L'attaque du train 921 , livre ebook

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La duchesse Charlotte-Adélaïde de Maubois, qui va se marier aux Indes, a pris place dans le rapide de Marseille. Elle emporte de merveilleux bijoux sur le sort desquels veille le policier Mirabel.


Ce dernier, après avoir causé au moment du départ avec un riche américain, Harry Gedworth, remarque dans le wagon un individu qu’il croit reconnaître ; mais il ne peut préciser ses souvenirs.


L’inconnu suspect s’est retiré de très bonne heure dans son compartiment. Le policier attend vainement son retour : lorsqu’il rentre enfin dans le sleeping, l’homme a disparu.



Avec « LES BANDITS DU RAIL », Georges SPITZMULLER (1866–1926) nous livre une saga policière rocambolesque et exaltante qui tient le lecteur en haleine jusqu’à son dénouement sans jamais perdre de son intérêt un seul instant.


Ce foisonnant récit aux multiples personnages et rebondissements démontre combien l’auteur maîtrisait à la fois le format, le genre et la narration.


Édité à l’origine en 1921 sous la forme de fascicules qui sont désormais introuvables, il était temps que le roman-feuilleton « LES BANDITS DU RAIL » retrouve sa fonction première, celle d’enchanter les lecteurs.


Que ce souhait de l’écrivain soit aussi vrai auprès des lecteurs d’aujourd’hui qu’il le fût avec ceux d’hier, car Georges SPITZMULLER n’avait d’autre but que celui-ci, comme le prouvent les propos du journaliste Georges BERGNER, quelques mois après la mort de l’auteur :



« Georges SPITZMULLER a contribué, pour sa part, à réhabiliter le roman populaire. Il lui plaisait de distraire un public nombreux et divers, de l’entraîner dans des aventures de tendresse et d’héroïsme, de préférer le mouvement de la phrase au fini du style, de captiver par des intrigues sans épisodes scabreux, de montrer des personnages à panache plutôt que des freluquets à veston étriqué.



Il composait dans l’allégresse, avec l’aisance que donnent la bonne humeur et le désir de séduire, sans escompter une renommée raffinée. Plusieurs de ses ouvrages révèlent des ressources d’érudition, de mesure, de goût délicat. Il aurait pu les développer, mais il mettait sa coquetterie à les suggérer simplement. La spontanéité de son imagination, la vivacité de sa plume, la souplesse de ses qualités lui ont permis d’aborder plusieurs fois le théâtre avec un certain succès. »


