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La seule chose dans la vie de Colin Mulligan qui a du sens est de démonter les voitures et de les remettre en état. Dans le garage où il travaille avec son père et ses frères, il essaie de passer ses journées sans avoir une crise de panique ou de rage. Boire aide. De même, courir et soulever des poids jusqu’au moment où il ne peut plus tenir debout. Mais rien ne peut changer le fait qu’il est gay, un secret qu’il a caché à tout le monde.
Rafael Guerrera a trouvé un moyen de vivre avec le passé dont il a honte. Il a consacré sa vie à la justice sociale et à aider les jeunes qui, comme lui, avaient très peu en grandissant. Il n’a pas de temps pour l’amour. Bon sang, il a à peine du temps pour lui-même. D’une certaine manière, tout au sujet du malheureux et autodestructeur Colin l’attire irrésistiblement. Mais sur ce chemin se trouvent les problèmes pour lesquels Rafe a si durement travaillé afin de les laisser derrière lui. Et alors que leur relation s’intensifie, Rafe et Colin sont forcés de déterrer des secrets que les deux hommes auraient préféré laisser enterrés.
Publié par
JUNO PUBLISHING
2, rue Blanche alouette, 95550 Bessancourt
Tel : 01 39 60 70 94
Siret : 819 154 378 00015
Catégorie juridique 9220 Association déclarée
http://juno-publishing.com/
Venu de nulle part
Copyright de l’édition française © 2017 Juno Publishing
Copyright de l’édition anglaise © 2016 Roan Parrish
Publié chez Dreamspinner Press, 5032 Capital Circle SW, Ste 2, PMB# 279, Tallahassee, FL 32305-7886 USA
Titre original : Out of Nowhere
Traduit de l’anglais par Christelle S.
Relecture et correction par Valérie Dubar, Jade Baiser, Miss Relect addict
Conception graphique : © 2015 AngstyG. www.angstyg.com
Tout droit réservé. Aucune partie de ce livre, que ce soit sur l’ebook ou le papier, ne peut être reproduite ou transférée d’aucune façon que ce soit ni par aucun moyen, électronique ou physique sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans les endroits où la loi le permet. Cela inclut les photocopies, les enregistrements et tout système de stockage et de retrait d’information. Pour demander une autorisation, et pour toute autre demande d’information, merci de contacter Juno Publishing :
http://juno-publishing.com/
ISBN : 978-2-37676-170-9
Première édition française : octobre 2017
Première édition : février 2016
Édité en France métropolitaine
Table des matières
Avertissements
Dédicace
Remerciements
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Épilogue
À propos de l’Auteur
Résumé
Avertissements
Ceci est une œuvre de fiction. Les noms, les personnages, les lieux et les faits décrits ne sont que le produit de l’imagination de l’auteur, ou utilisés de façon fictive. Toute ressemblance avec des personnes ayant réellement existées, vivantes ou décédées, des établissements commerciaux ou des événements ou des lieux ne serait que le fruit d’une coïncidence.
Ce livre contient des scènes sexuellement explicites et homoérotiques, une relation MM et un langage adulte, ce qui peut être considéré comme offensant pour certains lecteurs. Il est destiné à la vente et au divertissement pour des adultes seulement, tels que définis par la loi du pays dans lequel vous avez effectué votre achat. Merci de stocker vos fichiers dans un endroit où ils ne seront pas accessibles à des mineurs.
Dédicace
Pour ceux qui tentent d’envisager de nouveaux mondes et ceux qui travaillent pour les créer.
Remerciements
Merci à Anni, qui a été la première à se passionner pour ce livre avec moi et dont l’enthousiasme ne s’est jamais altéré. Et à Judith, dont le travail peut parfois être invisible, mais ne passe jamais inaperçu.
Merci à mes camarades à Philly, pour des années passées à parler de toutes choses, et pour les deux mondes que vous envisagez et le travail que vous faites pour en faire une réalité.
Il est impossible d’écrire un livre au sujet d’une fraternité sans penser à la mienne. Merci à ma soeur, qui, en plus d’être une véritable dure à cuire, était ravie de ce livre à la seconde où j’ai dit « Je veux écrire au sujet d’un frère aîné un peu trou du cul » sans l’avoir charrier en disant que c’était autobiographique.
Au cours des derniers mois, j’ai eu le plaisir inattendu de rencontrer des écrivains étonnants et le privilège incomensurable d’apprendre d’eux. Ce livre a beaucoup profité des deux. Merci.
Venu
De nulle part
Ici et ailleurs #2
Roan Parrish
Chapitre 1
Le poing arrive vers moi dans un mouvement ralenti comme dans un mauvais dessin animé, frappant ma mâchoire et me faisant tomber sur le côté. Ma tête heurte la poubelle métallique, et quelques secondes plus tard, la charge du mec blond touche mon cou et goutte sur les pavés de l’allée. Les bottes du mec blond écrasent des mégots, des capotes, et des amas de feuilles boueuses alors qu’il marche vers la porte de derrière du bar, en m’insultant.
Je ne l’ai pas évalué comme étant capable de me frapper aussi fort lorsque je l’ai choisi. Il paraissait plus petit dans le bar, cependant une fois que nous sommes sortis, j’ai réalisé qu’il était environ de ma taille – 1m83. C’était sans doute la chemise à motif cachemire. Ce foutu motif lui a donné l’aspect d’un gringalet. J’ai assurément arraché un bouton ou deux quand je l’ai poussé à genoux devant moi, mais cela n’a pas semblé le déranger. Cela n’a pas semblé le déranger non plus quand je me suis enfoncé dans sa gorge, en fixant au-delà de ses cheveux clairs le mur sombre derrière lui et en essayant de prétendre que j’étais ailleurs… quelqu’un d’autre. Cependant, cela l’a dérangé d’être repoussé quand il m’a demandé de lui retourner la faveur et ça l’a assurément dérangé quand j’ai dit que je n’étais pas un pédé.
