La Parenthèse , livre ebook

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Chip, ouvrier nomade, aime plus que tout sa liberté. Il se balade de chantier en chantier, une maison à la fois, empilant dans son pick-up rencontres et souvenirs. Jamais, jamais il ne regarde ou ne revient en arrière.


Alors, quand il débarque à Ledfort pour restaurer la superbe propriété de Frances, ce n’est qu’une ville de plus à rajouter à sa liste. Et même s’il tombe sous le charme du plus singulier des voisins de l’adorable vieille dame, il n’a rien d’autre à offrir à Teejay qu’une parenthèse comme les autres.


Sauf que là est bien le problème. Teejay n’est pas comme les autres. Pire, il ne ressemble à personne avec sa vie solitaire, ses manies et ses lubies. Et parce qu’il ne laisse personne l’approcher, Chip comprend que cette parenthèse sera différente, qu’il le veuille ou non.


Alors que le tic-tac de l’horloge s’égraine inéluctablement au rythme des jours qui passent, l’heure des choix attend Chip au tournant. Comment ponctuer une parenthèse ? En la prolongeant, en la refermant d’un point final ou...

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Publié par

Date de parution

25 mars 2021

Nombre de lectures

0

EAN13

9782375211816

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

1 Mo

Barjy L.
La Parenthèse
Mix Éditions

N° ISBN Papier : 978-2-37521-180-9
N°ISBN Numérique : 978-2-37521-181-6
© Mix Éditions 2021, tous droits réservés.
© Mix Éditions et Adobe Stock, pour la présente couverture.
Suivi éditorial et correction : Charlotte Arnaud
Dépôt légal : Mars 2021
Date de parution : Mars 2021
Mix Éditions :
200 route de Bordeaux, 40 190 Villeneuve de Marsan
Site Internet : www.mix-editions.fr
 
Art L122-4 du CPI : Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite. Il en est de même pour la traduction, l'adaptation ou la transformation, l'arrangement ou la reproduction par un art ou un procédé quelconque.
 
Art L335-2 du CPI : Toute édition d'écrits, de composition musicale, de dessin, de peinture ou de toute autre production, imprimée ou gravée en entier ou en partie, au mépris des lois et règlements relatifs à la propriété des auteurs, est une contrefaçon et toute contrefaçon est un délit. La contrefaçon en France d'ouvrages publiés en France ou à l'étranger est punie de trois ans d'emprisonnement et de 300 000 euros d'amende. Seront punis des mêmes peines le débit, l'exportation, l'importation, le transbordement ou la détention aux fins précitées des ouvrages contrefaisants. Lorsque les délits prévus par le présent article ont été commis en bande organisée, les peines sont portées à sept ans d'emprisonnement et à 750 000 euros d'amende.
 
Art L335-3 du CPI : Est également un délit de contrefaçon toute reproduction, représentation ou diffusion, par quelque moyen que ce soit, d'une œuvre de l'esprit en violation des droits de l'auteur, tels qu'ils sont définis et réglementés par la loi. Est également un délit de contrefaçon la violation de l'un des droits de l'auteur d'un logiciel définis à l'article L. 122-6.

