202
pages
Français
Ebooks
2014
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Publié par
Date de parution
14 novembre 2014
Nombre de lectures
12
EAN13
9782342030259
Langue
Français
Arnaud Morel, notable bordelais, directeur du prestigieux Château de Rieussec dans le sauternais, est retrouvé assassiné à la lisère d'un champ d'asperges. Qui donc l'a assassiné ? Sa fille Faustine ou Mathilde, sa seconde épouse ? Ne serait-il pas plutôt rattrapé par le passé ? Michel Bathelet, confronté à ces questions, va tenter d'y répondre et de retrouver l'assassin. Le chemin de son enquête va être jalonné d'autres cadavres ! Y a-t-il un rapport avec Arnaud Morel ? Quel secret pouvait cacher cet homme bien sous tous rapports ?
Publié par
Date de parution
14 novembre 2014
Nombre de lectures
12
EAN13
9782342030259
Langue
Français
Les Enquêtes de Michel Bathelet
Jacqueline Laforgue
Société des écrivains
Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Société des écrivains
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Les Enquêtes de Michel Bathelet
Retrouvez l’auteur sur son site Internet :
http://jacqueline-laforgue.com
Je remercie vivement pour l’aide qu’ils m’ont apportée :
- Nicole Jollys,
- Nathalie Sancé,
- Jacques Mallet,
- Et tout particulièrement Michel Bathelet, qui, en plus, a bien voulu accepter que mon héros porte son nom.
Chapitre 1
Villandraut, petite commune du sud de la Gironde, 24 mai 2009. Pierre et Jacqueline étaient dans leur champ d’asperges. Il allait bientôt être 8 heures. Les ouvriers saisonniers commençaient à arriver pour ramasser les asperges.
Pierre, assis sur son quad, soulevait les plastiques noirs qui recouvraient les rangs d’asperges. Jacqueline venait de terminer leur cueillette dans le rang qui lui était réservé.
Pour se rendre à ce champ, il fallait quitter la route départementale, prendre un petit chemin d’environ trois cents mètres qui traversait un petit bois de châtaigniers, de pins et de chênes. La fougère commençait à pousser entre les arbres.
8 heures : tous les ouvriers étaient là. Il y avait quatorze femmes et deux hommes.
Parmi les femmes, Maryse et Martine, deux amies d’enfance, âgées de cinquante-cinq ans, et Faustine, vingt-cinq ans.
Maryse était assez petite, mince, les cheveux courts et de couleur châtain foncé. Quelques taches de rousseur ornaient ses pommettes, son nez était chevauché d’une paire de lunettes.
Martine était plus grande, mince, cheveux courts dégradés, blond foncé, les yeux bleus, également avec des lunettes.
Toutes deux étaient à la retraite, mais faisaient les vendanges et le ramassage des asperges. Cela leur permettait d’être en contact avec la nature, de rencontrer de nouvelles têtes et d’améliorer leur quotidien.
Faustine était la plus grande des trois, un mètre soixante-dix, cheveux bruns, longs, ramassés en queue-de-cheval, les yeux marron foncé, très mince, un port de tête altier. Elle faisait des études de droit et avait besoin de faire des petits jobs pour les payer.
Ce trio était inséparable.
L’année précédente, Maryse et Martine avaient fait les vendanges, dans le Sauternais, au château Rieussec à Fargues-de-Langon.
C’est à cette occasion qu’elles avaient fait la connaissance de Faustine.
Le premier jour, elles avaient été affectées dans la même équipe de vendangeurs et s’étaient retrouvées à la même table du réfectoire.
Au fil du temps, elles avaient sympathisé et étaient devenues très proches.
Pendant l’hiver elles étaient restées en contact, Faustine rendant visite à Maryse et Martine.
Martine, qui avait l’habitude d’aller ramasser les asperges chez Pierre et Jacqueline, les avait fait inscrire. C’est ainsi que notre trio se retrouva dans ce champ par cette belle matinée de printemps.
Malgré la grande amitié qui la liait à Maryse et Martine, Faustine était restée très vague sur ses origines familiales.
Elle leur avait simplement dit qu’elle logeait dans un studio à Bordeaux, rue Vital-Carles et qu’elle avait besoin de faire des petits jobs pour financer ses études.
Pierre passa le quad à Éric qui continuait à soulever les plastiques, pendant que lui-même allait ramasser les asperges avec son équipe.
En effet, le champ était divisé en deux parties, avec deux équipes : celle de Jacqueline et celle de Pierre.
Dans l’équipe de Pierre il y avait notre inséparable trio et Sumalee, l’ouvrière saisonnière d’origine thaï, qui, comme d’habitude, était partie la première pour commencer son rang.
Tout à coup, tout en revenant en arrière en courant et en agitant ses bras, elle se mit à crier :
— Patron ! Patron ! Il y a un mort en face des rangs d’asperges, en bordure du bois !
Incrédule, Pierre partit immédiatement à sa rencontre.
— Calme-toi, Sumalee, je vais voir ce qu’il en est, peut-être n’est-il pas mort. Retourne auprès de Jacqueline et demande aux autres de ne plus avancer.
Maryse et Martine, qui étaient presque arrivées à hauteur de l’homme allongé sur le côté droit, s’approchèrent avec Pierre.
Aussitôt, ensemble, elles poussèrent le même cri.
— Mais c’est Morel !
— Vous le connaissez ?
— Oui, dit Maryse, c’est monsieur Morel, le directeur du château Rieussec. Mais que pouvait-il bien faire ici dans ton champ ?
— Tu penses qu’il est mort ? interrogea Martine.
— Oui, dit Pierre en tâtant son cou. Je ne sens plus son pouls et son corps est glacé.
