Les dépossédés du Vieux-Hull , livre ebook

icon

59

pages

icon

Français

icon

Ebooks

2020

icon jeton

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Lire un extrait
Lire un extrait

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
icon

59

pages

icon

Français

icon

Ebooks

2020

icon jeton

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Lire un extrait
Lire un extrait

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus

Oscillant entre la colère et la nostalgie, mêlant souvenirs et faits historiques, ce récit de Pierre Raphaël Pelletier nous replonge dans l'époque, pas si lointaine, où le centre-ville de Hull a été sauvagement démembré sous les coups, souvent complices, des promoteurs et des politiciens.
Voir icon arrow

Publié par

Date de parution

17 janvier 2020

Nombre de lectures

2

EAN13

9782895977582

Langue

Français

LES DÉPOSSÉDÉS DU VIEUX-HULL
DU MÊME AUTEUR
Poésie
La grande sortie , L’Interligne, 2008.
L’œil de la lumière , L’Interligne, 2007.
Pour ce qui reste de la beauté du monde , L’Interligne, 2005.
Même les fougères ont des cancers de peau , Le Nordir, 2002.
J’ai à la bouche une libellule nue , L’Interligne, 2000.
La donne, Le Nordir, 2000.
Autobiographies d’un cri , Vermillon, 1995.
Sur les profondeurs de l’île (ballade), Vermillon, 1990.
Zinc or , Vermillon, 1986.
Temps de vies (dessins de Marc-Antoine Nadeau), Éditions de l’Université d’Ottawa, 1979.
En passant (avec Georges Tissot et Serge Fuertes ; dessins de Guy Laliberté), s.é., 1975.
Récit et roman
Entre l’étreinte de la rue et la fièvre des cafés (récit), David, coll. « Indociles », 2012.
Le retour à l’île (roman), Le Nordir, 2003.
Il faut crier l’injure (roman), Le Nordir, 1998.
La voie de Laum (roman), Vermillon, 1998.
Le premier instant (roman), Prise de parole, 1992.
Essai
La beauté exulte d’être si rebelle , David, 2015.
Pour une culture de l’injure (avec Herménégilde Chiasson), Le Nordir, 1999.
Petites incarnations de la pensée délinquante. Propos sur les arts et la culture , L’Interligne, 1994.
Théâtre
Victor Blanc. La bête ou un caprice des temps. Entre deux rangs , Éditions de l’Université d’Ottawa, 1979.
Pierre Raphaël Pelletier
Les dépossédés du Vieux-Hull
RÉCIT POÉTIQUE
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada

Titre : Les dépossédés du Vieux-Hull / Pierre Raphaël Pelletier.
Noms : Pelletier, Pierre Raphaël, 1946- auteur.
Collections : Indociles.
Description : Mention de collection: Indociles
Identifiants : Canadiana (livre imprimé) 20200150294 | Canadiana (livre numérique) 2020015110X | ISBN 9782895977261 (couverture souple) | ISBN 9782895977575 (PDF) | ISBN 9782895977582 (EPUB)
Classification : LCC PS8581.E3988 D47 2020 | CDD C843/.54— dc23


Les Éditions David 335-B, rue Cumberland, Ottawa (Ontario) K1N 7J3 Téléphone : 613-695-3339 | Télécopieur : 613-695-3334 info@editionsdavid.com | www.editionsdavid.com

Tous droits réservés. Imprimé au Canada. Dépôt légal (Québec et Ottawa), 1 er trimestre 2020

