Dénaturés et Sauvages : Tome 2 , livre ebook

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Elle se réveille, toujours ligotée. Jaybee croyait pourtant s’être échappée des griffes de KeysLab ! Elle reconnaît certains employés… mais le décor qui l’entoure n’est plus le même. Le regard sombre du professeur de l’ATG la réconforte, or sa présence n’aidera en rien sa nouvelle condition. Ce sera tout un défi d’apprivoiser les aptitudes créées par ses injections et les émotions qui se bousculent dans son esprit tourmenté.
Pour Veyne, un flot de premières étapes intenses l’accueille dans cette autre vie : les rayons du soleil qui courent sur sa peau, l’air frais qui s’infiltre dans ses poumons, ses pieds qui foulent l’herbe et un territoire de chasse qui s’offre à lui. Il obtiendra enfin des réponses sur son existence. Mais après toutes ces révélations, ce qu’il ressent envers Jaybee est sur le point de changer. L’envie de détaler loin de ses problèmes est puissante.
C’est une liberté à double sens, puisqu’ils doivent toujours regarder derrière eux. Maintenant, ils sont considérés comme des fugitifs. Richard Keys fera tout en son pouvoir pour retrouver ses précieux sujets; il ira jusqu’à envoyer ses pires agents, même ceux dotés de capacités animales.
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Date de parution

02 novembre 2021

Nombre de lectures

9

EAN13

9782898320323

Langue

Français

À tous les anges de ma vie, merci de garder la lumière ouverte lorsque mes ténèbres semblent vouloir s’emparer de la situation. Sans vous, il n’y aurait jamais eu d’histoire. Sans vous, il ferait noir à ne plus rien y voir.
À toi ma Josie chérie : grandir à tes côtés est sans doute la plus belle chose à raconter de ma vie, puisque sans ta présence, l’histoire de mon existence serait terne et sans arc-en-ciel.


