TeamPlay , livre ebook

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"On ne devient pas champion dans un gymnase. On devient champion grâce à ce qu'on ressent ; un désir, un rêve, une vision. On doit avoir du talent et de la technique. Mais le talent doit être plus fort que la technique." - Mohammed Ali


Les Desperado de Chicago est l’une des meilleures équipes d’Esport de la WO ligue. Aslan y joue depuis maintenant plusieurs mois. Ses journées sont rythmées entre musculation, entraînements et matchs. Ses nuits, il les passe à streamer sur sa chaîne pour ses fans. Et si parfois la France et sa famille lui manquent, cette vie est un rêve auquel il ne renoncerait pour rien, ni personne.


Mais l’arrivée chez les Desperado d'un coach et de Minho va tout faire basculer. Déjà double champion du monde, le nouveau joueur n’aura aucun mal à s’imposer dans l’équipe. Pour faire ses preuves, Aslan devra apprendre à s’associer à son nouveau coéquipier.


De victoires en défaites, dans l’arène Californienne, Minho et Aslan apprendront à se connaître. Il se pourrait même que le jeu tisse d’autres vérités...


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Publié par

Date de parution

08 août 2018

Nombre de lectures

6

EAN13

9782375746042

Langue

Français

Rohan Lockhart
Teamplay





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Suivi éditorial © Marie-Charlotte Lenoir
Correction © Porte-Plume
Illustration de couverture © MxM Créations
Toute représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit est strictement interdite. Cela constituerait une violation de l'article 425 et suivants du Code pénal.
ISBN : 9782375746042
Existe aussi en format papier
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1 ère Partie
Chapitre 1

« Les jeux vidéo, c’est pour les enfants. »
Combien de fois ai-je pu entendre cette phrase ? De ma mère en passant par mes profs et mes copines. Avec toujours ce petit ton dédaigneux dans la voix, comme si j’étais un gamin de six ans. Alice et Léa avaient fini par me quitter, parce que je passais trop de temps sur l’ordinateur, à jouer. C’était soi-disant un signe d’immaturité. J’imagine qu’elles attendaient de moi que j’aille me pochetronner en boîte de nuit le week-end, ou dans des bars, comme la majorité des mecs de mon âge.
On m’a toujours dit d’arrêter de m’enfermer dans ma chambre et d’aller m'amuser à l’extérieur, pour faire comme les autres enfants du quartier. Seulement, n’ayant aucun intérêt pour le sport, je ne comprenais pas ce qu’il y avait de passionnant à courir derrière un ballon en bas d’un HLM.
Et souvent, je repensais à tout ce qu’on m’avait dit depuis mon plus jeune âge à propos des jeux vidéo. Lorsqu’ils ne rendaient pas violents, ils abrutissaient. Impossible d’en expliquer le concept sans être jugé. Je me souviens avoir voulu faire une rédaction sur un jeu de rôle japonais dont le scénario m’avait beaucoup touché, mais le thème avait été rejeté aussitôt le mot « jeux vidéo » détecté.
Ce n’est que depuis la professionnalisation de cette activité que les mentalités ont progressivement évolué. On reste bien sûr dans une forme de mépris lorsque le sujet est abordé ; cependant, avec l’avènement de tournois, de prix en argent réel, les regards ont changé. Encore aujourd’hui, rien n’est vraiment gagné, même si le terme e-sport commence à bien circuler depuis quelques années. Si la majorité des gens ignorent toujours le concept, les journalistes sportifs, eux, ont connaissance du phénomène. Nous sommes loin des débuts où, à la simple évocation que les jeux vidéo puissent être un sport, les regards se faisaient interloqués quand ce n’était pas des rires en guise de réponse.
Je ne compte même plus le nombre de fois où l’on m’a demandé quel était l’intérêt de regarder quelqu’un jouer sur un ordinateur. À chaque fois, je répondais que cela n’était pas différent du football ou du rugby, et que seul le lieu changeait. Mais on me clamait toujours que cela n’avait rien à voir, car dans le sport, le vrai, il y avait une performance physique. Dans ces cas-là, je ne pouvais m’empêcher de sourire en réalisant que ces personnes ignoraient tout de la difficulté d’un jeu. Peut-être que la majorité d’entre eux limitaient le milieu à des titres comme Pac-Man ou Sonic . Ou sans doute croyaient-ils que bourriner une manette suffisait à gagner. Si c’était le cas, il n’y aurait pas des prix à plusieurs milliers de dollars pour les plus grandes compétitions.

