LE MUNDEMBA… , livre ebook

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Le drame du Mumdemba est bel et bien réel. Parti en mission de Douala vers la presqu’île de Bakassi, un bateau de logistique du Bataillon d’intervention rapide ne revint plus. Plusieurs soldats perdirent la vie en laissant des femmes, des enfants et des familles dans le désarroi. À travers Angèle, cette belle Congolaise qui a grandi en terre centrafricaine avant d’être réfugiée au Cameroun, et qui va tomber éperdument amoureuse de Joël, ce jeune soldat du BIR, c’est toute l’histoire de la condition humaine qui est revisitée avec ses hauts et ses bas. Dans ce monde où la naïveté et la franchise sont des vices, le travail, l’espoir et le respect des valeurs, le temps d’une destinée, peuvent-ils empêcher le bateau de couler ?
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Publié par

Date de parution

01 janvier 2024

Nombre de lectures

17

EAN13

9956429002204

Langue

Français

Colette Ariane Masso
LE MUNDEMBA… Roman
Proximité, janvier 2024
© Éditions Proximité Yaoundé, janvier 2024 République du Cameroun. Tel : 237 699 85 95 94/6 72 72 19 03 Couriel : editionsproximite@gmail.com ISBN : 9956 429 002204
Toute ma gratitude à Florent Essama, à Simba et à tous ceux qui ont prêté main forte pour la réalisation de cet ouvrage.
Á tous les militaires et civils tombés à Debundsha le 17 juillet 2017. Á toutes les familles de victimes, surtout les veuves et orphelins dont les espoirs ont été engloutis dans la mer ce jour-là.
I
L’INATTENDU (2017)
Des cris d’étonnement me réveillèrent d’un coup ce matin-là alors qu’il était six heures et quinze minutes. C’étaient les vacances et pas besoin d’être debout à cinq heures trente pour préparer Junior. J’avais premièrement pensé à un cambriolage qu’il y aurait chez l’un de mes voisins, mais dès que j’entendis quelqu’un dire qu’on venait de l’annoncer au journal de six heures, je sortis brusquement du lit pour savoir, fouineuse, ce qu’il se passait. Je pensai ensuite à un accident comme celui du train d’Eséka, quand j’ouvris la porte et vis mon amie Gloria, la femme du caporal-chef Habou, un collègue de mon mari Joël, qui venait vers moi toute pâle. — Angèle, tu as les nouvelles ? Ton mari t’a appelée ? me demanda-t-elle au bord des larmes. — Je l’ai eu au téléphone hier dans la nuit. Il y a quoi Gloria ? — Mama ! On dit que le bateau du BIR a coulé ! 1 — Coulé comment ?! — Tu n’as pas écouté le journal de six heures à la radio nationale ? — Gloria, est-ce que j’écoute souvent la radio ? — J’essaie de joindre Habou depuis, mais ça ne passe pas. 1. Bataillon d’intervention rapide .
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— Attends je vais essayer d’appeler Mballa, dis-je le cœur battant. ¤ ¤ ¤
J’étais une femme mariée, bien que ce ne soit ni à l’église ni à la mairie, avec deux enfants et le mari le plus valable du monde. Joël avait un mètre et quatre-vingts centimes, de teint noir, mais pas plus que moi, ses proches disaient qu’il était maigre quand je voyais un mannequin. Ce n’était pas un homme de qui on pouvait tomber amoureuse au premier regard, il avait pourtant une beauté de cœur éblouissante. Le soir qui précédait ce fameux jour, j’étais couchée comme d’habitude navigant sur les réseaux sociaux pour lire des textes, rire des blagues et images grotesques que partageaient mes amis virtuels. Je riais toute seule comme si Joël était à la maison, or mon trésor était sur le chemin de sa mission depuis quelques heures déjà selon son dernier message. Couchée sur le dos, portant un petit short euri rose et un décolleté noir, j’étais comme Joël aimait que je sois lorsque je voulais regagner le lit après avoir regardé mes feuilletons préférés. Steve dormait profondément derrière moi, surtout après le tour du quartier qu’il avait effectué avec ses copains dans la journée. Après avoir terminé son plat de bouillon au plantain mûr, Steve était bien las pour se réveiller au moindre mouvement comme souvent. Il avait fait une scène de pleurs, voulant suivre son père qui allait en mission. Il n’avait
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laissé Joël partir qu’au moment où j’avais; d’un ton magistral, demandé à Junior de m’apporter une ceinture. C’est dans cette ambiance que Joël était sorti sac au dos sans m’embrasser comme à l’accoutumée et sans se retourner. Nous étions en location dans un appartement 2 moderne sur la route qui menait au camp de Mano où travaillait mon mari. Junior avait déjà cinq ans, son petit frère venait d’avoir un an et utilisait encore plus de gestes que de mots pour s’exprimer. Steve dormait avec moi seulement quand son père était absent, le reste du temps, il occupait avec son grand frère un petit matelas sous une moustiquaire dans le salon. Nos proches ne cessaient de dire qu’il était la photocopie de son père, certains plaisantaient en me disant : « cette nuit-là tu dormais, tu n’avais fait aucun effort, c’est pourquoi on dirait le frère jumeau de Mballa », et je riais aux éclats juste à l’idée de ne même pas me souvenir du jour où cette grossesse était arrivée. Une dizaine de minutes avant d’échanger avec Joël au téléphone, je bavardais avec sa grande sœur Marie par message, elle n’arrêtait pas de me faire rire comme c’était le cas lorsqu’elle était avec nous à Limbé. — Si ton gars était là, tu n’allais même pas répondre à mon message. Mon frère devait certainement être en train de gérer ses biens ha ha ha ha ! C’était une jeune femme très belle, de taille moyenne et au teint clair qui savait mettre son corps en valeur
2. Man’o War Bay : presqu’île située à 10 km de la ville de Limbé.
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même si la maternité lui avait laissé quelques traces. Rescapée d’un mariage qui avait failli lui coûter toutes les dents de la bouche, Marie avait trois enfants sous la garde de leur père. Joël, qui jusque-là vivait seul, avait jugé bon de remonter le moral de sa sœur en la faisant venir à Limbé où il pourrait lui trouver une occupation pour l’aider à oublier ses soucis. Marie était là quand je m’installai à Limbé, mais trois mois après, elle avait décidé de retourner à Obala où elle avait plus d’amis et de connaissances. Marie aimait les discussions qui convergeaient vers le sexe, c’était son domaine favori et elle ne s’en cachait pas. Pour elle, Joël pouvait demeurer sans maîtresse si je tenais compte du fait qu’un homme heureux est celui qui est bien servi à table et au lit. Lorsqu’elle et moi faisions les courses au marché, elle ne manquait pas de me choisir quelques vêtements de séduction. Son amoureux était Anderson, un jeune policier natif de Limbé, de bonne famille, mais de nature timide. Anderson était le père d’une lle de six ans dont la mère avait rompu avec lui avant de s’envoler aux États-Unis d’Amérique. Pour avoir Anderson qui habitait dans une maison derrière l’atelier de couture où elle travaillait, Marie dompta d’abord la petite Nadia qui venait régulièrement passer du temps à l’atelier. Elle cousit une robe multicolore que la petite apprécia et ne tarda pas à présenter à son père. Pour la remercier, Anderson lui tendit un billet de cinq mille francs pour prendre un rafraîchissement, mais Marie refusa poliment.
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