L’enfant Abandonné , livre ebook

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Issu d’une famille polygamique dans laquelle chaque femme s’occupe de ses enfants, Angoula apprend la triste leçon de l’irresponsabilité parentale lorsqu’il est exclu du lycée de Yabassi pour frais d’inscription non payés et doit retourner au village. Fort heureusement, un ami de la famille lui tend une seconde chance, la saisira-t-il, irat- il au bout de sa scolarité et de sa formation? Deviendra-t-il un homme responsable ? On le sent, ce roman bien écrit et agréable à lire est destiné aux jeunes qui se croient abandonnés. Il est aussi un appel à la parenté responsable.
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Publié par

Date de parution

01 mai 2023

Nombre de lectures

15

EAN13

9956429002105

Langue

Français

Tchekouo Cyrano Lebel
L’enfantabandonné
Proximité, 2023
Toute représentation, traduction ou reproduction, même partielle par tous procédés, en tout pays, faite sans l’autorisation préalable de l’auteur, ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite et exposerait le contrevenant aux poursuites judiciaires. Cf. Loi du 19 décembre 2000, articles 22,29 et leurs alinéas. Toute reproduction et représentation sans autorisation formelle, sont considérées comme de la contrefaçon punissable par l’article 327 et suivant, de la loi N°2016/007 du 12 juillet 2016 portant Code Pénal du Cameroun.
©Éditions Proximité, mai 2023 Yaoundé, République du Cameroun Tel : 237 699 85 95 94/6 72 72 19 03 Couriel : editionsproximite@gmail.com ISBN : 9956429002105
Je dédie cette œuvre de l’esprit au Dieu Tout Puissant qui m’a inspiré, à ma tendre et charmante épouse Gaby et à ma princesse Falone qui m’ont fortement encouragé dans sa rédaction.
À mes parents qui m’ont inculqué le sens de l’amour du prochain, du partage, de l’endurance au travail…
À tous les amoureux de la littérature et à tous les parents qui ont compris que l’éducation peut encore être un puissant levier de développement non seulement de la famille mais aussi de notre pays voire de notre continent.
À tous mes enfants que le Seigneur Tout Puissant a placés sur mon chemin. Je dis merci à l’Éternel de m’avoir donné le privilège et la lourde responsabilité de les encadrer aIn de faciliter leur intégration dans notre société où la réussite n’est pas à la portée de tous.
À tous ceux qui comme moi, pensent qu’il y a toujours une lueur d’espoir face aux tracasseries de la vie.
Chapitre I : La vie au village
Ce matin-là, le village Fomayum avait été abondamment arrosé par les larmes de la nature. Situé dans le département du Koung-Khi, arrondissement de Djebem au sud du groupement Bandjoun à une vingtaine de kilomètres de Peté, centre-ville, ce beau petit village, chefferie de troisième degré est d’une richesse culturelle indescriptible reconnue dans les contrées voisines pour ses danses traditionnelles et patrimoniales, son charme culinaire, son paysage de bocage, son relief pittoresque, ses cases construites en briques de terre cuite et sous forme conique. C’est l’une des rares chefferies traditionnelles où on retrouve encore les toitures des maisons recouvertes de feuilles de raphia et de chaume. En dépit de la montée en puissance des nouvelles religions, les habitants de ce village ont su fermer leurs oreilles pour conserver le culte de leurs ancêtres. Constitué d’une population majoritairement vieillissante, il n’a pas pu résister au phénomène de l’exode rural qui mine bon nombre de localités où les jeunes sont tentés par l’illusion d’un lendemain meilleur en ville. À la tête de ce village trône un monarque désigné d’entre les successibles par le défunt roi en raison du caractère héréditaire de la succession. Ce dernier très respecté et craint est
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assisté dans ses fonctions par les notables de la cour royale qui tiennent généralement leur autorité de leurs ascendants. Sur la place de la chefferie où se déroulent les cérémonies traditionnelles d’envergure, deux arbres mythiques et mystiques se dressent èrement à l’entrée principale. À la descente de la chefferie, une statue sculptée en bois est placée devant la case de la plus puissante société secrète du village construite en briques de terre cuite. À droite, une descente d’environ cinq cents mètres laisse apercevoir d’un côté une végétation verdoyante et de l’autre, diverses maisons des épouses du chef. Une fois cette descente avalée, une petite cour servant d’espace de loisirs vous accueille et vous oriente vers la case de passage et la résidence du chef. Les villageois ici vivent principalement de l’agriculture de subsistance, du petit commerce et de l’élevage domestique. La main d’œuvre jeune résiduelle est de plus en plus encline à l’exploitation des carrières de sable, de gravier en campagne, de la chasse, du transport à moto… Ce matin-là, le père Moboula s’était levé plus tôt que de coutume. Comme à son habitude, il appela d’une voix grave et autoritaire toutes ses femmes et ses enfants pour leur répartir les tâches de la journée. Sa concession qui s’étend sur une grande supercie 1 est située au quartier Depkouong au sommet du village juste à quelques mètres du terrain aménagé
1. Quartier du village Fomayum où le père Moboula a été désigné comme représentant du chef du village.