Et aujourd’hui, assis sur la terrasse de la villa de mon équipe à Los Angeles, je souriais en songeant à tout ce qu’on m’avait dit sur mon avenir dans le domaine du jeu vidéo. Que je ferais mieux de préparer un BTS ou une licence, plutôt que de perdre mon temps là-dedans. Et si j’avais conscience d’être terriblement privilégié, je ne regrettais pas mes choix, car j’avais réussi : j’étais joueur professionnel dans la WatchOver League .
Cela faisait bientôt deux ans que la ligue était lancée, et je devais ma sélection cette année à ma présence dans l’équipe de France pour la coupe du monde WatchOver . Si nous n’avions pas gagné, nous étions tout de même allés jusqu’en demi-finale et cela nous avait donné l’occasion d’être repérés par des recruteurs. Alors, quand la compétition s’était achevée et qu’une nouvelle équipe avait souhaité m’embaucher, j’avais simplement demandé où je devais signer.
Comment louper une telle occasion ? Ma passion allait devenir mon métier. J’allais être payé pour ça ! Et pas seulement en primes, comme lors des participations à des tournois. Cette fois-ci, j’avais un vrai salaire mensuel, une mutuelle, un contrat, des avantages et une présence médiatique dans la scène e-sport . Le rêve !
Depuis, cela faisait deux mois que je vivais à Los Angeles, dans une immense villa avec les huit autres joueurs de mon équipe, ainsi que mon coach. La propriété était magnifique et nous avions chacun notre propre chambre, plusieurs salles de bains par étages, une salle de musculation à disposition, une piscine que je n’avais jamais eu le temps d’utiliser, une double salle d’entraînement et une cuisine tout équipée. Et, petit bonus, le soleil omniprésent ainsi que la température toujours au-dessus de quinze degrés. Autant dire que pour moi qui venais de la banlieue parisienne, c’était le paradis.
Mon équipe, les Desperado, représentait la ville de Chicago, et j’étais fier de la sélection effectuée. Pas parce que j’en faisais partie, mais plutôt pour l’audace des choix et la variété de joueurs venus des quatre coins du globe. Cela devenait de plus en plus rare, là où la concurrence se contentait de faire signer uniquement des joueurs coréens. Oui, ils étaient plus forts, car totalement avantagés, l’ e-sport existant depuis plus longtemps chez eux et les formations étant différentes. Alors, si je n’avais rien contre eux, je trouvais qu’une équipe composée seulement de joueurs coréens , c’était tout de même la facilité.
Tout allait presque pour le mieux pour nous. Si on ne tenait pas compte du fait que la finale nous était passée sous le nez pour la première étape de cette saison. Ce n’était pas si grave, il en restait encore trois autres. Peut-être que le manque d’entraînement ou de communication nous avait fait défaut.
Après tout, nous avions eu un nouveau joueur, Nahuel, juste avant le début de la compétition et toutes nos stratégies avaient dû être revues et corrigées. Cela nous avait fait perdre beaucoup de temps, nous n’étions pas prêts. Nos performances demeuraient toutefois dans le haut du classement et nous étions la cinquième équipe de cette ligue. Pour la deuxième phase, ça devrait le faire.
Aujourd’hui, c’était un de ces rares jours libres où nous pouvions faire tout ce que nous voulions. Entre chaque étape, il y avait trois semaines de pause et nous en avions tous besoin afin de souffler.
Cependant, l’entraînement reprendrait dans une semaine et demie, ce qui nous laissait moins de temps de vacances en réalité. Et puis, un grand changement arrivait et cela nous affecterait. Comme pour toute équipe sponsorisée, certaines décisions étaient prises sans même consulter les joueurs. Après tout, nous étions seulement des salariés, nous n’avions pas notre mot à dire. Mais un nouveau coach, cela changerait absolument tout au sein de l’équipe et c’était sans doute l’effet souhaité. J’aimais déjà notre actuel manager, Oliver, et si nos performances n’avaient pas été à la hauteur, nous en étions responsables. De ce fait, qu’il soit mis sur la touche pour devenir analyste m’ennuyait un peu. Surtout que nous n’avions aucune information sur son remplaçant, ce qui me rendait un peu inquiet, je devais l’avouer.
Enfin, « aucune information », ce n’était pas tout à fait vrai. Nous savions qu’il arrivait aujourd’hui, c’était déjà pas mal ! Pour Nahuel, nous avions été informés de son arrivée seulement quand il était entré dans la villa pour se présenter. Autant dire que nous étions un peu habitués aux surprises. Mais je ne pouvais pas m’empêcher de craindre le pire.
Au cours de la première étape, un des rares joueurs français de l’équipe des Dallas Riot avait rompu son contrat, à l’amiable. Les raisons évoquées publiquement demeuraient totalement différentes de celles que Hugo m’avait partagées en privé. Il ne s’entendait absolument pas avec leur coach, qu’il trouvait extrêmement froid et cassant. Alors, après une énième dispute, il avait décidé d’arrêter les frais et, après un accord, avait pu quitter l’équipe. J’espérais sincèrement qu’il serait recruté ailleurs, il méritait vraiment une place dans cette compétition.
Mes coéquipiers n’avaient franchement pas l’air d’être préoccupés. Je les entendais rire et crier de l’extérieur, alors qu’ils jouaient en équipe sur un autre jeu. La joie des vacances, c’était de pouvoir aussi se faire plaisir et ça passait souvent par les jeux vidéo. On ne changeait pas.
Mon portable vibra dans ma poche et j’y jetai un coup d’œil. Il s’agissait d’un joueur concurrent me suivant sur mon compte Twitter et, en deux clics, je fis la même chose. Les notifications non lues sur mes divers réseaux sociaux s’accumulaient et me donnaient franchement le vertige. Lorsque je jouais en France, j’étais assez sollicité, mais une fois la coupe du monde débutée et, surtout, mon aventure américaine commencée, c’était devenu infernal. C’était des dizaines et dizaines de messages par minute et je me retrouvais souvent avec des centaines de notifications un peu partout.
Il m’était impossible de tout lire et il valait parfois mieux pas. Il s’agissait d’une des facettes des supporters que je ne comprendrais jamais. Ils passaient de l’euphorie et des compliments aux insultes d’un match à l’autre. N’ayant jamais suivi de ligue sportive, je ne saisissais pas ce type de comportement et j’essayais de me focaliser sur le positif, même si, de temps en temps, certains messages parvenaient à percer ma carapace. C’était tout ce qu’il fallait éviter afin que le moral ne baisse pas, car le mental demeurait la chose la plus importante au sein d’une compétition. Sans doute plus que le niveau de jeu et la technique elle-même. Dans un tournoi professionnel comme celui-ci, c

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