 
À tous les singuliers du monde
CHAPITRE I
C’est dans l’une de ces rues typiques des banlieues résidentielles américaines, avec ses maisons modèles, ses pelouses entretenues à l’avant et ses jardins clôturés à l’arrière, que vient de s’engager son pick-up.
Tandis que le moteur gronde tout en tournant au ralenti, Chip observe d’un œil avisé les façades qui défilent devant lui. Il tapote l’index sur le volant, plissant les paupières pour échapper aux rayons du soleil qui tapent sur son pare-brise.
Arrivé au bout de la rue, il gare son véhicule devant une maison dont il peut apercevoir le large porche envahi par un lierre qui en ronge tous les pans. Il grimace et se penche sur le siège passager pour scruter la demeure. De rictus, son sourire devient plus franc. Cette maison de bois est superbe avec ses pignons croisés, ses fenêtres cintrées et ses parapets sculptés. Durant ces dix dernières années, il n’a guère eu l’occasion de travailler sur une demeure de type Renaissance gothique. C’est avec une certaine impatience et fébrilité qu’il va pouvoir relever ce nouveau défi.
Il sort de la voiture, claque la portière et appose sa main sur le capot. La chaleur lui brûle la paume. Il ne peut s’empêcher d’admirer la demeure sur deux étages qui lui fait face.
« C’est parti ! », tout en ouvrant le petit portique en bois qui donne sur une allée de dalles en pierre.
Quelques pas et il se retrouve devant le porche. Avant même d’avoir mis le pied sur la première marche, la porte s’ouvre.
« Monsieur Grider, je présume ? »
Une femme au visage avenant, début de la soixantaine d’années, l’accueille sur le seuil.
Elle retient d’une main un châle en soie jeté sur ses épaules et, de l’autre, la clenche.
« Madame Bakett ? », depuis le pied des marches, tranche de sa main sur son front pour parer le soleil qui l’aveugle.
« Je vous en prie », s’empresse-t-elle de l’inviter en s’écartant.
Chip gravit les cinq marches en deux enjambées et pénètre dans le hall. Devant lui, un escalier en bois qui mène au deuxième étage. Sur sa gauche, le salon dont il peut admirer la large cheminée en bois massif sculpté. Malgré le cachet de la maison, l’intérieur est meublé avec simplicité et discrétion. Il se dégage des lieux un sentiment de quiétude et chaleur, bien loin des demeures aux meubles imposants et aux couleurs ternes dont sont généralement friands les propriétaires d’anciennes bâtisses. Chip le sait d’expérience.
La propriétaire l’observe, un peu à l’écart, semblant le jauger. Chip lève les yeux sur le plafond de l’entrée pour contempler les larges moulures.
Il glisse ses mains dans les poches arrière de son jean et se tourne vers la propriétaire.
« Elle est magnifique, madame Bakett. Les photos que vous m’avez envoyées ne lui rendent pas justice », souligne-t-il.
Elle lui sourit doucement en resserrant son châle autour de sa poitrine.
« Vous m’en voyez ravie… Je suis heureuse que vous ayez accepté de considérer mon offre. Eleonore n’a eu de cesse de me vanter vos mérites. »
« Vous n’aurez pas à le regretter, je vous le promets », de l’espoir plein la voix.
« Que diriez-vous de faire plus ample connaissance devant une tasse de thé ? », touchée par son enthousiasme.
« Ça sera avec plaisir… La route a été longue mais… je préférerais un café, si ça ne vous dérange pas », ose-t-il, sourire timide.
« Ça ne me dérange aucunement, monsieur Grider », en lui indiquant de la main le salon.
« Chip », rectifie-t-il en se dandinant d’un pied sur l’autre.
« Bien », affermi d’un hochement de tête. « Chip », avec tendresse. « À la condition que, dans ce cas, vous m’appeliez Frances », en s’éloignant.
« C’est de bonne guerre », soulagé de constater que la personne avec qui il a entretenu plusieurs échanges correspond à l’image qu’il se faisait d’elle.
Ce chantier ne pouvait pas commencer sous de meilleurs auspices.
 
