109
pages
Français
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2021
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Publié par
Date de parution
09 novembre 2021
Nombre de lectures
5
EAN13
9782819108047
Langue
Français
Archie, 30 ans, est le respectable directeur d'une école primaire. Divorcé, père d'une fillette de 6 ans dont il a la garde, il ne peut permettre que son secret soit découvert. En effet, il écrit des romans érotiques ; sous le pseudonyme d'Olympe de Saint-Hilaire, il publie dans une maison d'édition spécialisée qui en a fait sa coqueluche.
Son dernier livre, un véritable best-seller, le propulse bien malgré lui à la tête d'affiche du Festival de Romance qui a lieu deux semaines avant Noël. Son agent est formel, Archie doit participer. Du moins, quelqu'un doit endosser le rôle d'Olympe de Saint-Hilaire.
Et puisqu'il est hors de question pour Archie de compromettre toute sa vie pour ce passe-temps, il trouve une alternative : Becca, 25 ans, enceinte de sept mois, désespérément à la recherche d'un emploi pour quitter le foyer pour SDF dans lequel elle a élu domicile.
Et si la période de Noël était l'occasion pour ces deux cœurs opposés de se compléter ?
Publié par
Date de parution
09 novembre 2021
Nombre de lectures
5
EAN13
9782819108047
Langue
Français
Angéline Richard
La plume de Noël
Du même auteur aux Editions Sharon Kena
Roadway 1 et 2
Dissociation 1 à 3
« Le Code de la propriété intellectuelle et artistique n’autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite » (alinéa 1er de l’article L. 122-4). « Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal. »
© 2021 Les Editions Sharon Kena
www.skeditions.fr
Je dédie ce roman à tous les amoureux de la magie de Noël.
Table des matières
Du même auteur aux Editions Sharon Kena
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 1
Archie
Tous les ans, c’est la même chose. Plusieurs maisons d’édition s’organisent pour mettre en place un festival de romance deux semaines avant Noël afin que les maris puissent faire des cadeaux à leur femme, et les femmes à leurs amies. Cet événement attire à la fois beaucoup de monde et beaucoup d’argent. Les écrivains se gavent en droits d’auteur et en notoriété. C’est l’occasion pour eux de se montrer aux lecteurs, d’être découverts par ceux qui ne les connaissent pas, et de se forger un lectorat plus important. C’est une aubaine en or, et cela explique sûrement pourquoi mon éditeur ne comprend pas ma décision de ne pas y aller.
Je soupire en regardant sa tête affichée en gros plan sur mon écran. Matthew n’a jamais su utiliser un ordinateur. Tous ses collègues se moquent de ce trentenaire qui ne comprend rien à la technologie. Nous sommes en visioconférence, mais la focale de sa webcam le rend un poil flou. Cependant, je ne lui en fais pas la remarque et me concentre sur notre discussion.
— Je ne sais pas en quelle langue te le dire, mais je ne vais pas me montrer à ce festival, déclaré-je avec aplomb.
Le visage de mon éditeur se décompose. Il a beau me donner tous les arguments du monde, je campe sur mes positions. Il soupire.
— Tu fais une grosse bêtise, Archie ! Olympe de Saint-Hilaire est la tête d’affiche. Tu as fait les plus grosses ventes cette année, tu mérites cette place au panthéon des auteurs de romance.
Je lève les yeux au ciel avec l’impression de parler chinois.
— Érotique, corrigé-je. J’écris des romances érotiques, Matthew, et si j’utilise un pseudo, c’est bien pour éviter qu’on me reconnaisse. Que diraient les parents en apprenant que le directeur de l’école où ils mettent leurs enfants publie de tels livres ? Et mon ex-femme ? Madison n’hésitera pas une seconde à saisir un juge pour me faire retirer la garde de Katlyne.
Peu après la naissance de ma fille, j’avais commencé à écrire. Quand mon divorce a été prononcé, trois ans plus tard, je postais ces histoires en ligne. Puis Matthew était tombé dessus par hasard et il avait adoré. Cela faisait maintenant trois ans qu’il m’éditait et chaque sortie était un triomphe. Les lecteurs s’arrachent mes romans. Ils adorent Olympe de Saint-Hilaire, cette mystérieuse femme dont ils ne savent que le nom. Être la tête d’affiche du festival de romance est une consécration, mais pas pour moi. Mes livres m’ont permis d’avoir une maison confortable et de justifier, année après année, l’obtention de la garde de ma fille de six ans, mais je refuse de tout perdre pour eux. Un directeur d’école primaire qui écrit des livres érotiques ne peut pas être sain dans l’imaginaire collectif, et ce, peu importe que mes lectrices fassent partie du comité des parents d’élèves.
Matthew soupire en comprenant que je serai intransigeant sur ce point. Je ne dévoilerai pas la véritable identité d’Olympe de Saint-Hilaire, point à la ligne.
— Est-ce qu’on peut réfléchir à une autre option, alors ? demande-t-il.
Je l’observe. Il s’est rangé à ma décision, mais il n’a pas dit son dernier mot. Mon éditeur est un redoutable requin qui ne serait jamais devenu l’un des piliers des romans érotiques sans son esprit commercial aiguisé. Tous les ans, c’est un de ses auteurs qui est en tête d’affiche du festival de romance. Année après année, ce sont les livres de sa maison qui se vendent le plus lors de cet événement. Je comprends qu’il soit capital pour lui, mais pas pour moi.
