277
pages
Français
Ebooks
2011
Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus
Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement
Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement
277
pages
Français
Ebook
2011
Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus
Publié par
Date de parution
30 août 2011
Nombre de lectures
60
EAN13
9782820603432
Langue
Français
Publié par
Date de parution
30 août 2011
Nombre de lectures
60
EAN13
9782820603432
Langue
Français
Le Tueur de daims
James Fenimore Cooper
1841
Collection « Les classiques YouScribe »
Faitescomme James Fenimore Cooper, publiez vos textes sur YouScribe
YouScribevous permet de publier vos écrits pour les partager et les vendre. C’est simple et gratuit.
Suivez-noussur :
ISBN 978-2-8206-0343-2
PRÉFACE.
C e livren’a pas été écrit sans quelques appréhensions, quant auxprobabilités de succès. Reproduire un seul et même personnage danscinq ouvrages différents, cela peut paraître abuser volontairementde la bienveillance du public , et bien des gens pourraientsupposer avec beaucoup de raison que c’est une faute de nature enelle-même à attirer le blâme. À cette objection fort naturellel’auteur peut seulement répondre que, s’il a commis une faute graveen cela, ses lecteurs en sont jusqu’à un certain pointresponsables. La manière favorable dont on a accueilli la relationde la carrière plus avancée et de la mort de Bas-de-Cuir a faitpenser du moins à l’auteur qu’il se trouvait dans une sorted’obligation de donner quelques détails sur la jeunesse de sonhéros. Bref, les tableaux de sa vie, tels qu’ils sont, étaient déjàassez complets pour inspirer quelque léger désir de voir l’étuded’après laquelle ils ont tous été peints.
Les aventures de Bas-de-Cuir formentmaintenant une espèce de drame en cinq actes, complets quant aufond et au plan, bien que probablement très-imparfaits quant àl’exécution. Tels qu’ils sont, le monde lisant les a devant lui.L’auteur espère que si cet acte-ci, produit le dernier, quoiquesuivant l’ordre des temps il eût dû se lire le premier, n’est pasjugé le meilleur de la série, on en viendra en même temps àconclure qu’il n’en est pas absolument le plus mauvais. Plus d’unefois il a été tenté de brûler son manuscrit et de traiter un autresujet, en dépit d’un encouragement reçu durant le cours de sestravaux ; encouragement d’un genre si singulier, qu’il vaut lapeine d’être mentionné. Il lui arriva d’Angleterre une lettreanonyme, écrite, à ce qu’il croit, par une dame, qui le pressait des’occuper d’un ouvrage qui était presque le même que celui dont ilavait déjà fait plus de la moitié. Il se laissa assez volontiersaller à voir dans cette requête un gage, sinon d’approbationunanime, au moins de pardon partiel pour ce nouvel essai.
Il y a peu de chose à dire au sujet despersonnages de cette histoire et des lieux où la scène sepasse : ceux-là sont une fiction, comme on peut bien lecroire ; ceux-ci, au contraire, sont dessinés d’après natureavec autant de fidélité que l’auteur a pu le faire à l’aide d’uneconnaissance parfaite de la contrée qu’il décrit et desconjonctures probables qu’il a puisées dans son imaginationtouchant les changements opérés par le temps. Il croit avoirdépeint avec assez d’exactitude le lac, les montagnes, les forêtset la vallée ; et il a calqué sur la nature la rivière, lerocher et le banc de sable. Les pointes mêmes existent, un peuchangées par la civilisation ; mais elles se rapprochent à untel point des descriptions, qu’elles sont aisément reconnaissablespour tous ceux qui ont visité le pays en question.
Quant à la vérité des incidents de cettehistoire, dans l’ensemble ou dans les différentes parties, l’auteura l’intention de s’appuyer sur son droit, et de ne dire que cequ’il juge à propos. Dans la grande lutte de véracité, oùl’histoire et la fiction sont engagées, cette dernière a si souventl’avantage, qu’il consent de tout son cœur à s’en rapporter auxrecherches personnelles du lecteur pour décider cette question.S’il arrivait ensuite que quelque historien de profession, quelquedocument public, et même quelque tradition, locale, semblassentcontredire les assertions contenues dans ce livre, l’auteur esttout prêt à admettre que cette circonstance a complètement échappéà son attention, et à confesser son ignorance. D’un autre côté, sil’on découvrait que les annales de l’Amérique ne contiennent pasune syllabe en opposition avec ce qui est placé ici sous les yeuxdu public, comme, selon sa ferme conviction, les recherches leprouveront, il réclamera pour sa légende tout autant d’autoritéqu’elle en mérite.
