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Ils se cherchent. Ils s'attirent. Ils se défient.
Après dix ans loin des siens, Andrew revient à Londres plus fort, mais aussi bien plus sombre que jamais. L'amour ? Très peu pour lui. Il a déjà assez donné par le passé.
Après des années de mensonges, Alyanna quitte le Portugal pour retrouver sa mère. Direction Londres. Elle est prête à tout. Quitte à vendre son âme au Diable. L'amour ? Ce n'est, de loin, pas sa préoccupation première, elle n'est pas venue pour ça.
Quand la jeune femme accepte de travailler comme assistante dans un cabinet d'avocats, elle ne se doute pas un seul instant que son patron, Andrew Kyle, sera autant imbuvable. Entre eux, c'est explosif dès la première rencontre. Ils s'attirent autant qu'il se détestent.
Ne dit-on pas qu'entre l'amour et la haine, il n'y a qu'un pas ?
Mel D
Another Shine
ISBN : 978-2-37652-193-8
Titre de l'édition originale : Another Shine
Copyright © Butterfly Editions 2020
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Couverture © ButterflyEditions - Shutterstock
Tous droit réservés, y compris le droit de reproduction de ce livre ou de quelque citation que ce soit sous n'importe quelle forme.
Cet ouvrage est une fiction. Toute référence à des événements historiques, des personnes réelles ou des lieux réels cités n'ont d'autre existence que fictive. Tous les autres noms, personnages, lieux et événements sont le produit de l'imagination de l'auteur, et toute ressemblance avec des personnes, des événements ou des lieux existants ou ayant existé, ne peut être que fortuite.
ISBN : 978-2-37652-193-8
Dépôt Légal : mai 2020
18052020800
Internet : butterfly-editions.com
info@butterfly-editions.com
À toutes celles qui se sont un jour senties trahies, cette histoire est la vôtre…
À S., parce que tu es et sera toujours mon rayon de soleil… N’éteins jamais cette lumière qui brille en toi.
- 1 -
Alyanna
Lorsque notre quotidien est paisible et heureux, on se dit souvent que la vie nous épargnera. Que les malheurs n’arrivent qu’aux autres et que rien ni personne ne peut nous causer du tort. Puis, arrive ce jour où tout bascule. Où nos certitudes deviennent des doutes et où les seules personnes que nous croyons inoffensives sont, en réalité, celles qui nous ont poignardés.
Comme chaque matin, juste avant que le soleil se lève, je m’affaire dans ma chambre en essayant de faire le moins de bruit possible pour ne pas réveiller mon père. Il a la certitude que je pars à la bibliothèque de bonne heure afin de préparer mes cours ! C’est horripilant de constater à quel point un parent peut être berné par sa progéniture et qu’il pourrait lui donner le bon Dieu sans confession.
Pour ma part, je suis surtout soulagée d’avoir réussi à soudoyer le directeur de ne pas se plaindre de mes absences injustifiées à répétition à mon paternel. Je crois, qu’en réalité, il a peur de moi et qu’il préfère éviter une quelconque confrontation avec ma famille.
Quoi qu’il en soit, je doute que mon père soit aveugle à ce point, je pense plutôt qu’il ferme les yeux sur mes agissements, parce qu’il sait que ce que je fais me rend heureuse. Les grains de sable qui traînent derrière moi, ainsi que l’odeur de sel que je porte sur mon corps et sur mes vêtements me trahissent. Seulement, en papa gâteau de sa fille unique, il s’abstient de tout commentaire, même si parfois, je suis sûre que ça lui démange de me dire le fond de sa pensée.
Je n’ai jamais aimé l’école. Depuis enfant, je n’y ai jamais trouvé ma place et aucun professeur ne m’a aidée à m’intégrer. C’est même l’inverse qui s’est produit d’année en année, jusqu’à ce que je leur dise un grand MERDE et que je les envoie tous paître. Évidemment, à cinq ans, je ne comprenais pas très bien pourquoi tout le monde me fuyait comme si ma tête était infestée de poux. C’est en grandissant que les choses sont devenues une évidence à mes yeux. D’ailleurs, je ne devrais même pas utiliser le verbe aimer pour qualifier ce que je ressens à l’égard de cette jungle. Je nourris une profonde haine envers cette institution bornée pour laquelle on ne laisse pas la place aux gens comme moi. C’est eux qui m’ont fait me sentir différente. Alors, non, je n’aime pas l’école, je n’aime pas le regard que l’on pose sur moi comme si j’avais la peste. Je n’aime pas me retrouver seule, alors que dans notre communauté la solitude est inexistante. Je n’aime pas être accusée sans cesse pour des crimes que je n’ai pas commis, simplement parce que nous venons, soi-disant, de deux univers totalement différents et que dans le mien il ne subsiste que la criminalité.
