100
pages
Français
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2023
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Publié par
Date de parution
14 avril 2023
Nombre de lectures
0
EAN13
9782383514176
Langue
Français
« Il se rendra seul maître des esprits et de la vie de chacun d’entre nous... »
Tel est le dessein de Varon, intendant de la province narbonnaise. Entre conspiration et séduction, il accroit son pouvoir de jour en jour avec habileté. La liberté des habitants de Némausus est en péril et tout particulièrement celle des chrétiens, pris pour cible par l’intendant.
Junie, fille cadette d’une noble famille, se trouve elle-même emportée dans la tourmente quand il la choisit pour épouse. Elle et ses amis parviendront-ils à échapper à l’emprise de Varon ?
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14 avril 2023
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EAN13
9782383514176
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Français
Couverture
La SAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ils produisent à la demande et pour le compte d’un auteur ou d’un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité.
De la même autrice :
Romans
L’Héritière du Collet
L’Envol du Terroir
Musiques
Jardin Secret , album en vente sur tous les sites légaux.
Née pour être là (composé par Roger Loubet et interprété par Yona Pax), single issu de la comédie musicale L’Épée de bois est en écoute et en téléchargement sur tous les sites légaux.
PRÉFACE
Lorsque j’étais lycéenne, mes cours de latin m’ont inspiré l’écriture de romans dont l’intrigue se déroulait sous l’Antiquité. Les vestiges romains que nous voyons encore dans notre région, les coutumes, l’Histoire de ce peuple qui a influencé tout le continent européen, faire revivre cette époque à travers des personnages qui la représentent, tout ce contexte a donné naissance à mon premier roman, « Colonia Némausensis », écrit à l’âge de 17 ans.
Quelques années plus tard, j’ai décidé d’adapter ce roman en un livret de comédie musicale intitulée « L’Épée de Bois ». À cette occasion, l’intrigue a quelque peu évolué.
Et aujourd’hui, j’ai eu envie de redonner vie à ce roman dans une version différente, en l’agrémentant de quelques chansons écrites pour la comédie musicale, qui prendront ici la forme de poèmes.
Je vous invite à un autre voyage dans le passé.
Soyez les bienvenus dans la cité de Némausus !
Le gladiateur
« NÉMAUSUS »
C’est la cité où je suis né De l’esclave que j’y étais Je suis devenu un guerrier.
J’ai choisi de partir plus loin Car ailleurs était mon destin Je me suis battu pour survivre !
Némausus est ma cité Je ne l’ai jamais oubliée J’ai connu d’autres pays Plus riches ou plus beaux qu’ici
Elle demeure dans mon âme Aussi belle qu’une femme Ses collines et ses maisons Restent dans le cœur de Pison
Némausus dernier combat Si je gagne l’épée de bois Dans cette arène en furie Je sauverai ma vie
C’est ici que je vivrai Ou bien là que je mourrai Némausus me choisira Elle se souviendra de moi
Mais là s’arrête mon chemin Je suis revenu vers les miens Je suis plus célèbre qu’un roi
CHAPITRE PREMIER
« Enfin, voilà Némausus ! s’écria le jeune gladiateur en apercevant l’Arc de Triomphe qui marquait l’entrée de cette ville de Gaule Narbonnaise.
— Pison, j’admire ton enthousiasme ! répliqua son compagnon, un homme d’une cinquantaine d’années aux cheveux grisonnants. J’espère que tu seras aussi exalté demain, lorsque tu entreras dans l’arène…
— Ici, Strénus, j’ai l’impression d’être à l’abri de tous les dangers ! répondit le gladiateur. C’est là que je suis né, c’est là que j’ai grandi et que j’ai été affranchi… Et s’il est une ville dans l’Empire où je souhaite mourir, c’est bien Némausus ! »
Le reste de la troupe rejoignit les deux hommes.
Némausus avait été conquise en 120 avant Jésus-Christ. C’était un lieu de villégiature, d’abord habité par d’anciens légionnaires romains venus s’installer sur les terres offertes par l’Empereur Auguste pour les remercier des services qu’ils avaient rendus à l’Empire.
Elle devait son nom au génie de sa source autour de laquelle avaient été construits les bains, bien qu’elle fut initialement baptisée Colonia Némausensis par des soldats venus des colonies du Sud.
Comme Rome, elle s’étendait dans un berceau de sept collines et la qualité de ses jeux avait fait sa célébrité dans tout l’Empire.
Depuis près de six siècles, Rome imposait sa puissance sur le bassin méditerranéen et l’Empire ne cessait de s’agrandir grâce aux conquêtes conduites par ses illustres empereurs. Le dernier territoire annexé par Domitien, troisième empereur de la dynastie des Flaviens, était la Bretagne en 84 après Jésus-Christ.
Les gladiateurs franchirent l’Arc de Triomphe. Aussitôt, la foule se précipita à leur rencontre, les escortant sur leur chemin.
De chaque côté des rues principales s’ouvraient des boutiques variées dont les comptoirs, submergés de victuailles, de tissus et de bibelots, débordaient sur les trottoirs envahis par les badauds.
Les gladiateurs serraient les mains que leur tendaient leurs admirateurs, recevaient les présents qu’ils leur offraient et répondaient avec gratitude à leurs encouragements.
Pison était de loin le plus sollicité. Ses récentes victoires faisaient la fierté de la ville dont il était natif.
La troupe s’arrêta enfin devant la taverne où les gladiateurs allaient séjourner. La foule se dispersa lentement, impatiente de les retrouver le lendemain dans l’arène.