Il existe une classe respectable de lecteursde romans – respectable par le nombre aussi bien assurément quepour toute autre chose, – qu’on a souvent comparés à l’homme quichante quand il lit et qui lit quand il chante. Ces gens-là ont unemerveilleuse imagination toutes les fois qu’il s’agit de faits, etun esprit aussi littéral que l’est la traduction d’un écolier pourtout ce qui a rapport à la poésie. Pour la gouverne de toutespersonnes semblables, l’auteur déclare explicitement que JudithHutter est Judith Hutter, et non Judith telle ou telle ; et engénéral que, quelles que puissent être les ressemblances, en faitde noms de baptême ou de couleur de cheveux, on ne peut en tirerd’autres inductions que celles qu’on peut légitimement tirer d’unecoïncidence de noms de baptême ou de couleur de cheveux. Une longueexpérience a appris à l’auteur que cette portion de ses lecteursest de beaucoup la plus difficile à contenter ; et il lesinvite respectueusement, dans leur intérêt et dans le sien, àessayer de lire ses ouvrages d’imagination comme s’ils étaientdestinés à reproduire des faits réels. Ce moyen pourrait peut-êtreles mettre en état de croire à la possibilité de la fiction.
Chapitre 1
On trouve du plaisir dans les bois qu’aucunsentier ne traverse ; on éprouve des transports sur le rivagesolitaire ; il existe une société où nul intrus ne seprésente, sur les bords de la mer profonde, dont les mugissementsont une harmonie. Après toutes ces entrevues où je vais à ladérobée, après tout ce que je puis être, ou ce que j’ai étéauparavant, je n’en aime pas l’homme moins, et j’aime la naturedavantage en me mêlant à l’univers, et je sens ce que je ne puisjamais exprimer, ni cacher entièrement.
LORD BYRON. Childe harold .
L esévénements produisent les mêmes effets que le temps surl’imagination des hommes. Ainsi celui qui a fait de longs voyageset qui a vu beaucoup de choses est porté à se figurer qu’il a véculongtemps, et l’histoire qui offre le plus grand nombre d’incidentsimportants est celle qui prend le plus vite l’aspect del’antiquité. On ne peut expliquer d’une autre manière l’airvénérable que prennent déjà les annales de l’Amérique. Quandl’esprit se reporte aux premiers jours des colonies en ce pays,l’époque en semble éloignée et obscure ; les mille changementsqui se rencontrent dans les anneaux qui forment la chaîne dessouvenirs rejettent l’origine de la nation à un jour si éloigné,qu’il semble se perdre dans les brouillards du temps ; etcependant quatre vies d’une durée ordinaire suffiraient, pourtransmettre de bouche en bouche, sous la forme de tradition, toutce que l’homme civilisé a fait dans les limites de la république.Quoique l’état de New-York seul possède une population excédant,celle de l’un ou de l’autre des quatre plus petits royaumes del’Europe, ou de toute la Confédération suisse, il n’y a guère plusde deux siècles que les Hollandais ont commencé à s’y établir et àtirer le pays de l’état sauvage. Ainsi ce qui parait vénérable parune accumulation de changements devient familier à l’esprit quandon vient à le considérer sérieusement sous le seul rapport dutemps.
Ce coup d’œil jeté sur la perspective du passépréparera le lecteur à voir les tableaux que nous allons esquisseravec moins de surprise qu’il n’en pourrait éprouver sans cela, etquelques explications additionnelles le reporteront en imaginationà l’état exact de société que nous désirons mettre sous ses yeux.C’est un fait historique que les établissements sur les rivesorientales de l’Hudson, comme Claverack, Kinderbook, et mêmePoughkeepsie, n’étaient pas regardés comme à l’abri des incursionsdes Indiens il y a un siècle, et il se trouve encore sur les bordsdu même fleuve, et à une portée de fusil des quais d’Albany, unehabitation appartenant à une branche cadette des Van Rensselaers,ayant des meurtrières qui ont été percées pour la défendre contreces ennemis astucieux, quoiqu’elle n’ait été construite qu’