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Nombre de lectures

2

EAN13

9791070030608

Langue

Français

CHAPITRE I
LA DUCHESSE DE MAUBOIS
 
— Allo !... Louvre 20-02 ?
— Parfaitement !
— M. Mirabel ?
— Lui-même.
— Ici, duchesse de Maubois. Bonjour, monsieur Mirabel !
— Mes hommages, Madame !
— Tout est prêt ?...
— Tout.
— Mon sleeping retenu ?
— Jusqu'à Marseille.
— L'agence pour les bagages ?
— Elle doit envoyer à l'instant.
— Bien !... Et vous, avez-vous terminé vos préparatifs ?
M. Mirabel eut un léger rire à l'appareil.
— Ils sont vite faits, madame la duchesse. Je suis toujours prêt !
— Ainsi, vous partez avec moi, ce soir ?
— Comme convenu !
— Et vous veillez à tout ?... Vous vous occupez de tout ?
— Absolument.
— À quelle heure exactement le départ du rapide ?
— 20 h 19.
— Je vous retrouverai à la gare même, n'est-ce pas ?
— Dans le wagon, oui, madame.
— Nous devons ne pas nous connaître, d'après notre entente ?
— C'est préférable.
— Parfait !... Je ne vois plus rien à vous dire... Ah !... j'oubliais !... Je n'ai pas besoin de vous recommander la discrétion la plus absolue !
— N'ayez crainte, répondit vivement
M. Mirabel avec un peu de surprise. Vous pouvez avoir toute confiance en moi.
— Oh ! je sais !... Vous m'avez été assez chaudement recommandé par mon cousin de la Ferrière !... Allons ! je crois que tout est bien arrêté ainsi !... Alors ! à ce soir !
— À ce soir, Madame !
La duchesse Charlotte-Adélaïde de Maubois raccrocha le récepteur et demeura quelques moments songeuse, un coude appuyé sur le joli secrétaire en bois des îles sur lequel l'appareil d'acajou et de nickel mettait une note amusante de modernité.
Dans ce boudoir, en effet, tout révélait la plus pure « antiquité », pour parler comme les marchands de meubles anciens.
Le mobilier était d'un Louis XVI des plus harmonieux et d'une authenticité irréfutable.
La duchesse, en effet, le tenait par héritage d'une de ses aïeules qui avait été dame d'honneur de Marie-Antoinette.
Elle-même, malgré son élégance du meilleur ton et de la dernière mode, ressemblait quelque peu à une dame de la cour de Trianon.
Grande, mince, fine, son front s'auréolait d'une opulente chevelure : son teint « se pétrissait de lis et de roses », comme on disait autrefois...
Charlotte-Adélaïde avait aujourd'hui trente-deux ans et, depuis dix-sept mois, était veuve du duc Aymon de Maubois.
Un assez triste mari, que la duchesse regrettait peu et avait pleuré moins encore !
Perdu de dettes, à quarante ans, il jugea nécessaire de faire une fin et d'assurer son avenir en même temps que la pérennité de son nom.
Charlotte, élevée par deux vieilles tantes rigoristes, au fond de la Guyenne, devint la proie du grand seigneur ruiné et fatigué par la vie galante de Paris.
Elle était riche... mais de moins illustre maison que Maubois. Les deux tantes, flattées de l'alliance, endoctrinèrent leur nièce.
La vie fade et monotone de la province, la fréquentation, pas toujours folâtre des deux vieilles filles, la perspective de devenir duchesse et d'habiter Paris, tout cela contribua beaucoup à conduire Charlotte à une acceptation de ce mariage.
Et puis, le duc était élégant, point mal de sa personne, avec fort grand air et une langue plus dorée que sa bourse...
Il ne déplut point à la jeune fille. Le mariage eut lieu.
Un mois après, Charlotte s'apercevait qu'elle s'était unie à un fantoche sans moralité. Le jeu, les courses, les femmes, toute la vie tenait là-dedans pour M. le duc de Maubois...
Heureusement, la jeune femme n'aimait point son mari. Elle vécut donc à part de lui, jusqu'au jour où, après cinq années de mariage, Aymon mourut d'un accident de chasse, chez des amis, en Sologne.
Sa veuve continua de mener l'existence qu'elle avait choisie...
Mariée, même délaissée du duc et après s'être séparée de fait d'avec lui, la jeune femme n'avait point cherché ce que l'on appelle « des consolations ». Veuve, elle n'en chercha pas davantage, malgré de nombreuses candidatures...
Elle demeurait encore un peu la petite jeune fille provinciale sevrée de tout plaisir, avide de fêtes et de distractions.
À Paris, elle fréquentait assidûment les spectacles, les bals, les expositions, les grandes réunions mondaines. Les visites, les stations chez les couturiers et les modistes, les courses dans les magasins, occupaient le reste de son temps.
— Mon Dieu ! disait-elle un jour à son intime amie, la petite baronne de Farzac, je me demande comment font les femmes qui ont un amant !...
— Que voulez-vous dire ?
— Mais oui !... Où prennent-elles donc le temps de le voir ?...
La baronne avait souri railleusement.
— Êtes-vous ingénue, ma chère !...
L'été, la duchesse allait séjourner en son château de Haute-Combe, sis au fond de l'Anjou.
Et puis, elle voyageait !...
D'avoir été, toutes les années de sa jeunesse, calfeutrée dans le vieil hôtel de ses tantes à Libourne, séquestrée pour ainsi dire, elle sentait en elle, désormais, une fringale de voyage.
Elle aimait le mouvement, la variété, le changement.
Une fois libérée de la contrainte maritale, Charlotte mit les bouchées doubles.
Elle retourna en Italie, dans les lieux qui lui avaient plu pendant son voyage de noces et qu'elle n'avait pu bien goûter, à cause de la hâte du duc de rentrer à Paris...
Elle vit la Belgique et la Hollande : et elle alla passer une saison à Londres où elle avait des parents dans la haute aristocratie britannique.
Une de ses cousines, Lucy de Saint-Christophe, fille d'un secrétaire d'ambassade, avait épousé le fils aîné d'un pair, James Hertfield, devenu lord, depuis, à la mort de son père.
Et c'est chez lady Hertfield que Charlotte rencontra celui qui devait métamorphoser son existence...
À Londres, à une réception au palais de Buckingham, elle fut présentée à S. A. Akyamouni Ramayana, radjah de Bahgalpour, dans le Bengale, et descendant de Bouddha, comme il se doit.
Le prince jouissait d'un grand crédit à la cour de Sa Gracieuse Majesté et d'une profonde vénération de la part de ses sujets.
En outre, il était jeune — trente-cinq ans — joli garçon, immensément riche, et possesseur d'un fabuleux trésor de pierreries.
Le radjah parut frappé de la beauté de Charlotte-Adélaïde. Il s'entretint très longuement avec elle ce soir-là.
Fort instruit, il parlait plusieurs langues, dont la Française, très correctement. Il sut complimenter la duchesse avec un tact et un esprit qui la charmèrent.
Elle le jugea très favorablement et ne tarit point d'éloges sur son compte, au point que lady Hertfield, sa cousine, s'écria le lendemain :
— Charlotte, le prince hindou vous a tourné la tête !...
— Ma foi ! déclara franchement la duchesse, j'avoue que je le trouve un gentleman accompli !...
Elle le revit.
Dans plusieurs salons de la gentry, elle rencontra le radjah en visite...
Ils recommencèrent de longues conversations, et Son Altesse demanda à lady Hertfield la permission d'aller lui rendre ses hommages.
Cette fois, la cousine, une fois seule avec Charlotte, ne manqua pas de s'écrier :
— Mes félicitations, ma chérie !... Vous avez séduit Akyamouni !... Gageons qu'il va bientôt vous faire la cour ?
La duchesse sourit.
— Ce sera le premier à qui je le permettrai, Lucy !...
Les jours suivants, le prince se présenta chez lady Hertfield : et sa visite fut suivie de beaucoup d'autres.
À chaque fois, il paraissait trouver un attrait plus grand dans la compagnie de la jolie veuve...
Et ce que Lucy avait prévu se réalisa. Le radjah courtisa la duchesse.
Il le fit avec une délicatesse qui mettait plus à l'aise Charlotte et l'excusait mieux d'écouter les déclarations voilées...
Comme tous ses compatriotes, le prince était un poète né. Sa culture raffinée ajoutait encore à ce don de nature.
Son caractère grave, doux et poli, sa voix mélodieuse et chaude, ses gestes lents et mesur

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