ORPHELINS DÉSEMPARÉS , livre ebook

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2022

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Ce récit retrace le parcours douloureux d'une série de personnage évoluant en groupe ; trois orphelins qui, durant tous leur parcours, n'ont rencontré que terreurs, calvaires, malheurs et même la mort par endroit. Ce récit émeut la sensibilité de tout lecteur empathique. Avec une plume tragique, l'auteur présente une série de personnages auxquels la vie ne fait nullement de cadeau. Du début à la fin de sa narration, la souffrance, les risques de mort, des peines et quelques déceptions susceptibles de provoquer l'empathie du lecteur vis-à-vis des personnages sont présentés. De ces atrocités, certains succombent alors que les autres survivent. On peut dire que l'auteur aime bien les risques et adore mettre le lecteur dans le suspens. C'est de la tragédie littéraire s'il faut baptiser.
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Date de parution

01 septembre 2022

Nombre de lectures

161

EAN13

9782492294327

Langue

Français

ORPHELINS DÉSEMPARÉS
Orphelins désemparés
1
ORPHELINS DÉSEMPARÉS
Amadou Diallo
Orphelins désemparés
2
Les Editions Plumes Inspirées Tous droits réservés Siège social : Dixinn, Camayenne, Conakry, Rép. de Guinée E-mail :les1spirees@gmail.comSite web : lesplumesinspirees.com Tel : (224) 621 997 437ISBN :978-2-492294-32-7 Septembre 2022
Orphelins désemparés
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Orphelins désemparés
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CHAPITRE I
Les flammes étincelantes avaient réveillé les villageois qui se précipitaient sur les lieux. Le feu consumait et dispersait les tôles qui servaient de toit à la belle bâtisse plantée au fonds de ce beau et splendide village situé dans le fin fond du Fouta. Il se montrait méchant et sans état d’âme. D’ailleurs, le feu n’a pas d’âme ! Les villageois quant à eux essayaient becs et ongles de sauver des vies qui se trouvaient encerclées dans cette bâtisse envahie par les flammes. Ils le faisaient par solidarité ou peut-être par instinct ou parce que tout simplement ils possédaient eux aussi des âmes et souhaiteraient qu’un jour ils bénéficient du même secours, les hommes agissent toujours pour une cause, connue ou inconnue ; évidente ou non. Tout avait été fait, les femmes puisaient de l’eau et les hommes la jetaient sur les flammes avec la plus grande énergie possible, hélas ! Toute la villa avait été consumée, inutile de dire que les âmes qui se trouvaient dans la maison avaient elles aussi quitté leurs corps pour aller quelque part d’insensible. Au ciel ou dans la nature, on ne le saura jamais. C’est le plus grand mystère de la vie : la mort. On avait quand-même pu identifier les corps.
 Koumba, Talibé et Nen Djelo étaient pourtant des enfants charmants intelligents et pleins de ressources, mais le sort les avait pourvus d’une malchance inimaginable, et presque tout ce qui leur arrivait était placé sous le signe de la déveine et de l’infortune. Leurs parents possédaient pourtant assez de moyens et leur laissaient parfois le
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temps d’aller faire un tour dans la forêt qui entourait ce petit village situé à une cinquantaine de kilomètres de la ville de Mamou. Comme d’habitude, les trois enfants sortaient encore pour aller faire un tour dans la forêt afin de jouer et faire les découvertes et leurs loisirs préférés Ils marchèrent entre les bâtisses sous un ciel de plomb. Les bâtisses tombaient en ruine : volets arrachés par le poids des neiges hivernales, méchantes et poussiéreuses… Les ombres jetées par les angles gauchis et les encoignures difformes semblaient se rejoindre en de sinistres flaques. Ils pourraient passer la journée à leur guise, à condition d’être rentrés pour dîner. Ce matin-là, les nuages volaient bas, peut-être un signe de malheur. Mais les jeunes ne s’en souciaient guère. Par beau temps, le marigot était si noir de monde qu’on arrivait à peine à trouver une bonne place où étendre sa petite couverture. L’unique aubaine est qu’ils avaient le marigot tout à eux pour s’amuser à leur idée.
Koumba l’aînée, adorait faire des ricochets. Comme la plupart des filles de treize ans, Koumba était droitière, et les cailloux ricochaient nettement plus loin sur l’eau glauque lorsqu’elle tirait de la main droite. La main gauche était parfaite pour stocker les munitions. Tout en s’exerçant au tir, Koumba scrutait l’horizon et mijotait une invention de son cru. Quiconque la connaissait aurait deviné qu’elle cogitait ferme, car elle avait noué ses longs cheveux d’un ruban afin de bien dégager ses yeux. Koumba était très douée pour inventer les engins les plus farfelus ; son esprit fourmillait souvent de schémas compliqués : poulies, leviers ou engrenages, et elle