Ma mâchoire pulse et ma respiration redevient enfin facile. Mais cela ne durera pas. Cela ne dure jamais.
Ma vision est floue, mais c’est probablement à cause du whisky. Je me hisse péniblement debout et me traîne pendant les quelques blocs jusqu’au métro, essayant désespérément de garder mon calme et de penser à tout sauf à la sensation de l’autre homme. Quand mon esprit commence à errer vers sa poitrine ferme et le frottement de son chaume sur mon sexe, je parcours mentalement la réparation de transmission du lendemain sur la Volkswagen Fox de 87 de monsieur Coop jusqu’à ce que je puisse me détendre.
Cependant, le calme a disparu le temps que mon store miteux arrive en vue et la gêne dans ma respiration est de retour, comme si je ne pouvais pas tout à fait inspirer complètement. Parce que je sais ce qui m’attend à l’intérieur. Rien. Une maison vide remplie avec rien. Mon pouls pulse dans l’hématome apparaissant sur ma mâchoire.
Encore pire, j’ai dégrisé sur le chemin depuis le métro et il reste encore des heures avant que je puisse partir travailler dans la matinée. Plus je me concentre sur ma respiration, plus elle semble laborieuse, et je me plie légèrement en deux, prenant une profonde respiration avec mes mains sur mes cuisses. Ayant désespérément besoin que quelque chose, n’importe quoi, me distraie du silence des murs se resserrant autour de moi, je me déshabille et atteins le banc de musculation. Le soulèvement familier, le cliquetis du métal frottant du métal et tombant lourdement sur le revêtement bon marché aident un peu. Je soulève jusqu’à ce que mes muscles tremblent et que ma sueur sente l’odeur du whisky. Si je suis chanceux, ce sera suffisant afin que je m’endorme. Mais habituellement, je ne le suis pas.
À la seconde où je m’écroule sur le lit, toujours humide de la douche, les images commencent à jouer derrière mes yeux fermés. Le type blond rencontré un peu plus tôt, mais en vérité, cela aurait pu être n’importe lequel d’entre eux – anonymes, interchangeables, vus à travers un brouillard de whisky et de répulsion. Leurs bouches, leurs odeurs, leurs mains sales… Mais je ne cesse d’y retourner même si les pensées me font frémir.
Je me rends au boui-boui de Big Jenny autour de neuf heures pour retrouver Xavier. X est mon meilleur ami depuis que nous avons joué ensemble au football au lycée. Les gars de l’équipe l’ont charrié pour être un gamin noir de North Philly qui adorait le métal au lieu du rap, et vu que j’adorais également ça, nous avons passé l’essentiel de notre temps à discuter de Poison, Mötley Crüe, Def Leppard (que Xavier soutenait être seulement de la pop métal, mais j’étais fan), Twisted Sister, Van Halen, et, bien sûr, vu qu’ils étaient de Philly, Cinderella. Nous avons remplacé Nas et Goodie Mob par Quiet Riot dans la stéréo du vestiaire et pressé play juste au moment où nos équipiers entraient dans les douches, en faisant les durs et en se bagarrant. Puis nous avons éclaté de rire quand ainsi, ils se sont retrouvés nus sous la bande-son de « Cum On Feel The Noize 1 ».
X est parti quelques années pour obtenir son MBA et nous avons perdu le contact. Pendant qu’il était en Caroline du Nord, il s’est marié et s’est rangé. Non pas qu’il ait été un jour vraiment là-dedans. Il vendait simplement un peu d’herbe quand il avait besoin d’argent et des médicaments lorsqu’il pouvait en obtenir. Il paraissait différent quand il est revenu, cependant. Plus concentré. Il l’a mis sur le compte de sa femme, Angela. Je n’ai jamais obtenu toute l’histoire, mais je crois qu’elle lui a basiquement dit qu’il agissait comme un gamin stupide et qu’il avait besoin de grandir. Angela ne m’aime pas. Xavier le nie, mais je sais que c’est vrai.
Nous nous retrouvons chez Big Jenny presque tous les jeudis soir pour observer deux groupes de reprises s’affronter, jouant des titres des années 70, 80 et 90. La puissance sonore des chants du public fait office d’applaudimètre, et le groupe gagnant obtient des boissons gratuites pour la semaine. La nuit des reprises me rappelle quand je chantais sur la radio dans notre garage lorsque Papa travaillait toujours dans l’autre magasin, mon jeune frère Daniel assis sur les marches de la cuisine, m’observant et essayant de chanter, mais se trompant dans toutes les paroles.
X est en retard donc je reste seul au bar. Deux femmes dans la quarantaine approchent pour bavarder. Elles sont visiblement en train de se dévergonder, leurs vêtements un peu trop voyants, leurs talons un peu trop hauts pour l’endroit. Elles posent les questions habituelles : Que fais-tu ? Est-ce que tu viens souvent ici ? Es-tu marié ? – cette dernière question en échangeant des regards et des rires comme si elles venaient de briser une règle qu’elles ont établie entre elles. C’est embarrassant et épuisant, donc je fais ce que je fais toujours.
— Est-ce que les dames veulent me voir passer une pièce à travers un verre solide ?