Dealer du Tout-Paris , livre ebook

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Dernier survivant des grands voyous qui ont tenu le haut du pavé dans les années 1970-1980, Gérard Fauré a décidé de parler. Le film de sa vie dépasse toutes les fictions. Né au Maroc d’un père officier français et d’une mère berbère, il s’initie au trafic sur le port de Tanger et devient contrebandier. En Espagne, il s’associe avec des anciens de l’OAS pour commettre hold-up et trafic de drogue. Il côtoie la French Connection et développe une organisation criminelle aux Pays-Bas avec le parrain marseillais Gaëtan Zampa. À Paris, il devient dans les années 1980 le « prince de la cocaïne », fournisseur préféré du show-biz, qu’il reçoit dans un hôtel particulier pour des fêtes nocturnes très privées. Sa chute en 1986 provoque bien des angoisses et tractations en coulisses dans le Bottin mondain. Actrices vedettes, mannequins, princesses, animateurs télé, stars d’Hollywood : Gérard Fauré porte avec le recul un regard cruel sur les vices des stars dont il fut le fournisseur privilégié et le compagnon des nuits parisiennes et cannoises. Il évoque également les politiques de haut niveau qui furent ses clients, tout en réclamant publiquement que l’on durcisse la lutte contre la drogue. Il avoue enfin les liens troubles du Milieu avec le SAC (Service d’Action civique) de l’époque Pasqua et les « contrats » d’assassinats réalisés sur commande pour des objectifs politiques. Un témoignage unique et détonant !
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Date de parution