Il passe les deux heures suivantes à tremper des sablés aux noix de cajou dans son café. Tout en s’appuyant sur les photos qu’il a reçues via les premiers mails de contact, ils récapitulent ensemble les différentes phases de travaux que Frances envisage de faire dans sa maison. Chip lui explique en quoi consisteront ces dernières. Il évalue la durée des rénovations à deux mois, confirmant ainsi ce qu’il avait été convenu quelques semaines plus tôt après un premier devis.
Vu l’heure tardive et la fatigue du voyage, ils décident d’un commun accord de reporter la visite de la maison au lendemain matin. En fonction de celle-ci, ils apposeront leurs signatures (ou non) au bas du contrat qui le liera pour les soixante jours à venir.
C’est l’esprit plus léger que Chip quitte son hôtesse.
« À demain, Chip. »
« À demain, Mad… »
Il se ravise devant le regard noir qu’elle affiche.
« À demain, Frances », en dévalant les marches.
Avant de s’engouffrer dans l’habitacle, il jette un dernier coup d’œil sur la façade.
«  YES  », en serrant le poing.
Le pick-up disparaît au coin de la rue, direction Ledfort , où Chip a réservé une chambre meublée pour une semaine avec option pour deux mois. Le propriétaire, un certain Joseph Dowell, n’y a vu aucun inconvénient.
« Ce n’est pas comme si on croulait sous les demandes » , a-t-il bougonné avant de raccrocher.
 
Frances s’apprête à rentrer quand elle distingue quelqu’un depuis le porche.
« Bonsoir, Teejay », en faisant un signe de la main à son voisin.
« Frances », répond celui-ci en passant la tête au-dessus de la haie.
« Comment allez-vous ? », regard de biais. « Vous êtes partis plus longtemps que de coutume, je me suis inquiétée », sincèrement préoccupée.
« Des problèmes de transit intestinal ont différé mon retour », le plus sérieusement du monde.
« Je suis heureuse de vous revoir », nullement perturbée par le franc-parler de son voisin.
« Moi aussi », le regard fuyant tout en longeant la haie.
Quelques mètres plus loin, il se penche dans le jardin de Frances.
« Qui était-ce ? », relance-t-il, suspicieux.
« Chip Grider », lui répond-elle. « Un ouvrier que je viens d’engager pour quelques travaux dans la maison. »
« Oh », en se grattant la joue. « Vous allez faire des travaux ? », manquant basculer vers l’avant.
Frances descend du porche et se rapproche doucement. Teejay recule aussitôt d’un pas.
Il est vêtu d’un pantalon de lin trop court et d’une large chemise en coton aux manches retroussées. Il a les pieds nus et ses orteils ne cessent de se recroqueviller dans l’herbe. Il joue nerveusement avec une brindille de bois tout en gardant ses yeux ancrés dans le vide.
« Le toit doit être traité et quelques ardoises remplacées… Les pignons et parapets ont souffert durant ces derniers hivers… et puis le porche a sérieusement besoin d’être rafraîchi », énumère-t-elle. « Avec la mort de Timothy, j’ai un peu délaissé la maison… Il est temps de lui rendre son lustre d’antan », une pointe de tristesse dans la voix.
« Vous allez la vendre », affirme-t-il d’une voix blanche.
« Ce n’est pas dans mes intentions », le rassure-t-elle. « Pas dans l’immédiat, en tout cas. », précise-t-elle.
Elle voit Teejay baisser la tête en glissant ses mains dans les poches de son pantalon. Les épaules voûtées, creusant le sol avec ses orteils.
« Vous allez partir. Je le sais… Tout le monde finit par partir. »
« Teejay ? », posément.
Il relève le menton puis il sourit, brusquement.
« Au revoir, Frances… À demain. Peut-être », en lui tournant le dos pour rejoindre d’un pas rapide sa propre maison.
Elle le suit du regard jusqu’à ce qu’il aille s’asseoir sur la dernière marche de son porche. Il s’y accoude, penché vers l’arrière. Il fixe le ciel puis se met à pointer les étoiles en les nommant. Assis sagement à sa droite, un énorme chat noir l’écoute attentivement.
Frances soupire et rebrousse chemin.
***
Chip ne cache pas sa joie quand il réalise que l’adresse de sa location correspond aussi à celle d’un bar situé en contrebas de la ville.
Il gare difficilement son pick-up sur le parking, se saisit de l’anse du sac en lin posé sur le siège passager, sort et

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