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pour les rencontres de football. Grand et puissant notable de la chefferie Fomayum, on retrouve à l’entrée de sa concession, deux petites cases avec des toitures sous forme conique, disposées de telle façon qu’il faut se baisser pour y accéder. La maison principale, construite en briques de terre cuite est également couverte sous forme conique. À l’intérieur de la maison, le plafond est marqué de gurines traditionnelles, des tabourets à trois pieds sculptés en bois, des tables de réception et des fauteuils en bambou servent à accueillir les invités. De part et d’autre de la concession, on peut apercevoir les maisons de ses trois épouses, la case réservée au culte des ancêtres, un puits qui ravitaille toute la famille et certains voisins, quelques arbres fruitiers à l’instar des pruniers, des avocatiers, des goyaviers, des colatiers, des plants de caféiers, vestiges du passé qui rappellent le souvenir joyeux de la période où cette culture de rente faisait la erté des planteurs… À la lisière de la concession, se dresse èrement la case du maître des lieux derrière laquelle on retrouve l’enclos construit en planches pour les chèvres, une porcherie relativement aménagée et des plants de bananes-plantain inégalement éparpillés. À son appel, tous se réveillent promptement et font allégeance au maître de maison qui acquiesce par un hochement de tête. En dépit de son âge assez avancé, le père Moboula, octogénaire, impose par sa stature la crainte et le respect. C’est un homme jaloux et ivre de son autorité. Il doit le secret de sa longévité
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à son alimentation essentiellement naturelle, à la consommation à outrance de l’eau, du vin de raphia, du vin rouge de manière modérée, et à la pratique de la marche à pied… Il ne se rappelle plus de la dernière fois qu’il a emprunté un véhicule. Chaque femme a sa case et respecte avec scrupule sa semaine de passage dans la chambre du père Moboula. C’est une répartition initiée de son propre chef depuis des années et imposée à chacune d’elles. La fortune de chacune de ses épouses est constituée notamment d’une parcelle de terrain à cultiver, des houes et des machettes. Le père Mobula, comme ses parents longtemps avant lui, ignorent tout ou presque de l’entretien d’une famille. Chaque femme se débrouille pour se nourrir elle-même et ses enfants. Comme toujours, la répartition des tâches commence par la doyenne Marie, puis Thérèse et enn Anne, la mère d’Angoula. Cette dernière a une importante nouvelle à annoncer à la famille : « J’ai appris avec joie qu’Angoula a bravé avec mention son examen et est classé parmi les premiers de son centre. C’est le directeur de l’école qui nous a informés de cette bonne nouvelle hier soir lorsque nous rentrions de la visite de condoléances initiée par 2 notre association Jeunes Dames chez maman Monica qui a perdu son jeune ls qui vivait à Yaoundé. »
2. Association des femmes du village Fomayum qui prône l’entraide, l’assistance et la solidarité entre ses membres
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Le père Moboula accueillit cette nouvelle en toute simplicité et modestie. Les deux autres femmes l’approuvèrent par un geste ironique et un rire tapageur d’autant plus qu’Angoula était le seul parmi ses six frères à être reçu à un examen ofciel. Ces enfants attendaient impatiemment la mort du père Moboula pour discuter sa succession et hériter ainsi des honneurs et avantages liés à son titre de notabilité à la chefferie, le patrimoine mobilier et immobilier, les veuves… Le village Fomayum n’avait pas été particulièrement gâté par les pouvoirs publics. On ne retrouvait ni centre de santé, ni point d’eau potable, ni énergie électrique, ni routes ou pistes entretenues. Juste une école publique située à l’entrée du village avec un seul fonctionnaire affecté comme directeur qui enseignait les élèves du cours moyen deuxième année. Ce dernier par sa rigueur et son dévouement à son métier se battait comme un beau diable pour permettre à ces enfants venus des villages Djiko et Mbieng Djebem d’avoir une éducation de qualité et de se frotter sans aucun complexe à leurs camarades des écoles de la ville aux examens ofciels. Les autres enseignants étaient recrutés sur le tas et leurs salaires généralement supportés par les parents d’élèves et quelques bienfaiteurs. Il arrivait souvent qu’ils soient payés soit par des régimes de plantain, du haricot, du maïs, du macabo…  Les habitants fortunés, principalement les élites extérieures, s’étaient rabattus sur l’énergie solaire pour
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pouvoir jouir du bonheur de ce précieux sésame qu’est la lumière. Pire encore, le projet de construction d’un établissement secondaire public était resté depuis des années dans les tiroirs de l’administration enterrant ainsi l’avenir scolaire de plusieurs enfants. D’ailleurs, beaucoup d’entre eux avaient dû arrêter les études après le cours moyen deuxième année. Certains parents protaient de ce décit infrastructurel dans la localité pour ne pas supporter les frais onéreux des études secondaires et orienter les enfants en bas âge vers des activités immédiatement lucratives. Le seul établissement d’enseignement secondaire public le plus proche se trouvait à une quinzaine de kilomètres du village. « En tout état de cause dit le père Moboula, on en reparlera à mon retour. Retournez à vos occupations. Je vais à la chefferie pour prendre part à une importante réunion d’une société secrète. » Avant de s’y rendre, il ne prit pas le soin de faire sa toilette matinale. Il s’était juste contenté de se gargariser et de se laver la face avec de l’eau tiédie de son propre chef dans sa cuisine.C’est de la chefferie qu’il prenait les nouvelles du village et des contrées voisines. Ses épouses savaient déjà qu’il rentrerait de là avec de l’huile de palme, du sel et parfois des gigots de viande, de porc ou de chèvre. Chacune recevra sa part proportionnellement à son ancienneté dans le mariage. Le père Moboula faisait comprendre à ses proches que ces présents rapportés chaque fois de la chefferie constituaient une sorte d’assurance retraite volontaire.
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