83
pages
Français
Ebooks
2016
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Ebook
2016
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Publié par
Date de parution
21 septembre 2016
Nombre de lectures
16
EAN13
9782897581893
Langue
Français
Publié par
Date de parution
21 septembre 2016
Nombre de lectures
16
EAN13
9782897581893
Langue
Français
Guy Saint-Jean diteur
3440, boul. Industriel
Laval (Qu bec) Canada H7L 4R9
450 663-1777
info@saint-jeanediteur.com
www.saint-jeanediteur.com
Donn es de catalogage avant publication disponibles Biblioth que et Archives nationales du Qu bec et Biblioth que et Archives Canada.
Nous reconnaissons l aide financi re du gouvernement du Canada par l entremise du Programme national de traduction pour l dition du livre, une initiative de la Feuille de route pour les langues officielles du Canada 2013-2018: ducation, immigration, communaut s, pour nos activit s de traduction, du Fonds du livre du Canada (FLC) ainsi que celle de la SODEC pour nos activit s d dition. Nous remercions le Conseil des Arts du Canada de l aide accord e notre programme de publication. e accord e notre programme de publication.
Gouvernement du Qu bec - Programme de cr dit d imp t pour l dition de livres - Gestion SODEC
Publi originalement sous le titre Homo en 2013, par James Lorimer Company Limited, Toronto.
2012, Michael Harris, pour l dition originale en langue anglaise.
Guy Saint-Jean diteur, pour l dition en langue fran aise, 2016.
Traduction: Martin Clavet
R vision: Suzanne Gosselin
Correction d preuves: milie Leclerc
Conception graphique de la couverture et infographie: Christiane S guin
Photo de la page couverture: Depositphotos/Changered
D p t l gal - Biblioth que et Archives nationales du Qu bec, Biblioth que et Archives Canada, 2016
ISBN: 978-2-89758-188-6
ISBN EPUB: 978-2-89758-189-3
ISBN PDF: 978-2-89758-190-9
Tous droits de traduction et d adaptation r serv s. Toute reproduction d un extrait de ce livre, par quelque proc d que ce soit, est strictement interdite sans l autorisation crite de l diteur. Toute reproduction ou exploitation d un extrait du fichier EPUB ou PDF de ce livre autre qu un t l chargement l gal constitue une infraction au droit d auteur et est passible de poursuites p nales ou civiles pouvant entra ner des p nalit s ou le paiement de dommages et int r ts.
Imprim et reli au Canada
1re impression, septembre 2016
Guy Saint-Jean diteur est membre de l Association nationale des diteurs de livres (ANEL).
Roman
Traduit de l anglais (Canada) par Martin Clavet
Table of mati res
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Note de l auteur
Extrait mathias
Chapitre 1
Chapitre 1
- Tu vas br ler ta guimauve.
- On voit que t y connais rien, c est meilleur quand c est br l .
Julie a retir sa branche du feu en la secouant. a a fait un nuage de fum e et des tincelles. La fille c t de nous s est cri e "H , attention! en essuyant la cendre qui s tait d pos e sur son paule rougie par le soleil. Elle s est lev e de sa b che et Julie a grimac , contente d tre d barrass e d elle.
- Pauvre p tite princesse.
La fille d ambulait dans la noirceur la recherche de compagnons un peu plus civilis s que nous. Julie a commenc arracher les cro tes noircies sur sa guimauve. En dessous, c tait blanc et gluant. Elle a d pos les bouts calcin s sur sa langue en s allongeant, les yeux moiti ferm s. Je lui ai souri dans l obscurit en lui donnant une petite pouss e avec mon paule.
On devait tre peu pr s une cinquantaine de jeunes en tout, rassembl s au lac Cultus pour c l brer la fin de l t . Un gars saoul qui s appelait Nicolas tait tomb dans le feu un peu plus t t et ses amis avaient d le mettre l arri re d un pick-up pour le ramener. Il avait hurl comme un damn en essayant de d coller son t-shirt moiti br l de sa poitrine ensanglant e.
On tait tous pas mal m ch s. Il y en a qui se promenaient avec leur bouteille alors que d autres pr f raient rester en petits groupes pour partager des anecdotes que tout le monde aurait oubli es le lendemain. De l autre c t du feu, il y avait un gars qu on n arrivait pas voir travers les flammes qui r p tait toujours les m mes mots:
- J sais pas. J te jure, j sais pas.
Julie a lanc un petit caillou par-dessus le feu, aux pieds de l inconnu myst rieux.
- De quoi tu parles? Qu est-ce que tu sais pas?
Un silence un tintement de bouteilles puis encore les m mes mots.
- J sais pas
Il s est lev en titubant et il est parti. On n a jamais pu savoir qui c tait.
Il s est coul un peu de temps. Julie tait appuy e contre moi et on lan ait des cochonneries dans le feu. On coutait distraitement les jeunes qui se baignaient dans le lac. On les a vus ressortir de l eau en sous-v tements tremp s. Ils se jetaient des regards amus s entre eux. Le tissu mouill ne cachait pas grand-chose et moulait les moindres d tails de leur anatomie.
