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Quatre histoires plausibles
Jean-Marc Brières
Pulps de 291 000 caractères, 49 000 mots
Tanguy & les autres
... Apaisées les chairs, Hervé s'inquiète :
— Ça te chamboule pas trop le ciboulot qu'on baise ensemble, frangin ?
— Non, pas du tout. Frères, oui, mais sur les papiers officiels. Pas frères de sang.
— Et si c'était le cas ?
— Je ne sais pas trop. De toute façon, ce n'est pas le cas. Pourquoi soulever la question ?
— Juste comme ça....
Problème « conjugal »
— Veux-tu venir dîner ce soir à la maison ? On pourra mieux faire connaissance. Et puis, je ne suis pas trop "sitôt je te vois, sitôt je couche avec toi", même si ma façon d'aborder peut paraître trop directe voire brutale. Il y aura JC, mon homme avec qui je vis. Il t'appréciera. C'est un type plein de bonnes choses. Qu'est-ce que tu en dis ?
— Je ne sais pas trop. Je ne veux pas vous déranger...
— Si je te le propose c'est que tu ne dérangeras pas.
— Mais tu crois vraiment que ton copain...
— T'inquiètes ! Il est très sympa, tu verras.
Préféré du quatuor
— Pourquoi me regarder ? Je n'ai jamais parlé de nos premières rencontres parce que j'estimais que c'était à vous de le faire... Je suis le seul homo de la bande, vous êtes, ou avez été, mariés. Mes premiers ébats avec chacun de vous demandaient une grande discrétion. Je crois avoir bien agi en me taisant sur le sujet. Tout ce que vous avez raconté est exact, même si vous exagérez sur mes prouesses sexuelles, mes appétits. Je ne regrette rien puisque, aujourd'hui, nous sommes les meilleurs amis qui soient.
Vrais sosies, faux semblants
... Claudio ne répond pas. Il ne sait pas quoi dire. En fait, si. Il voudrait demander à cette femme de se taire, de respecter son émoi mais aussi sa joie devant tant de merveilles. Il voudrait pouvoir contempler à loisir ces deux hommes, les toucher, les embrasser, voire plus si affinités... S'il le pouvait, il se jetterait sur eux deux, les supplierait de faire ce qu'ils voudraient de lui. Il serait leur chose... enfin tout et n'importe quoi pourvu qu'ils le gardent...
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Quatre histoires plausibles
Jean-Marc Brières
Première histoire : Tanguy & les autres
Deuxième histoire : Problème "conjugal"
Troisième histoire : Préféré du quatuor…
Quatrième histoire : Vrais sosies, faux semblants
Première histoire : Tanguy & les autres
Les bâtiments vides, la cour vide, les guitounes vides ! Ça ! Une caserne ? Et pourtant ! En regardant avec attention, on aperçoit quelques troufions occupés à transbahuter des paquets, à charger les camions de divers objets. Le lieu n'est pas vide, il se vide.
Calot sur la tête, en équilibre précaire à cause de la pointe qui repose sur le haut du nez, entre les deux yeux, Tanguy prépare son paquetage. Presque tous ses camarades ont été transférés dans d'autres villes ou libérés. Lui-même, dans deux mois, rejoindra définitivement son foyer. Pour l'heure, on le change de bâtiment : regroupement des effectifs restants oblige. Cette nouveauté n'est pas pour lui déplaire : une piaule pour deux au lieu d'un presque dortoir pour 12 ! Il connaît déjà son futur compagnon de chambre : le sergent-chef Mathieu, son supérieur immédiat, un mec sympa en privé, vachard au commandement, bonnard en civil, connard en uniforme. Qu'importe ! L'ambiance n'est pas à l'autorité, aux manœuvres et autres disciplines guerrières. Maintenant, on bazarde la caserne avec les appelés en fin de "contrat", sous les ordres d'un commandant très occupé à veiller que les dossiers ne fassent pas l'objet d'une curiosité malsaine de la part de certains, assisté du fameux sergent-chef Mathieu un peu déboussolé par sa future démobilisation définitive. Plus de conscription obligatoire ! Vive l'armée de métier !
