Ils louaient mon ventre , livre ebook

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Je vivais dans un monde où on pousse, on met la cale. Titulaire d’une licence en commerce internationale, j’étais la bienvenue au chômage en ces temps difficiles de la vie. Toutes mes demandes d’emplois avaient été rejetées. Même où j’avais effectué mon stage ne m’était pas accessible. J’étais jeune, j’avais 20 ans. Dans l’une de ces familles africaines où, tout le village compte sur moi. Je venais d’une famille ordinaire. J’entends dans ce mot, une famille qui n’a aucune relation extérieure, autre que ce qu’elle est naturellement. Si la formule était « on est quelqu’un derrière quelqu’un », hé bien moi je n’avais personne. Je ne pouvais compter que sur mes efforts personnels pour me frayer une place dans la société. Ma mère avait été à la fois mon père. Elle me disait tout le temps : « Malaïka je sais que tu es une brave fille et que tu relèveras la famille. J’ai fait ce que je pouvais, t’envoyer à l’école. Si à 20 ans tu as pu décrocher ta licence, tu pourras aussi trouver le travail, avec un peu de chance. Car au-delà des mains pliées couvrant la corruption, je suis certaine qu’il y a encore quelques entreprises consciencieuses qui recherchent la matière première qui est l’intelligence. Et ça, tu l’as. Courage ma fille ! Nous comptons sur toi. » Oui, ils comptaient sur moi. J’étais l’espoir de la famille à mon jeune âge. J’avais deux cadets. Il fallait que je me batte pour soutenir maman. Mais je m’étais très vite rendue compte que ça n’allait pas être facile. Partout où j’allais, on me minimisait. Il fallait qu’on consulte mon âge avant de décider si on allait m’embaucher ou pas.
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Publié par

Date de parution

11 juillet 2024

Nombre de lectures

55

Langue

Français

ILS LOUAIENT MON VENTRE
Éditions EKO Bookstore Yaoundé  MvogMbi Tous les droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés pour tout pays. © Éditions EKO Bookstore, 2021
LARRIME Larry BOUTCHOM
ILS LOUAIENT MON VENTRE
P
RO
LO
G
U
E
 Je vivais dans un monde où on pousse, on met la cale.Titulaired’unelicenceencommerceinternationale, j’étais la bienvenue au chômage en ces temps dificiles de la vie. Toutes mes demandes d’emplois avaient été rejetées. Même où j’avais effectué mon stage ne m’était pas accessible. J’étais jeune, j’avais 20 ans. Dans l’une de ces familles africaines où, tout le village compte sur moi. Je venais d’une famille ordinaire. J’entends dans ce mot, une famille qui n’a aucune relation extérieure, autre que ce qu’elle est naturellement. Si la formule était « on est quelqu’un derrière quelqu’un », hé bien moi je n’avais personne. Je ne pouvais compter que sur mes efforts personnels pour me frayer une place dans la société.
 Ma mère avait été à la fois mon père. Elle me disait tout le temps : « Malaïka je sais que tu es une brave ille et que tu relèveras la famille. J’ai fait ce que je pouvais, t’envoyer à l’école. Si à 20 ans tu as pu décrocher ta licence, tu pourras aussi trouver le travail, avec un peu de chance. Car au-delà des mains pliées couvrant la corruption, je suis certaine qu’il y a encore quelques entreprises consciencieuses qui recherchent
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la matière première qui est l’intelligence. Et ça, tu l’as. Courage ma ille ! Nous comptons sur toi. »
 Oui, ils comptaient sur moi. J’étais l’espoir de la famille à mon jeune âge. J’avais deux cadets. Il fallait que je me batte pour soutenir maman. Mais je m’étais très vite rendue compte que ça n’allait pas être facile. Partout où j’allais, on me minimisait. Il fallait qu’on consulte mon âge avant de décider si on allait m’embaucher ou pas.
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CHAPITRE 1
 Sans me décourager, je sortais très tôt les matins pour aller à la recherche de mon avenir. Oh mon cher beau pays le Cameroun, on me demandait 5 ans d’expériences pour travailler. Mais comment avoir cette expérience sans être passé quelque part ? Cette situation n’arrivait pas qu’à moi, car je constatais très vite que nous étions majoritairement des jeunes errant de bureaux en bureaux à la recherche d’un travail digne de ce nom.
 Finalement je pus trouver une entreprise où l’on m’accepta en tant que stagiaire. Ils avaient parlé de stage professionnel, en insistant que je n’allais pas être rémunérée. Je ne m’opposai pas face à cette information, car au moins eux ils avaient eu la gentillesse de me retenir. Néanmoins, je déposais toujours mes demandes dans d’autres structures. Je me mis à travailler, donnant le meilleur de moi et apprenant la réalité du terrain.
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Ils louaient mon ventre
Mes professeurs disaient que ça n’allait pas être facile l’après école. Donc même si on ne donnait rien, je me consolais du moins en me disant « ça fait partir des expériences ». Je is 3 mois dans cette entreprise, au cours duquel, je ne reçus même pas l’ombre d’une pièce, ne serait-ce qu’en guise de taxi. Je faisais quand même le stage professionnel non ? Ma seule motivation était ma mère, qui me remontait en me disant ça irait. Au lieu de m’enrichir inancièrement, m’appauvrissait.Si j’avais laissé l’école, c’était pour soutenir ma famille, et ce en cherchant de l’argent. Non pas en me faisant exploiter par ces chefs d’entreprises mesquins.
_ Ça va aller ma ille ? M’avait demandé maman un de ces soirs où je rentrais essoufler. _ Maman c’est dur hein, c’est dur jusqu’à ! _ Qu’est-ce qui est dur ma ille ? _ Quand tu es sur les bancs, tu crois que nooh le dehors est facile. Tu crois que dès que tu as le diplôme le monde t’appartient. Tu as l’espoir que ta vie se changera en haut standing. Alors que c’est le début de ta souffrance. Maman lâcha un rire et me dit : _ Je présume donc que ça ne dose pas. _ Maman, comment ça on peut demander à quelqu’un qui vient de sortir de l’école, une expérience professionnelle de 5 ans ? L’étudiant là s’est formé où pour qu’on lui demande ça ? _ Ma ille tu ignores encore notre pays ?
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