***
« Junie, es-tu prête ? Nous allons aux jeux !
— Oui, mère, j’arrive ! »
Enveloppée dans une tunique soyeuse, dont la couleur ocre rappelait celle de ses longs cheveux qui se répandaient en cascade sur ses épaules, la fille cadette des Asinius, âgée de seize ans, fit son entrée dans l’atrium, où ses parents et son frère Lucius, de cinq ans son aîné, l’attendaient. Ses yeux, d’un bleu vif, illuminaient son visage aux traits réguliers qui révélaient l’innocence d’une enfance encore proche.
« Par Zeus ! Ma fille est bien le plus beau parti de Némausus ! s’exclama Publius avec fierté. »
Un sourire satisfait s’afficha sur son visage rond d’aristocrate.
De taille moyenne, plutôt corpulent, il était le descendant de la famille la plus riche de Némausus, dont il entretenait la fortune, bâtie jadis par ses ancêtres et transmise depuis lors de génération en génération. Adepte des festivités et des spectacles, il se laissait vivre agréablement, se reposant sur son héritage.
« Qu’en penses-tu, Lucrécia ? poursuivit-il, s’adressant à sa femme. Il nous faudra bientôt lui trouver un mari digne de son rang !
— Certainement ! approuva Lucrécia, qui ne le contrariait jamais. »
Junie réprima un frémissement.
« Allons, en route ! déclara Publius. Ne soyons pas en retard, car je tiens à ce que tout le monde admire la nouvelle parure de ma femme ! »
Lucrécia mit consciencieusement de l’ordre dans sa tenue, lissant les plis de sa tunique immaculée et vérifiant une dernière fois la parure d’émeraudes, assortie à la couleur de ses yeux, que Publius venait de lui offrir. Ses cheveux, d’un blond très clair, presque blanc, étaient réunis au sommet de sa tête en un chignon volumineux qui allongeait son visage aux pommettes hautes.
Ils se dirigèrent ensuite vers le vestibule, sorte de couloir où s’alignaient les statues des ancêtres. Le portier leur ouvrit la lourde porte d’entrée en bois massif et la referma derrière eux.
De toutes parts, la foule débouchait des rues étroites aux pavés ronds et se précipitait en direction de l’amphithéâtre. Il se dressait sur une place circulaire, grandiose et effrayante avec ses deux étages d’arcades régulières.
Les spectateurs accédaient aux gradins par un labyrinthe de couloirs coiffés de voûtes en berceau.
Les Asinius prirent place sur le podium, un balcon réservé aux familles importantes de la ville.
« Regarde, Lucrécia ! Varon est déjà arrivé ! Je vais tout de suite le saluer ! déclara Publius. »
Il se leva et gravit quelques gradins pour aller s’incliner devant un homme d’une quarantaine d’années, grand, maigre, au visage anguleux.
« Mère, voilà Censor, le magistrat ! s’écria Junie avec admiration. »
Et elle s’empressa de saluer un vieil homme au visage grave qui venait de prendre place dans la tribune.
« Sois prudente, Junie ! Varon nous regarde ! murmura Lucius. »
Junie leva la tête, mais répondit faiblement au salut de l’intendant. Chef de bureau de l’Empereur Domitien dans la Province Narbonnaise, il avait été nommé à Némausus depuis bientôt un an et n’avait cessé de s’opposer à Censor, critiquant ses décisions qu’il jugeait trop clémentes.
Les Calpurnius, deuxième famille aristocrate de Némausus, firent alors leur entrée sur le podium.
« Lucrécia, ma chère, vous avez une parure superbe ! s’exclama aussitôt Cornélia.
— N’est-ce pas ? répondit Lucrécia, remuant la tête afin de mieux la faire admirer. Publius me l’a offerte pour notre anniversaire de mariage.
— Quelle adorable attention ! Mais regardez plutôt la pierre que Titus m’a rapportée de Grèce. L’impératrice en porterait la même, à ce que l’on dit… »
Pendant que Lucrécia se penchait, envieuse, sur la main tendue de Cornélia, Censor se leva.
« Peuple de Némausus ! cria-t-il. Je déclare les Jeux apollinaires ouverts ! »
Aussitôt, les acclamations s’élevèrent des gradins.
Publius rejoignit sa place, tandis que Tibérius, le fils des Calpurnius, s’installait à côté de Junie.
Les trompettes retentirent et les gladiateurs apparurent, défilant par rang de deux. Le peuple se souleva de joie, hurlant le nom de son héros :
« Pison ! Pison ! »
Triomphant, il marchait en tête du défilé. Sa carrure d’athlète et son teint d’ébène faisaient déjà frémir toutes les jeunes filles de Némausus.
Il s’arrêta devant la tribune et salua le magistrat. Puis il fit le tour de l’arène en levant le bras en direction du peuple.
Le premier couple de gladiateurs tiré au sort prit place au centre de la piste. Les combats commencèrent par l’affrontement d’un rétiaire et d’un mirmillon ; le rétiaire avait pour seules armes un filet et un trident alors que le mirmillon possédait un casque, un bouclier et une épée recourbée.
Se précipitant soudain avec rage sur le mirmillon, le rétiaire l’emprisonna dans son filet. Le peuple se souleva alors d’enthousiasme et, le pouce baissé vers le sol, demanda la mise à mort du perdant. Junie ferma les yeux. Le rétiaire se tourna vers le magistrat ; après avoir hésité, Censor se conforma à la décision du peuple. Le trident s’enfonça dans la poitrine du mirmillon et le peuple acclama le vainqueur avec frénésie.
Après l’évacuation du corps du m