La vengeance de Karl Himmelfeld , livre ebook

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Karl Himmelfeld, chef d’une organisation d’espionnage allemand, cherche à se venger de Thérèse ARNAUD, agent du 2e bureau, qui s’est jouée de lui par le passé.


Ses supérieurs lui commandant de capturer la jeune femme, le Teuton réprime ses envies de meurtre et fait enlever Languille, un des hommes de Thérèse ARNAUD afin d’attirer cette dernière dans un piège.


Si l’espionne avait appris le sens de l’expression « Se jeter dans la gueule du loup » lors de sa précédente confrontation avec son ennemi, elle va désormais constater que « La vengeance est un plat qui se mange froid »...


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2

EAN13

9782373473346

Langue

Français

AVIS AU LECTEUR
***
Nous commençons, aujourd’hui, la publication des :
EXPLOITS EXTRAORDINAIRES DE THÉRÈSE ARNAUD
Le meilleur agent du Service de contre-espionnage français. *
Les espions sont généralement des êtres vils, des ê tres décriés qui pratiquent la délation dans le but unique de servir leurs appétits de lucre et de débauche.
Il n’en est pas de même deTHÉRÈSE ARNAUD dont la conduite pourrait servir d’exemple à bien des hommes et des plus courageux.
Au début de la guerre, ayant assisté au meurtre de son père commis par les Allemands, elle avait, tout naturellement, comme el le le dit,« pris du service».
Trop vaillante pour jouer le rôle effacé d’infirmiè re, le cœur gonflé d’un trop profond amour pour la France, elle avait consacré s on intelligence, sa connaissance des langues, sa beauté, sa force, son dévouement, son courage et, il faut le dire, son génie à une besogne plus d irecte.
THÉRÈSE ARNAUD NE PEUT ÊTRE COMPARÉE À AUCUN AUTRE AGENT SECRET.
Toujours sur la brèche, toujours en plein danger, s on cœur jamais ne faiblit, même durant les interrogatoires les plus dangereux. Bien au contraire, elle ne cessa de se jeter audacieusement au plus fort du pé ril. Cent fois, elle se trouva en pleine bataille ; non pas dans des batailles d’o ù l’on ressort chargé d’honneurs et de gloire, mais dans des batailles an onymes, contre des ennemis invisibles, inconnus et, par là même, d’autant plus à craindre.
THÉRÈSE ARNAUDla plus noble figure de la Grande Guerre. est NOUS DEVONS À SA BRAVOURE, À SON HÉROÏSME, PLUSIEURS MIL LIERS DE VIES HUMAINES.
D’une modestie aussi grande que son courage, elle n ’a pas voulu que ses exploits fussent publiés de son vivant.
« Plus tard, disait-elle,plus tard... quand, dans ma Terre de France, je dormirai mon dernier sommeil, il sera bien temps... »
THÉRÈSE ARNAUDlemaintenant, dans le cimetière d’un minuscu  repose,
village de l’Est. Tous ceux pour qui elle s’est sac rifiée sans compter doivent, désormais, savoir comment et dans quelles épouvanta bles conditions, cette grande Française a magnifiquement combattu pour sa Patrie.
Puissent lesEXPLOITS DE THÉRÈSE ARNAUDun écho attendri trouver dans l’âme de ce Peuple de France à qui elle avait voué son plus fervent Amour et son incomparable Loyauté !
THERESE ARNAUD - 3 -
LA VENGEANCE DE KARL HIMMELFELD
De
Pierre YRONDY
CHAPITRE I
UNE NUIT À MONTMARTRE
La guerre a soufflé les enseignes lumineuses et l'a nimation joyeuse de Montmartre. Maintenant, des rues mornes, enténébrée s, silencieuses, alignent leurs boutiques closes de rideaux de fer.
Au loin, une pendule sonne minuit.
Un homme, chapeau mou rabattu sur les yeux, col de pardessus relevé, marche à grands pas. Il descend la rue Fontaine. Il traverse la rue de Douai. Il jette un regard dans la rue Mansart, déserte, où, s eule, une porte entr'ouverte laisse filtrer un équivoque rayon de lumière rouge.
L'homme se dissimule dans une encoignure.
Et il attend.
