Enterré parmi les vivants , livre ebook

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Dans l’express du Havre, Luc HARDY, le célèbre détective millionnaire, sauve in extremis un jeune couple agressé par des pilleurs de trains.


Étienne Delarue, le mari, désireux de retrouver ceux qui ont failli assassiner sa délicieuse épouse, propose à Luc HARDY de l’aider à mettre la main sur les malfrats qui sont parvenus à s’enfuir.


Les deux hommes vont alors se lancer, au péril de leurs vies, dans une lutte sans merci contre une bande menée par un chef intelligent, prévoyant et machiavélique...

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Nombre de lectures

1

EAN13

9791070037263

Langue

Français

ENTERRÉ PARMI LES VIVANTS


D'après le fascicule « Enterré parmi les vivants » publié en 1934 dans la collection « Police et Mystère » des éditions Ferenczi (réédition du fascicule éponyme publié en 1920 dans la collection « Le Roman Policier » des éditions Ferenczi).
CHAPITRE I
 
— On monte là ?...
— Comme tu voudras !...
Et, adressant un sourire à son mari, qui venait d'ouvrir la portière d'un compartiment de première classe parfaitement vide, Germaine Delarue, une adorable brune de vingt-cinq ans, aux grands yeux couleur de châtaigne mûre, escalada lestement le haut marchepied.
Il allait être cinq heures et, par cette fin de journée du mois de mars, il faisait déjà presque noir ; aussi, de toutes parts, les globes électriques s'allumaient, inondant de leur clarté blanche l'immense hall de la gare Saint-Lazare.
Le long du quai, les voyageurs se hâtaient, bousculés par les hommes d'équipe poussant de lourds chariots chargés de bagages ; encore quelques minutes, et l'express du Havre allait partir.
Tout en regardant d'un œil amusé le spectacle qui s'offrait à eux, Étienne Delarue et sa femme échangeaient des phrases rapides.
Avec ses trente ans, sa physionomie grave et sérieuse, Étienne Delarue incarnait parfaitement le type de l'industriel moderne tout à la fois homme d'action et de salon.
Directeur-propriétaire d'une usine de produits chimiques qu'il avait installée aux portes de Mantes, Delarue, après les commencements pénibles, était en route pour la grosse fortune.
Ce jour-là, il était venu toucher à la caisse d'une compagnie d'assurances parisienne, une soixantaine de mille francs qui lui étaient dus, un des importants bâtiments de son exploitation ayant brûlé accidentellement, l'automne précédent.
Germaine avait profité de cette occasion de voyage à Paris pour aller rendre visite à quelques grands magasins ; au reste, les deux époux s'adoraient, bien qu'ils eussent déjà quatre ans de mariage, et toute heure passée loin l'un de l'autre leur paraissait être d'une désespérante longueur.
— Ah ! zut, murmura tout à coup Étienne, voilà des gêneurs. Comme s'ils ne pouvaient pas monter ailleurs.
En effet, à peine le coup de sifflet donnant le signal du départ retentissait-il, que trois hommes, vêtus d'élégants complets de voyage, avaient fait halte devant le compartiment et l'un d'eux ouvrit vivement la portière.
En hâte, ils montèrent, car le convoi démarrait, et, saluant très correctement au passage la jeune femme, ils allèrent s'installer à l'autre extrémité.
Maintenant, on roulait à travers la campagne presque obscure ; Germaine, très fatiguée de sa journée, avait fermé les yeux et s'abandonnait à une rêverie voisine du sommeil, tandis que Delarue s'absorbait dans la lecture d'un journal du soir.
Une grande demi-heure s'écoula ainsi ; dans leur coin, les trois autres voyageurs causaient à voix basse, s'entretenant sans doute d'affaires, car, parfois, des chiffres arrivaient jusqu'à l'industriel, qui, au reste, ne prêtait guère attention à ses compagnons de route.
Soudain, Étienne releva instinctivement la tête : l'un des voyageurs, homme d'une carrure athlétique, était debout à moins de trois pas de lui et, ce qui frappa l'industriel, ce fut une sorte de passe-montagne qui, fixé à sa casquette, lui dissimulait aux trois quarts le visage.
Mais il n'eut pas le temps de s'attarder en un plus long examen, car, déjà, sans mot dire, le colosse, brandissant un casse-tête, se jetait sur lui.
— Ah ! tonnerre !...
D'un bond, Étienne Delarue s'était mis debout, décochant à son adversaire un furieux coup de poing en plein visage. L'homme recula en étouffant un juron, cependant que son casse-tête, manquant son but, ne frappait Étienne qu'à l'épaule.
Mais les deux autres arrivaient à la rescousse et alors, dans cet étroit espace, une lutte farouche, presque silencieuse, s'engagea.
Les bandits s'efforçaient d'assommer et de renverser Delarue, qui, très vigoureux, avait fort à faire pour parer leurs coups. Fort heureusement, l'absence de largeur empêchait les misérables de l'envelopper, mais il ne parvenait point à prendre son revolver placé dans la poche de son pantalon, non plus qu'à gagner la sonnette d'alarme dont la poignée se balançait dans un coin du véhicule.