Prologue
Montréal, 25  ans plus tôt
Le bateau de charge accosta enfin au port, après plus de cinq jours de navigation sans aucun arrêt. Les vents hivernaux faisaient tanguer dangereusement le paquebot, et il était difficile de ne pas perdre pied dans cette nuit noire. Le capitaine fit un signe de tête à son adjoint ; aucun sentiment n’était lisible sur son visage, créant une tension encore plus lourde. Tous deux quittèrent la cabine en direction de l’équipe affectée aux transferts.
— N’oublie pas le signal, dit le vieil homme.
L’adjoint, un jeune âgé d’à peine une vingtaine d’années, se retourna sur le seuil de la sortie et pesa une première fois sur l’interrupteur de la sirène du navire. Un bruit strident fit trembler les murs de métal autour de lui. Puis, il appuya une deuxième, et une troisième fois. Il referma la porte derrière lui avant de courir rejoindre son patron. Le vent le fouetta férocement, il dut se couvrir le visage pour ne pas suffoquer tant la bourrasque était intense. Rendu à la hauteur du capitaine, ce dernier se retourna vers lui avec l’index pointé droit devant ses yeux, prêt à lui cracher un sermon en pleine tête.
— Tu me laisses parler, petit. La dernière fois, tu as bien failli tout faire foirer. C’est compris ?
— Ou … oui capitaine, articula difficilement le jeune.
— Bien. Ils arrivent. Tiens-toi tranquille si tu veux ta part.
Quelques membres de l’équipage étaient accompagnés par trois hommes vêtus de grands imperméables noirs ainsi que de chapeaux de fourrure couvrant à peine leurs oreilles. Ils détonnaient étrangement au milieu de tous ces employés en uniforme bleu crasseux. Ils approchèrent du capitaine avec des mines sérieuses, et celui du centre s’avança davantage que les deux autres.
— Vous êtes monsieur Sinclair ? demanda l’homme en tendant sa main gantée.
— Vous pouvez m’appeler capitaine. Vous êtes mon contact ? Monsieur Baker, c’est bien ça ?
— Nelson suffira. Voici votre acompte ; vous aurez la suite dès que le transfert sera terminé.
Nelson Baker sortit une enveloppe brune pour la remettre au vieux commandant. Ce dernier opina de la tête avant de siffler bruyamment en direction de son équipe. Tous ses employés retournèrent vers les allées des conteneurs sans broncher, sachant très bien quelle était la prochaine étape. Le vieil homme fit signe aux invités de passer les premiers, ce qu’ils firent sans poser de question.
L’adjoint ferma la marche en jetant constamment des regards derrière lui, sachant ce qui allait suivre. Il détenait déjà quelques mois d’expérience, mais n’était toujours pas très à l’aise avec ces situations, bien qu’elles soient étonnamment payantes.
Le pont était glissant, recouvert de neige, et rendait le déplacement difficile. Nelson Baker et ses collègues durent se tenir plusieurs fois pour ne pas tomber, mais tous arrivèrent finalement devant le conteneur rouge marqué d’un « X » peint en noir.
Le capitaine passa devant son équipe pour se positionner face à l’ouverture du grand cube de métal et se tourna vers ses invités.
— N’oubliez pas. Peu importe l’état, je veux être payé en entier.
Baker fit un signe de tête et s’approcha du vieil homme pour lui parler plus discrètement.
— Monsieur Sinclair, la condition de la marchandise m’importe peu. Je souhaite seulement livrer quelque chose à mon patron.
— Très bien … répondit doucement le capitaine.
Il se tourna, et avec l’aide de l’un de ses collègues près de lui, commença à ouvrir l’accès. À quelques centimètres de la porte entrouverte, les premiers effluves d’excréments prirent à la gorge ceux qui étaient tout près. Monsieur Baker sortit un mouchoir de la poche de son imperméable pour se couvrir la bouche ainsi que le nez afin de s’empêcher de vomir. Son voisin de droite n’eut pas ce réflexe et dégobilla bruyamment sur le sol. L’odeur était horrible, insupportable. Le capitaine semblait presque immunisé puisqu’il ne montrait aucune faiblesse face au parfum de la mort qui planait tout autour d’eux maintenant.
— Tenez, dit ce dernier en tendant une lampe torche à l’homme d’affaires devant lui.
Nelson s’en empara avant d’avancer vers l’entrée pour éclairer la cargaison du conteneur. Des corps. Une dizaine d’humains empilés les uns par-dessus les autres, tout au fond de l’habitacle.
— Ils se tiennent comme ça pour résister au froid. Il y en a probablement quelques-uns qui sont déjà morts gelés, murmura le capitaine.
Avec le silence qui régnait, impossible de voir si l’un d’entre eux était toujours vivant. Avec le manche de la lampe, Nelson donna plusieurs coups contre la porte pour réveiller les passagers. Un léger couinement perça finalement le calme de cette nuit froide.
