La mer à boire , livre ebook

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2020

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"Profitez de vos vacances lors d'une croisière rocambolesque."


Pour caser sa mère, Gaspard est prêt à tout. Même à claquer son indemnité de licenciement économique et lui offrir une croisière en Méditerranée à bord du « Romantica ».
Rosa, toute jeune sexagénaire, drôle et attachante, mais totalement déprimée, n'acceptera ce cadeau qu'à une seule condition : que son fils l'accompagne.
Gaspard s'y résout et embarque sur ce bateau grand luxe, endetté jusqu'au cou, mais heureux de voir sa mère sourire.
À bord, il rencontre Lino, un serveur italien timide, voire introverti, qu'il s'amuse à taquiner, décidé à le faire sortir de sa carapace d'ici la fin de leur séjour.


Bien que tout les oppose, les quinze jours sur ce paquebot pourraient les lier à tout jamais.
Le fils à maman et l'indépendant.
La grande gueule et la gueule d'ange.
Et si en plus Rosa s'amourache du directeur de la croisière, ces vacances promettent d'être pleines de rebondissements inoubliables.



#Romance #été #Feel-Good


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Publié par

Date de parution

24 juin 2020

Nombre de lectures

8

EAN13

9791038101104

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

5 Mo

Valentine Stergann 
La mer à boire 
 





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Le piratage prive l'auteur ainsi que les personnes ayant travaillé sur ce livre de leur droit.
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    Suivi éditorial ©  Blandine Pouchoulin
Correction © Emmanuelle Lefray         
  Illustration de couverture ©  MxM Créations
Toute représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit est strictement interdite. Cela constituerait une violation de l'article 425 et suivants du Code pénal. 
ISBN : 9791038101104
  Existe aussi en format papier


