Elles sont simples, les histoires que J.-R. Fournier relate. Humbles, comme celle de ce peintre inconnu et vivant sa passion dans l’anonymat. Émouvantes, comme celle de cet architecte affolé par l’idée de sa propre vieillesse. Mélancoliques, comme celle de ce voyage parisien ardemment désiré, cruellement annulé. Simples, mais pourtant pas simplistes. Car le tour de force de l’auteur consiste encore à hisser ses personnages à un niveau littéralement extra-ordinaire. C’est-à-dire à un degré plus intense, plus brillant, plus périlleux aussi. Ainsi de cette nouvelle qui retrace la carrière fulgurante d’un boxeur digne d’Icare. Ainsi de ces textes amoureux dans lesquels la passion apparaît à la fois comme salvatrice et destructrice. Ainsi de ces récits où la fascination des hommes se fait troublante, obsessionnelle, meurtrière. Après "Les Lilas sous la lune" et "La Traversée de la nuit", J.-R. Fournier nous revient avec un recueil de nouvelles placées dont l’humain est une nouvelle fois le cœur. Un humain en proie à ses angoisses, à ses émotions, à ses désirs fous, à ses toquades, à ses désillusions, à ses espoirs, à ses comportements incongrus, à ses coups de sang, à ses faiblesses et à ses grandeurs secrètes, peint en mots sincères, justes, jamais sensationnalistes, situés au plus près des âmes et des vies intérieures des personnages.
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