Un homme, une femme, un enfant… Néanmoins, Franck, Nelly et Élisa ne forment pas une famille. À vrai dire, ils se connaissent à peine. Depuis deux jours seulement. Lui, à la dérive; elle, occasionnelle s’occupant tant bien que mal de sa fille. Lui, que l’on devine aux marges de la légalité; elle, évoluant sur le fil du rasoir. Une rencontre de cabaret, à Lyon, qui n’aurait pas dû aller plus loin que ça, mais qui a curieusement uni ces trois êtres aux vies flottantes. Trois êtres qui, sur un coup de tête, gagnent, après une halte marseillaise, Toulouse, ville de l’enfance de Frank… mais encore cité qu’il souhaite encore et toujours laisser loin derrière lui. Dans le rétroviseur. Mais comment faire quand on n’a plus d’argent? Quand de plus l’on se voit flanqué d’une mère et de sa fille inconnues? Si le roman de Bernard Tellez prend pour cadre une errance géographique en France, puis dans Toulouse, il relate aussi l’errance intérieure d’un homme aux brusques énervements, au regard acide sur la société et ceux qui la composent. Un homme qui ne sait plus quel sens donner à son existence, quelle voie emprunter pour se trouver, quel chemin de traverse sillonner pour toucher enfin à la paix. Un individu aux antipodes du héros, un être fait de rancœurs et de fêlures, que Bernard Tellez nous invite à suivre dans une œuvre où, sous le spleen, couvent la tension et le danger.
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