Toutefois, ce dont personne ne se rend compte, c’est que notre monde est en fin de compte le même… Seules les mentalités arriérées nous font croire le contraire. Mon peuple n’est pas accepté par la majorité des habitants de cette ville. Hélas, notre réputation ne dépasse pas celle des voleurs, des ivrognes et des délinquants. Si seulement ils éprouvaient pour leur entourage un quart de respect que nous éprouvons pour chacun des membres de notre famille… Nous nous aimons, nous nous protégeons et le mensonge n'a pas de place entre nous. Ce sont ces valeurs qui m’ont été inculquées depuis ma naissance. Mieux vaut une vilaine vérité qu’un gentil mensonge. La souffrance n’est que plus grande lorsque l’on se sent trompé.
Les rideaux colorés qui séparent la chambre du séjour sont tirés, et je m’avance prudemment sur la pointe des pieds en tenant ma planche de surf dans mes mains. Des intonations familières me parviennent de l’autre côté, et je m'immobilise subitement afin de ne pas être repérée.
Je regarde l’heure sur mon portable pour être certaine de ne pas halluciner de si bon matin, mais les voix que j’entends me font rapidement prendre conscience que ce qu’il se passe n’est pas un rêve. La conversation, même murmurée, me paraît animée. Puis quand je finis par comprendre la nature du sujet, mon rythme cardiaque accélère et mes membres inférieurs se mettent à trembler.
Chaque nouveau mot qu’ils profèrent me fait le même effet qu’un coup de poignard en pleine poitrine. Chaque vérité qui sort de leur bouche m’envoie vingt ans de mensonge en pleine figure. J’ai horriblement mal, et, surtout, je m’aperçois que cette douleur est nouvelle pour moi. Une douleur que jamais je n’avais éprouvée auparavant… Celle de la trahison.
Ne tenant plus en place, je laisse tomber la planche et m’enfuis en courant sous le regard abasourdi de mon père qui ne s’attendait certainement pas à me voir. Je peux déceler la panique dans sa voix, lorsqu’il crie mon prénom, mais je ne m’arrête pas pour autant. Malgré tout le respect que je leur porte, à lui et mon grand-père, je suis incapable de revenir auprès d’eux comme une gentille petite fille bien docile. Pieds nus, je traverse le sentier sinueux sans jamais me retourner. Les larmes roulent sur mes joues alors que mes sanglots rendent mon souffle difficile. Je patauge dans l’incompréhension et j’ai la sensation que le ciel vient de me tomber sur la tête. La douleur que je ressens quand les petits cailloux se plantent sous mes pieds est totalement insignifiante comparée à celle qui m’étreint la poitrine. Je ne réussis à m’arrêter que lorsque l’océan devient mon seul et unique paysage. Mes membres lâchent enfin prise. Je me retrouve, alors, à genoux face à l’immensité de l’or bleu. Seulement, et pour la première fois, le bruit des vagues qui frappent contre les rochers ne suffit pas à calmer ma respiration saccadée. Ni même l’eau glaciale qui recouvre peu à peu mon corps et qui trempe mes vêtements ne peut distraire mon esprit torturé.
— Alyanna… ma fille, regarde-moi…
Je sens la présence de mon paternel derrière mon dos. Tout près de moi, trop proche de moi.
— Je ne voulais pas que tu l’apprennes de cette façon…
En entendant ces mots, un autre sanglot s’échappe entre mes lèvres et le goût salé de mes larmes se mêle à celui de l’océan.
— J’ai fait ça dans le seul but de te protéger, ma luciole…
Malgré ma volonté de ne pas lui dévoiler ma souffrance, je suis incapable de retenir mes pleurs. Sa main se pose sur mon épaule, et tout mon corps se crispe sur ce contact non désiré. Cet homme que j’aime tant, cet homme pour qui je donnerais ma vie, m’a menti…
— Tu n’avais pas le droit…
C’est tout ce que je suis en mesure de prononcer avec le goût amer de la trahison.
— Tu n’avais pas le droit de me mentir…, continué-je avec violence.
— Tu n’étais pas censée écouter cette discussion…
— Non, mais dites-moi que je rêve ! m’exalté-je.
Toute mon âme me fait atrocement souffrir. J’ai l’impression de me réveiller après avoir passé des années entières endormie dans un coma artificiel. En quelque sorte, c’est exactement ce qu’il s’est produit. Toute ma vie a été bâtie sur