Prenant son portable, il composa le numéro la gendarmerie de Villandraut.
— Bonjour, ici monsieur Duprat, nous venons de découvrir un cadavre à la lisière de mon champ d’asperges… D’accord, nous ne touchons à rien. Je vous attends. (Puis, il raccrocha.) Venez, dit-il, en s’adressant à Martine et Maryse, nous allons retourner auprès des autres. Les gendarmes m’ont dit de bouger le moins possible afin de ne pas altérer les indices.
Une fois de retour auprès des autres, Pierre leur expliqua que les gendarmes étaient en route, que tout le monde devait rester à leur disposition sans se déplacer.
— Connaissez-vous l’homme qui est mort ? demanda Jacqueline.
— Oui, dit Maryse, c’est monsieur Morel, le directeur du château Rieussec. Nous le voyions de temps en temps, il venait manger avec Frédéric, le chef d’exploitation du château, et les deux chefs d’équipe, Jean-Pierre et Bruno.
En entendant le nom, Faustine poussa un grand cri et éclata en sanglot tout en répétant :
— C’est mon père ! C’est mon père !
Aussitôt, Martine la prit dans ses bras, d’une part, pour éviter qu’elle n’aille vers le corps, d’autre part, pour la calmer et la réconforter.
— Chut ! Ma belle, calme-toi ! Ce n’est pas ton père, c’est le directeur de Rieussec.
— Je te dis que c’est mon père !
— Comment ça ? Au début des vendanges il t’a saluée, tu as discuté avec lui et tu nous as dit que c’était le père d’une de tes copines d’école primaire.
— Je vous ai menti. Je ne voulais pas que le personnel du château sache que j’étais sa fille. Je m’étais inscrite aux vendanges pour le défier, pour lui prouver que je pouvais me débrouiller financièrement sans lui car nous étions fâchés.
— Lors de l’inscription, Danielle, la secrétaire du château, ne t’a pas posé de questions ?
— Non. Elle m’a simplement fait remarquer que je portais le même nom que le directeur. Je lui ai dit que c’était un hasard de la vie.
Martine et Maryse avaient toutes les peines du monde à la retenir.
Elle se débattait, hurlait qu’elle voulait voir son père.
Enfin, les gendarmes arrivèrent.
— Bonjour mesdames et messieurs. Adjudant Bourgain, et mon collègue, le gendarme Bathelet.
— Bonjour messieurs, répondirent les ouvriers.
— Où se trouve le corps ? demanda l’adjudant.
— Là-bas, à la lisière du champ, indiqua Pierre en tendant le doigt.
— Connaissez-vous son identité ?
— Oui, il semblerait que ce soit monsieur Morel, le directeur du château Rieussec, dit Pierre. Il se trouve que sa fille fait partie de mes employés, ce que je ne savais pas, car elle n’avait dit à personne qui elle était.
Les gendarmes se tournèrent vers Faustine qui s’était écroulée par terre, à genoux, la tête dans les mains, en sanglotant bruyamment.
— Je pense qu’il faut appeler un médecin, dit Jacqueline, car Faustine est sous le choc de la mort de son père.
— Faites, répondit l’adjudant.
Jacqueline appela le docteur Lucbert.
— Il va arriver dans une demi-heure environ, il termine une consultation.
— Qui a découvert le corps ? demanda l’adjudant.
— C’est moi, dit Sumalee, mais j’ai eu tellement peur que je ne me suis même pas approchée et je suis partie en courant voir le patron.
— Qui d’autre s’est approché du corps ?
— Moi, Maryse et Martine. Ce sont d’ailleurs elles qui ont reconnu monsieur Morel.
— Très bien, dit l’adjudant, vous allez tous rester ici pour le moment, je vais appeler le commandant de la compagnie de Langon.
Pierre rejoignit Martine qui était en grande conversation avec le gendarme Bathelet.
— Vous vous connaissez ? demanda-t-il.
— Oui, nous étions ensemble à l’école primaire de Villandraut et nous étions voisins, dit Martine.
— Cela faisait pas mal de temps que nous ne nous étions pas vus, enchaîna le gendarme qui partit rejoindre son adjudant.
— Si c’est lui qui mène l’enquête, nous ne sommes pas sortis de l’auberge, dit Pierre.
— Ne te fais aucun souci, il m’a dit qu’il partait à la retraite à la fin du mois.
— Alors c’est parfait.
Chapitre II
La veille au soir, dans son immeuble cossu de la rue David-Johnston, à Bordeaux, Mathilde Morel faisait les cent pas, un verre de Rieussec à la main.
Il était environ 23 h 30.
Enfin, elle se décida, prit le téléphone, composa un numéro et écouta la sonnerie.
— Allô, Jacques ? C’est Mathilde. Excuse-moi de t’appeler si tard, mais Arnaud n’est pas rentré et je suis inquiète.
— Quand l’as-tu vu pour la dernière fois ?
— Ce matin à 6 h 30, lorsqu’il m’a embrassée avant de partir pour Rieussec. Il devait y passer la journée avec le chef d’exploitation.
— As-tu eu de ses nouvelles dans la journée ?
— Non.
— Que veux-tu que je fasse ?
— Je ne sais pas.
— J’appelle le préfet de police et je te tiens informée.
— Je te remercie.
Jacques Prévost, préfet de la Gironde, avait été son amant quelques années avant qu’elle n’épouse Arnaud Morel, mais ils étaient restés amis et se recevaient mutuellement avec leurs conjoints.
Mathilde était la seconde épouse d’Arnaud Morel. Elle avait quinze ans de moins que lui. C’était une arriviste. Avant s