Au bruit, Germaine s'était éveillée et, durant une seconde, elle demeura là, immobile, les yeux grands ouverts, se demandant si elle était bien éveillée ou si elle était le jouet de quelque affreux cauchemar ; mais un cri de douleur poussé par Étienne l'arracha à sa torpeur.
L'un des assaillants, se coulant sur la banquette, venait de saisir l'industriel aux jambes et de le renverser si rudement que la tête du jeune homme heurta violemment la portière avec un bruit sourd.
Cette fois, le malheureux était perdu ; déjà, ses vainqueurs se ruaient sur lui pour le maîtriser ou l'achever ; cette vue redressa Germaine.
— Au secours ! clama-t-elle désespérément ; au secours !...
Et, sans réfléchir au danger qu'elle courait elle-même, la jeune femme bondit vers la sonnette d'alarme.
Les bandits qui, rassurés par son immobilité, la croyaient paralysée par la terreur, sursautèrent et l'un d'eux, le colosse qui, le premier, avait attaqué Étienne Delarue, jeta un ordre bref.
— Maladroits, ne la laissez pas faire ; descendez-la !
En même temps, abandonnant Étienne, il tirait un revolver de sa poche et le braquait sur Germaine, qui, debout à quelques pas, tendait la main vers la poignée salvatrice.
C'en était fait de la malheureuse jeune femme lorsque, tout à coup, à l'autre extrémité du compartiment, celle que les malfaiteurs occupaient au départ, une tête coiffée d'une casquette de voyage à carreaux gris et noirs apparut dans l'encadrement de la porte du couloir.
— Baissez-vous, Madame, baissez-vous ! cria l'inconnu d'un ton impérieux.
Instinctivement, Germaine obéit, se laissant tomber à genoux sur les coussins ; au même moment, le nouveau venu tirait deux coups de revolver.
Les glaces des fenêtres volèrent en éclats, car les malfaiteurs s'étaient vivement courbés, évitant ainsi les projectiles.
— Le coup est manqué ! grogna l'hercule qui paraissait être le chef de la bande ; il s'agit de filer si nous ne voulons être pincés. L'auto ne doit pas être loin...
— Parbleu, la voilà ! répliqua un autre.
— Alors, en route !
En effet, la voie ferrée longeait à cet instant un chemin vicinal qu'une puissante limousine grise suivait à petite allure ; un long coup de sifflet déchira l'air ; le train, approchant d'une gare, ralentissait sensiblement.
Rejetant de côté le corps d'Étienne, qui, à demi assommé, restait inerte, les trois bandits, ouvrant la portière, dégringolèrent sur le ballast avec une prestesse de clown.
Pendant ce temps, le personnage dont l'intervention venait de se produire de façon si providentielle s'épuisait en vains efforts pour faire fonctionner la porte à glissière lui barrant le passage.
— Rien à faire ! murmura-t-il enfin. Ah ! les canailles !...
Puis, s'adressant à Germaine, encore toute étourdie, il ajouta :
— Ne craignez rien, Madame, je reviens.
Sur ce, il gagna le compartiment voisin et, l'ayant traversé, revint par le marchepied du côté opposé.
À ce moment, les trois malfaiteurs, ayant escaladé la haie séparant la ligne de la route, grimpaient dans l'auto et celle-ci, lançant dans la nuit un coup de trompe prolongé, s'éloigna à toute vitesse, gagnant un chemin transversal s'amorçant à moins de trois cents mètres de là sur la gauche.
— C'est bon, nous nous retrouverons, gronda le sauveur de Germaine en la suivant du regard.
L'instant d'après, il était près des deux jeunes gens ; Germaine, agenouillée, avait soulevé la tête de son mari et s'efforçait de le ranimer en lui faisant respirer un flacon de sels.
— Rien de cassé, j'espère ? s'enquit le nouveau venu.
— Non, Monsieur, un simple évanouissement, je crois. Mais, sans vous...
— Chut, ne parlons pas de cela, sourit l'étranger en mettant un doigt sur ses lèvres.
À ce moment, Étienne ouvrait les yeux, promenant alentour un regard angoissé. Germaine, qui s'était jetée à son cou avec un cri de joie, le mit brièvement au courant de la situation.
— Ah ! Monsieur, murmura l'industriel en tendant à l'inconnu une main que celui-ci serra avec force, jamais je n'oublierai que je vous dois la vie de ma chère petite femme ! Désormais, si vous le voulez bien, vous n'aurez pas de meilleur ami qu'Étienne Delarue.
— J'accepte une amitié si spontanément offerte, répliqua gaiement l'autre. Maintenant, permettez-moi de me présenter : Luc Hardy, détective privé et millionnaire, qui fait de la police pour son plaisir et par haine des coquins.
Étienne et Germaine se regardèrent, quelque peu stupéfaits ; pourtant, leur compagnon parlait avec tant de bonne grâce, sa physionomie franche et ouverte exprimait une si parfaite conviction, qu'ils finirent par sourire et, la minute suivante, tous trois, assis en face les uns des autres, causaient amicalement.
Les blessures d'Étienne se réduisant à quelques contusions sans gravité, l'industriel s'était opposé à ce...

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