Soudain, une auto qui monte la rue Blanche, avec un puissant ronflement de moteur, lance, dans le silence, un coup de klaxon q ui résonne sinistrement. L'homme compte mentalement à la cadence d'une secon de : un, deux, trois, quatre, cinq. Puis, un second appel retentit.
Sans quitter son abri, l'homme fouille dans sa poch e revolver. Et, paisiblement, de nouveau, il met la main dans la po che de son pardessus.
Quelques instants passent.
Une silhouette féminine paraît à l'autre extrémité de la rue Mansart, venant de la rue Blanche. Une grande ombre svelte et rapid e.
Le regard de l'homme mesure la distance qui le sépa re de la silhouette.
Cent mètres. Cinquante. La main sort de la poche de pardessus. Trente mètres. La main s'élève. La silhouette avance toujo urs.
Brusquement, un homme a surgi. D'un mouvement rapid e, il a immobilisé le bras avant que le revolver ait lancé son aboi sec.
Et une voix impérieuse a commandé :
— Laisse cela, imbécile ! Tu allais faire du joli travail !
Surpris, l'homme au revolver s'est immobilisé. Le b ras est retombé le long du corps. La physionomie a pris une expression éton née, mais respectueuse. L'air soumis d'un inférieur incompréhensif devant s on supérieur hiérarchique.
— Karl ! murmure-t-il.
Et, malgré lui, il laisse fuser sa surprise :
— J'exécutais les ordres.
— Et tu « exécutais » aussi la femme. Les ordres so nt changés. Voilà tout ! Ta mission est terminée ce soir. Tu peux rentrer ! a répondu la voix sèche de Karl.
Militairement, l'homme a obéi. Il a quitté son abri . Il a rapidement disparu dans la nuit.
Karl Himmelfeld(1) l'a regardé se dissoudre dans l'ombre. Puis, avant que de s'éloigner lui-même, il a murmuré rageusement :
— Dommage ! Nous étions débarrassés de cette femme.
Et, avec un vague regret, déplorant pour lui-même l es ordres reçus qu'il devait exécuter, il conclut :
— Mais, puisqu'ils veulent l'avoir vivante !
Cette courte scène n'a duré que quelques instants. La silhouette est arrivée devant la porte entr'ouverte, sans se douter du dan ger qui l'avait menacée.
Et, tranquillement, en habituée qui connaît les aîtres, elle est entrée.
(1) Voir le fascicule précédent : « Un drame dans le métro ».[Retour]
CHAPITRE II
LABOÎTE DE NUIT CLANDESTINE
Des couples serrés les uns contre les autres qui os cillent en cadence et se figent. Des rires aigus, des cris énervés. Une atmo sphère, bleuie de fumée de cigarettes, plane dans la salle basse. Des parfums lourds flottent : senteurs d'alcool, de sueurs, parfums de femmes. Des lumière s atténuées, tantôt bleues, tantôt rouges, éclairent de lueurs mystérieuses cette boîte de nuit clandestine.
Ambiance louche, trouble, perverse.
Le refuge de ceux qui veulent s'amuser.
Au vestiaire, la silhouette s'est débarrassée de so n manteau. Elle apparaît jeune, charmante, en robe décolletée.
Puis, elle cherche une place parmi les tables, pour la plupart occupées.
Son regard vrille les couples qui dansent.
Un fugitif sourire erre un instant sur son visage.
Elle s'installe. Elle commande une consommation au maître d'hôtel.
L'orchestre fait préluder une valse lente.
Un homme jeune et élégant se dirige vers elle. Il s 'incline. Elle se lève.
Et ils vont grossir la masse des danseurs.
— Patronne, dit Languille tout en dansant, saurais- je enfin pourquoi vous m'avez fait venir ici et y êtes vous-même ?
— Pour travailler, répond laconiquement Thérèse Arn aud.
Mais, bientôt, elle poursuit :
— Oui, une idée que j'ai. Et qui semble n'être pas l'impression que je ne perds pas mon temps.
mauvaise ! J'ai
— Vous avez rencontré qui vous cherchiez ? s'enquie rt Languille.
Thérèse ne répond pas.
Des tours de valse, silencieusement.
— Tu ne me connais plus, Languille. Je suis seule. Plus de nouvelles danses, ensemble, sauf le cas d'instructions spécia les à me demander. Tu vas t'attacher aux pas de la dame, là...
