Trois putes , livre ebook

icon

92

pages

icon

Français

icon

Ebooks

Écrit par

Publié par

Lire un extrait
Lire un extrait

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
icon

92

pages

icon

Français

icon

Ebook

Lire un extrait
Lire un extrait

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus

Le narrateur de ces trois nouvelles est un homme au visage buriné, formé par trente ans de clinique, amateur de jazz et insatiable consommateur de prostituées. A la fois lucide et bienveillant, il nous narre ses pérégrinations érotico-sentimentales dans l'univers intriguant de la prostitution parisienne. De cela s'extirpe l'inattendu, l'imprévisible: dans l'enfer du trottoir naît une authentique tendresse entre le consommateur et le consommé, comme si tout ce monde las gesticulait encore dans l'espoir d'une rédemption, par l'effet magique de l'accord affectif entre des êtres que tout sépare. La finesse des textes de François Newski provient de son désir de mêler l'impossible et le possible: le cadre (le milieu de la prostitution) ne prête pas à la culture d'un instinct protecteur, et pourtant… la prose de l'auteur signifie habilement cette fusion improbable entre les vertus d'un homme fatigué et les sentiments d'une femme prostituée. Pour ainsi dire, tout l'art de François Newski se résume à rappeler que la prostitution n'interdit pas l'affection, au même titre que la vieillesse n'empêche pas d'aimer.
Voir icon arrow

Publié par

Nombre de lectures

229

EAN13

9782748349641

Langue

Français

Trois putes
François Newski Trois putes
Publibook
Retrouvez notre catalogue sur le site des Éditions Publibook : http://www.publibook.com Ce texte publié par les Éditions Publibook est protégé par les lois et traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son impression sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment le Code français de la propriété intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits d’auteur. Éditions Publibook 14, rue des Volontaires 75015 PARIS – France Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55 IDDN.FR.010.0114140.000.R.P.2009.030.40000 Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2009
Aurore
Il y avait des hortensias bleus. D’un bleu très pâle, comme celui d’un ciel matinal après la pluie nocturne. Aurore ne se souvenait que de cela. Et puis, elle a revu le portique et la balançoire. Ce portique dont les montants sortaient presque de terre, quand Aurore se balançait fort, vite, encore plus fort, encore plus vite… Encore plus haut ! Les hortensias bleus, elle les voyait seulement au sommet de son arc de cercle, par-dessus le mur qui la sé-parait de la petite maison voisine. Et Aurore revoit maintenant l’atelier, au fond du jardin. C’est le repaire de son grand-père. Elle aime l’y rejoindre. C’est là qu’il fabrique ses mouches. Car le grand-père d’Aurore est passionné de pêche. Passionné de pêcher la truite, à la mouche artificielle. Des mouches sèches, ou noyées, qu’il confectionne lui-même. Aurore aime partici-per à cette fabrication. Les plumes de coq, le duvet de canard, les poils de lièvre, tout cela l’émerveille. Et puis ces multiples bobines de fils de toutes les couleurs ! Ces souvenirs sont bien loin, maintenant. Elle voudrait telle-ment retourner quinze ans en arrière, retrouver la protection affectueuse et didactique de son grand-père… Le grand père d’Aurore était un jeune retraité. Notaire en province, il avait cédé son étude assez tôt, pour un bon prix, le mettant à l’abri du besoin jusqu’à la fin de ses jours. Il s’était installé dans une grande maison, en Ardè-che, près de ses chères rivières. Aurore passait pratiquement toutes ses vacances scolaires chez ses grands parents. Ses souvenirs se précisent. Maintenant, elle revoit tout. La véranda, pour commencer. L’arrière de la maison
9
comportait une véranda. On y prenait les repas à la belle saison. Cette véranda donnait sur une cour, au sol en terre battue, et surtout la surplombant nettement, sur un grand jardin rectangulaire. L’angle gauche de ce jardin, plus long que large, était occupé par un volumineux buisson de lau-rier sauvage. Un passage permettait d’y pénétrer, constituant ainsi une cachette idéale. C’est derrière ce buisson que se trouvait le portique, dans la partie initiale du jardin, non cultivé. Dans cette partie se trouvait aussi un bassin arrondi, orné d’un maigre jet d’eau central. Des carpes indolentes et des poissons rouges se prélassaient dans ce bassin. Toujours en compagnie de quelques trui-tes, les dernières prises, qui avaient été conservées et transportées avec soin sans qu’elles quittent l’élément li-quide. Aurore serait chargée de les capturer avec une épuisette avant qu’elles ne finissent dans une poêle, peu avant le dîner. Un peu plus loin, on entrait dans une zone cultivée, le potager, où le grand père d’Aurore travaillait toute la journée, quand il n’était pas à la pèche. L’autosuffisance alimentaire paraissait être une obsession pour lui, et tous les légumes cultivables dans la région étaient présents. Des arbres fruitiers ornaient ce potager sur ses deux cotés latéraux. Le fond de ce merveilleux jardin, mi-potager, mi-verger, était occupé par l’appentis de bois, l’atelier, où le grand père d’Aurore fabriquait ses mouches et entretenait son matériel de pêche. Mais l’appentis ne s’étendait que sur les trois quarts de la lar-geur du jardin. Le dernier quart du fond du jardin était occupé par un poulailler. Le grand père possédait des fer-mes, et le fermage était payé en nature : œufs, lait, poules et poulets, lapins, et un demi-cochon une fois par an. Pour Aurore, le poulailler avait été aussi un grand centre d’intérêt. Elle martyrisait un peu les poules, un animal particulièrement stupide. Après avoir commencé banale-ment par leur expédier quelques projectiles, en cachette de son grand-père, qui prétendait que les brimades empê-
10
Voir icon more
Alternate Text