94
pages
Français
Ebooks
2021
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Publié par
Date de parution
27 mai 2021
Nombre de lectures
0
EAN13
9782925144342
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
2 Mo
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27 mai 2021
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EAN13
9782925144342
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Madeleine Fortier
Ma sœur par-delà les siècles
Conception de la page couverture : © Essor-Livres Éditeur
Pour rejoindre l’auteure : www.madeleinefortier.ca
Sauf à des fins de citation, toute reproduction, par quelque procédé que ce soit, est interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur ou de l’éditeur .
Distributeur : Distribulivre www.distribulivre.com Tél. : 1-450-887-2182 Télécopieur : 1-450-915-2224
© Essor-Livres Éditeur Lanoraie ( Québec) J 0K 1E0 Canada distribulivre@bell.net www.essor-livresediteur.com
Dépôt légal — Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2021 Dépôt légal — Bibliothèque et Archives Canada, 2021
ISBN papier : 978-2-925144-24-3
ISBN epub : 978-2-925144-34-2
Imprimé au Canada
Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous.
Paul Éluard
De la même auteure
De mystérieuses disparitions , Éditions Rêveries, 2021
Marjorie au pays de l’arc-en-ciel , Éditions Rêveries, 2021
Usure de compassion : jusqu’où aller sans se brûler? Presses Inter Universitaires, 2018
Trouvez un emploi qui vous ressemble! Presses Inter Universitaires, 2014
Table des matières
Chapitre 1 : Marianne
Mes rêves
Espoirs et désillusion
Un cadeau du destin
L’inspiration
Chapitre 2 : Un merveilleux voyage
L’urgence de partir
Le grand départ
L’arrivée à Bois-le-Duc
Une belle rencontre
Immersion dans le Jardin des délices
Le songe
Une grande découverte
Chapitre 3 : L’histoire de Marieke
Le récit
Un mariage forcé
L’amoureux
Les rencontres
La complice
La fuite
Chapitre 4 : Marianne : Mon histoire
Ma vie, mes déboires
Ma rencontre avec Éric
La révolte
Les retrouvailles
Chapitre 5 : La vie de Marieke en atelier
Marieke et Jan
Jérôme Bosch
Les toiles
L’épouse de Jérôme Bosch
Retour au XXIe siècle
Marieke, apprentie
Une vie nouvelle
Chapitre 6 : Les décisions
Interrogations
Une proposition inespérée
L’aide de Marieke
Adieu à mon ancienne vie
Retour à mes rêves et à mes espoirs
Notes
Chapitre 1
Marianne
Mes rêves
« Tu as hérité de mes taches de rousseur et de mon intolérance au soleil. Mais tu as surtout reçu en cadeau l’entêtement de ton père ! », m’a dit un jour ma mère. Elle m’a également transmis ses prunelles vertes, semblables à celles d’un chat.
Mon nom est Marianne. La plus grande du clan Laroche, et, à mon avis du moins, la mieux proportionnée, mes longues boucles brunes aux reflets acajou font souvent des envieuses. Heureuse, tout mon visage s’illumine ; mal à l’aise, la gêne me fait rougir jusqu’à la racine des cheveux.
« Un véritable livre ouvert », dit de moi mon amoureux, Éric. Dans sa bouche, cela ne ressemble pas vraiment à un compliment.
Que lirait-on aujourd’hui dans ce livre ? Je peux vous le dire. On y verrait un profond désenchantement.
Laissez-moi vous raconter mon histoire, vous comprendrez mieux pourquoi.
***
Très douée pour les langues, j’aurais pu me diriger facilement vers le métier de traductrice. Mais ma véritable passion, c’était l’histoire, l’art, et en particulier l’art médiéval.
Mon rêve ? Enseigner à l’université. Mais Éric ne m’encoura-geait pas du tout dans cette voie :
— Tu es beaucoup trop timide et réservée pour devenir professeure. Les étudiants vont se moquer de toi, tu ne sauras pas te défendre.
