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pages
Français
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2022
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Ebook
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Publié par
Date de parution
10 novembre 2022
Nombre de lectures
1
EAN13
9782493747327
Langue
Français
Los Angeles : ses plages, ses soirées branchées, ses people et... ses meurtres.
Timothy Perkins, alias Ryan Seed, a été tué lors des Gay Porn Awards, et s’il a tout d’une victime de meurtre comme les autres, c’est bien le milieu dans lequel il évoluait qui perturbe l’inspectrice Ellie Burton et la ramène à ses démons. Difficile de se débarrasser des idées préconçues lorsque l’on a été trompée et que la moindre possibilité de contamination vous effraie. Or l’industrie pornographique a tout du condensé de ses pires craintes.
Heureusement, Ellie peut compter sur son partenaire, Anton Bowman, pour la guider dans ses découvertes. Contrairement à elle, c’est un univers qu’il connaît bien, puisqu’il est un grand fan de Ryan Seed... et d’Ace Levine.
Ace Levine, ou plutôt Scott Mills, qui n’est autre que le meilleur ami de la victime et le principal témoin à leur disposition. Et contrairement à ce que son métier laisse supposer, Scott n’est pas gay. Dès lors, Ellie sait qu’elle va devoir se battre contre ses angoisses et ses préjugés si elle veut espérer démasquer le tueur. Car le rapprochement qui s’opère entre elle et Scott malgré les circonstances ne peut être feint ou anodin.
Ellie va devoir se bousculer pour le bien de l’enquête, mais est-elle seulement prête à voir sa vie chamboulée pour autant ?
Publié par
Date de parution
10 novembre 2022
Nombre de lectures
1
EAN13
9782493747327
Langue
Français
David Lange
Kiss Me Only
Éditions Haro
N° ISBN Papier : 978-2-493747-31-0
N°ISBN Numérique : 978-2-493747-32-7
© Éditions Haro 2022, tous droits réservés.
© Haro et Adobe Stock, pour la présente couverture.
© Milo est une marque des Éditions Haro
Suivi éditorial et correction : Jennifer Verbeurgt
Dépôt légal : Novembre 2022
Date de parution : Novembre 2022
Éditions Haro :
200 route de Bordeaux, 40 190 Villeneuve de Marsan
Site Internet : www.editionsharo.fr
Art L122-4 du CPI : Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite. Il en est de même pour la traduction, l'adaptation ou la transformation, l'arrangement ou la reproduction par un art ou un procédé quelconque.
Art L335-2 du CPI : Toute édition d'écrits, de composition musicale, de dessin, de peinture ou de toute autre production, imprimée ou gravée en entier ou en partie, au mépris des lois et règlements relatifs à la propriété des auteurs, est une contrefaçon et toute contrefaçon est un délit. La contrefaçon en France d'ouvrages publiés en France ou à l'étranger est punie de trois ans d'emprisonnement et de 300 000 euros d'amende. Seront punis des mêmes peines le débit, l'exportation, l'importation, le transbordement ou la détention aux fins précitées des ouvrages contrefaisants. Lorsque les délits prévus par le présent article ont été commis en bande organisée, les peines sont portées à sept ans d'emprisonnement et à 750 000 euros d'amende.
Art L335-3 du CPI : Est également un délit de contrefaçon toute reproduction, représentation ou diffusion, par quelque moyen que ce soit, d'une œuvre de l'esprit en violation des droits de l'auteur, tels qu'ils sont définis et réglementés par la loi. Est également un délit de contrefaçon la violation de l'un des droits de l'auteur d'un logiciel définis à l'article L. 122-6.
Ellie
— J’en ai marre ! pesta Ellie en refermant un dossier.
Il s’agissait d’un énième rapport qu’elle avait dû remplir sur ordre du capitaine Gordon. Sur un coin de son bureau s’amoncelait le travail de ses collègues. Depuis son intégration dans sa nouvelle brigade, elle s’occupait de la paperasse des autres inspecteurs. Comme si elle ne s’apparentait qu’à une simple secrétaire.