— Laquelle ? l’interrogeai-je en retour.
— Tu comprends bien qu’être la tête d’affiche du festival est une consécration, n’est-ce pas, Archie ?
— Abrège, soufflé-je.
Je me moque bien de ses explications visant à me brosser dans le sens du poil. J’ai trente-cinq ans et j’ai passé l’âge de me sentir vexé pour un oui ou un non. Matthew le comprend. Il hoche la tête et plante son regard dans le mien, si tant est que ce soit possible en visio.
— Trouvons quelqu’un pour être Olympe de Saint-Hilaire. Tu restes l’auteur, mais cette femme devient le visage de tes romans. Nous lui écrirons une biographie à mettre sur la quatrième de couverture, nous ferons des photos, et ce sera elle qui signera.
Mon cœur manque un battement. Je suis allé vite en besogne en lui demandant d’abréger. Finalement, j’aurais peut-être aimé être brossé encore un peu dans le sens du poil. L’idée de ne pas représenter mes livres me fait un petit quelque chose. Mon estomac se contracte à la pensée que quelqu’un d’autre récolte les lauriers à ma place, mais je pense à Katlyne, mon rayon de soleil sans qui la vie n’aurait aucun sens, et à mon travail qui m’apporte de la joie. Je ne peux pas tout perdre pour mes livres et, en même temps, l’idée me titille.
Matthew me voit réfléchir et l’ombre d’un sourire se dessine sur son visage flou. Il doit penser que je vais accepter de dévoiler mon identité au grand jour, mais je ne peux pas. Je refuse de perdre tout ce que j’ai bâti pour quelques romances érotiques, peu importe combien je leur suis reconnaissant pour ce qu’elles m’ont apporté en revenus supplémentaires.
Je comprends très bien l’enjeu pour mon éditeur. Le coup marketing serait énorme. À deux semaines de Noël, obtenir une dédicace de l’une des auteures les plus vendues et les plus mystérieuses de France est l’assurance d’être la coqueluche du festival. Il y aura du monde à notre stand pour apercevoir pour la première fois cette femme dont on ne sait que le nom. Je ne peux pas trahir mon éditeur en refusant. Je retiens un soupir.
— J’exige de trouver moi-même la femme qui incarnera Olympe, déclaré-je.
— Tu as une semaine !
Il raccroche avant de me laisser protester. Une semaine pour trouver la femme idéale, c’est trop peu ! Je soupire en faisant reculer ma chaise.
De l’autre côté de mon bureau, la fenêtre montre les toits de Paris. Il fait gris. Des nuages bas planent au-dessus de nos têtes en annonçant de la pluie. Cela fait longtemps que je n’ai plus vu de neige dans la capitale pour les fêtes, et c’est dommage.
— Papa, tu as fini ?
La voix de ma fille m’arrache à la contemplation de la ville. Je me lève. Katlyne a attendu que je termine pour se manifester. Cette petite a du caractère à revendre et des idées bien arrêtées. Je me lève en réfléchissant déjà à la manière par laquelle je vais pouvoir trouver la femme idéale pour être Olympe.
J’ai à peine le temps d’ouvrir la porte de mon bureau que ma fille me saute dans les bras, un immense sourire sur le visage.
— Super ! hurle-t-elle en faisant fi des voisins. On va enfin pouvoir voir le père Noël !
Pendant un instant, je fronce les sourcils en me demandant bien de quoi elle parle, puis tout me revient en mémoire. Je souris en hochant vigoureusement la tête, espérant trouver la perle rare dans le centre commercial de Bel Épine. Même si l’idée de passer une demi-heure en voiture juste pour rencontrer un faux père Noël qui ne semble pas alcoolique et désespéré ne m’enchante pas, le fait que cela ravit ma fille me réconforte.
Cette dernière ne prend même pas le temps de s’assurer que je suis toujours d’accord. Elle quitte mon bureau en vitesse pour gagner le couloir. Devant la porte d’entrée, elle enfile toutes ses affaires. Chaussures, doudoune, gants, bonnet, écharpe… Je suis bien content de voir que Noël rend cette chipie beaucoup plus sage. Je la rejoins, le cerveau tournant à plein régime. Si je trouve une femme pour jouer Olympe, je devrai lui faire signer un papier garantissant son silence sur mon identité, et comment faire cela ? Comment expliquer à une femme qu’elle ne peut rien dire ? Trop de questions tournent dans ma tête et je regrette soudain d’avoir accepté cette proposition.
Cette pensée s’efface lorsque ma fille me tend mes clés de voiture avec un sourire lumineux. C’est pour elle que je garde l’anonymat, pour qu’elle ne vive pas avec sa mère alcoolique qui sait bien cacher son jeu. Cette femme ne pourra jamais prendre soin de Katlyne, ne l’aimera jamais comme je l’aime. Tout ce qui l’intéresse, c’est de me détruire.
Un long frisson me parcourt l’échine en pensant à ce qui arriverait si Madison l’apprenait.
— Papa ! Papa ! On y va avant que ça ferme !
La voix de Katlyne me ramène à la réalité. Elle a déjà ouvert la porte et s’apprête à sortir dans le couloir. J’attrape sa main pour l’empêcher d’aller trop loin sans moi et prends le temps de verrouiller notre appartement avant de rejoindre la voiture. Ma fille est bien trop pressée à l’idée d’y aller.
— Pourquoi le père Noël ne travaille qu’un jour dans l’année ? demande-t-elle