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refusait de se laisser distraire par quelque chose d’aussi trivial que des cheveux dans les yeux.
Ce matin-là, elle réfléchissait à la mise au point d’un robot récupérateur de cailloux après ricochets sur la mer. Talibé, son cadet et l’unique garçon du trio adorait examiner les bestioles dans les flaques. Âgé de onze ans révolus, Talibé portait des lunettes rondes qui lui donnaient l’air intelligent. Et il ne se contentait pas d’en avoir l’air. Dans leur demeure, les parents possédaient une immense bibliothèque, remplie de livres sur tous les sujets ou presque. Il va sans dire qu’à 11 ans Talibé n’avait pas encore lu tous les livres de la bibliothèque parentale ; mais il en avait déjà dévoré bon nombre et il avait, au fil de ses lectures, engrangé un savoir impressionnant. Il savait faire la différence entre un alligator et un crocodile. Il savait qui avait tué un gros César. Et il en savait long sur les menues créatures gluantes qui pullulaient dans l’eau du marigot et qu’il inspectait présentement.
Nen Djelo la benjamine, adorait mordre, mordre dans tout ce qui se présentait. Ce n’était encore qu’une toute petite, et toute petite elle était haute comme une botte, pas davantage. Pour compenser ce format réduit, elle avait quatre belles dents, aussi tranchantes que celles d’un castor. Nen Djelo était à l’âge où l’on s’exprime surtout par cris. Hormis le fait qu’elle usait des cinq ou six vrais mots de son vocabulaire, du genre « biberon », « maman » ou « mordre », le commun des mortels ne comprenait goutte à ce qu’elle disait. Par exemple, ce matin-là, elle répétait avec insistance : « Néné ! Néné !
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Néné ! », Ce qui signifie sans doute : « Maman ! Maman ! Maman ! »
Pendant la séance d’amusement sur le marigot allait bon train, mais là-bas, à l’autre bout du marigot noyé de brume, une grande silhouette avançait à longues enjambées en direction des enfants. Il y avait déjà deux bonnes minutes que Nen Djelo, les yeux écarquillés, s’égosillait pour signaler l’apparition. Les enfants sont les plus sensibles au danger, c’est un mythe bien connu chez nous et on peut dire qu’il n’est pas loin d’être vrai. Quand Talibé enfin leva le nez du crabe épineux qu’il examinait, il aperçut la chose à son tour. Vite, il toucha le bras de Koumba pour l’arracher à ses réflexions d’inventrice et lui chuchota à l’oreille comme pour éviter d’être entendu par la silhouette :
-
Regarde, tu vois ce qui avance vers nous ?
La silhouette augmentait de taille et avançait à grandes enjambées.
-
-
-
À ton avis, c’est quoi ? Souffla Koumba. Talibé cligna des yeux. Aucune idée ! Mais on dirait bien que ça vient vers nous… Il n’y a que nous sur ce marigot. Observa Koumba vaguement inquiète. Vers qui voudrais-tu que ça vienne, à part nous ? Elle resserra sa main gauche sur le petit galet lisse et plat qu’elle venait de sélectionner en vue d’un ricochet longue distance. Pour un peu, elle l’aurait bien lancé sur la forme en mouvement
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pour lui empêcher de les atteindre, mais une partie d’elle lui dit d’attendre pour en être encore plus certaine et elle avait raison d’écouter cet autre côté d’elle-même.
Lorsque la silhouette fut plus proche d’eux, les enfants virent avec soulagement que, loin d’être un monstre abominable, c’était quelqu’un qu’ils connaissaient bien : Mody Saliou ! Cet homme était un ami de leurs parents, et les enfants l’avaient vu maintes fois à la table du dîner. En effet, à la maison on n’envoyait pas les enfants dans leur chambre lorsque venaient des invités. C’était même l’un des points que Koumba, Talibé et Nen Djelo appréciaient le plus chez leurs parents. Ils leur permettaient de se joindre aux adultes et de participer à la conversation, à condition d’aider ensuite à desservir la table. Puisqu’il fréquentait la famille, les enfants le connaissaient donc bien. Ils retenaient même son péché mignon : la toux ! Mody Saliou était quelqu’un de facilement mémorable. Affligé d’un rhume perpétuel, il était toujours en train de s’excuser pour aller dans la pièce voisine dégager quelques couplets de toux. Si la toux constituait son signe le plus visible, ce jour encore, elle ne rata pas de le révéler aux enfants. Malgré son accoutrement qui lui donnait l’air effrayant et méconnaissable, la toux elle lui restait aussi fidèle qu’un chien. Pour rassurer les enfants qui semblaient jusque-là craintifs, Mody Saliou retira son haut-de-forme, ce couvre-chef qui avait donné à sa grosse tête une forme rectangulaire. Il se planta là un moment en train de
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