chapitre un ~ Gaspard
— Quelle réponse entre « OK » et « Va te faire enculer » correspond le mieux au message de ton père ?
Les chiens ne font pas des chats.
Chaque fois que ma mère râle, je sais que mes gènes atypiques et débraillés ne viennent pas de n’importe où. Comparée à mon paternel, qui est le calme incarné, maman est terriblement loufoque et enflammée. D’ailleurs, dès qu’elle a appris que mon père la quittait pour une fille plus jeune que moi, elle lui a jeté un verre de punch à la figure en le traitant de, je cite : « saleté de cliché sur pattes de merde ».
Enflammée, je vous dis.
Désormais, elle ne cesse de voguer entre passades euphoriques et périodes de profonde déprime. Heureusement, ces derniers temps, elle est plutôt agréable. Du moins, autant que peut l’être une femme aussi piquante.
— Un « OK » est le pire des affronts, lancé-je avec détachement.
Un sourire satisfait s’affiche sur ses lèvres alors que ma mère tapote maladroitement l’écran de son téléphone. Elle l’utilise depuis à peine un an et se révèle être une brêle en matière de nouvelles technologies.
Quand maman daigne enfin poser son smartphone, je glisse une enveloppe sur la table. Intriguée et pas patiente pour un sou, elle l’ouvre d’un geste expert, souvenir de sa carrière de secrétaire de mairie. Une fois le contenu découvert, elle porte sa main à sa bouche, laisse tout de même échapper un cri de surprise. Le café dans lequel nous nous trouvons est bondé, pourtant il est impossible que ma mère passe inaperçue. Tous les regards se tournent vers elle.
Comme toujours.
— Tu as gagné au Loto ? s’exclame-t-elle.
C’est tout le contraire, en fait.
Comment pourrais-je lui avouer droit dans les yeux que je me suis fait virer et que je vais pointer à Pôle Emploi d’ici le mois prochain ? Ma mère est si déconnectée en ce moment qu’elle n’a sans doute pas entendu parler des licenciements économiques qui plombent l’entreprise dans laquelle je bosse depuis mon plus jeune âge.
Enfin… Bossais.
Je n’étais qu’un chef de ligne comme un autre dans cette usine de pièces détachées. Toutefois, la paie qui tombait chaque mois m’assurait un confort de vie. Aujourd’hui, je ne sais plus de quoi demain sera fait. Et ça me fout les jetons, pour être franc. Ce que j’appréhende le plus, c’est la réaction de ma mère. Me savoir au chômage risque de l’angoisser. Et une Rosa Barbelette qui s’inquiète pour son fils… il n’y a rien de pire !
— C’est fou, mon lapin.
Est-ce que j’ai l’air d’un foutu lapin, maman ?
— C’est ton cadeau d’anniversaire avec un peu d’avance.
Ma mère continue de caresser le papier, perdue dans ses pensées. Jamais je ne pourrais lui avouer que, pour lui payer une croisière en Méditerranée, j’ai claqué la totalité de ma prime de licenciement. Elle me maudirait et me renierait jusqu’à la fin de sa vie.
Comme elle m’a toujours dit que sa grand-mère était à moitié sorcière-guérisseuse, je me méfie.
Maman reste silencieuse, quelque chose semble la travailler. Vu le regard mélancolique qu’elle porte sur le billet, une période de dépression pointe le bout de son nez.
— Je ne peux pas, grommelle-t-elle.
Je n’en crois pas mes oreilles ! Je dépense une blinde afin de lui offrir LE cadeau dont rêvent toutes les sexagénaires et elle, elle refuse ? Elle se fout de moi, c’est pas possible ! Mes traits se crispent, je la sais assez impulsive pour déchirer le billet sur un coup de tête en me disant qu’elle aspire à autre chose qu’à se prélasser sur les transats d’un paquebot de luxe.
— T’es sérieuse, m’man ?
— Je ne suis pas très « sociable » en ce moment.
Ma mère mime des guillemets avec ses doigts et arbore un air de tragédienne grecque, son verre de rosé au bord des lèvres.
— Ton père m’a détruite.
Elle exagère. Maman parviendra à reprendre du poil de la bête et à sortir la tête de l’eau. C’est une femme forte et courageuse.
— Mais papa t’a aussi aidée à engendrer une merveille telle que moi, n’oublie pas…
Imperméable à mon ironie, elle pose une main tendre sur mon avant-bras et penche la tête sur le côté avec un air compatissant.
— C’est vrai, mon lapin.
Est-ce que c’est pour cette raison qu’elle me prépare des carottes râpées quand je viens déjeuner ?
— C’est plus compliqué que ça, renchérit-elle. Je n’ai jamais vécu seule, contrairement à toi.
Merci de me rappeler mon éternel célibat, maman !
D’un côté, je la comprends. Ma mère a beau se la jouer femme indépendante, elle se sent perdue depuis que mon père n’est plus dans les parages. Je ne compte plus le nombre d’appels que je reçois de sa part, que ce soit pour une histoire de plomberie ou parce qu’elle a peur que le voisin d’en face vienne l’égorger durant son sommeil.
— Tu ne seras pas seule sur ce paquebot, m’man. Tu pourrais rencontrer ton Jack. Tu t’appelles Rosa, en plus.
Je cherche à positiver au maximum ce voyage, même si ma mère semble vouloir se la jouer pessimiste.
— Tu es en train de me souhaiter de revivre le Titanic  ?
— Ne raconte pas de conneries, m’man !
Elle avale la fin de son verre de Sauvignon d’une traite, puis se met à bouder, les bras croisés sur sa poitrine. Ces derniers temps, j’ai l’impression qu’elle redevient une gamine et que je dois jouer le rôle du père.
— Je n’irai sur ce bateau que si tu m’accompagnes, argue-t-elle, la bouche en cul-de-poule.
Ma mère n’a pas conscience que si je paye un deuxième billet, je suis fauché. La banque risque de voir rouge et de me poursuivre, même perdu au milieu de la Méditerranée.
— Moi sur un bateau de vieux qui se bourrent la gueule au casino ? Jamais de la vie !
— Tu tends le bâton pour te faire battre, Gaspard.
Elle fronce les sourcils et me lance un regard assassin. Ma moquerie ne lui plaît pas. Je n’ai peur de rien ni de personne, en revanche je ne résiste pas longtemps face à ma mère.
— Oh, toi et tes expressions à la noix !
Maman se passionne pour les mots et la langue française. Elle adore dénicher des proverbes tous plus vieux les uns que les autres. Comme je n’en capte qu’un sur deux, ça a tendance à m’agacer. Pourtant, je dois avouer qu’elle parvient toujours à trouver l’expression adéquate à la situation.
— Justement, mon lapin. Tu connais aussi bien que moi celle qui dit : « Il ne faut jamais dire jamais. »
Son regard est fourbe, son sourire machiavélique. Elle ne me laisse pas le choix et me prouve l’étendue de son pouvoir de persuasion maternelle.
Si j’embarque sur cette croisière, la probabilité que le bateau coule est élevée.
Rassurez-moi… Ça sait nager les lapins ?


chapitre deux ~ Lino
— Il y a un bon paquet de voyageurs français, me lance Georgio. Tu verras, ils passent leur temps à râler. Ils ont beau être en vacances, s’ils pouvaient se mettre en grève, ils le feraient. En plus, ils puent le parfum. Je suis sûr qu’ils ne se lavent pas et s’aspergent de Jean-Paul Gaultier dès qu’ils en ont l’occasion.
Je n’ose pas faire remarquer à mon collègue qu’il est aussi grognon qu’un Français. Georgio est plutôt borné e

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