D'un regard discret, Thérèse Arnaud désigna, à Lang uille, une jeune femme d'un type étrange, accompagnée d'un homme d'âge res pectable.
— Mais, c'est Mata-Hari, dit Languille.
Thérèse feignit de ne pas entendre. Puis, elle préc isa :
— La suivre à la sortie. Savoir où elle va. Attendr e si nécessaire. Noter tous ses faits et gestes. Photographier, pour pouvoir le s reconnaître, ceux qui l'approchent, ceux qui lui parlent, ceux avec qui e lle danse.
— Compris, émit Languille.
La valse s'était terminée.
Languille accompagna Thérèse jusqu'à sa table. Il l a salua correctement. Et il regagna sa place.
L'atmosphère s'alourdissait encore. Une sorte de gr iserie flottait dans l'air vicié. Des désirs malsains rôdaient. La chaleur, l'ambiance, l'alcool exacerbaient les nerfs. L'éclairage discret favorisait les rapprochements entre les isolés.
Un brouhaha confus de conversations, de rires, montait.
Languille, tout en feignant de continuer de boire, et tout en dansant, commença de remplir la mission dont l'avait chargé Thérèse. Mais, il n'en comprenait pas le but.
Il aperçut la Patronne qui, à plusieurs reprises, d ansait avec le même homme. Par habitude, il nota quelques détails de l' individu ; grand, large d'épaules, élégant, assez joli garçon, distingué d'allures.
Maintenant, Thérèse et son nouveau danseur sont réu nis à la même table.
Fait courant et banal dans une boîte de nuit !
On devine la conversation. Les compliments de l'hom me. La galanterie des propos. L'invitation à quelque entrevue.
— Pourquoi voulez-vous mettre en doute ma sincérité , dit l'homme.
— Vous ne me ferez pas croire, réplique Thérèse, qu e ces sentiments soudains puissent être vrais. Ne serais-je pas ici, une autre femme eut entendu les mêmes phrases, exactement les mêmes.
L'homme eut un geste de véhémente protestation. Pui s il se rapprocha de Thérèse. Sa voix se fit plus douce, plus prenante :
— Nous allons partir. Tous les deux ! Vous viendrez chez moi. Nous achèverons joyeusement la nuit. J'ai tout ce qu'il faut pour vous satisfaire, si difficile soyez-vous. Connaissez-vous la joie de l' opium ? Cela ne vous tente pas ? Un boudoir. Des lumières bleues. Un kimono. U ne pipe. Et du rêve, tous les rêves. Vous venez ici pour vous évader des tris tes réalités. Eh bien ! ce que je vous offre, c'est une autre évasion, plus complè te, plus totale. Et des satisfactions plus fines que celles de tous ces êtres qui dansent, boivent. Alors ?
C'est dit ?
Entreprenant, il avait passé son bras autour de la taille de Thérèse.
Elle ne se dégagea pas. L'homme crut à un consentem ent.
— Nous partons ? invita-t-il.
— Non.
Une visible déception marqua les traits de l'homme. Mais, Thérèse atténuait déjà la rigueur de son refus :
— Non, pas ce soir.
— Pourquoi : pas ce soir ? protesta-t-il.
— Parce que c'est impossible. Vous me tentez, évide mment. Je ne le nie pas. Mais, vous devez comprendre qu'une femme... un e femme telle que moi, peut, dans certains cas, n'être pas libre de l'empl oi de son temps.
— Oui ! Oui ! consentit l'homme, toujours visibleme nt déçu. Mais, un autre jour, un autre soir ?
— Je n'ai pas dit non.
L'homme devina une acceptation. Il en profita.
— Quand ? Bientôt ? Demain ? pressa-t-il.
Thérèse hésita quelques instants. Elle réfléchit. E nfin, elle consentit :
— Non. Pas demain. C'est encore impossible et pour les mêmes raisons. Mais, jeudi, voulez-vous ? À moins que vous ne m'ay ez oubliée d'ici là.
— Oublier ? N'ayez crainte. Le souvenir de cette so irée près de vous me poursuivra jusque-là, et même plus longtemps. Quand on a eu la joie de vous approcher, de danser avec vous...
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