24 octobre 2018

Nombre de lectures

12

EAN13

9782369427292

Langue

Français

Dealer du Tout-Paris
© Nouveau Monde éditions, 2018
44, quai Henri IV – 75004 Paris
ISBN : 978-2-36942-729-2
Dépôt légal : octobre 2018
Imprimé en France par Laballery – n° d’impression : 810042
Gérard Fauré
en collaboration avec Ange Peltereau
Dealer du Tout-Paris
Le fournisseur des stars parle
Avertissement
Dans le milieu, j’ai toujours été connu comme un homme intègre, loyal en amitié et réglo dans les affaires. La calomnie, la médisance et le commérage n’ont jamais été mes tasses de thé, ni même dans ma nature. J’ai toujours combattu ces déviances morales, parfois les armes à la main, et ce n’est pas aujourd’hui que je vais changer, alors que les planètes sont toutes orientées dans la bonne direction pour moi, tant sur le plan matériel que sur le plan de l’amour et de la santé.
Pourtant, certains lecteurs seront choqués par mes propos. Mais je ne raconte pas ces événements parce que je serais mû par un quelconque besoin de notoriété, simplement parce que j’ai besoin de rétablir certaines vérités en donnant ma propre version des faits.
Très vite, dans la vie, ma passion pour les femmes a été supplantée par ma passion pour la coke. Une passion honteuse que je ne recommande à personne. M’adonnant à une multitude de folies nouvelles que la coke et l’argent me faisaient découvrir, j’ai ajouté un copieux appendice au catalogue interminable des vices qui avaient régné avant moi dans les sociétés les plus dissolues. Oui, j’ai navigué sans cesse et avec une certaine insouciance à la lisière de l’extravagance.
J’étais déjà bien connu en Espagne, où j’avais écopé de quarante ans de prison par contumace, après m’être évadé deux fois. En Hollande, après quelques années derrière les barreaux, on a fait de moi un fugitif social : ce qu’on appelle dans ce pays un détenu à la disposition du gouvernement, sur qui n’importe qui peut tirer sans être poursuivi par la police ou la justice. Je ne voulais pas acquérir cette notoriété de criminel en France, mais quelques billets et une énorme demande de cocaïne en ont décidé autrement.
Moi, le fils de bonne famille, je me suis retrouvé propulsé malgré moi le 22 juillet 1986 à la une du journal France-Soir : « Le Tout-Paris perd son fournisseur de cocaïne ». C’était l’aboutissement d’une enquête de la brigade des stupéfiants et du proxénétisme du quai des Orfèvres qui n’avait pas débuté par hasard, avec à la clef l’audition de plusieurs personnalités pour usage de stupéfiants. Ces clients célèbres dont je révèle aujourd’hui les noms. Si les États-Unis étaient à l’époque submergés par la cocaïne, la France était touchée depuis le début des années 1980. La cocaïne était alors essentiellement prisée des milieux aisés, du monde du spectacle et de la publicité, qui allaient diffuser cette « mode » dangereuse dans tout le pays. Plus de trente ans plus tard, alors que la France est à son tour inondée de produits en provenance d’Amérique du Sud, il est temps, à mon sens, de briser ce tabou.
Prologue
mardi 22 juillet 1986
Sans vouloir me vanter, ce jour-là toutes les unes dans la presse 1 étaient pour moi :
« Drogue, le pourvoyeur du show-biz est tombé » Le Parisien
« Le Tout-Paris perd son fournisseur de cocaïne » France-Soir
« Cocaïne : coup de filet à Paris » Le Figaro (qui titrait juste au-dessus : « Jacques Chirac maintient le cap ». Sans doute de l’humour involontaire…)
Quelques mois plus tard, à la suite de mon arrestation, je me retrouvai dans le cabinet du juge d’instruction pour un entretien informel, sans greffier ni avocat, pour pouvoir deviser tranquillement, sans oreilles indiscrètes, sur les vertus, quand il y en avait, et sur les vices du Tout-Paris auxquels j’avais largement contribué contre rémunération.
Désireux de m’attirer autant que possible l’indulgence de ma juge, qui voulait en savoir plus que ce que les policiers lui avaient dit, je lui livrai nombre de détails croustillants sur les agissements de ceux qui faisaient la pluie et le beau temps en politique, et ceux qui créaient l’ambiance du Paris by night… Mais si les turpitudes du show-biz étaient déjà un sujet délicat, la mise en cause des plus hauts personnages de l’État l’était encore plus. Or, pendant ma garde à vue au quai des Orfèvres, mes deux lieutenants Malka et Murphy avaient imprudemment affirmé que j’avais fourni de la cocaïne à l’entourage immédiat de Jacques Chirac, alors maire de Paris, récemment devenu Premier ministre, ce qui semblait poser problème à la juge d’instruction.
« Monsieur Fauré, me dit-elle, j’ai lu très clairement dans le rapport de police que vous avez fait partie du SAC 2 , maintenant basé en Espagne, entre 1970 et 1982, et que vous avez participé avec certains de ses membres, des hommes sans foi ni loi, à des actions de représailles en Espagne et en France contre les ennemis de l’État. Je n’ai donc pas besoin de vous expliquer de quoi ces gens, que vous avez fréquentés de très près, sont capables. Alors si vous le voulez bien, j’attends votre version des faits s’agissant des deux chèques de M. Chirac rédigés à votre ordre. Je vous invite à bien réfléchir avant de répondre. »