Tanguy traverse la grande cour, baluchon sur l'épaule. Un beau gars de 22 piges, le Tanguy ! Pas loin de 2m de haut pour 85kg de muscles. Une gueule d'épouvantail, intéressante à regarder malgré les cicatrices dues aux bagarres de rue, reliquat d'une enfance tumultueuse passée à se bigorner pour tout et n'importe quoi. Le visage anguleux, l'œil vif aux couleurs d'un gris bleu, le nez droit un soupçon proéminent, la bouche amère aux lèvres généreuses. Il rit peu, sourit rarement. Des mains vastes et meurtrières. Des jambes aux cuisses fermes. Une démarche virile faisant ressortir un petit cul aux arrondis appétissants que personne ne s'aviserait de guigner avec compliment à l'appui. Pas plus, d'ailleurs, que la queue format exceptionnel, que nul troufion n'a pu voir nonobstant les éternelles demandes réitérées aux fins de comparaison. Une pichenette sur le pif d'un quémandeur insistant devait suffire à raisonner tous ces curieux trop désireux de mesurer leur virilité et leurs exploits sexuels en se servant comme étalon de la longueur de leur précieux mandrin ou de la portée de leurs jets d'urine ou de foutre. On évite même de parler du sujet devant Tanguy de crainte de se voir honorer de quelques horions. On se contente de croire qu'il est trop prude et, sous le manteau, on le dit impuissant pour raison d'abus de testostérone. Évidemment, ce petit monde se goure en long, en large et en travers.
Tous ignorent encore les prouesses dudit Tanguy, lorsqu'il s'adonne aux plaisirs dits de la chair. Si quelqu'un avait le don de lire dans les pensées, il apprendrait que le naturellement mastoc (sans abus de testostérone) Tanguy est une fleur bleue dans tous les sens de l'expression. Bleu, il l'est par ses amours exclusives des hommes. Bleu il l'est par sa sentimentalité exacerbée. Toutefois, depuis son incorporation, il préfère jouer les naïfs, les prudes, voire les mauvais camarades. Parler de ses amours, draguer un autre soldat, l'aurait inévitablement amené à se voir rejeté ou, pour le moins, à se défendre pour cause d'insultes en massacrant deux ou trois machos homophobes. Ce qui, convenons-en, lui aurait rendu la vie militaire très difficile.
Tout en se dirigeant vers sa nouvelle chambre, Tanguy imagine ses retrouvailles avec son petit ami, Paul, qui l'attend impatiemment à la maison. D'abord il lui offrira son cadeau d'anniversaire : 19 ans ! Puis un second cadeau ! Un an tout juste qu'ils vivent ensemble ! Ensuite, Tanguy se promet de donner tout le plaisir possible à son compagnon. Les baisers gloutons laisseront place aux caresses furtives, mais précises. Tournage des tétons, langue dans les oreilles, dans le cou. Déshabillage en douceur de Paul : découverte de son corps svelte, nerveux. Nouveaux baisers sur ses lèvres rouges, charnues. Mains sur les fesses aux arrondis parfaits avec doigts fouilleurs d'anus. Tanguy sait que Paul se collera contre lui, s'emparera de sa grosse queue qu'il masturbera gentiment avant de l'engloutir voracement dans sa bouche avide. Alors, lui le sucé, se dévêtira lentement, observant cette bouche qui travaille sa bite en érection. À poil, Tanguy relèvera Paul, le soulèvera par les fesses, portant leurs visages l'un face à l'autre afin d'exprimer leur tendresse par un langoureux baiser. La voix de Paul, tremblante d'émotions, murmurera :
— Baise-moi ! Je veux ta queue dans mon trou !
Tanguy obtempèrera. Sa bite, érigée au niveau de l'anus, enfilera le demandeur de sodomie. Les bras puissants de Tanguy soulèveront puis abaisseront le corps de Paul qui s'empalera et se libèrera de multiples fois. Ensuite, l'enculeur couchera son amant, dos sur le canapé, lui lèvera les jambes en les écartant au maximum, approchera son membre de l'anus offert. Toujours avec tendresse, sans précipitation, il pénètrera Paul, le pistonnera comme il aime, longuement, sensuellement. Il n'omettra pas de prendre la bite de son petit mec, de la branler au rythme de la sodomie. Les râles de plaisir envahiront la pièce. La montée de sève obligera une activation des ébats auxquels les amants tenteront de résister. Mais l'organisme sera le plus fort, entraînant les sens vers l'explosion finale. Tanguy éjaculera abondamment, à n'en pas douter ! Normal après deux semaines de privation ! C'est alors qu'il fera un changement par rapport aux ébats habituels. Il quittera le cul de Paul, le branlera quelques secondes puis le sucera plusieurs minutes sans omettre les caresses et les pelles. Une fois la pine bien raide, au bord de l'éjaculation, il se la mettra entre les fesses, l'introduira dans ses entrailles. Ensuite, il se remuera afin que son anus masturbe l'engin de son Adoré, le portera aux nues et savourera les giclées de foutre qui noieront ses boyaux. Certes, Tanguy n'est guère friand de ce jeu-là. Il n'aime pas se faire enculer, au sens propre comme au sens figuré. Toutefois, pour son petit mec, il cède bien volontiers, surtout lorsqu'il s'agit de marquer un événement important.