Le chef Gordon avait, semble-t-il, oublié qu’elle était leur égale. Le terrain et les vraies enquêtes lui manquaient. Elle éprouvait la dérangeante impression de se trouver en période de probation.
— Calme-toi, tenta de l’apaiser Anton, son coéquipier.
— Tu ne te sens pas remisé au placard ?
— Non, j’en suis sorti depuis un bail, répliqua-t-il avec un sourire.
— Justement, Anton. Tu ne crois pas que c’est à cause de ça, ces tâches ingrates et les affaires de vol à l’étalage ?
Tout comme Ellie, Anton était issu d’un transfert. Ils avaient chacun opté pour la mutation à l’ambiance délétère de leur ancien commissariat. Leurs vœux avaient pris un certain temps à être acceptés. Néanmoins, l’attente avait valu la peine, se consolait Ellie depuis qu’elle avait rencontré Anton.
— Tu accuses le capitaine de misogynie et d’homophobie ?
— Je le blâme surtout de laisser sur la touche des enquêteurs tels que nous. On serait cent fois plus utiles ailleurs qu’ici.
— Je pense que c’est un moyen pour lui de nous familiariser avec les problèmes du district.
— Les délits sont les mêmes partout à Los Angeles.
— Mais varient d’un quartier à l’autre. En nous faisant rédiger ces rapports, il veut sans doute nous montrer une vision d’ensemble de ce qui nous attend.
— Comment fais-tu pour être aussi raisonné ?
— Des années de pratique. Il faut essayer de voir au-delà de l’individu.
— Et pendant ce temps, je rêve qu’une personne soit forcée d’aller dans l’au-delà pour sortir de cette cage. C’est dire à quel point je n’en peux plus.
Ellie souffla et passa une main sur sa tête. Elle ôta l’élastique qui retenait ses cheveux châtain foncé en une queue basse. Cette coiffure marquait sa concentration et son implication lorsqu’elle se plongeait dans des tâches studieuses. Une manie qui datait de sa scolarité et qui, dans le milieu masculin qu’elle arpentait, lui valait sérieux et respect. Masquer le plus sa féminité afin d’être remarquée pour ses résultats. Une hérésie qu’elle avait voulu combattre au début. Avant de se résigner face à l’enracinement de vieilles conceptions.
Lasse, Ellie s’enfonça dans son siège et oscilla de gauche à droite, le regard se confrontant au vide des lieux. L’ open space s’étalait en plusieurs box dans un décor gris bleuté. Chaque duo d’inspecteurs avait droit à son carré privé.
D’ordinaire, le central était animé en journée. Or, à cette heure de la nuit, le calme moribond donnait envie de se morfondre.
De garde, Ellie et Anton restaient là, à se croiser les bras, tandis qu’une autre équipe se trouvait sur le terrain. Taper sur un clavier, ce n’était pas se dresser au cœur de l’action. Le scroll de la souris ne valait pas la sensation du doigt sur la gâchette. Pas qu’elle ait tendance à tenir son arme à tout bout de champ en espérant faire feu. Non. Cette solution n’était réservée qu’en cas d’extrême nécessité.
Anton se leva de son bureau et traîna son mètre quatre-vingts jusqu’à l’imprimante. À son air appliqué, Ellie se dit qu’elle devrait peut-être prendre exemple sur lui. Son coéquipier, dont elle partageait la petite trentaine, rappelait un soldat docile. Anton obéissait sans contredire les ordres. En plus d’être gentil et drôle.
Ellie aussi respectait la hiérarchie, toutefois elle n’hésitait pas à faire entendre son avis. Son ex la surnommait affectueusement « grande bouche ». La première fois qu’il avait utilisé ce sobriquet, elle avait mis une fraction de seconde à comprendre qu’il parlait de son caractère. Car Ellie possédait des lèvres tout à fait ordinaires, si ce n’était un peu charnues.
Et à l’occasion, Peter, du genre poli et charmeur, les avait employées avec une certaine grivoiserie.
Aurait-elle pu y déceler un indice ?
Ellie relégua ce souvenir et, admirative, observa Anton. Les impressions dans les mains, il revint à son poste, ses yeux marron rivés aux lignes noircies. L’alliance à son doigt révélait le flair de son mari. Guy Ramsey avait eu raison de l’épouser.
