêve. Elle progressait lentement, les bras levés devant elle comme une somnambule. Elle se heurta au lit, une main attrapa sa taille. Elle poussa un petit cri de surprise, deux bras l’enlacèrent aussitôt, tandis que des baisers légers se déposaient sur son cou, ses épaules, ses lèvres... Des baisers délicieux qui réveillèrent son désir. Caroline se pressa contre le torse de l’inconnu, lui rendit ses caresses, ses baisers avec enthousiasme. Bientôt, ils ne maîtrisaient plus rien et se jetèrent l’un sur l’autre, s’arrachèrent leurs vêtements. Ils se découvrirent avec la frénésie des premières fois, ivres de se goûter, de s’offrir, de se posséder l’un l’autre. C’était follement excitant de ne rien voir. Caroline se montrait plutôt timide en général, gênée par le regard de l’autre, mais là, elle s’enhardit, pleine d’audace puisqu’il ne voyait rien. Elle prit son sexe dans sa bouche avec gourmandise, se délecta de lui offrir une longue fellation sans avoir à se soucier de son regard. Elle lui offrit son corps, tous ses complexes oubliés, s’ouvrit à sa langue, ses doigts, et se tendit sous de délicieux orgasmes. Ils s’aimèrent passionnément, avant que Philippe ne jouisse à son tour.
Comblés de leur étreinte, ils se reposaient dans les bras l’un de l’autre, bavardaient de tout et de rien, se caressaient paresseusement. Caroline se blottissait dans les bras de son amant, heureuse de ce moment de tendresse après tant de fougue. Le portable de Philippe sonna, une musique stridente qui rompit le charme de ces instants hors du temps.
— Excuse-moi, je dois regarder qui m’appelle, c’est peut-être urgent.
La lumière de l’écran éclaira vivement le visage de Philippe. Caroline cligna des yeux, elle ne put s’empêcher de le regarder à la dérobée. Elle sursauta et faillit bondir hors du lit. Il était bien plus vieux que sur sa photo de profil ! Des rides parcouraient son front, le contour de ses yeux, il était presque chauve, et ses cheveux clairsemés étaient blancs comme neige. Il devait avoir plus de soixante ans, au moins vingt ans de plus que sur sa photo !
La jeune femme se redressa, horrifiée. Elle venait de s’offrir à un homme qui aurait pu largement être son père. Il l’avait embrassée, léchée, pénétrée... Elle en avait presque des haut-le-cœur. Son rêve se transformait en cauchemar. Philippe parlait toujours au téléphone, une histoire d’emprunt bancaire. Caroline ne pensait plus qu’à se sauver, elle se dépêcha de sortir du lit, récupéra ses vêtements. Elle lui fit un petit signe de la main et fila, toute nue, craignant qu’il ne la rappelle. Elle se rhabilla dans l’entrée, tremblante, avant de franchir le seuil avec soulagement.
Caroline ne pouvait s’en prendre qu’à elle-même, elle s’était jetée dans la gueule du loup sans réfléchir, trop impatiente, n’écoutant que ses désirs. Quel fiasco ! Elle retiendrait la leçon. La prochaine fois, elle se montrerait prudente.
Son corps, lui, n’était pas tout à fait en phase avec ces sages résolutions. Il se souvenait surtout de l’excitation, de la jouissance ressenties... Caroline se ressaisit, elle raya Philippe de ses contacts et se promit que son prochain rendez-vous à l’aveugle, s’il avait lieu, serait à la hauteur de son fantasme. Même sans voir son amant, elle en voulait un jeune et beau !
II - Entorse au programme
Sa récente expérience dans le noir ne dissuada pas Caroline. Sa contrariété s’était même calmée. Après tout, tant qu’elle ne voyait rien, elle n’avait pas eu à se plaindre... Jusqu’au moment fatidique de la découverte du visage du vilain menteur. Elle aurait bien volontiers retenté l’aventure, finalement très excitante.
Quelques semaines plus tard, elle accepta sans hésiter un nouveau rendez-vous sans se voir, avec un homme plus jeune qu’elle, cette fois. Un peu de chair fraîche lui ferait oublier sa dernière mésaventure ! Pierrick semblait très séduisant, il était même craquant, avec ses grands yeux bleus. Il venait de quitter ses parents, s’installait dans son studio.
— Il était temps que je vole de mes propres ailes, j’en pouvais plus ! Tu seras ma première invitée...
Caroline souriait, amusée de son enthousiasme. Elle lui demanda une photo récente, histoire d’éviter les mauvaises surprises, et reçut aussitôt un selfie. Pierrick était décidément vraiment mignon, elle accepta le rendez-vous sans hésiter, les yeux fixés sur sa photo. Un beau brun, barbu, musclé d’après ce qu’elle pouvait deviner, plus jeune qu’elle, certes, mais viril, sûrement tatoué. Elle frémissait en imaginant des mains impatientes la déshabiller, la caresser, effleurer son sexe…
Pleine d’allégresse, Caroline se mit en route vers le studio de Pierrick, elle espérait seulement qu’il n’était pas puceau. Elle souhaitait un amant expérimenté, pas un débutant intimidé par une dame au point de vouloir faire l’amour dans l’obscurité, avec des mains moites et une érection fléchissante. Elle se rassura, ce genre de rendez-vous ne pouvait émaner que d’un homme ayant déjà bien vécu, cherchant à pimenter ses rencontres.
Elle se présenta à nouveau devant une porte entrebâillée qu’elle poussa, le cœur battant. Les volets du studio avaient été soigneusement baissés, elle referma la porte derrière elle, et se retrouva plongée dans le noir total, indécise.
— Tu vas tout droit, le lit se trouve au fond de la pièce. Viens vite, je suis tout excité !
Guidée par la voix, Caroline s’avança à l’aveuglette. Mais cet étourdi avait omis de préciser qu’en raison de son emménagement récent, quantité de cartons traînaient partout. Ils étaient invisibles dans le noir et formaient un véritable parcours du combattant, empilés en désordre. Elle se cogna une fois, deux fois.