Chapitre 1
Ma mère, la sauvageonne du désert
« En voilà un qui va se révéler un jour une pure source d’emmerdements », s’écria mon père en jetant un regard vers l’assistance. J’étais à peine sorti des entrailles de ma mère pour faire mon apparition dans ce bas monde qu’il s’inquiétait.
« Vraiment ? » lança faiblement ma mère qui avait saisi ses paroles au vol. Puis, sortant du coma dans lequel elle était tombée à force de contractions, elle ajouta avec un peu plus de force pour que mon père l’entende : « Mais qu’est-ce qui te rend si sûr que cet enfant va être terrible ?
– Son regard, ma chérie… Un regard comme ça, je n’en ai encore jamais vu chez un enfant depuis que j’exerce la médecine ! Même dans ta région, où pourtant ce ne sont pas les enfants de pirates aux regards malveillants qui manquent… Celui-là est unique ! C’est toi tout craché, et ce n’est pas un vain mot…
– Peut-être s’est-il dit, comme moi je l’ai fait la première fois que je t’ai vu : ‘‘Qu’est-ce que tu fous là, toi le sale français colonialiste, laisse ma mère tranquille et dégage avant que je te coupe tes sales roupettes de Roumi qui ont servi à me concevoir’’, lâcha ma mère sur le ton de la plaisanterie.
– Cet enfant tient de toi, c’est clair ! Il va nous donner du fil à retordre en grandissant. J’appréhende déjà le jour où il saura parler, marcher ou pire encore… Pour sûr qu’il va être turbulent et méchant, et peut-être même un peu pirate, comme tes relatifs. Il m’est avis que ça va être un vrai gibier de prison plus tard…
– Du fil à retordre ? À toi peut-être, mais en ce qui me concerne, c’est un cadeau de la providence ! C’est tout à fait ce dont j’ai besoin pour m’occuper et me distraire, parce qu’avec tes deux mollassons de fils et toi-même, si sérieux, si rigide, je t’avoue que je m’ennuie… Jamais ils ne me donnent une raison de les cravacher, ces imbéciles ! Tu crois que c’est drôle pour moi, des enfants pareils ?
– Non, je sais, mais de là à dire que tu t’ennuies, tout de même… Avec une armée de domestiques à tes pieds ! Quatre voitures. Tout le confort moderne. Une maison qui est un véritable palais des mille et une nuits. Des amis qui nous rendent visite matin, midi et soir. Un immense jardin avec toutes sortes d’animaux, de fleurs. On va à la plage tous les après-midi, le soir on fait la fête avec les amis de la colonie française et toi tu oses me dire que tu t’ennuies… Tu ne manques vraiment pas d’aplomb ! Si je comprends bien, c’était mieux dans ton bled pourri, quand tu passais tes journées à pourchasser des chiens galeux à qui tu jetais des cailloux, quand tu ne chassais pas des serpents ou des scorpions que tu mangeais avec un peu de pain, quelques olives et du thé ? Tu étais plus heureuse là ?
– Non, mais j’ai grandi et je suis devenue plus exigeante en matière de bonheur. Mais qu’est-ce qui te fait croire que notre enfant sera un gibier de prison plus tard ?
– Mon expérience des humains et mon intuition qui me trompent rarement. On voit tout de suite que cet enfant n’a qu’une envie : conquérir le monde par des moyens que la morale réprouve, tout en prenant plaisir à l’emmerder… »
Admirant ce que, malgré tout, elle considérait comme son chef-d’œuvre, ma mère rétorqua : « Moi, j’ai l’impression qu’avec ce petit con je ne vais pas m’ennuyer. » Les yeux brillants, elle s’écria : « Merci mon Dieu de m’avoir envoyé cet enfant ! Je sens qu’il y aura bientôt des coups à distribuer dans cette maison, j’ai besoin de me dégourdir les mains…
– Je sens que cette perspective t’enchante…, lâcha mon père, un peu désabusé.
– C’est vrai. De toute façon, quoi qu’il fasse, ce petit salopard ne perd rien pour attendre. Il m’a tellement donné de coups quand il était dans mon ventre que je l’attends de cravache ferme pour les lui rendre au centuple, dès que ce sera possible !
– Je t’en crois très capable, toi la sauvageonne du désert ! répondit mon père en éclatant de rire.
– Crois-moi, il apprendra très vite qu’il est le digne fils de la fille du chef de la tribu berbère la plus sauvage de la région et qu’il est aussi un membre de la tribu des Aït Baha, les pirates du désert qui ont déconfit maintes fois ta puissante et glorieuse armée pendant leurs trente années de présence chez moi. Il devra accepter la tête haute sa punition pour les bêtises qu’il aura commises, sans geindre ni rechigner.
– Pas de quoi vanter ta tribu, tu sais ! Contre les Français, d’accord, vous vous êtes bien battus. Mais quand vous vous attaquiez aux pauvres caravaniers maliens ou mauritaniens sans défense qui traversaient le désert pour aller vendre leurs produits au Maroc, et qu’après les avoir étripés vous leur voliez l’argent et les pierres précieuses qu’ils cachaient dans leurs intestins, là franchement il n’y a pas de quoi la ramener…
– N’importe quoi ! Ces gens-là nageaient dans le luxe, l’or et les pierres précieuses alors q

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