Julie et moi tions absorb s dans une conversation top secr te au sujet du d but de notre derni re ann e du secondaire et de l avenir incertain qui nous attendait une fois qu elle serait termin e. On buvait tour de r le dans un Thermos de vodka jus d orange. Au fur et mesure que le Thermos se vidait, je prenais de plus en plus conscience que mon but principal dans la vie tait de quitter Chilliwack. J ai pos ma main sur le genou de Julie.
- J ai pas l impression que je vais revenir un jour, tu sais.
- Revenir d o ?
- De l universit . Je vais aller Vancouver et quand j aurai mon dipl me, je vais pas vouloir revenir ici. On dirait bien que tu vas tre oblig e de venir avec moi, qu est-ce que t en dis?
- Vancouver?
- Ah, Julie ma belle Julie.
Je l ai embrass e sur la joue en lui tapotant la cuisse.
- On fera la belle vie, Vancouver. La grande ville, t imagines? On va se trouver du travail et on va habiter dans une esp ce de grande maison d labr e avec un gros chien stupide. On aura jamais besoin de revenir ici.
Quelqu un est sorti d un buisson derri re nous et s est mis vomir, comme pour appuyer ce que je venais de dire.
Julie avait l air triste.
- Ce serait cool, mais tu sais que je peux pas laisser ma grand-m re toute seule. Pas avec mon p re, tu sais comment il est.
Son regard s est pos sur la cime des grands c dres.
- Il boit tout le temps, c est de pire en pire. Et si j tais pas l , personne s occuperait de vider le sac merde de ma Lola.
- Allons, dis pas a.
Elle m a ignor .
- Mon p re finirait par la placer dans une maison de vieux et elle se laisserait mourir.
Julie a secou la t te et son sourire est r apparu graduellement dans son visage.
- C est vrai que ce serait cool, Vancouver. Un jour
Elle s est pench e vers moi pour m embrasser, mais ce n tait pas un petit bisou sur la joue comme on avait l habitude de se donner, mais un vrai baiser sur la bouche, avec la langue et tout. Son haleine puait l alcool. Au contact de ses l vres, je me suis raidi.
- Oh l ! Du calme.
J ai plaqu ma main sur son paule pour la tenir distance. J essayais de sourire, mais j imagine que j avais l air tout crisp . Elle a essay de m embrasser nouveau.
- a va, relaxe.
- Euh non, a va pas.
Je me suis redress en m loignant sur la b che. J avais l air d essayer de m excuser.
- Julie, tu sais bien que je suis gai.
Elle a regard ses pieds en soupirant.
- J imagine que je savais, oui.
Elle a vid le Thermos d un trait avant d essuyer sa bouche avec la manche de son chandail capuchon.
- Au moins, je suis contente que tu sois enfin capable de l admettre.
On n entendait plus que le cr pitement du feu.
- Je pensais que a commen ait tre vident.
- Hum, j imagine que a paraissait.
Elle faisait oui de la t te en jouant dans le feu avec sa branche. La cendre collait sur les r sidus de guimauve fondue.
- En passant, c est mieux que ce que t avais fait en secondaire 2. Je veux dire comment tu m avais repouss e quand j avais essay de t embrasser.
- Il y a rien de pire que ce que j ai fait en secondaire 2.
- Bah, il y a plein de gars qui laissent leur copine par texto t tais pas le premier me faire le coup.
- Vraiment?
- Ce qui m avait vraiment fait p ter les plombs, c tait l motic ne de face triste que t avais coll e dans le texto.
Je lui ai arrach le Thermos des mains et je l ai mis dans le sac dos mes pieds.
- T es la seule personne qui est au courant part mes parents, videmment.
- Quoi? Tu l as dit tes parents avant de me le dire moi?
- Ben en fait, c est la page d un site porno que j avais oubli de fermer sur mon ordinateur qui leur a mis la puce l oreille.
- Hum, OK
Julie tait fatigu e, a se voyait dans ses yeux.
- Bon, je vais me coucher. Fais attention de pas me r veiller, OK?
Je l ai vue se faufiler dans notre minuscule tente bleue et se coucher tout habill e sur le petit matelas de camping. Je suis all lui mettre une couverture et j ai zipp l entr e de la tente. Apr s, je me suis dirig vers le lac pour marcher un peu. Il tait tellement tard que la lumi re du jour commen ait claircir l horizon et les oiseaux s taient mis piailler dans les arbres.
J tais tout seul au bord de l eau. J ai sorti mon t l phone de ma poche, c est ce que je fais quand je n ai pas envie de penser. J ai ouvert l application de la carte routi re et j ai demand mon t l phone de me localiser. Un petit point bleu est apparu sur la carte, juste au-dessus d un lac perdu au milieu des montagnes. Pas tr s loin, il y avait comme des petites pattes de mouche. C tait les rues de Chilliwack.
J ai ra