Ses mots résonnaient en moi tel un glas sonnant la fin de mes aspirations. Chaque fois, mon visage brûlait de fièvre alors que mon corps se transformait en un morceau de glace.
— À t’écouter, je ne réussirai jamais à accomplir quoi que ce soit.
Il aimait me faire sentir inutile, incapable.
— Je te dis la vérité, pour que tu ne te fasses pas d’illusions.
Autrement dit, s’il éteignait en moi confiance et estime, s’il m’écrasait de toute sa méchanceté verbale, c’était pure gentillesse de sa part !
Ces scènes se reproduisaient d’ailleurs à propos de tout et de rien, sur des questions importantes autant que pour des broutilles du quotidien.
Malgré tout, passant outre ses commentaires, j’ai entrepris ma scolarité de maîtrise, désireuse d’orienter mon mémoire sur un sujet qui me tenait vraiment à cœur : la comparaison entre l’art et la société des XV e et XXI e siècles.
Mais mon directeur de thèse, monsieur Falconi, a jugé mon idée trop ambitieuse. « À la place, faites plutôt une recherche sur les liens entre la lumière et l’utopie au Moyen Âge, dans l’architecture gothique et les écrits, particulièrement ceux de l’abbé Suger. 1 »
Hum… ceci m’entraînait très loin de mon sujet initial. Le tout avait une saveur intellectuelle et philosophique qui plaisait surtout à monsieur Falconi. À moi, très peu.
Je me suis acharnée quelque temps sur ce projet, sans enthousiasme, et sans grand succès non plus. Un échec qui, ajouté aux critiques constantes d’Éric, m’a amenée à mettre fin à mon désir de devenir médiéviste.
Quittant l’université avec beaucoup de chagrin et d’amertume, je me suis retrouvée sur le marché du travail, sans trop savoir où aller et quoi faire. J’ai tâté plusieurs métiers : secrétaire sans aucun doigté, réceptionniste alors que je déteste parler au téléphone… J’ai aussi fait une tentative comme serveuse de restaurant. Mais on m’a honteusement mise à la porte au bout de quelques heures. « Vous êtes une vraie catastrophe ambulante ! » a hurlé le restaurateur tout en ramassant les morceaux du plateau de verre qui m’avait échappé des mains.
Me cherchant moi-même, j’essayais de gagner ma vie en empruntant toutes sortes de voies qui ne menaient nulle part. Rien, mais vraiment rien ne semblait fonctionner. Impossible bien sûr de compter sur le soutien d’Éric. Le désespoir me grugeait peu à peu, et mon sentiment d’inutilité ne cessait de croître, entretenu par l’homme que je croyais aimer.
Puis, un jour, je me suis dit : « Pourquoi ne pas me servir de mes passions dans mon travail ? Pourquoi ne pas tirer profit de mon intérêt pour les langues, la culture et l’histoire ? Pourquoi ne pas tenter ma chance comme conseillère en voyages ? »
C’est comme si, jusqu’à maintenant, j’avais essayé de trouver un emploi en faisant abstraction de ma véritable personnalité.
Mon idée a été rapidement mise en application. Cependant, mon manque de formation dans le domaine a compliqué mes démarches.
S’en sont suivis plusieurs refus cuisants. Jusqu’au jour où j’ai eu la chance et le bonheur de rencontrer Monique, propriétaire de l’agence de voyages Lanthier, dans le Vieux-Montréal.
Espoirs et désillusion
Magnifique ! Quelle luxueuse austérité ! me suis-je exclamée, en apercevant le remarquable bâtiment abritant son agence. Cet édifice du XIX e siècle, bien conservé malgré son âge vénérable, exhibait fièrement d’épais murs de pierre grise et des poutres apparentes patinées par le temps. Des têtes sculptées en surplombaient l’entrée.
Wow ! Voilà un cadre de travail parfait pour une historienne d’art telle que moi !
Il faut croire que mon enthousiasme naturel était revenu, malgré tous les aléas de mes démarches à c