Au fil du temps , livre ebook

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« La neige tombe en abondance, Nappant le sol avec prestance, C'est beau comme tes cheveux, Beau comme la couleur de tes yeux, Beau comme quand tu me souris, Et que tes yeux moqueurs me rient. En somme, ce beau manteau blanc Rejoint aussi... nos cheveux blancs. » Certes, il est question de souvenirs, du passé et de nostalgie tout au long de ce recueil... Mais ce serait le réduire que de n'évoquer que cette dimension et de ne pas aborder les autres thèmes chers à L. Le Morvan, qui pose aussi son regard sur le monde et les hommes qui l'entourent. Et c'est là que l'auteur témoigne d'une sensibilité puissante, allant du compassionnel au dénonciateur, et d'une plume changeante, tantôt chantante, tantôt sombre, qui font de cette œuvre un objet aux faces multiples et à parcourir avec curiosité.

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Date de parution

20 novembre 2015

Nombre de lectures

0

EAN13

9782342044416

Langue

Français

Au fil du temps
Lucien le Morvan
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Au fil du temps
 
 
 
 
Mes remerciements profonds
 
 
 
À ma très chère épouse Pierrette,
Qui fut pour moi une source
D’inspiration via notre amour,
Mais aussi pour son implication.
 
À Chantal et Michel Deviterne,
Qui ont été au long de ces années
Par leur appui, leurs
Encouragements, des catalyseurs à
La réalisation de ce projet.
 
Ce recueil de poésie « au fil du temps » est dédié à :
Mon épouse, mon fils Pierre-Yves,
Ainsi qu’à mes petits-enfants.
 
 
 
 
 
Un après-midi d’été
 
 
 
J’étais bien dans la barque,
Je rêvassais, bercé,
Me laissant balancer,
Me prenant pour monarque,
Sur ce lac endormi,
Mais parfois insoumis.
D’Île-de-France, le ciel est bleu,
« Dieu qu’il fait beau, morbleu »,
Disait le roi Henri,
Retournant à Paris,
Venant de Villeroy,
Sous un ciel dit « bleu roi ».
Mes pensées vagabondent,
L’endroit est propice, l’onde.
Mon grand-père paternel
Apparaît, il sourit,
Pour moi, il est éternel.
Je l’ai toujours chéri.
Que de beaux souvenirs,
Qui me font rajeunir,
Les avions, les acrobaties,
Qui nous ont divertis,
Des avions démolis,
Héros, Doré, Cavalli.
En 35 et 36,
Que de feux d’artifice.
Oh ! Maman et moi à Wimereux…
Comme nous étions tous quatre heureux,
C’était en 1937,
Après 36, nouveau concept,
Congés payés pour les ouvriers
Et ça, personne ne peut l’oublier.
Puis, la guerre… la misère…
Oh ! ma gorge se resserre…
Mais, mes yeux, ils s’embrouillent,
Allez mon gars, tu grouilles,
Regarde là-bas les berges,
Plus loin, la vieille auberge.
Ces arbres, plus que centenaires,
Comme le poème d’Apollinaire,
D’une beauté rare, radieuse,
Une flore mélodieuse.
Mais il me faut penser,
Songer à retourner,
Pour rejoindre ma belle,
Qui est ma colombelle.
Je dois prendre les rames,
Assez de vague à l’âme…
Barque… Nous allons rentrer au port
Avant que toute l’eau s’évapore.
 
 
 
À en perdre la tête…
 
 
 
C’était une belle journée de printemps,
En ce temps-là, avions peu de passe-temps.
Georges et moi, vers la porte de Béthune,
Nous nous dirigions à grands pas,
Dans nos poches, juste quelques thunes
Du lait, en aurions-nous ou pas ?
Nous avions notre pot au lait.
Souvent n’avions que… le petit-lait
Et, très beau si nous en avions !
Il fallait faire souvent la queue
Pour rien, le fermier, un belliqueux.
Mais la vie est dure en temps de guerre,
Depuis quatre ans, rien n’est comme naguère,
Les bombardements alliés, les ruines,
Les morts s’accumulent, tout décline.
En 43, c’est le tournant,
L’attaqué devient l’Allemand,
Celui qui régnait sur l’Europe
Depuis quatre ans, n’était que misanthrope,
Seule la race aryenne est suprême,
Pour les autres… la solution extrême.
Nous avions l’habitude, à deux,
De parler du boche, bien qu’hasardeux…
De parler de cette guerre, mais
Aussi de l’après-guerre. Désormais
Plus rien ne serait jamais pareil !
Brusquement, le bruit des appareils…
La Flak 1 allemande se fait entendre,
Il y aura de nouvelles tombes…
On entend le sifflement des bombes
Qui tombent et sans plus attendre,
Les sirènes hurlent l’état d’alerte.
Heureusement, à notre âge, sommes alertes.
Nous courons nous mettre à l’abri.
Les bombes éclatent… le ciel s’assombrit.
Nous, nous sommes sous une porte cochère…
Là-dessous nos vies ne valent pas cher
Mais n’avons vraiment pas eu le temps,
Bombes et éclats d’obus percutants !
Les bombes éclatent partout autour de nous,
Maisons qui s’écroulent, aïe… mon genou !
Crie Georges, il regarde mais il n’a rien.
Il aura une marque, souvenir aérien.
Soudain le silence, le silence de la poussière…
Beaucoup de poussière, elle en est outrancière,
Car en dessous, des plaintes, des cris,
Maisons écroulées, des gens ensevelis,
Des blessés, des morts sous les décombres,
Dans quelques jours on saura le nombre.
On entend bientôt le pin-pon des pompiers.
Combien d’ensevelis resteront prisonniers,
Faute de moyens… ? Ils y trouveront la mort.
Souvent ces scènes, je me les remémore…
Là où nous nous trouvons, Georges et moi,
Près du dépôt des tramways, quel émoi
Soudain m’étreint ! La maison… un amas
De gravats, je crois lire Alexandre Dumas…
Où est l’ami, le copain de mon père ? 2
Georges me crie… « Lucien ! Viens ! Il y a un corps… »
Je descends les gravats, j’ai un haut-le-corps…
Du pied, j’avais heurté une pierre… Non, une tête,
L’ami de mon père ??? Et nous hurlons à tue-tête,
Georges et moi, puis peu à peu nous nous sommes calmés.
Un pompier est venu, nous l’avons informé,
Puis, nous sommes retournés chez nous,
La tête basse, sans parler, que dirions-nous ?
Georges, je crois qu’il en a parlé à ses parents.
Moi, à ma mère, cinq jours après, d’un calme apparent.
 
