87
pages
Français
Ebooks
2022
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Ebook
2022
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Publié par
Date de parution
07 octobre 2022
Nombre de lectures
3
EAN13
9782897128784
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
Publié par
Date de parution
07 octobre 2022
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3
EAN13
9782897128784
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Français
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Table des matières Couverture Interstice Mémoire d'encrier Page de demi-titre À propos du livre et de l'autrice Page de titre Dédicace Épigraphe La terre Adèle le ventre rond L’euphorie, père et fils L’empreinte Le chasseur Mathias L’absence Neka maman La migration Le nid L’aube de Mathias Le chef-d’œuvre La joie originelle Les parfums de nutshimit Les graines rouges La famine L’homme pet La tire sur les dents La fuite mali Les étoiles Le canot de Shenum Tshakapesh L’apesanteur La ration Jour de mariage Makusham La corniche Bingooo ! La balade Le fautif La prière Les enfants L’enfant abandonné Le rêve L’oubli Les sacoches L’autel Les galettes à la mélasse La meilleure amie Ninan nous L’arbre d’espérance Le rendez-vous Le vertige Les nordiques La capitulation L’urgence Xavier Le fils Les mots L’ours Mashku La robe de nuit Mémoire ancestrale La visite Kupaniesh Le départ La rupture Innu La dernière partie Le corbeau L’eau Le feu Delirium tremens L’absolution L’air Lettre de Mathias à son père Le dernier rêve en héritage Le retour de Kupaniesh Lettre d’Adeline à son père - (1 de 2) Lettre d’Adeline à son père - suite (2 de 2) Chasseur-cueilleur L’anneau d’or L’aveu Dans la collection roman Page de copyright
Points de repère Couverture Interstice Mémoire d'encrier Page de demi-titre À propos du livre et de l'autrice Page de titre Dédicace Épigraphe La terre Dans la collection roman Page de copyright
Répertoire des pages Couverture 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 100 101 102 103 104 105 106 107 108 109 110 111 112 113 114 115 116 117 118 119 120 121 122 123 124 125 126 127
Les hommes ne marchent plus dans les sentiers tracés par les femmes.
1260, Rue bélanger – bureau 201
Montréal, québec h2s 1h9
info@memoiredencrier.com
memoiredencrier.com
L’or des mélèzes
Pishimuss, une aînée de la Côte-Nord, revient sur sa vie de kukum. Elle raconte les amitiés, les amours, la chasse au caribou, le fleuve et la forêt. L’or des mélèzes est une série de tableaux, de moments de vie, d’instantanés. Sophie, la meilleure amie. Mathias, le fils qui meurt sans jamais mourir. Adeline, l’adolescente révoltée. Et puis, il y a Xavier, l’amour de sa vie. Xavier, dont l’histoire est tracée sur le dos d’une rivière. Roman à l’écriture épurée, L’or des mélèzes capte des scènes de vie à la fois lumineuses et poignantes.
Née en 1966, Carole labarre est originaire de la communauté innue de Pessamit sur la côte-nord du Saint-Laurent. Inspirée par l’histoire de son peuple, elle fait résonner la parole des Innus, particulièrement celle des aînés. Elle vit à Sept-Îles et travaille à l’Institut Tshakapesh. L’or des mélèzes est son premier roman.
Carole Labarre
L’or des mélèzes
À ma famille .
À Joséphine et à Laure .
Avec tout mon amour .
Ne me tue pas d’être vivante
Ne me tue pas de sourire
Ne me tue pas d’aimer
Ne me tue pas d’être humaine
Tue-moi
Si j’oublie
Eka ui nipai usham nitinniun
Eka ui nipai usham nushinen
Eka ui nipai usham ut shashitun
Eka ui nipai usham innu aum nin
Nipaii
Uni-tshissitutamani
Joséphine Bacon
La terre
Je ne me souviens pas du temps ni du moment de notre arrivée en cette terre que nous avons nommée Nutshimit. Les ancêtres nous disent que les ossements des anciens, éparpillés partout sur ce territoire, ont nourri les forêts que tu vois, enrichi le sol où pousse le lichen qui nourrit le caribou qui, depuis toujours, nous nourrit. Ils nous disent qu’à la fin de leur voyage, certains se sont couchés le long des portages pour soutenir les vivants dans leur remontée vers le nord. Nous ne nous souvenons pas du temps ni du moment de notre arrivée ici. Entends-moi, nous appartenons depuis toujours à cette terre.
Nous sommes nomades. Tant qu’il y aura forêt, nomades nous resterons. N’entends-tu pas dans le chant de notre langue, le souffle du vent et le soupir de la terre ? Notre peuple a nommé ce territoire, il a nommé ses eaux et ses montagnes. Il a nommé tous les arbres qui ont souhaité prendre racines en ces terres. Il a prié avec tous les animaux et les a étreints avant de les consacrer pour sa survivance. Nous sommes les gardiens de savoirs immémoriaux. De savoirs aux odeurs de glace et de glaise. De la glace pour façonner le galbe du paysage, de la glaise au parfum tout en genèse pour enfanter la voix de ce pays. Nos connaissances se couchent dans le berceau du rythme des saisons et la forêt constitue la base de notre culture, de notre langue, de notre mode de vie.
Nous sommes enfants de la rivière. Nous connaissons ses rapides, son énergie vive, ses dangers, ses endroits tranquilles. C’est là que je veux t’emmener. Accompagne-moi dans ce périple.
Écoute ce que te dit la brise. Elle te racontera les histoires et les légendes de notre peuple.
Écoute ton cœur résonner dans Teueikan, notre tambour sacré.
Écoute ce que te dit Atik u , le caribou :
Sous de vastes shaputuans, les âmes vagabondent dans un voyage sans fin à la recherche du souvenir des grandes chasses et des bois de caribous que l’on accrochait sur l’arbre d’espérance.
Il reviendra le temps des ombres lumineuses et des chemins marqués sur mon omoplate.
Surgissant du cœur de la Terre, tu les retraceras par l’ardeur de ta flamme, car mes os, enfouis dans le territoire, se sont couchés auprès de tes Ancêtres.
Adèle le ventre rond
À l’intérieur des terres, l’air est doux, en ce début d’automne de l’année 1942. Adèle frissonne un peu. Assise dans un canot d’écorce, elle regarde la berge sur sa droite. Elle entrevoit un loup derrière les bouleaux. Elle n’a pas peur. Le corps abandonné au courant, elle hume à pleins poumons les odeurs de terre et de résine. Son regard se tourne vers un homme qui se tient à la poupe. Accroupi sur ses talons, Isaac pagaie, l’eau glissant en silence sur la rame. Il a les yeux bridés, les pommettes bien hautes, la peau mate. Elle sent son énergie, sa force s’ancrer en elle. Il tourne la tête et la regarde. Elle en rougit de plaisir tout en effleurant le ventre rond qu’elle porte bas.