Ellie n’avait pas assisté à la noce. Ils ne se connaissaient que depuis deux mois, mais elle s’était d’emblée prise de sympathie pour Anton. Un élément non négligeable quand on était partenaire. Tisser des liens profonds devenait une exigence dans la profession. Il fallait pouvoir compter sur l’autre, savoir qu’au-delà d’un simple devoir, votre équipier assurait vos arrières. Vous sortirait du danger sans hésiter.
Ellie et Anton passaient une bonne partie de leur temps libre ensemble. Au départ, elle s’était demandé si le couple n’avait pas eu pitié d’elle. Or en vérité, ils adoraient sa compagnie et réciproquement. Ils s’étaient adoptés.
— Tu devais être le chouchou des enseignants, supposa-t-elle alors qu’Anton s’installait.
— Surtout d’un à la fac, avoua-t-il en classant les feuilles.
— Anton ! s’exclama-t-elle, surprise.
Ellie ne l’imaginait pas séduire un professeur. Il ne correspondait pas au profil. Comme quoi, il fallait se méfier.
Si Ellie proscrivait les a priori durant ses enquêtes, il n’en était pas de même dans sa vie de tous les jours. Il lui arrivait de succomber à la facilité. Émettre une idée sur l’autre s’avérait un brin inné pour le genre humain, une réaction aussi normale que de respirer. Toutefois, cet automatisme se voulait sans mauvaise pensée quand elle y cédait. Les gens, par leur apparence, donnaient des indices sur leur caractère. Il n’était pas rare de s’y engouffrer pour peindre leur portrait.
Ellie avança sa chaise à roulettes jusqu’au coin de sa table de travail et s’y accouda.
— Raconte-moi tout, demanda-t-elle, avide de détails.
— Il n’y a pas grand-chose à dire.
— Il est vingt-deux heures trente et je m’ennuie ferme. Ne te fais pas prier, je suis sûre que c’est palpitant. C’est ça ou je me tire une balle !
— Ça ne sera pas nécessaire, quelqu’un s’en est chargé à votre place, annonça une voix.
— Capitaine ! s’exclama Ellie en bondissant de sa chaise.
Elle releva la tête pour s’arrimer au regard de son supérieur, qui frisait les deux mètres. Les photographies de remises de médailles exposées dans la vitrine du couloir permettaient à Ellie de constater l’évolution de l’homme à travers les années. S’il s’était épaissi, elle ne doutait pas de ses compétences physiques. Elle n’aimerait pas se trouver à la place du prévenu qu’il plaquerait au sol pour le menotter.
— Inspecteur Burton, toujours réactive, à ce que je vois.
— Il y a eu une fusillade ? enchaîna-t-elle, droit au but.
— En effet, à la terrasse du Sea Floor , où se tenait une réception.
— Combien de victimes ?
— Un mort et un blessé léger. Allez-y.
Ellie attrapa sa veste marine sur le dossier de sa chaise et la passa avec aisance, Anton sur ses talons. Sa démarche à pas pressés se confondait en de petites foulées. Ses bottines décomptaient les secondes qui la séparaient du meurtrier.
Elle appela l’ascenseur, ses yeux bleus s’impatientant sur le cadrant numérique. Le ding retentit. Les portes eurent à peine le temps de coulisser qu’elle s’engouffrait à l’intérieur.
L’adrénaline parcourait son corps en des frissons qui lui hérissaient le duvet de la nuque. La traque de l’assassin s’engageait.
— Ton vœu a été exaucé, lâcha Anton à ses côtés.
— Ne dis pas de connerie, rejeta-t-elle en appuyant sur le bouton du rez-de-chaussée.
Ellie prit une profonde inspiration. Ce qu’elle avait lancé n’avait pas engendré l’homicide. La mort survenait à tout instant dans son métier. La tourner en dérision lui permettait de décompresser. Ses paroles tenues plus tôt ne faisaient pas d’elle un monstre.
Elle le savait.
Mais cette malencontreuse synchronie jeta un trouble su