Les effervescences charnelles apaisées, ils se doucheront ensemble, n'oubliant pas de se mignoter la bite ou le cul et de décharger une seconde fois avant de procéder à une toilette. Puis ils iront au restaurant et enfin dans une boîte. Au petit matin, ils regagneront leur domicile où ils épuiseront leurs corps dans de nouvelles amours.
Lorsque Tanguy revient à la réalité, il pose son barda sur le lit. Une gêne au niveau de son bas-ventre lui rappelle ses pensées grivoises. Tout juste s'il n'a pas joui rien qu'à l'idée du programme envisagé. Face à lui, le sergent-chef Mathieu l'observe, un œil hautain, la bouche narquoise :
— Alors, soldat, on est déjà en permission avec sa Dulcinée ?
— Non chef, je …
— Votre pantalon est bien tendu, soldat ! Si ce n'est votre Dulcinée, serait-ce moi la cause de ce qui semble être une érection ?
— Oh chef ! C'est venu comme ça, pendant que je traversais la cour.
— Pourtant je ne vois aucune AFAT gironde dans les parages, soldat ! Ces dames ont déserté les lieux ! Bon, videz votre paquetage et venez me rejoindre dans vos anciens locaux où vous retrouverez deux autres soldats et les aiderez à débarrasser les chambrées de l'étage. Et veillez à ce que vos attributs virils se fassent plus discrets. Une telle protubérance en présence d'hommes pourrait porter à confusion, s'agissant de vos goûts sexuels. Cela dit, les apparences ne semblent pas trompeuses.
Mathieu quitte la chambre, sourire aux lèvres. Rouge de honte, Tanguy se demande comment calmer la bête en rut. Un seul moyen. Il court aux chiottes, s'enferme, baisse le pantalon du treillis, s'applique une branlette gigantesque qui provoque une éjaculation non moins éblouissante. Passés les élancements du bonheur, il peste de n'avoir pu se maîtriser, surtout devant son chef. En se rendant auprès des autres, il s'interroge sur la signification des paroles de ce dernier.
*
**
Crevé, Tanguy se couche, à poil comme d'habitude. Il se couvre avec un drap lorsque le sergent-chef pénètre dans la chambre, de retour de la douche. Les humeurs ne semblent pas être au beau fixe pour le chef Mathieu ! Il renaude dans sa moustache. D'un coup, comme s'il s'apercevait de la présence de Tanguy, il déclare avec son phrasé quand il n'est pas en service :
— Fais pas attention à moi. Je suis un vieux râleur. Pas facile d'envisager l'avenir quand on a 24 ans d'armée ! J'ai jamais rien fait d'autre, depuis l'âge de 18 ans. Qu'est-ce t'en penses, mec ?
— Vous avez une famille qui pourrait vous aider, non ?
— Personne, mon gars ! Je suis orphelin de toute famille, même très éloignée.
— Et vos amis ? Une copine ?
— Quelques copains. Des sous-offs, comme moi. Personne pour me tenir compagnie dans mon futur logement que j'ai même pas encore trouvé. J'étais trop occupé à folâtrer à droite et à gauche. Faut dire qu'ici, y'avait de quoi faire. Par centaines qu'ils étaient ! Et c'était varié en plus : du noir, du bronzé, du jaune, du blanc. J'ai trempé ma queue dans toutes les couleurs, toutes les croyances, tous les types de corps. J'ai butiné, comme on dit. Maintenant, je me retrouve comme un con ! Une cigale, en somme. Mais j'ai bien chanté en enfonçant mon truc dans leur fion, à toutes ces rencontres. Je regrette pas. Et toi, le gamin ?
— Je vais retrouver ma famille, mes copains.
— Et une petit