Le commandant fit un signe de tête et aussitôt quatre de ses employés entrèrent sans ménagement dans le tombeau de métal. Ils prirent rapidement la situation en main et accrochèrent une lampe à l’huile au plafond. Avec enfin suffisamment de luminosité pour examiner la marchandise, Nelson engagea quelques pas dans l’habitacle également. Il remarqua le jeune âge des corps inanimés devant lui, ainsi que la différence d’ethnie de plusieurs. Les employés s’emparèrent chacun leur tour d’une dépouille pour les brasser sans délicatesse afin de les réveiller. Ne constatant aucun signe de vie, ils les empilèrent près de la sortie.
— En voilà un ! cria l’homme en uniforme, tenant un enfant frêle à moitié éveillé au bout de ses bras.
Le capitaine entra à son tour et saisit le petit avant de le remettre à un autre membre de son équipage.
— Continuez, leur ordonna-t-il.
Nelson laissa la place aux nombreux employés, et une fois à l’extérieur, il inspira une grande bouffée d’air frais pour chasser la répugnante odeur maintenant incrustée dans son mouchoir. Il s’avança vers l’enfant toujours inanimé dans les bras de l’un de ses collègues. Ce dernier prit la parole en premier :
— Nous n’arriverons pas les mains vides, au moins.
— C’est un garçon ? demanda Nelson.
— Oui. Il ne semble pas en grande forme, mais il est vivant, répondit-il en secouant légèrement le petit corps.
— Emmène-le tout de suite au camion, juste au cas, exigea Baker.
Les travailleurs restants s’écartèrent pour laisser passer leur collègue lorsque le capitaine vint le rejoindre à l’extérieur.
— Hum, hum … fit le vieux pour attirer l’attention de Nelson. Je … je suis désolé, mais c’est le seul survivant.
Derrière eux, l’un des employés referma la lourde porte de métal dans un bruit sourd. L’homme d’affaires l’observa et hésita avant de poser la question qui lui trottait dans la tête.
— Vous ne brûlez pas les corps ?
— Non. J’ai un acheteur pour ça.
— Y’en a au moins un qui va rentrer dans son argent, s’empressa d’ajouter Nelson.
— Voici le dossier des passagers.
Le capitaine tendit une chemise beige que Nelson ouvrit aussitôt, cherchant le document concernant le petit. Sur un papier écrit à la main dans une langue incompréhensible pour lui, il trouva enfin ce qui semblait être le pedigree de l’enfant.
— On dirait de l’italien !?
— L’un de mes distributeurs est en Italie, confirma le capitaine. Je crois qu’ils étaient trois à venir de là. Pas étonnant qu’ils n’aient pas survécu à notre froid hivernal.
L’adjoint, qui s’était fait jusque-là discret, s’approcha timidement pour éclairer davantage à l’aide de sa lampe torche les textes que les hommes essayaient de déchiffrer.
— Ex … excusez-moi, monsieur Baker, bégaya-t-il.
Les deux hommes se retournèrent simultanément en direction du jeune.
— Ce n’est pas de l’italien, mais bien du sicilien … Et le petit se nomme Veyne Moretti, ajouta l’adjoint devant ceux restés ébahis de ses soudaines connaissances inattendues.
***
Trois semaines plus tard …
Le petit homme dormait enfin sur les genoux de Nelson. Après une crise épouvantable, il s’était effondré à même le sol, vidé de toute son énergie. Hélène Baker, la femme de Nelson, était venue les rejoindre dans la salle d’examen après les affreux cris de détresse de l’enfant que l’on pouvait entendre trois étages plus loin.
— Ça ne peut pas continuer. Tu ne peux plus rien faire pour lui, avoua-t-elle doucement en s’avançant près de son mari.
L’homme d’affaires s’était attaché émotionnellement pour la première fois à l’un de ses transferts. Moretti ne se laissait approcher que par Nelson. Ensemble, ils avaient réussi à établir le début d’une certaine confiance mutuelle. L’échec restait dur à encaisser, mais le poids des récents sentiments encore plus.
— Je sais, Hélène.
— Si ce petit était plus solide et plus grand, tu aurais pu investir davantage, mais regarde-le … Il est minuscule. Il ne pourra jamais devenir ce que tu souhaites.
La femme toucha la joue creuse du garçon, et le dégoût qu’elle ressentait lui monta à la gorge. Cet enfant ne montrait que de la faiblesse depuis son arrivée, accentuant toujours plus la pensée de la perte financière.
— Je ne peux pas me résoudre à le tuer comme les autres. Étrangement, c’est plus fort que moi, murmura-t-il.
— Je crois que j’ai la solution idéale pour nous tous. Je viens de parler à monsieur Hills ; il souhaite me mettre en contact avec un ami à lui.
Elle se releva lentement sur ses escarpins en défroissant sa robe rouge d’un geste machinal et tendit un bout de papier à son mari.
— Voilà, tu peux l’appeler. Il semble très intéressé et plutôt motivé par l’accueil de Moretti.
— Chérie, tu as l’air d’avoir

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