Nous remercions le Gouvernement du Canada, le Conseil des arts du Canada, le Conseil des arts de l’Ontario et la Ville d’Ottawa pour leur appui à nos activités d’édition.
À ma mère qui a tant aimé le Vieux-Hull, berceau de ses humbles origines… et des miennes.
Prologue
Un peu d’histoire
Asticou
Creusée à même le calcaire, par la force de l’eau de la Kitchisipi (la Grande Rivière), pendant des millénaires, une cuve s’est formée où l’eau tourbillonne. Les Anishnabeks (nom signifiant « les vrais hommes ») l’ont qualifiée du nom d’Asticou qui témoigne de la sagacité poétique de leur langue.
Les Français la nomment à leur tour « Chaudière » (traduction du mot Asticou), puis le lieu l’entourant devient Portage de la Chaudière et parfois Place de la Chaudière.
Site panoramique unique où la nature se déchaîne avec toute l’énergie de la rivière des Outaouais.
Tous ceux qui passaient par là ne pouvaient qu’être envoûtés par ce lieu entouré de pins centenaires, cœur d’un vaste royaume forestier parcouru par tant d’audacieux coureurs des bois.
Imaginons ces terres
Imaginons ces terres habitées par les Premières Nations…
Par décrets des autorités britanniques, on attribue, au nom des rois et des reines de certaines civilisations européennes, ces terres aux colons.
Les Premières Nations sont ainsi spoliées de tout.
Face à cette immonde fatalité, comment ne pas qualifier d’injustice ce désir insatiable de dépouiller de leurs biens ceux et celles dont l’existence dépend d’un autre mode de vie que le leur.
Il y a des temps, hors de notre portée, où j’aimerais pouvoir rendre à ces gens ce qu’on leur a pris.
Visions et visionnaires
Voir plus loin que ses contemporains, comme un pionnier sait le faire, pour mieux nous faire avancer dans une fiction qui va devenir réalité, avec les leviers politiques appropriés.
Il arrive que ce que réalise un visionnaire dépasse largement sa vision. Comme celui qui développe un modèle est vite dépassé par les variables que l’on tire du modèle initial et qui vont au-delà de ce qu’il a pu imaginer.
PHILÉMON WRIGHT 1
Originaire du Massachusetts, Wright prend racine au Canada avec sa famille pour y établir une communauté à vocation agricole. Il s’installe au pied des chutes Chaudière, sur le côté nord de la rivière des Outaouais. Ce sera la Ferme des chutes Columbia.
En 1806, profitant de cet emplacement de choix, en homme ingénieux, il construit avec ses hommes un premier train de bois qu’il réussit, à faire « descendre […] sur la rivière des Outaouais et le long de la rive nord de l’Ile de Montréal, vers Québec »  (2) . À titre d’exportateur de bois, il développe une entreprise qui devient très rentable. Cette initiative de Wright est déterminante dans la naissance de l’industrie du bois de la région.
Comme propriétaire et spéculateur foncier, Wright multiplie des entreprises de toutes sortes. Ses transactions l’amèneront à posséder jusqu’à 57 000 acres de terrain dans le canton de Hull et 22 000 dans les cantons voisins.
Riche et puissant, Wright développe son village qui devient Wright’s Town et qui, en 1875, est incorporé comme ville sous le nom éponyme du canton, Hull, appellation empruntée à une ville anglaise.
Pendant quarante ans, la famille Wright domine la vie économique, politique et sociale de la région.
E.B. EDDY
Attiré dès les années 1850 par le pouvoir des chutes Chaudière, Ezra Butler Eddy, un natif de l’État américain du Vermont, installe ses entreprises le long de la rivière des Outaouais. Celles-ci finiront par s’étendre des chutes jusqu’à la hauteur du pont Interprovincial inauguré en 1900.
D’abord simple allumettier, puis fabricant d’objets en bois, il devient avec ses scieries et ses usines de pâte à papier le principal employeur du monde ouvrier de la région 2 .
Son empire du bois déborde vite les frontières. Il finit par cumuler des pouvoirs politiques énormes qui lui donnent un net avantage sur ses concurrents.
D’autres industries de moindre importance fleuriront en marge de la compagnie E.B.Eddy ; la ville de Hull s’impose alors comme un des centres industriels majeurs du Québec.
Feu, feu, joli feu… ton ardeur est sans merci
À Hull, les incendies font partie de l’histoire.
Plusieurs auteurs ont écrit à ce sujet : on n’a qu’à penser au journaliste E.E. Cinq-Mars, à l’historien Lucien Brault et, plus récemment, à Raymond Ouimet, auteur de Une ville en flammes .
Les incendies de 1875, de 1880, de 1886 et, le plus dommageable, celui de 1888 qui ravage plus de 125 bâtiments incluant l’hôtel de ville, l’église Notre-Dame, son presbytère, le couvent des Sœurs Grises, mettent à rude épreuve les bonnes âmes de la ville.
LE GRAND FEU DE 1900
Favorisé par un vent violent, en une douzaine d’heures à peine, l’incendie atteint près de la moitié de la ville de Hull et un cinquième de la ville d’Ottawa où dominent les constructions en bois. Le feu réduit en cendres quelque 3 200 maisons et laisse 14 200 personnes sans biens, sans logis, sans eau, sans nourriture.
Du côté de Hull, 400 familles trouvent refuge, tant bien que mal, sur les bords du lac Minnow, qui sera plus tard rempli et deviendra le parc Sainte-Bernadette, ou au lac Flora qui, lui, deviendra le parc Fontaine.
L’Île de Hull
Le Vieux-Hull est en fait une île encerclée par le ruisseau de la Brasserie et la rivière des Outaouais.
Le ruisseau part de la fabrique de papier E.B. Eddy, près de la chute Chaudière et coule discrètement vers l’ancien château d’eau, avant de continuer silencieusement à travers un enchevêtrement d’arbres et de broussailles pour redescendre enfin vers la rivière des Outaouais, face aux chutes de la rivière Rideau, du côté ontarien.
MON VIEUX-HULL
Mon Vieux-Hull date de 1900.
Au-delà des mots

Voir icon more
Alternate Text