 
 
Terrain aride ou rides ?
 
 
 
Ce grand terrain aride,
Les sillons, sont mes rides
Qui façonnent mon visage,
Marquant ainsi mon âge.
 
Un terrain plein d’histoires
Mais parfois, péremptoires,
Du colon et de son implantation
Et de ce terrain, son acquisition.
 
Et ces taches brunes marquant
Mon corps, signes assez éloquents
Du corps en changement et vieillissant,
Mais n’est pas toujours appétissant.
 
Un lot qui est attribué
Au premier arrivé, distribué.
Il faut d’abord le défricher
Sans savoir ce qu’on va dénicher.
 
J’ai une tache au bas de la joue,
Avec elle, ma petite fille joue.
Elle a des petits enfants, la candeur.
Quand j’arrive, elle la vérifie avec ardeur.
 
1812-1814,
La guerre, le frère de grand-père, âge ? Quatorze !
Il doit faire feu sur les assaillants,
Ce sont des Américains malveillants.
 
Les petits enfants ont la pureté,
Ils ignorent l’animosité,
Ils ne voient et ne connaissent la laideur,
Certains parents en ça, seront ambassadeurs.
 
Mon père a parachevé les sillons
Sur cette terre aride. Sonne, toi le carillon… !
L’oncle, mort en héros sur et pour cette terre
Eh non messieurs, pas pour l’Angleterre.
 
Ma petite fille verra-t-elle ce terrain ?
Se rappellera-t-elle mon visage ?
Verra-t-elle le clocher de ce village,
Où ses ancêtres furent déjà, souverains ?
 
 
 
Toi qui ne peux…
 
 
 
À toi, qui ne peux pas voir,
Pour qui les choses sont illusoires.
À toi, qui ne peux entendre,
Et aux concerts ne peux t’y rendre.
Toi, l’écolier qui a faim
Et n’a même pas, un morceau de pain
À grignoter le matin,
Rasant les murs comme un clandestin.
Ton pays a de grandes richesses
Mais ta mère, n’est pas une duchesse.
 
Quand on est né pour un petit pain,
On a beau faire le malin,
On est très loin d’être un Merlin,
Il faut le trouver son… gagne-pain.
 
Toi qui ne peux plus marcher
Car, patrouillant dans un marché,
Sur une mine, tu as sauté.
Tu as eu les deux jambes amputées.
Afghanistan… pays d’Asie,
Depuis lors, tu souffres d’amnésie.
Mais combien de fois revis-tu
Ce rêve, que les Talibans te tuent ?
Toi, à qui va ma compassion,
Mais à la guerre, mon aversion.
 
Quand on est né pour un petit pain,
On a beau faire le malin,
On est très loin d’être un Merlin,
Il faut le trouver son… gagne-pain.
 
Toi, toi qui cherches tes père et mère,
Toi qui restes avec ce goût amer
Depuis que plusieurs bombardiers,
Sur ton village, ont tout incendié.
C’était le jour de tes cinq ans,
Tu en as dix-huit maintenant,
Treize ans que tu es dans ce camp,
Ton père est mort, ta mère t’attend,
Tes frères et sœurs ont disparu,
Mais pour toi… Sont-ils à jamais perdus ?
 
Quand on est né pour un petit pain,
On a beau faire le malin,
On est très loin d’être un Merlin,
Il faut le trouver… son gagne-pain.
 
 
 
Préjugé
 
 
 
Je suis assis à la
Terrasse de ce café,
Buvant un chocolat,
Sans être un assoiffé.
Mais, j’aime cette atmosphère,
Cette ambiance, cette sphère,
Où chaque matin de la semaine,
On y trouve la chaleur humaine,
Dans ce quartier, des habitués
Du café : « Le Perpétué ».
Sur la rue Saint-Denis, près de Mont-Royal,
Cette rue est captivante.
L’été, elle est toujours émouvante,
Ces escaliers extérieurs,
Particuliers, mais supérieurs,
Une ambiance un peu grivoise,
Que très vite on apprivoise,
Cœur du quartier québécois
Où toutes les races s’y côtoient.
Une jeune femme et son enfant,
La vingtaine, l’enfant deux ou trois ans.
 
Elle prend la table d’à côté,
Elle me semble… très agitée,
Discrètement je la regarde,
Son sac tombe par mégarde,
Elle se baisse et le ramasse,
Un côté du visage forme une masse,
Il est tuméfié, l’œil est poché…
Contusion d’un coup violent ?
Sous la paupière, c’est purulent,
Un traumatisme sans doute récent ?
L’enfant, qui se prénomme Vincent,
Passe ...

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